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Boite à  outils d'évaluation des formations

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par Bouchra Bbakadir
Université Hassan II Mohammedia - 3ème cycle Management des Organisations 2008
  

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Section II : Les moments et les critères de l'évaluation

Concevoir et piloter une évaluation, doit répondre à des critères, et dépend du moment de réalisation de l'évaluation.

La pratique de l'évaluation au Maroc, n'est pas récente, mais sa prolifération opérationnalisation est pénalisée par un certains nombre d'obstacles.

1. Chronologie et types de l'évaluation

A. Chronologie de l'évaluation

Pour bien anticiper l'utilité future d'une évaluation, il faut la replacer dans le cycle de vie du programme, projet ou de l'action en question :

L'évaluation dans le cycle de vie d'une action

Conception de l'action Achèvement de l'action

Evaluation ex ante évaluation ex post

Etude de faisabilité bilan d'activité

Mise en oeuvre de l'action

Suivi des réalisations

Evaluation à mi-parcours

Source : Commission Européenne « Evaluer les programmes socio-économiques : conduite et conception de l'évaluation »Volume1, Collection MEANS, 1999, Luxembourg, p : 51.

§ L'évaluation ex ante

L'évaluation ex ante intervient en début de cycle, alors que l'action en question n'a pas été adoptée.

Cette forme d'évaluation contribue à faire en sorte que l'action définitive soit aussi pertinente et cohérente que possible. Ses conclusions sont destinées à être intégrées à l'action au moment de la décision.

L'évaluation ex ante porte notamment sur l'analyse des forces, des faiblesses de l'action, elle apporte aux autorités responsables, un jugement anticipé sur le fait que les enjeux de développement ont été correctement diagnostiqués, que la stratégie et les objectifs proposés sont pertinents, qu'il n'y'a pas d'incohérence avec les politiques et orientations communautaires, que les impacts attendus sont réalistes, etc. Elle apporte par ailleurs, les bases nécessaires au suivi et aux futures évaluations en veillant à l'existence d'objectifs explicites et dans la mesure du possible, quantifiés.

§ L'évaluation à mi-parcours

L'évaluation à mi parcours intervient au deuxième stade du cycle de l'action, pendant la période de mise en oeuvre des interventions ; ainsi, des ajustements sont apportés si nécessaire en milieu de période.

 Cette évaluation porte un regard critique sur les premières réalisations et sur les premiers résultats des interventions. Elle montre la traduction opérationnelle des intentions de départ et, le cas échéant, elle constate les modifications apportées de facto aux objectifs initiaux. Par comparaison avec la situation de départ, elle montre l'évolution du contexte économique et social général et juge si les objectifs restent pertinents.

L'évaluation à mi parcours à un caractère « endo-formatif »4(*), c'est-à-dire qu'elle alimente une rétroaction directe sur l'action dont elle contribue à en améliorer la gestion.

§ L'évaluation ex post

L'évaluation ex post récapitule et juge l'ensemble de l'action, et notamment les impacts. Elle vise à rendre compte de l'utilisation des ressources, de l'efficacité et de l'efficience des interventions et l'obtention des effets attendus et d'autres inattendus, elle porte sur les facteurs de réussite et d'échec, sur la durabilité des résultats et impacts, elle cherche ainsi, à tirer des enseignements généralisables à d'autres actions.

Dans l'idéal il faut disposer de cette évaluation au moment de préparer la prochaine action, c'est-à-dire un an au moins avant la date d'achèvement de l'action. Or, pour que les impacts aient eu le temps de se matérialiser, l'évaluation ex post doit être conduite deux ou trois ans après la fin de l'action.

B. Types de l'évaluation

Dans une évaluation, on distingue le commanditaire, l'évaluateur et l'évalué5(*). Et suivant les rôles des acteurs, on parle d'évaluation externe, d'évaluation interne et d'auto-évaluation. Sans oublier évaluation conjointe et évaluation participative.

§ L'évaluation externe

Selon la terminologie généralement utilisée, l'évaluation est externe si l'acteur qui mène l'évaluation est indépendant6(*) du commanditaire et sans aucun lien avec l'objet à évaluer.

L'évaluation externe, est réalisée par une personne qui n'a aucune responsabilité directe dans la mise en oeuvre de l'action c'est-à-dire une personne qui un degré réel d'indépendance.

§ L'évaluation interne

Selon la terminologie généralement utilisée, une évaluation est dite interne lorsqu'elle est réalisée par un évaluateur lié au commanditaire (membre du personnel, administrateur ...) sans faire appel à un évaluateur indépendant.

Dans ce cas, le partenaire de l'ONG réalisatrice de l'action, ne perçoit pas forcément cette évaluation comme interne. En effet, celui-ci est une entité à part entière, distincte de l'ONG qui parfois n'est qu'une source de financement parmi d'autres. C'est donc par rapport au commanditaire que l'évaluation est interne.

§ Auto-évaluation

On parle d'auto-évaluation lorsque l'acteur évalue son propre travail (sans faire appel à un évaluateur indépendant). L'acteur évalue sa propre action et ne porte un jugement que sur ses propres activités.

Un intervenant extérieur qui se conduit comme un animateur peut être utilisé, on parle alors d'auto-évaluation assistée.

§ Evaluation conjointe

Une équipe interne et externe au projet dirige l'évaluation, ceci offre l'occasion de combiner les points de vue internes au projet avec ceux, plus objectifs et peut être plus larges d'évaluateurs extérieurs.

§ Evaluation participative

L'évaluation participative fait intervenir plusieurs types d'acteurs à différents stades de l'évaluation. La notion d'évaluation participative peut paraître une évidence puisqu'il est difficilement envisageable que l'évaluateur mène seul une évaluation, sans rencontrer et associer les différentes parties concernées par l'exercice.

* 4Commission Européenne « Evaluer les programmes socio-économique : conduite et conception de l'évaluation » Volume 1, Collection MEANS, 1999, Luxembourg, p : 53.

* 5 LELOUP Claire et DECROIX Sandra « Organiser l'évaluation d'une action de développement dans le sud, un guide pour les ONG du Nord » COTA asbl, Hors série N° 2, Janvier 2002, Bruxelles, p : 24.

* 6 Indépendant : qui n'a pas de lien institutionnel de subordination ou même affectif, avec l'objet évalué et/ou le commanditaire.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus