Effet du Programme d'Action des Femmes Rwandaises Parlementaires (FFRP) en Matiere de Promotion du savoir-Faire de la Femme Rwandaise Face à la vision 2020. Cas du District de Huye ( 1996-2006)( Télécharger le fichier original )par Frédéric TEGERA MPAMYA Université Nationale du Rwanda( UNR) - Licence( Bachelor's Degree) 2007 |
0. INTRODUCTION GENERALEL'introduction générale présente la problématique, choix et intérêt du sujet, les objectifs de la recherche, les hypothèses de travail, les méthodes de recherche, la délimitation du sujet ainsi que la subdivision du travail. 0.1. PROBLEMATIQUELogiquement, il est impossible d'avancer dans le développement sans libérer la femme et sans éradiquer toutes les formes de discrimination pratiquées à son égard. Mais si on remonte un peu dans l'histoire de la femme, depuis l'antiquité et même au moyen-âge, partout dans le monde, la femme a été marginalisée et considérée comme absente de façon qu'on ne la considère même pas dans les recensements. Elle était vouée au silence de la reproduction maternelle et ménagère (mettre au monde des enfants, allaitement, soins des enfants, préparation des repas, lavage, nettoyage, etc.) toujours dans l'ombre du domestique. Elle était moins considérée dans plusieurs domaines de la vie (économique, politique, social, éducationnel, culturel, etc.). Elle n'avait aucun droit de participation à la prise de décision jusqu'au niveau de ses propres biens.1(*)
A la fin du moyen-âge, les femmes en occident médiéval représentaient plus de 80%, et lorsqu'elles étaient reconnues coupables de sorcellerie, elles étaient brûlées. «Elles sont plus méchantes ». 2(*) Traditionnellement, si on remonte un peu dans l'histoire aux quatre coins du monde, les femmes ont beaucoup souffert de la discrimination et des inégalités par rapport aux hommes. Ce type de discrimination a toujours occupé une place importante dans la hiérarchie sociale. Car, même dans la société traditionnelle, on favorisait plus les gens de sexe masculin que ceux de sexe féminin, la différence biologique a fait que l'homme juge la femme comme étant inférieur et ainsi ravalée au travaux subarternes et à la soumission. Rappelons que la discrimination féminine ne date pas d'hier, c'est une situation qui existe depuis longtemps dans l'histoire, pendant des millénaires. Saint Augustin affirme que : « Il est de l'ordre naturel chez les humains que les femmes soient soumises aux hommes et les enfants aux parents. Car c'est une question de justice que la raison la plus faible soit soumise à la plus forte.» 3(*)
Souvent, on dit que le discours antiféministe découle en partie du statut d'Eve dans la bible. En effet, la bible donne à la femme la responsabilité du péché originel. Saint Paul, dans ses Lettres, dit que, « Le chef de tout homme, c'est le Christ, le chef de la femme c'est l'homme, et le chef du Christ c'est Dieu. C'est n'est pas l'homme, bien sûr, qui a été créé pour la femme mais la femme pour homme. Que les femmes soient soumises à leurs maris et qu'elles gardent le silence en toute soumission pendant l'instruction ». 4(*)
Au Rwanda, l'ancienne coutume réserve à la femme la subordination à l'homme, a qui elle devait respect. Obéissance et soumission en tout. Le droit coutumier rwandais ne réservait pas une place importante à la femme, la famille rwandaise était patriarcale, jamais l'enfant ne pouvait appartenir à sa mère. En plus, jamais la femme ne jouissait du droit de l'héritage familial. L'homme croit en lui seul, et pas en sa femme. Les proverbes suivants l'expriment ainsi : «Nta nkoko kazi ibika isake ihari »5(*) (aucune poule ne fait cocorico en présence du coq). «Uruvuze umugore ruvuga umuhoro.» (Dans un foyer où la femme prend la parole il y a discorde). «Nuko wabaye umugabo sha » (voici tu es devenu un homme). «Umugore ni umutima w'urugo » (La femme est le coeur du foyer). Ces adages susmentionnés démontrent ce que les hommes pensent des femmes. Les hommes n'autorisent pas les femmes à s'exhiber en public. Le fait en société le montre clairement. Une femme ne peut être chef de délégation (Umukwe mu kuru) dans une célébration du mariage. En effet, la femme a toujours occupé une place moins importante que celle de l'homme dans la hiérarchie sociale. Elle n'avait pas droit à la parole surtout en public et devait accepter tous les traitements qui lui étaient infligés : difficultés d'accès au crédit, absence d'accès à l'héritage. De leur côté, les hommes se confortaient dans leur rôle de chefs de famille et abusaient souvent de leurs pouvoirs. Pour le moment, les femmes rwandaises sont responsables