Chapitre 4
4.1 -Méthodologie
4.1.1 -Introduction
A travers ce chapitre, nous allons dans un premier temps
présenter les différentes variables de notre étude. C'est
ainsi il sera question de tester la stationnarité des différentes
séries prises en compte et étudier d'éventuelle
cointégration entre les séries considérées. Dans un
deuxième temps nous allons spécifier le modèle à
vecteur autorégressif et d'étudier la causalité du
système ainsi que son estimation, enfin on aboutira à
l'étude des fonctions de réponses aux chocs et de la
décomposition de la variance.
4.1.2 -Présentation des variables
Comme il a été fait mention plus haut, la
politique monétaire de la banque centrale a pour objectif premier
d'arriver à la stabilité des prix en d'autre terme d'avoir un
certain contrôle sur l'inflation. Pour mettre en place cette politique on
a vu que la banque centrale utilise plusieurs instruments notamment les bons
BRH. A ce propos plusieurs variables peuvent être mises en relation pour
étudier la bonne marche de la politique monétaire. Étant
donné que notre étude consiste à étudier les
relations qui existent entre l'inflation et les bases de la politique
monétaire, la première variable de l'étude est sans nul
doute l'indice des prix à la consommation (IPC) en
variation mensuelle. Maintenant il faut voir les facteurs qui influencent ce
dernier. Comme on l'a vu ci-dessus durant la période de l'étude
la masse monétaire (M2) a cru considérablement, tenant compte de
la théorie quantitative de la monnaie on tiendra compte de M2 toujours
en variation mensuelle comme variable clé de notre étude. L'une
des causes de l'augmentation de la masse monétaire est, comme nous
l'avons précisé plus haut l'augmentation du crédit.
D'où l'important pour nous de considérer cette variable dans
notre modèle qu'on notera CRED. Puisque l'objectif est
pour nous d'étudier l'efficacité de la politique de la BRH, on
utilisera l'instrument clé de sa politique soit le taux sur les bons BRH
(de 91 jours) comme variable de notre étude qu'on notera
TB.
Lorsque le taux de change augmente on observe une
dépréciation de la monnaie nationale qui a pour
conséquence une éventuelle augmentation des prix dans
l'économie. Le taux de change (TXC) sera d'importance
pour nous même s'il est vrai que la BRH n'a aucune influence sur le taux
de change et qu'elle n'a pas aussi une politique monétaire du taux de
change.
4-2 STATIONNARITE DES DIFFERENTES SERIES
La stationnarité est un concept très important
pour l'étude des séries chronologiques. Elle sous entend que d'un
point de vue statistique, le passé est comparable au présent
ainsi qu'au futur .En d'autres termes une série temporelle est dite
stationnaire si sa distribution de probabilité ne varie pas au cours du
temps. Pour étudier la stationnarité de nos différentes
séries nous utiliserons le test de la racine unité.
TEST DE LA RACINE UNITE
Pour tester la stationnarité des différentes
séries de notre modèle, on utilisera le test de Dickey-Fuller
augmentés, puisque nous allons tenir compte de l'autocorrélation
des résidus. Le principe général du test de Dickey Fuller
Augmentées consiste à tester l'hypothèse nulle de la
présence d'une racine unitaire
H0 :IPI=1 ou H0 : b =0 ; b= P - 1 (non
stationnaire)
H1 :| P | < 1 H1 : b < 0 (stationnaire)
Pour les trois modèles suivantes :
p
Modèle 1 : ÄX t
=ÖX t - 1 +ö i Ä X - +
å
t i t
i=1
p
Modèle 2 : Ä = - + +
X t X t c i X -
ö 1 ö Ä t i
i=1
|
+ åt
åt ~ ( 2 )
iid 0; óå
|
p
Modèle 3 : Ä = + + + Ä +
X X c t X
ö â ö å
t t i
- 1 t i t
-
Il s'agit de partir du modèle le plus géneral ,
c'est-à-dire le modèle contenant la constante et la tendance. Si
la tendance n'est pas statistiquement significative on passe dans le
modèle 2. Et on applique le test .Si cette fois la constante aussi n'est
pas statistiquement significative On estime le modele , sans constante et sans
tendance. Puis comparer la valeur calculer de la stat-ADF et la valeur critique
au seuil de 5% si Valeur calculé < valeur critique
on dit de la serie qu'elle est stationnaire. Dans le cas ou la serie
ne serait pas stationnaire , on recommencera les tests d'ADF sur la difference
première
D'après les tests fait a partir du logiciel E-VIEWS 4.1,
on a obtenu les resultats suivants, qui sont simplifié a travers ce
tableau. Les resultats detaillés des test sont fournis à
l'annexe.
