CHAPITRE 3
3-1 Cadre macroéconomique et analyse de la
politique monétaire en
Haïti (octobre 1996 - septembre 2007) 3-1-1
Introduction
La politique monétaire de la BRH ayant pour objectif la
stabilité des prix essaie de maîtriser les agrégats
monétaires tels que la masse monétaire en vue de réduire
l'inflation en utilisant des instruments tels que les bons BRH, les
réserves obligatoires et des interventions sur le marché des
changes. Durant la période d'octobre 1996 à septembre 2007, les
indicateurs macroéconomiques ont beaucoup varié. A travers ce
chapitre on étudiera l'évolution des différents
indicateurs macroéconomiques et les mesures prises par la BRH à
travers sa politique monétaire.
a) Agrégats monétaires
A première vue lorsqu'on regarde les données de
la BRH sur les agrégats monétaires, il est facile de voir que
durant la période de notre étude tous les agrégats
monétaires (M1, M2, M3) ont cru d'une manière très
significative. Prenons le cas de l'agrégat M1, en octobre 1996 M1 se
chiffrait à 5,254.83 millions de gourdes pour passer à 2 1,262.78
en septembre 2007, soit une augmentation de 304.63%. Tous les agrégats
monétaires ont augmenté de façon considérable,
cette augmentation n'est pas sans conséquence dans le cadre de la
politique monétaire de la BRH, puisqu'elle est une source d'inflation.
D'ou l'augmentation de la quantité de monnaie dans l'économie est
contraire à l'objectif qu'est fixée la banque centrale. Il faut
que dans ce cas la BRH empêche l'augmentation considérable de ces
agrégats.
Graphique 1 : Evolution des agrégats
monétaires en millions de gourdes (octobre 1996- septembre
2007)
80000 70000 60000 50000 4
0000 30000 20000 1 0000 0
|
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|
97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07
|
|
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M 1 M2 M3
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|
SOURCE : L'auteur a partir d'e-views 4.1
b) Base monétaire En octobre 1996 la
base monétaire se chiffrait à 7205 millions de gourdes alors
qu'en
septembre 2007 la base se chiffrait à 42887,40, soit
une augmentation de 495,25 %. Dans l'élaboration de la politique
monétaire de la BRH, la base monétaire constitue un
élément très
important puisqu'à partir de cette dernière la
banque centrale contrôle le niveau de la liquidité des banques.
(Voir graphe 1 dans l'annexe)
c) Taux de change
La BRH à travers sa politique monétaire
n'influence pas le taux de change, elle laisse le marché décider
; mais le taux de change est suivi de près par les autorités
monétaires puisqu'il peut en quelque sorte jouer sur le niveau de
l'inflation. Le taux de change de référence de la BRH affichait
un taux de 15, 55 gourdes pour un dollar américain en octobre 1996 selon
les bulletins statistiques de l'IHSI. Ce taux allait augmenter progressivement
pour atteindre 17,41 gourdes en septembre 1997. Jusqu'en décembre 1999
le taux de change évoluait dans l'intervalle de 15,09 gourdes à
17,93 gourdes. A partir de janvier 2000 le taux de change allait croître
de façon rapide avec 18,54 gourdes pour janvier 2002. A partir de cette
date le taux de change allait franchir pour la première fois le seuil
des trente gourdes pour un dollar avec 31,09 gourdes en octobre 2002. Ainsi le
taux de change a atteint des chiffres record en passant de 39,43 gourdes en
janvier 2003 pour atteindre 45,26 gourdes en février 2003. Il faut
rappeler pendant ce mois de février 2003, le taux de change pendant une
semaine a atteint les 50 gourdes pour un dollar. Jusqu'en mars 2004 le taux de
change oscillait entre les 41, 42, et 43 gourdes pour un dollar. A partir
d'avril 2004 la tendance allait être à la baisse pour atteindre un
niveau relativement bas de 36,05 gourdes en juillet 2004. Mais malheureusement
cette tendance fut de courte durée puisque le taux de change
était de 36,27 gourdes en janvier 2006. Mais progressivement le taux de
change a chuté pour atteindre 36,38 gourdes en sept 2007. (Tableau 1dans
l'annexe)
Graphique 2: Évolution du taux de change
comparée a celle de l'inflation (oct 96- sept 07)
50 40 30 20 1 0
0
|
|
|
9 7 98 99 0 0 0 1 02 03 04 05 06 07
|
TXCHAN GE TXDI NF
|
SOURCE : L'auteur à partir d'e-views
4.1
Lorsqu'on analyse le graphe précédent on peut
voir contrairement à l'inflation le taux de change ne fait que
croître avec une augmentation significative à la fin de
l'année 2002 et durant toute l'année 2003. L'inflation pour sa
part a connu des hauts et des bas. Pour certaine sous période le taux de
change évoluait dans le même sens que l'inflation tel a
été le cas durant la deuxième moitié de 2002 et
toute l'année 2003. Mais depuis janvier 2005 le taux change était
stable dans les fourchettes de 36 et 38 gourdes; alors que l'inflation depuis
cette date fut a la baisse jusqu'à septembre 2007 avec 7,8 %.
