II. ELABORATION DES MODELES DE CALCUL
Le dimensionnement des différents systèmes ne
peut se faire que si les principaux paramètres thermiques sont
maîtrisés dans le séchoir. Pour y parvenir, il faut donc
élaborer des modèles de calcul pour prédire
l'évolution de ces paramètres. C'est ce qui est fait dans cette
section. Nous devons donc modéliser les transformations subies par l'air
humide à la traversée de chaque système (voir figures 2 et
3 pour mémoire).
1. Quelques notions fondamentales sur le
séchage
· Eau libre : tout produit à sécher est
poreux. Il existe dans le produit de l'eau sous forme liquide
piégée dans les pores par capillarité, c'est l'eau libre
;
· Eau liée : grâce aux
propriétés hydrophiles du produit à sécher, une
portion d'eau se retrouvera sur et dans les parois des pores (on parle alors
d'adsorption). C'est l'eau liée ;
· Flux-masse : c'est la masse d'eau évaporée
par unité de surface d'échange du produit et par unité de
temps. Elle sera notée par la suite Fm ;
· Teneur en eau base sèche du produit : noté
W, et définie par
W = Masse d'eau dans le produit
Masse de produit sec
|
|
· Porosité d'un amas de produit : notée
å, elle vaut
å = Volume de l'amas - Volume du produit Volume de
l'amas
|
|
· Compacité d'un amas de produit : noté
á, elle vaut
á = Surface d'échanges convectifs
Volume de l'amas
|
|
· Compacité base sèche d'un produit :
elle est définies par
ás = Surface d'échanges convectifs sur le
produit Volume sec du produit
N.B. : Dans la définition des
compacités, il s'agit d'échanges convectifs de chaleur et de
masse.
2. Les différentes phases de
séchage
On distingue 4 principales phases lors du séchage d'un
corps hygroscopique, ce qui est le cas des denrées à
sécher.
· Une période de préchauffage : elle
correspond à la montée en température du produit,
jusqu'à atteindre la température de bulbe humide
caractéristique de l'environnement séchant. Cette période
est généralement très courte au regard du temps de
séchage global. C'est pourquoi nous ne la prendrons pas en compte dans
les dimensionnement ;
· Une période à vitesse constante : ici,
l'eau libre est éliminée à flux-masse constant. Elle est
généralement isenthalpe. L'évaporation s'effectue à
la surface du matériaux, à la température de bulbe humide
de l'environnement séchant. Dans cette phase la température reste
constante, car toute la chaleur apportée est utilisée pour
l'évaporation. Cette phase est la plus exigeante d'un point de vue
énergétique. C'est pourquoi c'est elle qui sera
modélisée pour les dimensionnements.
· Une première période de ralentissement :
elle commence quand le font d'évaporation, qui se trouvait à la
surface du produit, se déplace vers l'intérieur. Là
commence alors une migration d'eau liée, en plus de celle d'eau
libre.
· Une seconde période de ralentissement : le
flux-masse décroît plus rapidement que précédemment.
Ici, l'eau libre est finie et il ne reste plus que l'eau liée qui sera
évacuée très lentement par le phénomène de
diffusion-sorption.
Par OUAMBO. R et DJUIKAM M.F.H.M. ENSAI de
Ngaoundéré, février 2003. 21
3. Equations des bilans dans le compartiment de
séchage
Ces équations décrivent l'évolution des
paramètres d'air humide et du produit à la traversée d'une
claie grillagée, pendant un temps At. Elles sont issues de la
référence [6]. Les hypothèses sont les suivantes :
· Les variations d'humidité absolue et de
température de l'air sont unidirectionnelles et spatiales uniquement
;
· La variation de teneur en eau base sèche des
produits est uniquement temporelle ;
· La vitesse de l'air est constante dans tout le
compartiment de séchage ;
· Les déperditions à travers les parois sont
négligées en première approximation ;
· L'ambiance de séchage est non rayonnante ;
· Les propriétés physiques du produit et de
l'air humide sont supposées constantes ;
· L'influence de la teneur en eau de l'air sur sa chaleur
massique est négligée ;
· Le produit est en phase isenthalpe (sa température
reste constante).
