F.2 Discussion sur la séquestration de carbone
et les régressions allométriques :
En raison de l'étroite relation entre la production de
matière végétale d'un écosystème et sa
séquestration de carbone, l'analyse de la productivité des
reboisements de mangrove des sites de Djirnda et Sanghako est directement
liée à l'analyse de leur séquestration de carbone à
travers la relation de séquestration du GIEC (2008) qui
est : C=biom.(sèche)×0,5.
Cependant, l'âge la superficie et l'état des
plantations constituent des facteurs important de la productivité
végétale et donc de la séquestration de carbone
atmosphérique. Ceci explique la faiblesse de la séquestration des
plantations de Sanghako par rapport à celles de Djirnda.
Les séquestrations nettes au niveau des plantations de
Djirnda et Sanghako ne sont pas loin de la séquestration nette annuelle
par unité de surface des peuplements naturels de mangrove de la RBDS
calculée par JICA/JAFTA (2005) qui est d'environ 1
tonne/ha/an. Ceci témoigne de la grande productivité
végétale des plantations de mangrove malgré leur faible
superficie et leur jeunesse.
La recherche des régressions est beaucoup plus
réussie au niveau des plantations de Djirnda qu'au niveau de celles de
Sanghako en raison de l'effectif des individus prélevés (plus de
150 observés à Djirnda contre 10 à Sanghako), de la
superficie des plantations, de leur âge et de leur degré de
dégradation.
En terme de régression linéaire simple, les
modèles de Sanghako présentent en général de bons
coefficients de détermination surtout au niveau de celle de 2000 sauf en
1999 où le coefficient le plus élevé est inférieur
à 0,50. Cette tendance pourrait être inversée avec
l'augmentation du nombre des observations au niveau de la plantation de 2000,
car une régression avec trois observations ne puisse être
significative au sens statistique des termes. Cependant, les régressions
linéaires simples au niveau du site de Djirnda ne présentent pas
de bonnes caractéristiques notamment en termes de coefficients de
détermination sauf la HT qui apparaît comme un assez bon
régresseur par rapport aux autres, notamment au niveau des plantations
2003 écartement 25/25 et 2005 écartement 50/50.
En termes de régressions linéaires multiples, les
modèles de Djirnda contrairement à ceux de Sanghako
présentent tous une bonne liaison entre la productivité
végétale et les paramètres dendrométriques
(régresseurs) mais, leur degré d'explication varie d'une
plantation à une
autre et n'atteignant pas 90%. Ceci rend critique la validation
de certains modèles mais témoigne de la singularité des
peuplements de mangrove.
Au plan d'inventaire, l'ordre d'observation des individus
n'enfreigne en rien sur les résultats de l'étude et ce pour la
plupart des plantations de Djirnda et de Sanghako, comme en témoigne
leur valeur de la statistique de Durbin-Watson, ce qui laisse quasiment sans
biais leur plan de sondage.
D'autre part, une étude comparative en termes
d'explication des modèles de régression avec les résultats
de l'étude de Moussa Na Abou (2004) traitant de la
séquestration de carbone et des régressions allométriques
des haies vives des systèmes agroforestiers de Sébikotane,
révèle qu'il ne peu avoir de bonne explication aux
régressions curvilinéaires notamment aux régressions
polynomiales. En d'autres termes, ceci signifie qu'alors que tous les termes
des équations des modèles linéaires ont une signification,
ceux des modèles non linéaires notamment polynomiale n'ont pas
nécessairement de signification à l'exemple du choix des
degrés des polynômes qui malgré tout joue
considérablement sur la valeur des coefficients de détermination.
Enfin, cette difficulté d'interprétation des équations de
Sébikotane laisse comprendre que le choix d'un type de régression
pour une étude donnée ne doit pas être orienté
uniquement par la recherche de grande valeur de coefficient de
détermination mais plutôt par sa facilité à se
prêter à l'interprétation car l'objectif principal de la
recherche des régressions est de montrer clairement la contribution de
chaque régresseur au modèle défini.
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