d) Crédit brut au secteur privé
Le crédit considéré comme une source de
la création de monnaie peut avoir une certaine influence sur le niveau
d'inflation dans l'économie. C'est ainsi dans le cadre de notre
étude, on vérifiera soigneusement l'évolution du
crédit sur la période d'étude. Le crédit total au
secteur privé accusait un chiffre de 5870 millions de gourdes en octobre
1996; ce chiffre a pratiquement quadruplé si on regarde les chiffres de
septembre 2007 où le crédit se chiffrait 13375 millions de
gourdes. D'après ces résultats, on peut constater que le
crédit a beaucoup cru durant la période de l'étude.
(Graphe 3, annexe)
Mais à tout cela il faut signaler que, le crédit
total au secteur privé est composé du crédit au secteur
privé en gourdes et le crédit au secteur privé en dollars
américain. En octobre 1996 le crédit au secteur privé en
dollars américains se chiffrait à 52,32 millions de dollars
américains pour 456,21 millions en septembre 2007. Ce qui nous donne un
montant de 16597,39 millions de gourdes lorsqu'on convertit ces chiffres avec
les taux de change sur la base mensuelle. Le crédit par secteur
privé en dollars américains
exprimé en gourdes en octobre 2005 a
dépassé le crédit au secteur privé exprimé
en gourdes avec respectivement 12459,16 pour le cred/sect.priv.gdes (millions
de gdes) contre 13253,71 pour le cred/sect.priv/EU(en millions de gdes). Ce qui
traduit une forte dollarisation de l'économie haïtienne, point sur
lequel on aura à discuter un peu plus tard.
e) Taux d'intérêts sur les prêts
> Sur le marché bancaire des opérations en
gourdes
Si on parle de crédit il faut analyser les
différents taux d'intérêts sur les prêts tant sur le
marché bancaire des opérations en gourdes et en devises. En
octobre 1996 le taux moyen sur les prêts des opérations en gourdes
était de 28%. Pendant ce mois-ci le taux maximal était de 40% et
le taux minimum était de 16%. Jusqu'à mars 2003 le taux moyen sur
les prêts des opérations en gourdes a évolué dans la
fourchette 20 à 29,5%. C'est ainsi à partir de mars 2003 le taux
a franchi la barre des 30% pour atteindre 36,5% en juin 2004 .Mais par la suite
ce taux fut à la baisse pour se chiffrer à 29% en mars 2005. Mais
jusqu'à septembre 2007, ce taux n'allait pas dépasser les 35,5%
.Mais il faut signaler que le taux maximum depuis novembre 2006 s'est
fixé à 51% jusqu'à la fin de la période.
> Sur le marché bancaire des opérations
en devises
Pour le taux moyen des opérations en devises on avait
un taux de 10,50% en août 97. Il faut dire qu'on n'a pas eu les
donnés d'avant ce mois-ci. Contrairement au taux moyen sur les
opérations en gourdes, le taux moyen sur les opérations en
devises s'est comporté en dent de scie, c'est-à-dire d'un mois
à l'autre le taux augmente et diminue.
f) Dépôts
L'augmentation de la masse monétaire qu'on a
analysé plus haut n'a d'autre conséquence d'augmenter le niveau
de l'inflation, si l'on tient compte du canal de crédit bancaire
où se dernier nous dit qu'une augmentation de la masse monétaire
implique une augmentation des crédits bancaires. Concernant les
crédits on a vu une augmentation considérable. Mais il faut se
poser la question, comment cela se passe t- il ? Pour qu'une banque octroi des
crédits il faut évidemment que la banque ait de l'argent, sans
les dépôts la banque ne pourrait pas octroyer des crédits.
