CHAPITRE PREMIER :
GENERALITES SUR LE PALUDISME ET LA MOUSTIQUAIRE IMPREGNEE
D'INSECTICIDE
Nous ne pouvons traiter de la MII sans aborder au
préalable le paludisme. C'est pourquoi, le premier point de ce chapitre
sera réservé pour à la restitution de quelques
données générales sur l'endémie palustre à
travers sa description et ses quelques données statistiques qui rendent
compte de son ampleur et la lutte contre elle. Le second point à aborder
portera sur la présentation de la MII spécialement en ce qui
concerne son historique et les matériels utilisés.
I. QUELQUES DONNEES
GENERALES SUR LE PALUDISME
1.1- Description de la
pathologie du paludisme
Le paludisme est une maladie caractérisée par
des accès de fièvre périodiques s'accompagnant de
courbatures, de frissons et de sueurs. Il est causé par un minuscule
parasite, du genre Plasmodium, transmis par un moustique femelle du
genre Anophèles qui a besoin de sang pour se reproduire. Ainsi, presque
tous les vertébrés peuvent être infectés par le
Plasmodium. Mais, les différentes espèces animales ne
peuvent être infectées que par certaines espèces
spécifiques du germe. En effet, l'être humain est infecté
par quatre espèces de parasites. Il s'agit de Plasmodium
falciparum, Plasmodium vivax, Plasmodium ovale et Plasmodium
malaria. Le premier peut occasionner des complications les plus graves
s'attaquant même au cerveau. Cette forme de paludisme est la plus
redoutable et peut entraîner la mort. (HOUGARD, 2008)
Le moustique de l'espèce Anophèles
gambiae choisit de petites mares d'eau ensoleillées pour pondre ses
oeufs. La forêt vierge ne comporte que peu de gîtes de pontes et
donc peu de moustiques vecteurs du paludisme. La transformation des
forêts tropicales en terres cultivées et la proximité des
humains, hôtes potentiels du parasite fournissent aux moustiques les
conditions favorables à leur multiplication. (OUSMANE, 2002)
La transmission du paludisme aux humains est faite par un
moustique femelle infecté, les seringues souillées et les
transfusions de sang infecté. Seuls les moustiques anophèles
transmettent le paludisme aux humaines. Le parasite se loge dans les glandes
salivaires du moustique qui l'injecte avec sa salive en piquant l'hôte.
L'anophèle ne pique que le soir. Une fois transmis à
l'hôte, le parasite subit certaines transformations. En suivant les
vaisseaux, il gagne le foie où il envahit les cellules hépatiques
et se multiplie. Ce faisant, les parasites forment dans le foie un schizonte,
ou corps bleu, qui éclate, gagne les vaisseaux sanguins, s'attaquent aux
globules rouges et les détruit à la faveur d'une autre
transformation ; de nouveaux globules sont alors envahis. (AMBROISE et
Col, 1984)
Les différentes étapes du développement
du parasite occasionnent des accès de fièvre
caractéristiques chez le sujet infecté, accès qui
correspond au moment où il y a éclatement et invasion de nouveaux
globules rouges. Notons que les accès de fièvre varient selon les
espèces de parasites. Quarante-huit heures peuvent s'écouler
entre les accès de fièvre dans le cas du Plasmodium
falciparum, et ces accès reviennent jusqu'à ce que
l'immunité naturelle ou acquise, ou un traitement antipaludique ou la
mort viennent y mettre fin. (AMBROISE, 1991)
Pour BAUDON et Col (1984), lorsque le moustique pique une
personne infectée, le parasite pénètre dans le moustique
avec le sang et subit toutes sortes de transformations complexes pendant une
période de 14 à 21 jours avant d'être prêt à
réinfecter une autre personne. Il a alors gagné les glandes
salivaires du moustique. Le cycle est ainsi bouclé. Les accès
répétés de fièvre paludique chez les jeunes enfants
réduisent leur immunité et nuisent à leur alimentation en
augmentant ainsi leur vulnérabilité aux autres maladies et les
risques de mortalité. Les femmes durant leur grossesse sont
particulièrement vulnérables à cause des modifications qui
se produisent dans leur système immunitaire. Le paludisme peut
entraîner une anémie et par conséquent, accroître
leur vulnérabilité à d'autres maladies. Les statistiques
sur cette maladie témoignent de l'ampleur de cette endémie en
Afrique et dans le monde entier.
|