D.1.3 LA GEOLOGIE ET LA MORPHOPEDOLOGIE
Les formes du relief de la zone du delta du Saloum sont
liées à son histoire géologique laquelle est directement
associée à la dynamique marine (UICN, 1999). Les
îles du Saloum sont constituées de vase associée
tantôt avec du sable dont le dépôt remonte du Flandrien
(UICN, 1999). Les tannes correspondent à d'anciennes
vasières, alors que les vases nues sont de la période actuelle.
La transgression marine du Nouakchottien (5.000 BP) a provoqué des
dépôts sableux qui forment des terrasses en bordure du plateau
continental (UICN, 1999) se transformant dans certains cas
à des îles. Toujours selon la même source, après
cette transgression marine, la houle du NW a mis en place des cordons littoraux
successifs qui ont fini par fermer partiellement le golfe à
l'intérieur duquel il s'est opéré un dépôt de
vases. A la suite de la régression marine, d'anciennes vasières
exondées se sont transformées en tannes dépourvues de
végétation (tannes nues), et cette évolution s'est
poursuivie jusqu'à la période actuelle (UICN,
1999). Les terres laissées par le retrait de la mer ont
été occupées il y a longtemps par des populations qui se
nourrissaient d'arches et d'huîtres. Les dépôts de coquilles
consécutifs à cette consommation ont été à
la base de la formation des amas coquilliers (UICN, 1999)
colonisés principalement par les Baobab (Adansonia
digitata).
Au plan morphologique, il a été noté une
dissymétrie entre les deux rives du Saloum (MARIUS,
1977). Cette dissymétrie est à mettre en relation avec
l'incidence des flux d'eau marine à l'intérieur des bolons. A
cause de la flèche de Sangomar, le flot n'entrait pas directement dans
les marigots de la rive droite du Saloum, alors qu'il pénétrait
en profondeur dans les marigots du Diombos et du Bandiala. La
conséquence est la constitution d'un réseau de chenaux moins
stable et moins dense dans la partie nord de l'estuaire, et d'un milieu
véritablement insulaire soumis aux remaniements d'un réseau de
chenaux directement ouverts sur la mer.
La pédologie du delta du Saloum est directement
liée à ses facteurs morphologiques. Sans revenir sur la
pédogenèse de la zone, il convient simplement de rappeler les
grandes formations sableuses du delta avec leurs unités morphologiques.
La carte pédologique des îles du Saloum élaborée par
MARIUS (1977) présente deux grands types de formations
sableuses.
Les sols sableux des cordons qui forment au
plan morphologique deux bandes parallèles alignées NNW/SSE
dont l'un est situé à côté de la mer, allant de
Djinak au sud à Dionouar au nord en passant par Bétenti ; le
second est localisé à l'intérieur du continent et couvre
une
grande partie de l'île Bétenti tout en formant un
escarpement au niveau de Ndangane Touti et Sipo.
Les sols minéraux et les sols
peu évolués qui occupent les terrasses
marines sont bien représentés au nord du Diombos, au
niveau des îles Gandoul, de Ngadior à Bakalon en passant par
Bassoul, et du bolon Guilor aux formations du Continental Terminal. Selon le
même auteur ces grands ensembles peuvent être éclatés
: en sols minéraux bruts qui occupent l'essentiel des plages sableuses
de la côte, en sols peu évolués bien
représentés au niveau des îles Bétenti, en sols
halomorphes localisés au niveau des tannes vifs (souvent
désignés sous le terme de sols sulfatés acides), en sols
hydromorphes sur les tannes herbacés, et calcimagnésiques
localisés à l'emplacement des amas artificiels de coquilles. Ces
sols, sous l'effet des déficits hydriques que connait la zones du delta
du Saloum ces dernières décennies, sont soumis à la
salinisation ainsi qu'à l'érosion hydrique et éolienne
dont les effets ont été renforcés par la
dégradation du couvert végétal notamment celui de la
mangrove.
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