II - HYPOTHESES
En guise de réponses suggestives à cet ensemble
d'interrogations, nous avons élaboré les hypothèses
suivantes :
II. 1 - Hypothèse
principale
Face à la discipline, à la gestion
linéaire, normée, planifiée, pleine de sens et rationnelle
des institutions scolaires, manifestées par la domination et la
subordination, les élèves de Yaoundé développent
des comportements déviants qui visent à (re)définir les
situations scolaires à leur avantage, bien plus que d'apprendre des
savoirs, des savoir-faire des savoir-être.
Pour faciliter la vérification de cette
hypothèse principale, trois hypothèses secondaires ont
été formulées.
II.2 - Hypothèses
secondaires
1. Pour intégrer le métier
d'écolier, les élèves apprennent à devenir
élèves non pas tant au niveau du rôle prescrit par ceux qui
déterminent l'autorité, mais à travers la manière
dont les élèves eux-mêmes conçoivent ce
rôle.
2. En marge de l'orthodoxie scripturaire et verbale des
langues officielles d'enseignement, le parler des élèves se
dévoilent comme une déviance fonctionnelle, un processus
continuel de négociation conflictuelle régis par des logiques
visant à ``faire-face'' à l'arbitraire des codes canoniques
linguistiques.
3. Couramment diluées dans l'étiquetage de
délinquance de violence, d'incivilité ou d'incivisme, les
attitudes de résistance ou de déviance des élèves
sont, au contraire, solidaires de la réalité sociale de
l'école, en tant qu'institution où se croisent les
représentations souvent antagonistes des jeunes et du système.
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