E.1.3 Biomasses et Stocks de Carbone :
La capacité des mangroves à se développer
dans des milieux difficiles avec des conditions écologiques et
phytosociologiques (compétition entre les espèces à cause
de la forte densité) particulières, serait à l'origine de
leur forte productivité végétale qui témoigne de
leur grande capacité à fixer le carbone atmosphérique
à travers la photosynthèse.
Les résultats de cette étude ne se portent que
sur les plantations de 2003 jusqu'à 2006, celle de 2007 n'a pas
été inventoriée pour en raison de leur jeune âge ce
qui fait qu'une éventuelle série de coupes rases sur ses sujets
aurait compromis son développement.
Cependant, en dehors des séquestrations à
l'hectare, les séquestrations nettes par plantation ne dépassent
pas deux (02) tonnes de carbone (1.936 tonnes en 2003 N°2) avec un total
cumulé de 4,968 tonnes. Cette faiblesse de séquestration totale
par plantation est due à la faible superficie des plantations
(superficie totale de 1,21 ha excepter celle de 2007). L'écart assez
considérable entre la séquestration de la plantation de 2003
écartement 25/25, plus de trois fois supérieure à celle de
2004 pourrait être expliqué par leur différence d'âge
mais aussi la variabilité du substrat voire du micro climat au niveau du
site (voir tableau N° 3 ci-dessous).
Tableau 11 : Tableau de biomasse et de stocks de carbone
(Djirnda).
Année
|
Biomasses fraîches (t/ha)
|
Biomasses sèches (t/ha)
|
C séquestré (t/ha) C=Biomasse
sèche×0,5
|
C tot. Séquestré/plantation
(t)
|
2003 N°1
|
71,386
|
38,187
|
19,094
|
1,146
|
2003 N°2
|
30,432
|
16,136
|
8,068
|
1,936
|
2004 N°1
|
21,426
|
9,943
|
4,971
|
0,400
|
2004 N°2
|
12,350
|
6,137
|
3,070
|
0,900
|
2005
|
6,460
|
2,488
|
1,244
|
0,475
|
2006
|
4,425
|
1,856
|
0,928
|
0,111
|
Total
|
4,968
|
L'analyse de la productivité nette des plantations
montre qu'elle évolue avec l'âge et selon le type des plantations
(écartement de 25/25 ou de 50/50). Elle est moins significative entre
deux (02) à quatre (04) ans mais acquiert très vite un niveau
significatif à partir de quatre (04) à cinq (05) ans. Pour la
période de 2003 à 2004 elle est de 28,244 t/ha/an au niveau des
plantations de 25/25 et de 9,999 t/ha/an pour celles de 50/50 alors qu'elle
n'est que de 4,043 t/ha/an et de 3,649 t/ha/an pour les plantations de 25/25 et
de 50/50 entre les périodes de 2004 à 2006. Les plantation du
type 25/25 possèdent donc une bonne capacité de production de
matière végétale comparativement à celles de 50/50,
ceci peut s'expliquer par leur différence de densité car avec un
écartement de 25/25 il y a plus de plantes à l'hectare qu'avec un
écartement de 50/50.
63 L'analyse du taux d'humidité montre qu'il varie
d'une partie des plantes à une autre (voir le tableau N° 4
ci-dessous), ainsi les feuilles présentent en général de
fort taux d'humidité par rapport aux branches et aux troncs. La forte
teneur en eau des feuilles fait que malgré leur biomasse à
l'état humide, elles possèdent des coefficients de
pondération très faibles ce qui réduit
considérablement leur biomasse sèche et par conséquent
leur taux de séquestration de carbone. Les plantations de Djirnda
malgré leur jeune âge (3,5 ans en moyenne) et leur faible
superficie totale d'environ 1,21 ha (sans celle de 2007) séquestrent en
totale 4,968 tonnes de carbone, ce qui devrait s'accroître de
façon exponentielle avec l'âge jusqu'à un certain niveau de
maturité.
Tableau 12 : taux d'humidite moyen, coefficient de
ponderation moyen par parties des plantes (Djirnda).
Année
|
Taux d'humidité moy. par partie des plantes
Ho(%)
|
Coefficient de pondération moy./partie des
plantes.
|
feuillages
|
Branches
|
Troncs
|
Feuillages
|
Branches
|
Troncs
|
2003 N°1
|
157,679
|
73,941
|
91,634
|
0,4
|
0,586
|
0,559
|
2003 N°2
|
140,135
|
60,152
|
76,572
|
0,42
|
0,632
|
0,572
|
2004 N°1
|
163,037
|
93,167
|
108,403
|
0,386
|
0,541
|
0,489
|
2004 N°2
|
154,088
|
80,476
|
93,005
|
0,403
|
0,568
|
0,528
|
2005
|
150,117
|
131,090
|
117,021
|
0,404
|
0,449
|
0,469
|
2006
|
173,809
|
100
|
137,912
|
0,396
|
0,5
|
0,432
|
L'analyse de la variation des séquestrations en
fonction de l'âge et du type de reboisement (25/25 et 50/50)
révèle que les séquestrations varient de manière
exponentielle avec l'âge et ce avec un coefficient de
détermination (R2) de 1. Ceci justifie la thèse de
croissance exponentielle des jeunes organismes énoncée par
certains auteurs à l'exemple de Dagnelie (1992).
Cependant, le faible nombre des observations à savoir trois classes
d'âge (2003, 2004 et 2006 pour les pour les reboisements de 25/25 et
2003, 2004 2005 pour les reboisements de 50/50) a fait que l'élaboration
d'un modèle allométrique en fonction de l'âge ne serrait
pas nécessaire.
Ainsi, en termes de séquestration par partie des
plantes, les troncs constituent le principal réservoir de carbone car
ils séquestrent plus que les branches et les feuilles confondues
(voir tableau N° 5). La faiblesse de biomasses des branches est due au
jeune âge des plantations
mais, avec le temps leurs sujets développeront davantage
de branches et donc séquestreront aussi davantage de carbone
atmosphérique.
En outre, l'analyse des séquestrations par hectare et
par âge révèle une variation croissante de la
séquestration en fonction de l'âge et selon le type de reboisement
(50/50 ou 25/25). Ainsi pour les plantations d'écartement 25/25 la
séquestration varie de 0,464 t/ha/an à deux ans (2006) à
1,243 t/ha/an à quatre ans (2004) pour atteindre 3,819 t/ha/an à
cinq ans (2003). Cependant, pour les plantations d'écartement 50/50 elle
varie de 0,415 t/ha/an à trois ans (2005) à 0,767 t/ha/an
à quatre ans (2004) pour finir à 1,614 t/ha/an à cinq ans
(2003).
Tableau 13 : R écapitulatif des stocks de carbone
par partie des plantes (Djirnda).
ANNEES
|
FEUILLES t de carbone/ha
|
BRANCHES t de carbone/ha
|
FUTS t de carbone/ha
|
2003 N° 1
|
3,686
|
2,760
|
12,649
|
2003 N°2
|
2,103
|
1,493
|
4,472
|
2004 N°1
|
1,396
|
0,791
|
2,786
|
2004 N°2
|
0,965
|
0,535
|
1,569
|
2005
|
0,616
|
0,202
|
0,621
|
2006
|
0,443
|
0,009
|
0,477
|
|
|