Tableau 3 : Résultats des tests de Dickey-Fuller
Augmentés
series
|
modèle
|
Stat-ADF
|
Valeur critique
|
Stationnaire
|
RIPC
|
2
|
-7.506745
|
-2.883753
|
Oui
|
RM2
|
2
|
-11.86448
|
-2.883753
|
Oui
|
RCRED
|
2
|
-10.14367
|
-2.883753
|
Oui
|
RTB
|
1
|
-7.305058
|
-1 .943406
|
Oui
|
RTXC
|
2
|
-1 2.42572
|
-2.883753
|
Oui
|
Source : l'auteur a partir de e-views 4.1
4.3 -Représentation d'un modèle a vecteur
autorégressif
4-3-1 Détermination du nombre de
retard
Pour déterminer le nombre de retard optimal de notre
modèle, on peut utiliser plusieurs méthodes. On calculera la
fonction d'AIC (critère d'information akaike) pour chaque retard de 0
à 12 et le nombre de retard qui sera retenu est celui qui minimisera
l'AIC.
AIC(P) = ln [detÖ] + 2(n2P/T)
Lag AIC SC HQ
0
|
16.17209
|
16.29999*
|
16.22390*
|
1
|
15.97111*
|
16.73851
|
16.28193
|
2
|
16.00664
|
17.41354
|
16.57648
|
3
|
15.98191
|
18.02830
|
16.81076
|
4
|
16.28345
|
18.96934
|
17.37133
|
5
|
16.50323
|
19.82861
|
17.85012
|
6
|
16.86761
|
20.83249
|
18.47352
|
7
|
17.02367
|
21.62805
|
18.88860
|
8
|
17.33906
|
22.58294
|
19.46301
|
9
|
17.24393
|
23.12730
|
19.62689
|
10
|
17.41346
|
23.93633
|
20.05545
|
11
|
17.38139
|
24.54376
|
20.28239
|
12
|
16.76582
|
24.56769
|
19.92584
|
D'après les résultats d'e-views 4.1 le nombre de
retard optimal est de 1, d'où pour le modèle on utilisera un VAR(
1) avec 5 variables.
4-3-2 Spécification
Le modèle VAR qu'on étudie s'écrit de la
forme suivante : Xt = A0 +?AiXt-i + å
t avec Xt' = [INF TB CRED M2 TXC]
4-3-3 Estimation
Pour l'estimation du modèle on appliquera les MCO pour
chaque équation du modèle. Les résultats de l'estimation
sont affichés dans le tableau 4 de l'annexe.
4-3-4 Test de causalité au sens de
granger
A travers le processus VAR il faut savoir s'il existe une
relation de causalité entre les différentes variables du
système. On dit qu'une variable x cause au sens de granger une autre
variable y si et seulement si la connaissance du passé de x
améliore la prévision de y à tout horizon.
On pose les hypothèses qui suivent :
H0 : X ne cause pas Y et H1 : X
cause Y
Comme règle de décision on rejettera H0 si la
probabilité associé au test est plus petit que 5% (0.05). Les
résultats du test fait à partir d'e-views 4.1 sont
affichés dans le tableau suivant :
Nombre de retards = 1
Tableau 4 : Résultat du test de
causalité
Hypothèse nulle:
|
Nbre d'obs
|
F-Statistic
|
Probabilité
|
RIPC ne cause pas RCRED
|
130
|
2.36887
|
0.12626
|
RCRED ne cause pas RIPC
|
|
0.64302
|
0.42412
|
RTB ne cause pas RCRED
|
125
|
0.00080
|
0.97747
|
RCRED ne cause pas RTB
|
|
5.54414
|
0.02014
|
RM2 ne cause pas RIPC
|
130
|
7.65228
|
0.00652
|
RIPC ne cause pas RM2
|
|
2.25889
|
0.13533
|
RTB ne cause pas RIPC
|
125
|
9.81 511
|
0.00217
|
RIPC ne cause pas RTB
|
|
1.11389
|
0.29332
|
RTXC ne cause pas RIPC
|
130
|
0.45207
|
0.50258
|
RIPC ne cause pas RTXC
|
|
0.40000
|
0.52823
|
RTB ne cause pas RM2
|
125
|
0.27723
|
0.59948
|
RM2 ne cause pas RTB
|
|
3.56289
|
0.06 146
|
Source : L'auteur a partir d'e-views
Ainsi on peut voir que la variation de l'RIPC ne cause pas le
crédit, l'inverse est tout aussi vrai. RM2 cause l'inflation en d'autre
terme la connaissance du passé de la croissance de RM2 améliore
la prévision de l'RIPC, mais pas l'inverse. Toujours selon les
résultats on peut voir qu'il existe un lien entre le TB et l'IPC, dans
le sens que le TB cause l'IPC, c'est-à-dire la connaissance des valeurs
des taux sur les bons BRH permet de faire une meilleure prévision sur
l'inflation. On voit aussi que le crédit cause le taux sur les bons. Du
fait que le crédit est une source de la création de monnaie; la
BRH fait varier les taux sur les bons en fonction d'une diminution où
d'une augmentation du niveau de crédit. C'est pourquoi les valeurs
passées de la variation du crédit influencent les valeurs futures
de la variation des taux sur les bons.
4-4 Dynamique du modèle
4-4-1 Analyse des chocs
Une fonction de réponse aux chocs résume
l'information concernant l'évolution d'une variable qui intervient suite
à une impulsion sur une autre variable à une date t, en supposant
que toutes les autres variables sont constantes.
