I-2 Cadre Théorique
I-2-1 Théorie quantitative de la monnaie
La théorie quantitative de la monnaie dans sa version
moderne développée par Irving Fisher dans
<<The Purchasing Power of Money>>, en 1922; est une théorie
selon laquelle il existe une relation de cause à effet entre la
quantité de monnaie en circulation et le niveau des prix. La formulation
de la théorie est de la forme : MV= PQ où
M est la quantité de monnaie en circulation ou la masse
monétaire, P représente le niveau des prix et
Q les quantités des biens dans l'économie
fixé à court terme et V la vitesse de
circulation de la monnaie fixée a court terme. L'idée est que les
variations de la masse monétaire se répercutent
entièrement et exclusivement sur le niveau des prix. Dans
l'élaboration d'une politique monétaire ayant pour objectif de
réduire l'inflation, la théorie quantitative de la monnaie montre
combien il est important d'arriver à un contrôle strict de la
masse monétaire.
L'association entre la croissance monétaire et
l'inflation est soutenue et vérifiée d'une manière presque
certaine, en s'appuyant sur des données de plusieurs siècles, de
plusieurs pays et des économies avec des structures différentes.
La corrélation entre la croissance monétaire et l'inflation sur
une longue période, montre pratiquement une relation positive forte et
même une certaine tendance dans les données des différents
pays de tomber près d'une pente de 45 degrés, comme l'avait
prédit la théorie quantitative de la monnaie, tout au moins
lorsque les pays qui ont un taux d'inflation élevé sont inclus
dans l'échantillon10.
I-2-2 Les conditions d'efficacité de la politique
monétaire
La politique monétaire peut être
présentée autour de deux grandes conceptions, l'une
keynésienne, l'autre monétariste.
1-Selon les monétaristes
La politique monétariste est une politique
monétaire préconisée par les économistes
libéraux monétaristes (dont le chef de file est Milton
Friedman). Selon eux, la politique monétaire ne peut et ne doit
avoir qu'un seul objectif : lutter contre l'inflation. Pour ce qui concerne les
objectifs poursuivis par la politique monétaire, l'accent est en
général mis sur la lutte contre l'inflation. Le courant
monétariste, en particulier considère que la lutte contre
l'inflation constitue l'objectif prioritaire de la politique
monétaire
et que le meilleur moyen de lutter contre l'inflation consiste
à agir sur la création monétaire. En fait la politique
monétaire ne peut être envisagée uniquement par rapport
à la stabilité des prix. Pour eux la politique monétaire
ne se résume pas uniquement à une amélioration de
l'emploi. Les monétaristes croient que la stabilité des prix est
garantie par un contrôle de la masse monétaire. Pour eux les
autorités contrôlent la masse monétaire grâce
à l'opération d'open market. Mais on peut dire que l'approche de
la politique monétaire des monétaristes a ses limites puisque
dans un premier temps la masse monétaire ne renseigne pas suffisamment
sur l'inflation, on ne peut pas considérer le taux
d'intérêt comme négligeable. L'inflation est, selon
Friedman, un phénomène exclusivement «
monétaire » lié à une trop grande quantité de
monnaie en circulation.
Globalement, la politique monétaire doit selon
l'approche monétariste accompagner le cycle (donc assurer des
liquidités dans l'économie proportionnelles à la
croissance du PIB) : ceci ramène à une conception de la monnaie
comme «voile» neutre, et à l'approche quantitative de la
monnaie selon laquelle la « masse monétaire » détermine
les prix. Les autorités monétaires doivent donc contrôler
la masse monétaire et briser les anticipations inflationnistes
2-Selon les keynésiens
La théorie keynésienne de la politique
monétaire se base sur l'hypothèse que la monnaie à court
terme n'est pas neutre. Pour Keynes et ses disciples la politique
monétaire est un instrument de politique conjoncturelle. La politique
monétaire keynésienne se fixe comme objectif final l'arbitrage
entre inflation et chômage et retient comme objectif intermédiaire
les taux d'intérêt : lorsque l'économie est en surchauffe,
une politique monétaire restrictive, en augmentant le taux
d'intérêt, permet de combattre les tensions inflationnistes.
À l'inverse, en période de hausse du chômage, une politique
monétaire expansionniste avec une diminution des taux
d'intérêt doit permettre de relancer l'activité et
l'investissement. Keynes réfute la théorie quantitative de la
monnaie et indique que :
« ...l'accroissement de la quantité de monnaie
ne produit absolument aucun effet sur les prix tant qu'il reste du
chômage, et [...] toute augmentation qui en résulte dans la
demande effective se traduit par une augmentation exactement proportionnelle de
l'emploi. [...] Tant qu'il existe du chômage, l'emploi varie
proportionnellement à la quantité de la monnaie ».
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