Selon la définition du dictionnaire économique, on entend par
dépôts les liquidités confiées à une banque
par une personne physique ou morale. On distingue les
dépôts à vue ou le propriétaire
dispose à tout moment de la somme correspondante, les
dépôts d'épargne et les dépôts à terme
qui sont des fonds que le déposant s'engage à ne pas
réclamer avant un certain délai moyennant le versement d'un
intérêt par la banque.
· Les dépôts a vue
Les dépôts a vue en octobre 1996 se chiffraient
à 2240,27 millions de gourdes pour atteindre 9692, 39 millions soit une
croissance de 332.64%. En octobre 96 toujours les dépôts a vue
représentaient 19,94 % de tous les dépôts alors qu'en
septembre 2007 ses dépôts représentaient 14,40 % de tous
les dépôts.
· Les dépôts
d'épargne
En septembre 2007 le montant des dépôts
d'épargne était de 13997,24 millions de gourdes soit 20,79% des
dépôts totaux. Tandis que ces dépôts en octobre 1996
se chiffraient à 4635,39 MG ce qui représente a l'époque
41,26 % de tous les dépôts. Rapidement on peut voir l'écart
qui existe dans ce pourcentage par rapport a 2007, plus loin on verra
pourquoi.
· Les dépôts à
terme
Parmi tous les types de dépôts, les
dépôts à terme en terme de montant ont été
moins significatifs. Se chiffrant à 1718,14 MG en octobre 96 soit 15,29
% de tous les dépôts contre 11,89% avec 8006,69MG en septembre
2007.
· Les dépôts en dollar
Les dépôts en dollar est comme son nom l'indique
ce sont les dépôts qui sont fait en dollars américains.
Mais afin de faciliter les calculs et les comparaisons, les montants ont
été convertis en gourdes avec les taux de change de la
période correspondante. On distingue les dépôts à
vue, d'épargne et à terme en dollar. En octobre 1996 les
dépôts en dollar représentaient 23,51% de tous les
dépôts tandis qu'en septembre 2007 les dépôts en
dollar représente 50,73% de tous les dépôts d'où le
problème de la dollarisation de l'économie. On parle de
problème, plus loin on verra pourquoi. (Graphe 4,5 6et 7;
annexe)
Taux d'intérêt sur les
dépôts
Nous venons de voir le comportement des montants sur les
différents dépôts au sein de l'économie. Maintenant
voyons les différents taux d'intérêts sur les
dépôts d'épargne et les dépôts à terme
durant la période d'octobre 1996 allant à septembre 2007.
a) Taux d'intérêt sur les
dépôts d'épargne
Le taux d'intérêt sur les dépôts
d'épargne accusait un pourcentage moyen de 5,50% allant d'octobre 1996
jusqu'à décembre 98 avec un taux minimum de 2% et maximum de 9%.
En janvier 99 le taux d'intérêt moyen était de 5% pour
descendre à 4% en février et 3% en mars 99. Jusqu'en Août
le taux d'intérêt moyen évoluait dans l'intervalle 2
à 4% .Avec un taux minimum atteignant 0,50% .A partir de septembre 2004
le taux d'intérêt moyen fut très faible avec des taux de
l'ordre de 1,13% jusqu'à septembre 2006. Les taux minimum étaient
de 0,25% et des taux maximum n'atteignaient pas plus de 2%. En octobre de la
même année le taux moyen oscillait entre 0,88% à 1,13%
jusqu'à la fin de la période étudié.
b) Taux d'intérêt sur les
dépôts à terme
Les taux d'intérêt moyen sur les
dépôts à terme sont évidemment beaucoup plus
élevés que ceux des dépôts d'épargne. Ainsi
en octobre 1996 les taux d'intérêt moyen sur les
dépôts a terme était de 11% pour atteindre 15,25% en
juillet 1998. Les taux maximum atteignant jusqu'à 22%. Mais en mars 1999
le taux moyen sur ces dépôts a chuté à 7% et 5% en
août de la même année. Mais la tendance fut à la
hausse pour atteindre à nouveau les 15% en septembre 2000. En avril 2002
jusqu'à janvier 2003 le taux moyen a chuté à 7,63%. De
février 2003 jusqu'à juillet 2004 on a enregistré des taux
moyen très élevé de l'ordre de
14,50% à 16% .Mais après ce fut la période
des taux moyen assez bas sur les dépôts à terme avec 7%
comme valeur maximale jusqu'à septembre 2007.
