7°- Projets d'extraction : urbanisation et
marché des produits agricoles
La construction des ``bases vie'' par les projets d'extraction
attire de manière naturelle les populations tout autour. Celles-ci
arrivent d'abord comme commerçants des produits agricoles prêts
à consommer, ensuite progressivement elles installent les boutiques et
les maisons d'habitation. Au Cameroun ; Dombè (Kribi), petit
village de moins de 100 habitants est passé à 1.500 habitants du
fait de l'activité de construction du pipeline (Ngueda, 2007). Au Tchad,
Petry et Naygotimti (2005) notent que la technologie de pointe d'ESSO, d'une
richesse démesurée, s'est implantée au beau milieu d'une
des zones les plus pauvres du monde : Bebédjia. Des masses d'hommes
et de femmes à la recherche d'emploi y sont venus s'installer par la
suite. Dans cette zone, la population est passée de 9.291 habitants en
1993 à 24.100 habitants en 2005. Certains fléaux
caractéristiques du milieu urbain sont apparus. Nous pouvons citer entre
autre la prostitution, le vagabondage des enfants, le banditisme et les
agressions. Pour gérer ces maux, l'Etat tchadien a installé les
services publics appropriés. Yanez et al. (1997) notent que la
consommation de l'alcool et de la drogue est à l'origine des actes de
violence dans les régions pétrolières. Ils continuent en
prenant pour exemple la ville de Coca (Equateur) qui compte 18.000 habitants,
quatre cent (400) bars et où quatre maisons sur dix ont
déjà été cambriolées.
L'augmentation de la population conduit à
l'accroissement des besoins alimentaires et partant une inflation locale. A
Bebédjia (Tchad) par exemple le sac de sorgho est passé de 4.000
F.CFA à 16.000 F.CFA; un cabri de 3.500 F.CFA à 15.000 F.CFA et
le prix d'une chambre de 750 F.CFA à 7.500 F.CFA. Par ailleurs il faut
noter les tensions sociales entre les allogènes et les autochtones, la
précarité économique de certaines familles et les
problèmes fonciers (Nanassoum, 2002). En Equateur, les prix sont
supérieurs d'environ 50% dans les villes pétrolières par
rapport au reste du pays (Yanez et al., 1997).
Le rapport final du Comité Technique de Suivi et
d'Evaluation des Activités de Mise en OEuvre du Document de
Stratégies de Réduction de la Pauvreté (DSRP, 2004) note
que la réduction de l'inflation au Cameroun est due à
l'accroissement substantiel de l'offre des produits vivriers et
maraîchers et du développement de certaines zones de production
agricole. Il ajoute que le Cameroun doit encore compter sur son secteur rural
en plus de l'industrie manufacturière et les services pour
réaliser de bonnes performances économiques.
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