F.3 discussion sur la dynamique du carbone des
plantations et les perspectives de
reboisement :
La dynamique du carbone des plantations est mieux
appréciée au niveau de Djirnda que de Sanghako en raison de
l'effectif des plantations (sept à Djirnda contre deux à
Sanghako). La dynamique du carbone des plantations de Djirnda croit de
façon exponentielle avec l'âge, c'est-à-dire qu'avec
l'âge la séquestration nette par année augmente. En plus,
elle varie d'un type de plantation à un autre ce qui fait que la
séquestration nette annuelle des plantations d'écartement 25/25
est supérieure à celle d'écartement 50/50 d'où une
prévision de séquestration de l'ordre des millions de tonnes
à l'âge mature (ici fixé à 30 ans).
Les principales activités génératrices de
revenus au niveau de Djirnda sont la pêche la cueillette des fruits de
mer, la transformation des produits halieutiques et
l'élevage. Cependant à Sanghako les populations vivent
principalement de l'agriculture, de la pêche et
75
de l'élevage. Toute fois, quelques activités
subsidiaires comme le ramassage des bois, l'apiculture et autres sont
pratiquées tant à Sanghako qu'à Djirnda.
A Djirnda la gestion des ressources du village est
assurée par l'AFTRM, le comité de plage et le conseil
communautaire alors que le manque de cadre de discussion avec la population de
Sanghako a fait que ses principaux acteurs en termes de gestion des ressources
n'ont pas été identifiés. Les résultats de Djirnda
confirment ceux de JICA/JAFTA (2005) sur le profil
sociologique du village de Djirnda qui présentent le comité de
plage, l'association des femmes et le conseil communautaire comme les
principaux acteurs de la gestion des ressources du village. Cependant, le
degré d'influence de ces acteurs sur la gestion des ressources varie
d'une ressource à une autre, c'est le cas de l'association des femmes
qui dispose de plein pouvoir sur la gestion des reboisements de mangrove et des
fruits de mer et du comité de plage qui veille sur l'application du plan
de gestion des ressources du village sous la houlette du conseil
communautaire.
En outre, les populations ne disposent d'aucune connaissance
ni sur les changements climatiques ni sur leurs effets mis à part
l'avancée de la mer qu'elles reconnaissent tout en ignorant les causes.
De plus elles n'ont aucune connaissance de l'existence des marchés de
carbone ni du MDP mais manifestent cependant un ardent désire d'en
savoir davantage.
Cependant, le degré d'organisation de la population de
Djirnda en termes de prise de décision et de la gestion des ressources
et son engouement à reboiser et à préserver son
environnement constitue pour lui des critères
d'éligibilité aux projets MDP, ce qui n'est pas le cas à
Sanghako qui a encore des efforts à faire.
Enfin, les plantations de Djirnda et de Sanghako sont
éligibles en termes d'adéquation aux principaux critères
d'éligibilité au MDP à savoir le scénario de
référence (Base line) et du pays hôte qu'elles ont en
commun mais à la différence que celles de Djirnda conservent
l'avantage d'avoir une organisation unique chargée de la gestion et du
suivi voire de l'évaluation des ressources des plantations pouvant
abriter d'éventuels projets MDP.
|