3-1-2 Dollarisation
a) L'ensemble des dépôts en
dollars
Durant la période allant d'octobre 1996 à
septembre 2007 l'économie haïtienne a fait face à une grande
augmentation des dépôts en dollars. En effet en octobre 1996 le
montant en gourdes des dépôts en dollar se chiffrait à
2641,02 millions de gourdes pour atteindre 34146,82 MG en septembre 2007 soit
environ treize fois plus qu'en 96. Les dépôts en dollars qui
représentaient 23,50 % du total des dépôts en octobre 96
est passé à 50,73% en septembre 2007, d'où plus de la
moitié des dépôts dans l'économie haïtienne
s'est fait en dollar. Si nous tenons compte maintenant de l'indice de
dollarisation adopté par la BRH qui est le rapport entre les
dépôts en dollars et M3 (dépôts en $ en % de M3).
L'indice était de 18,53 en octobre 96 pour passer à 43,29 % en
septembre 2007, soit une augmentation de 57,19 % (Voir graphe
4). Preuve que l'économie haïtienne est se trouve en
présence d'une forte dollarisation. Cette dollarisation n'affecte t-il
pas la politique monétaire en terme d'efficacité ?
Graphique 3: Évolution des dépôts
gourdes et dollars (oct. 96-sept 2007)
35000 30000 25000 20000 1 5000 1
0000 5000 0
|
|
|
97 98 99 00 01 02 03 04 0 5 06 07
|
DEPDOLL DEPGDES
|
b) Dollarisation et efficacité de la politique
monétaire
Au regard des chiffres ci-dessus, on peut rapidement voir que
l'économie haïtienne fait face a une forte dollarisation vue
l'augmentation des dépôts en dollars. Cette dollarisation n'est
pas sans conséquence par rapport à la politique monétaire
de la BRH. La dollarisation peut empêcher la BRH à avoir une
contrôle sur la masse monétaire. Ce qui implique que la BRH
pourrait ne pas arriver à stabiliser la gourde et à
maîtriser l'inflation. Elle réside dans le fait qu'elle introduit
notamment par la volatilité du taux de change, une certaine incertitude
et de risque dans les prévisions des agrégats monétaires.
La dollarisation réduit à rien la politique monétaire
puisque les décisions des autorités monétaires seront
subordonnées aux décisions de la BC émettrice de la
monnaie étrangère. Et le problème qui se pose en
Haïti d'un coté la gourde et de l'autre coté le dollar est
qu'il est difficile de déterminer avec exactitude la masse
monétaire en circulation, d'où le contrôle de la base
monétaire serait dans ce cas inefficace.
3-2 Les instruments de la BRH
3-2-1 Coefficients de réserves
obligatoires
Depuis sa création, la BRH a imposé des
coefficients de réserves très élevés sur le passif
des banques commerciales dans le but de contrôler l'offre de monnaie,
tout ceci dans le but de contrôler le surplus de liquidité due au
financement des déficits du secteur public. Durant l'année 1996
plus précisément en novembre, le taux de réserve
obligatoire était de l'ordre de 42%, pour chuter ensuite durant le mois
de décembre à 30% et a 27% en février 97. Le taux de
réserves obligatoires oscillait dans l'ordre de 25 et 26% jusqu'en
octobre 97. Mais ce taux va garder une certaine constance de novembre 97
jusqu'à sept 98 soit 27 %. Durant la période d'octobre 98
à mars 2000 le taux de réserve était de 26,5 % et de 28 %
en avril jusqu'à juillet 2000, pour grimper à 30% en août.
Le coefficient de réserves se chiffrait a 31% de septembre 2000 jusqu'en
mai 2001. Le 16 juin 2001 avec la publication du circulaire 86 - 12A, les
coefficients de réserves obligatoires n'ont guère varie pour se
fixer à 31% pour les banques créatrices de monnaie.