de certains rôles anciennement réservés à l'homme. Cette affirmation est d'autant plus vraie que la nouvelle constitution de 2003 garantit l'égalité de tous devant la loi et garantit aux femmes au moins 30% des places dans les postes de prise de décision. La femme rwandaise en tant qu'être humain doit participer au processus de développement en qualité de mère et créer les conditions les plus favorables à la réalisation harmonieuse de sa personnalité. Cependant, la participation de la femme rwandaise n'est pas un problème des femmes ou une question de la revendication des femmes. Elle est plutôt une question de développement social, politique et économique de notre société. C'est une question qui concerne à la fois les hommes, les femmes et la société entière. Au Rwanda, certaines lois ont été mises en place pour réduire leurs marginalisations, notamment la loi n° 22/1999 du 12/11/1999 portant sur les régimes matrimoniaux, les libertés et les successions6(*). Ainsi les lois discriminatoires à l'égard de la femme ont été révisées, et ce processus continue actuellement. Les résultats montrent que les femmes sont capables d'améliorer les conditions de vie de leurs familles, elles deviennent de plus en plus responsables, se montrent capables de subvenir aux besoins de leurs ménages et sont actrices du développement. Toutefois, investir dans les femmes ne signifie pas seulement leur dispenser une éducation et des soins de santé. Cela signifie écarter les obstacles qui empêchent les femmes de réaliser leur potentialités, d'en prendre la mesure et de reconnaître leur rôle comme membres précieux et irremplaçables de la société. Ainsi, malgré au Rwanda les progrès notables réalisés par le FFRP, beaucoup reste a faire. La politique du FFRP en faveur du genre ne manque pas de soulever certaines questions auxquelles doit répondre ce travail. La principale est de savoir comment les actions réalisées par le FFRP ont été inseriosées réellement par les femmes des instances de base. C'est pourquoi notre étude aura à répondre à la question suivante : «Quelles sont les conséquences de la politique du FFRP sur le développement du genre dans le District de Huye durant la période de 1996 à 2006 ? » * 1 DUBY Georges & PERROT Michelle, Histoire des femmes, Vol 1, 2, 3, 4, Paris 1991, P.234. * 2QUERE France., La femme avenir, paris, 1972, p.26. * 3 QUERE. F., Op.Cit, P.27. * 4 Ibid, P.27. * 5D'après BIGRUMWAMI A., imihango n'imiziririzo, Tervuren, Bruxelles, 1964 ; I. Jacob, Dictionnaire rwandais- francais, tome 3, Vo gutsinda, 1965, p.393 ; Cité par FIERENS. J, & Ntampaka. C., Femmes et génocide : le cas Rwandais, Rue guimard,Bruxelles, 2003, p.65, «Nta nkoko kazi ibika isake ihari (aucune poule ne fait cocorico en présence de coq), » Dans l'ancien temps, le respect dû à la femme dans la société traditionnelle était souvent conditioné par ses qualités morales, par les nombres de ses enfants, par son intégration dans sanouvelle famille et par la soumission au mari. En principe la femme effectue personnellement le actes essentiels à la vie tel que : élève les enfants, laboure, récolte, prépare les aliments et communique sa puissance fécondante aux graines qu'elle plante. (..), il lui est interdit à la femme de sauter, d'enjamber un ruisseau, de monter sur un un escabeau pour récolter le café, de grimper sur le toit de la hutte. Dans la vie quotidienne des règles déconduite contaignantes, une femme ne pouvait jamais prononcer le nom des beaux-parents, du père, de la mère, des oncles et des tantes de son mari. En réalite la femme n'ignorait pas le nom des beaux -parents. Face à son supériorité, la femme suivait en pratiquent des gestes sans dire un mot. Ses modes de pensée entrait dans la logique traditionnelle des femmes qui obligait au dernier de traite un sujet en rond en s'assurer de ne blesser personne. * 6La loi n° 22/1999 du 12/11/1999 portant sur les régimes matrimoniaux, les Libertés et les successions sur le droit de la femme et de la fille au Rwanda a établi l'égalité entre les sexes en matière de succession. Les Rwandaises ont commencé à lutter pour la faire respecter. C'est ainsi qu'elles reclament aujourd'hui haut et fort l'héritage de leurs parents, la succession de leur mari ou la gestion du patrimoine familial, que la loi leur reconnaît. En disposant désormais de son patrimoine ou de son héritage, la femme n'est plus exclussivement soumise à la volonte de son mari consideré comme son seul salut, elle a dèjà compris qu'en cas de besoin elle peut gérer ses biens et vivre en paix. |
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