1.2- Quelques données
statistiques sur le paludisme
Dans les pays en développement, le paludisme est l'une
des maladies qui causent le plus de décès. Selon l'OMS (2005), le
nombre de cas dénombré chaque année est estimé
entre 300 à 500 millions. Il cause la mort de 1,5 à 2,7 millions
de personnes par an. Les enfants de un à quatre ans sont plus
exposés à la contracter et d'en mourir. Environ 50 % des
décès chez les enfants de moins de cinq ans en Afrique sont
causés par le paludisme. Il tue plus d'un million d'enfants chaque
année soit 2800 enfants par jour sur ce continent seulement. Dans les
zones où la transmission est élevée, 40 % des nourrissons
peuvent mourir des formes graves.
Près de deux milliards d'individus vivant dans 90 pays
sont à risque. Entre 80 et 90 % des décès attribuables au
paludisme surviennent en Afrique subsaharienne. Il faut remarquer que c'est la
région où le taux d'infection est le plus élevé. En
effet, on y enregistre la mort d'au moins un million de personnes chaque
année. D'autres estimations nous informent que dans cette zone, 275
millions de personnes sont porteuses du parasite mais, ne présentent pas
nécessairement de symptômes. (BOUREE et al, 1993)
Le Plasmodium falciparum est l'espèce la plus
répandue. Elle est mortelle. La preuve est qu'elle est à la base
de 95 % des décès causés par le paludisme dans le monde.
Son taux de mortalité est de 1 à 3 %. Le paludisme se
répand maintenant dans les zones où cette maladie était
absente. En effet, au début des années 1960, seulement 10 % de la
population mondiale risquaient de contracter le paludisme. Actuellement, en
raison de la résistance des moustiques aux pesticides et des parasites
aux médicaments, ce pourcentage a atteint 40 %. Parallèlement,
l'impact économique ne cesse de s'alourdir. Nous citerons l'exemple de
l'Afrique où les coûts directs et indirects du paludisme
s'élevaient seulement 800 millions de dollars US en 1987. On estimait
qu'ils atteindraient en 1995, le chiffre de 1,8 milliard de dollars US par
an.(DANIS et MOUCHET, 1991)
Au regard de ce qui précède, la situation du
paludisme n'a fait qu'empirer dans le monde et particulièrement en
Afrique au cours des dernières années. Plusieurs facteurs sociaux
et environnementaux ont permis à un nombre grandissant de personnes
d'être en contact avec le moustique. Par ailleurs, l'utilisation
répandue des médicaments telle que la chloroquine a
entraîné l'apparition de souches résistantes du
Plasmodium falciparum. De plus, les moustiques résistent
davantage aux insecticides chimiques. La moustiquaire imprégnée
d'insecticide apparaît alors comme le moyen le plus efficace pour
atténuer la charge de paludisme. (DENIAU, 1995 ; MOUCHET et col
1993)
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