3-2-2 Interventions de la BRH sur le marché des
changes
Sur le plan de la réglementation et de la supervision
bancaire, la banque centrale, conformément aux articles 29 et 32 de sa
loi organique et à l'article 43 du décret du 14 novembre 1980
règlemente le fonctionnement des banques, la BRH a le pouvoir
d'inspecter celles-ci de les soumettre à un régime de normes
prudentielles. La banque centrale s'assure que les institutions
financières respectent des normes
minimales relatives à leur capital, à la
concentration des risques de crédit, à la qualité des
actifs, a leurs positions de change et à leur mode de gestion. La BRH
procède aussi à l'inspection régulière des banques
sur la place, en y dépêchant des missions d'inspecteurs, en
exigeant la communication des informations financières aux
fréquences qu'elle juge appropriées. La banque centrale joue sur
la liquidité des banques commerciales à travers ses bons dont on
aura à apprécier leurs évolutions, mais la politique
monétaire de la BRH doit surveiller a l'évolution de la base
monétaire. Les interventions de la Banque Centrale sur le marché
des changes sont utilisées essentiellement comme instrument
complémentaire de régulation de la liquidité bancaire,
notamment en période de pression sur les taux; pour manifester aussi une
présence active de la BRH qui cesse ainsi d'être un acteur passif
du marché des changes. Durant l'exercice fiscal 96-97 la BRH a vendu
39000000 $ U.S. Chiffre qui connaitra un déclin pour l'exercice suivant
avec 9900000 $ mais avec l'achat de 8536934.30 $. Pendant les périodes
de forte inflation la BRH ne faisait que l'achat des devises pour éviter
une forte circulation, a travers ce tableau voyons les différents
transactions.
Tableau 1: les interventions de la BRH sur le
marché des changes en $ U.S.(oct96- sept 07)
Types/an née
|
96-97
|
97-98
|
98-99
|
99-00
|
00-01
|
01-02
|
02-03
|
03-04
|
04-05
|
05-06
|
06-07
|
Vente
|
39000000
|
9900000
|
13415000
|
16750000
|
1550000
|
|
|
|
|
|
10475000
|
achat
|
|
8536934.3
|
46115000
|
|
3250000
|
15650000
|
62505185
|
98766000
|
40725000
|
64750000
|
96800000
|
Source :Les publications de la BRH
3-2-3 Bons BRH
A coté des coefficients de réserves
obligatoires, depuis novembre 1996 les bons BRH constituent l'un des
instruments les plus importants dans la politique monétaire de la banque
centrale. On dit des bons BRH qu'il est l'instrument de reprise de la
liquidité à court terme du système bancaire. Il faut dire
qu'on distingue trois types de bons BRH, on a les bons à
échéance de 7 de 28 et 91 jours. Le taux servi sur les bons BRH
à échéance de 91 jours est considéré
aujourd'hui comme le taux de référence utilisé par les
banques commerciales pour les opérations de trésorerie. Il permet
aussi de déterminer le taux de réescompte pratiqué par la
BRH pour les mises en pension de bons. De fait, le taux moyen des adjudications
est devenu le taux directeur de la BRH. De novembre 96 à octobre 1998 il
fluctuait autour de 15,3 et 25,4 %, puis connu une certaine baisse entre
novembre 98 et septembre 99 soit de 9,20 % et
10,3 %. Mais après cette période la tendance a
été a la hausse de l'ordre de 26,7% jusqu'en février 2002
pour chuter a 10 % pour ensuite croître pour atteindre 27,3 % jusqu'en
janvier 2004. Durant la période de février et mars 2004 pour les
même raisons citées plus on allait observer une baisse sur les
bons a échéance de 91 jours avec un taux de 7,6% jusqu'en mai
2005, et croître pour atteindre 17,8% pour la fin de l'année 2006.
En janvier et février 2007 le taux fut de 16,7% pour descendre à
13,30% pour baisser jusqu'à 9% en août 2007 et 8,70% en septembre
de la même année. (Tableau 2, graphe 9)
3-3 INFLATION
L'inflation en glissement annuel est calculée à
partir de l'IPC qui est l'indice des prix à la consommation
calculé par l'institut haïtien des statistiques et d'informatique
(IHSI)20. Durant la période d'octobre 1996 allant
jusqu'à septembre 2007 la croissance de l'IPC en glissement annuel soit
le taux d'inflation s'était comporté pratiquement en dent de
scie. En octobre 1996 selon les publications sur les agrégats
monétaires, le taux d'inflation se chiffrait à 15,71 %; il faut
dire à l'époque on était en train d'enregistrer une baisse
au niveau du taux d'inflation puisque 5 mois plutôt ce dernier se
chiffrait a 21,31 %. D'octobre 1996 jusqu'à février 1998 le taux
d'inflation oscillait entre 14,56 à 17,59 %. Après février
1998 on a enregistré une chute considérable au niveau du taux
d'inflation. Ainsi avec 12,81 % en mars 98, on a observé un taux de 7,3
8% en janvier 99 mais après une tendance à la hausse s'est fait
sentir mais n'atteignant pas plus que 12,52%. En septembre 2000 le taux
d'inflation était de 15,32% et 18,03% en octobre soit une augmentation
considérable. Heureusement la tendance allait être à la
baisse avec 7,99% en janvier 2002 pour atteindre 14,77% en décembre
2002. A partir de janvier 2003 le taux d'inflation a pratiquement doublé
avec 28,88%, mais ça ne faisait que commencer, puisqu'on a eu
respectivement 33,25 ; 36,96; 39,25 ; 40,57 % pour le mois février,
mars, avril et mai de l'année 2003 .Le taux d'inflation a atteint des
chiffres record avec 42,46% en septembre 2003 jusqu'à décembre
2003 avec 40,43%. Avec un taux de 25,83 en janvier 2004 la situation allait
devenir un peu soulageant jusqu'à décembre 2004 avec 20,2 1%
.Depuis janvier 2005 le taux d'inflation fut à la baisse pour atteindre
7,6% en août 2007 et 7,9% en septembre 2007. Si nous regardons la
distribution en glissement annuel de l'IPC (voir l'annexe), on peut voir que
l'inflation à un certain moment a atteint des pics pour ensuite chuter.
