D.1.2 L'HYDROGRAPHIE
La zone du delta du Saloum présente un ensemble
d'îles séparées par des cours d'eau dont les plus
importants sont le Saloum qui rejoint la mer par un estuaire et le Diombos
(Ba et al. 2000 ; UICN, 1999). Ce
réseau est alimenté par l'eau de mer qui peut remonter
jusqu'à Birkelane à 130 km de l'embouchure du Saloum (FALL et al.
2000). Cette dernière est délimitée par un cordon sableux
de 18 km, la flèche du littorale de Sangomar (NDOUR,
2005). Malgré l'extrême faiblesse des apports liquides en
provenance de l'amont, ce réseau a un mode de fonctionnement
hydrodynamique grâce à la faiblesse du profil en long de ses
cours d'eau, à la rétention opérée
par la mangrove et l'évaporation. Il n'en demeure pas moins que la
marée essentiellement de type diurne reste le principal facteur de
l'hydrodynamique estuarienne. Il en résulte donc un fort gradient de
salinité des eaux de l'aval vers l'amont. La teneur en sel des marigots
est partout élevée (DIOP et al. 1995) ; il a
été enregistré des taux de 70g/l à
côté de la mer vers la flèche de Sangomar et dans le
Bandiala, plus en aval des taux de 100g/l ont été
enregistrés vers Sokone, soit de deux à trois fois plus que la
salinité moyenne de la mer qui est de 35 g/l (UICN,
1999). Cependant, plusieurs cours d'eau débouchent dans l'estuaire du
Saloum, ce qui témoigne de l'humidité du milieu. Ces cours d'eau
sont : Le Latmingui, le Tyikat dieri, le Tawu et le Bil (FALL
et al. 2000) ; la Néma, le Sokone, le Senghor et les marigots du versant
NW de l'estuaire (NOUIDEMONA, 2004). La péjoration
climatique qui a comme corollaire la forte diminution des apports d'eau douce a
réduit énormément les débits de ces rivières
et marigots, et a occasionné en même temps une forte destruction
des ressources de la mangrove. Aussi la rupture de la flèche de Sangomar
depuis 1987 a entraîné des modifications profondes tant dans
l'hydrodynamique que dans la sédimentologie de l'estuaire
(NDOUR, 2005). Parmi ces modifications, on peut noter la
formation des bancs de sables à proximité de Niodior
(SENE et al. 1987) et l'assèchement de la mangrove au
niveau de rupture de la flèche de Sangomar (NDOUR,
2005).
Le littoral du Saloum est soumis, pour sa part à deux
types de houle, l'une en provenance de l'Atlantique nord et de direction NW
agit pendant toute la saison sèche ; l'autre en provenance de
l'Atlantique sud et de direction SE agit pendant la saison des pluies
(NOUIDEMONA, 2004). La houle du nord a une action non
négligeable car elle est responsable d'une dérive littorale qui
est responsable à son tour de la dynamique des cordons littoraux. Elle
s'est établie pendant la régression marine il y a 4.000 BP
(UICN, 1999). Elle aborde la côte avec une incidence
oblique et a entraîné par des dépôts de sable, la
formation des cordons sableux et le fonctionnement lagunaire de l'estuaire qui
a favorisé l'installation de la mangrove. Ainsi les limons et argiles
transportés par les cours d'eau se sont décantés pour
donner des vasières fixées par une végétation
adaptée à la salure : la mangrove. L'hydrographie est donc un
facteur important dans le transport des matériaux dans le delta du
Saloum et constitue à cet effet un élément non
négligeable dans l'analyse de la pédologie, la géologie et
la géomorphologie de cette zone.
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