E.2.4 Dynamique du carbone des plantations :
Les plantations de Sanghako présentent un
scénario de base d'une production de biomasse presque nulle en raison du
fait qu'elles sont implantées dans une tanne ne contenant quasiment pas
de biomasse au départ. La dynamique du carbone des plantations de
Sanghako n'est pas très appréciable en raison de leur
altération par les mauvaises conditions de la station telles que :
l'attaque des insectes qui accroît la mortalité des sujets et les
aléas climatiques qui augmentent la salinité de l'eau et de la
vase. En outre, le manque d'analyse du degré d'organisation des
populations du village et l'abandon de la poursuite et de suivi des
reboisements de mangrove ne peuvent encourager le développement
d'éventuels projets MDP. Cependant, l'intervention de JICA/JAFTA dans la
zone notamment à Médina Sanghako peut présager une prise
de conscience des populations en matière de reboisement et de lutte
contre les effets des changements climatiques.
F. DISCUSSIONS
Les discussions portent sur l'état des plantations, la
séquestration de carbone et la dynamique du carbone des plantations. A
l'issue de ces discussions seront comparés les résultats du site
de Djirnda à ceux de Sanghako avant de les rapprocher aux
résultats obtenus au cours d'autres études antérieures
afin d'apprécier la contribution des résultats de cette
étude en termes de production de matière végétale
et de séquestration de carbone.
F.1 Discussion sur l'état des plantations :
Le site de Djirnda tout comme celui de Sanghako sont
implantés non loin des villages (environ 2 km pour Djirnda et 1 km pour
Sanghako). Les plantations présentent des superficies différentes
les unes des autres. La superficie totale des plantations de Djirnda (1,62 ha y
compris celle de 2007) est onze fois plus grande que celle de Sanghako (0.14
ha), ce qui fait que les plantations de Djirnda malgré leur jeune
âge (âge moyen de 3,5 ans) séquestrent plus de carbone
atmosphérique que celles de Sanghako âgées en moyenne de
7,5 ans.
Les principales caractéristiques de la dynamique comme
la densité et la régénération naturelle
révèlent que les plantations de Djirnda sont plus dynamiques que
celles de Sanghako. Aussi, certaines caractéristiques de
l'écologie du milieu comme la présence dans les plantations
d'autres formes de vie (crevettes, huîtres, nids d'oiseaux, abeilles
etc.), ainsi que la présence sur la plupart des plantes des propagules,
des racines échasses et des fleurs montrent qu'il y a une tentative de
mise en place d'un climax au niveau de ces sites.
Comparativement aux résultats de l'étude de
Diédhiou (2006) sur le suivi évaluation des
reboisements de mangrove de la RBDS commandité par l'UICN, les
résultats sur l'état des plantations de djirnda et de Sanghako
s'accordent plus ou moins bien malgré leur différence en termes
d'approche, de démarche et d'objectif poursuivi. Ceci confirme
l'exactitude des résultats et rassure sur le choix des démarches
et des méthodes retenues au cours de cette étude. Mais aussi, un
rapprochement avec les résultats de Ndour (2005) au
plan de la dynamique des peuplements naturels de mangrove de la RBDS montre que
les reboisements présentent des avantages significatifs au plan de
densité vis-à-vis des massifs naturels (densité comprise
entre 1500 à 3600 pieds/ha). Ceci pourrait s'expliquer par le fait que
l'écartement des plants des reboisements est fixé par l'homme
alors que celui des massifs naturels est
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commandé par la loi des marrées mais aussi les
conditions du milieu qui déterminent la croissance développement
des plantes.
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