(Voir tableau 3)
Graphique 4: Le niveau de l'inflation (oct. 96 - sept
07)
45 40 35 30 25 20 15 1 0
5
|
|
|
97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07
|
TXDI N F
Source : l'auteur à partir d'e-views
4.1
Nous venons de voir l'évolution des différents
agrégats et indicateurs économiques du pays. Le premier constat
qu'on a fait c'est que les agrégats monétaires comme M1, M2, M3
n'ont pas cessé de croître durant toute la période prise en
considération. Si l'on tient compte de la théorie quantitative de
la monnaie ces évolutions n'auraient pour d'autres résultats
qu'une augmentation proportionnelle du taux d'inflation. Mais malgré
tout l'inflation en glissement annuel n'a pas eu une croissance
proportionnelle. La base monétaire aussi a une croissance
considérable durant la période, ainsi que le niveau de
crédit, tout aussi bien pour les dépôts. Est- ce qu'on peut
dire que ce sont les décisions de la politique monétaire a
travers les coefficients de réserves obligatoires et les bons BRH qui
ont permis que le taux d'inflation n'atteint pas un niveau très
élevé a l'instar des agrégats monétaires.
Si nous analysons globalement le taux d'inflation, le taux sur
les bons BRH, le taux de change, la masse monétaire M2 et le
crédit. On peut voir qu'il existe une certaine relation entre ces
différents agrégats. D'après la matrice de
corrélation, on peut voir qu'il existe une corrélation
négative entre les taux sur les bons BRH et le taux d'inflation, ce
résultat semble évident puisqu'une augmentation des taux sur les
bons est censée éponger le niveau de liquidité des banques
d'où diminuer l'inflation. On remarque aussi une forte
corrélation entre le taux de change et Le credit. Le tableau suivant
présente la matrice de corrélation des différentes
variables suivantes.
Tableau 2: Matrice de corrélation
|
Agregat M2
|
CREDTOT
|
INFLATION
|
TXCHANGE
|
TAUXBON
|
AGREGATM2
|
1.000000
|
0.994897
|
0.166166
|
0.902030
|
-0.169601
|
CREDTOT
|
0.994897
|
1.000000
|
0.158584
|
0.900481
|
-0.152654
|
INFLATION
|
0.166166
|
0.158584
|
1.000000
|
0.478619
|
0.481709
|
TXCHANGE
|
0.902030
|
0.900481
|
0.478619
|
1.000000
|
-0.009173
|
TAUXBON
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-0.169601
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-0.152654
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0.481709
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-0.009173
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1.000000
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Source : l'auteur a partir d'e-views 4.1
Graphique 5 : Évolution du Taux d'inflation et du
taux sur les bons
45 40 35 30 25 20 15 1 0
5
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97 98 99 0 0 0 1 02 03 04 05 06 07
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TX DI N FTXBON
Source : l'auteur a partir d'e-views 4.1
Une estimation de l'inflation par la méthode des
moindres carrées ordinaires est insuffisante pour l'analyse de la
politique monétaire puisque qu'il faut analyser l'évolution des
variables simultanément et tenir compte des valeurs passés de ces
variables. C'est ainsi que dans le prochain chapitre nous procédons
à la modélisation du VAR en vue d'analyser
l'efficacité.
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