Lorsqu'intervient un choc de 1% sur le taux de croissance des
bons BRH, l'impact atteint son maximum après deux mois sur l'inflation
soit 0.3%. Après quoi il disparaît progressivement, ou
après cinq mois l'impact du choc est insignifiant. De la même
manière, lorsqu'on enregistre un choc de 1% sur le taux d'inflation,
l'effet sur la croissance des taux sur les bons atteint son maximum le
troisième mois et diminue progressivement. Les impacts des chocs des
différentes variables de l'étude sur l'inflation ont atteint leur
maximum au cours du deuxième mois pour être insignifiant
après la cinquième mois, tel est le cas pour TB, M2 et pour le
CRED ; mais pour le taux de
change un choc de 1% est instantané sur l'inflation
avec 0.3% et diminue de façon linéaire jusqu'à
deuxième mois, pour être nul après le troisième
mois. Dans le tableau qui suit nous résumons l'impact des
différents chocs sur l'inflation en pourcentage.
Graphique 6 : Réponse de l'RIPC aux innovations de
RTB Graphique 7 : Réponse de RTB aux innovations de l'RIPC
.006
.004
.002
.000
-.002
-.004
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Source : Estimation de l'auteur à partir d'e-views
4.1
Tableau 5: Variation des chocs sur l'RIPC
Mois
variable
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
RTB
|
-0.1307%
|
0.3346%
|
0.1983%
|
0.1082%
|
0.0626%
|
RM2
|
0.1374%
|
0.2935%
|
0.1434%
|
0.0873%
|
0.0503%
|
RCRED
|
0.0767%
|
0.1923%
|
0.1813%
|
0.1021%
|
0.0604%
|
RTXC
|
0.2961%
|
0.0402%
|
0.0116%
|
0%
|
0%
|
4-2 Décomposition de la
variance
La décomposition de la variance permet de calculer la
contribution de chaque innovation à la variance totale de l'erreur de
prévisions d'une variable.
On suivra l'ordre de cholesky avec RTB - RM2- RCRED- RTCX --
RIPC du fait que la BRH modifie les taux sur ses bons pour augmenter ou
diminuer la masse monétaire M2 ou ce dernier aura un impact direct sur
le niveau de crédit et le taux change avant d'avoir un effet sur
l'inflation. Les résultats de la décomposition de la variance de
l'erreur indique que l'inflation est due à 71.25 % de ses propres
innovations, et respectivement 5.22 ; 7.87 ; 10.60 ; 5.09% pour le
crédit, M2, TB et le taux de change.
Tableau 6 : Décomposition de la
variance
Period
|
S.E.
|
RCRED
|
RIPC
|
RM2
|
RTB
|
RTXC
|
1
|
4.240079
|
0.490831
|
89.20354
|
1.573299
|
1.424160
|
7.308168
|
2
|
4.344529
|
2.755948
|
76.46546
|
6.748134
|
8.291048
|
5.739406
|
3
|
4.361123
|
4.489851
|
72.79487
|
7.440607
|
9.974311
|
5.300361
|
4
|
4.364848
|
4.978479
|
71.76453
|
7.692647
|
10.39796
|
5.166386
|
5
|
4.366247
|
5.144283
|
71.43026
|
7.771037
|
10.53246
|
5.121961
|
6
|
4.366705
|
5.199658
|
71.31609
|
7.798723
|
10.57879
|
5.106743
|
7
|
4.366866
|
5.218930
|
71.27654
|
7.808203
|
10.59485
|
5.101482
|
8
|
4.366921
|
5.225592
|
71.26283
|
7.811501
|
10.60042
|
5.099659
|
9
|
4.366941
|
5.227905
|
71.25808
|
7.812642
|
10.60235
|
5.099027
|
10
|
4.366947
|
5.228707
|
71.25643
|
7.813038
|
10.60302
|
5.098807
|
11
|
4.366950
|
5.228986
|
71.25585
|
7.813176
|
10.60325
|
5.098731
|
12
|
4.366950
|
5.229082
|
71.25566
|
7.813223
|
10.60333
|
5.098705
|
Au regard des résultats des réponses aux chocs
et de la décomposition de la variance on peut comprendre que l'inflation
en Haïti est due a 71% de ses propres innovations, et 8% des innovations
de la variation de la masse monétaire M2 ; et selon les résultats
de l'analyse des fonctions de réponse pulsionnelles le taux directeur de
la BRH n'a d'effet sur l'inflation que pendant une période de courte
durée ne dépassant pas deux mois. Ce qui nous
porte a accepté notre hypothèse de travail à savoir «
les mesures de politique monétaire de la banque centrale ne
réduisent pas l'inflation a court terme >>. Ce qui nous porte a
affirmer que la politique monétaire de la BRH et inefficace puisqu'elle
ne réduit pas véritablement l'inflation, elle ne fait que
ralentir son rythme de croissance pour une période de courte
durée, si l'on tient compte du point de vue des monétaristes, ou
la lutte contre l'inflation doit être le seul objectif de la politique
monétaire.
|