Bilan de masse sur le produit
a Ä
s W = - F m
ñ
á Ä t
s
Bilan de masse sur l'air
Ä W
ñ a 8
U =F
8 m
Ä z
å
1 - å
á
Bilan d'énergie sur le produit
h · ( T 8 - T) = ÄH
v ·Fm
å
1
-
å
ña
á
8
CpaU = · -
h T T (
8 8
Ä
z
ÄT
)
Bilan d'énergie sur l'air
· a
ñs est la masse volumique apparente
du produit sec.
· ña est la masse volumique de
l'air sec. Elle dépend de la température (voir [6]) ;
· U8 est la vitesse de l'air de
séchage ;
· W8 est l'humidité absolue de
l'air humide de séchage ;
· T8 est la température de l'air
humide de séchage ;
· T est la température du produit ;
· h est le coefficient d'échange convectif
à la surface du produit. On là supposé identique
à celui d'une plaque plane traversée par un courant d'air de
vitesse U8
· Cps est la chaleur massique du
produit sec ;
· Cpa est la chaleur massique de l'air
sec, et vaut 1.006 KJ/Kg °C ;
· Pour un produit découpé en lamelles comme
les mangues d'épaisseur e, on a 2
á =
e
4. Modélisation de la traversée de
l'évaporateur (batterie froide)
Ici, l'air humide subira un refroidissement avec condensation.
L'évolution est celle décrite dans la figure suivante.
h1
w
h2
hè
1
2
t
èe
h
Figure 6 : Evolution de l'air sur la
batterie froide
èe est la température moyenne de surface de
l'évaporateur. Le problème ici est de trouver w2 et t2 en
fonction de w1 et t1. Pour cela, nous utiliserons les deux équations
suivantes :
· L'efficacité de la batterie (chaleur
échangée sur le maximum échangeable) est
ç =
h h
1 - è
h h
1 - 2 et est de l'ordre de 0.7 ;
· Les points 1, 2 et è sont situés sur la
même droite :
-
w w
-
1 2
wè
w 1
.
t1
-
-
t1
tè
t 2
Ce sont ses deux équations qui ont été
utilisés dans le code de simulation donné dans l'annexe 3.
5. Modélisation du préchauffage sur
le compresseur
Le compresseur n'a pas encore été
sélectionné. Néanmoins, à partir de l'analyse
fonctionnelle, on sait qu'il sera hermétique à piston, et que sa
puissance n'excédera pas 2 KW. Nous ferrons donc nos estimations
préliminaires sur les bases ci-après :
· Compresseur de puissance 1.5 KW et de rendement effectif
0.7 ;
· Toutes les pertes sont transformées en chaleur
;
· Les déperditions à travers les parois sont
négligées dans ce compartiment.
·
m
1
2
·
m
·
m · h - h = - eff
·
( 2 1 ) (1 ç )
Le bilan d'enthalpie donne alors :
6. Modélisation de la traversée du
condenseur (batterie chaude)
A la traversée du condenseur, l'air humide subit un
échauffement simple, décrit dans la figure suivante.
w
hè
h2
h1
1 2
t
èc
h
Figure 7 : Evolution de l'air sur la
batterie chaude
èc est la température moyenne de surface du
condenseur. Les 2 équations à prendre en compte ici sont :
· w2 = w1
· L'efficacité de la batterie (chaleur
échangée sur le maximum échangeable) est h h
-
2 1
ç = et est de l'ordre de 0.7.
h h
-
è 1
Ce sont ses deux équations qui ont été
utilisés dans le code de simulation donné dans l'annexe 3.
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