Chapitre III : Etude
théorique et évaluation empirique
Introduction :
L'arrivé des modèles néo-classique tels
que celui de Solow(1957), a changé le domaine de recherche, en accordant
une grande importance au changement technique et au rôle que peuvent
jouer des éléments tels que l'amélioration de
l'organisation de la production dans l'économie. Le modèle de
Solow avec l'hypothèse des rendements décroissants du capital,
stipule que les économies qui ont un niveau initial du stock de capital
par tête plus faible, tendent à avoir des rendements
d'échelle et de taux de croissance plus élevés. Ce qui
leur permettra de converger à long terme vers les pays riches.
L'avènement de la théorie de la croissance
endogène a encouragé la recherche sur les canaux, par le biais
desquels, l'IDE peut promouvoir la croissance à long terme. L'IDE peut
contribuer significativement à l'accroissement du stock des
connaissances dans le pays d'accueil, non seulement en fournissant des nouveaux
bien d'équipement et de nouveaux procédé de production,
mais d'avantage en offrant un nouveau savoir-faire en management et en
améliorant le niveau des qualifications pouvant être
diffusées aux firmes locales.
Pour bien appréhender les effets des IDE sur la
croissance, nous avons divisé ce chapitre en deux sections. La
Première section présente un modèle théorique de
croissance endogène prenant en considération les IDE. En
occurrence nous détaillerons le modèle développé
par BORENSZTEIN, DE GREGORIO et J-W-LEE en 1998. La deuxième section
portera sur une analyse empirique de l'effet des IDE sur la croissance, cette
étude portera sur le cas du Cameroun.
SECTION I :
modèle de croissance de borenstztein. E, de Gregorio. J, J-W- Lee
(1998)
Le modèle développé par Borenstztein E,
DE Gregorio et J-W-LEE est un modèle purement théorique qui
permet de dériver un taux de croissance de l'économie en
situation de croissance équilibrée. Le modèle est
fondé sur un certains nombre d'hypothèses qui permettent de
définir un cadre approprié de travail.
a- Hypothèses du modèle
H1 : par analogie aux modèles de
Romer(1990), Grossman Helpman(1991) et Barro & sala-i-martin(1995), le
progrès technique dans l'économie est dû à une
introduction des nouvelles variétés des biens capitaux.
H2 : la technologie utilisée pour
produire un seul bien de consommation finale et un ensemble de biens
intermédiaires et capitaux est de la forme :
(1)
Où :
: désigne la production
: désigne le capital humain
: désigne le capital physique
: désigne l'état de la technologie
H3 : l'accumulation du capital physique se
fait par l'expansion du nombre de variétés des biens capitaux .
H4 : le stock de capital domestique est
donné par :
(2)
Avec est la quantité produite d'un bien .
H5 : le capital total est composé
d'un nombre des variétés des biens capitaux. Le nombre total des
variétés des biens capitaux est , dont les variétés produites par les firmes
étrangères et les firmes locales sont respectivement et soit
(3)
H6 : les biens sont supposés
vendus aux producteurs du bien de consommation final au prix
(4)
H7 : une augmentation dans le nombre des
variétés des biens capitaux nécessite processus d'adaptation de la technologie disponible dans les pays
développés. Cependant, ce processus d'adaptation de la
technologie est coûteux, il entraîne un coup fixe dans le secteur
des biens capitaux de la forme :
Où Et (5)
Ce coût fixe dépend négativement de la
part relative des entreprises étrangères dans l'économie
locale qui n'est autre que l'IDE. En effet, la réduction de coût
d'introduction des nouvelles variétés des biens capitaux affecte
la croissance économique des PED puisqu'il est avantageux d'imiter des
technologies des pays développés que de les innover.
L'IDE dans l'économie hôte mesuré par
est selon le modèle un canal principal du progrès
technique et le processus de rattrapage se fait au fur et à mesure qu'on
adopte les technologies avancées.
Le coût fixe dépend positivement du nombre des variétés locales
des biens capitaux par rapport à ceux produits à
l'étranger . En effet, si dans un pays est faible, le coût d'adoption des nouvelles technologies est
faible t les possibilités d'imitation sont plus larges.
En plus du coût fixe , les producteurs des biens capitaux paient un coût marginal
constant d'une unité pour la production d'une quantité .
A l'état stationnaire, avec un taux
d'intérêt constant les producteurs des biens capitaux maximisent un
profit :
(6)
b- Dérivation de l'équilibre
Pour déterminer l'équilibre, on égalise
l'expression du taux d'intérêt de deux équilibres qui
correspondent à des producteurs (optimisation du comportement des
producteurs) et l'équilibre des consommateurs (optimisation des
préférences).
b.1 Equilibre des producteurs
On dérive la quantité produite à
l'équilibre de chaque bien j à partir de l'expression (4)
(7)
Les producteurs de biens capitaux sont symétriques, le
prix d'un nouveau bien est :
(8)
Avec la libre entrée dans la branche de production des
biens capitaux, la valeur actualisée de profit est égale à
zéro :
(9)
L'expression du taux d'intérêt est :
(10)
Avec :
b.2 Equilibre des
consommateurs
Les consommateurs maximisent une fonction des
préférences de la forme suivante :
(11)
C : est la consommation du bien final.
Le taux de croissance de la consommation en fonction du taux
d'intérêt est dérivé à partir de cette
maximisation.
Sous la contrainte :
Le Hamiltonien courant s'écrit :
(12)
L'égalité des taux d'intérêts
donnés respectivement par (10) et (12) détermine le taux de
croissance de l'équilibre stable de l'économie.
(13)
L'équation (13) montre que l'IDE mesuré par la
part relative des firmes étrangères existantes dans
l'économie local réduit le coût d'introduction des nouvelles
variétés des biens capitaux. Le taux de croissance de
l'économie dépend donc, inversement de ce coût fixe
assumé par les producteurs des biens capitaux. Ils augmentent avec
l'entrée des firmes étrangères dans l'économie
puisque ces dernières exercent des effets externes en matière de
technologie sur les producteurs des biens capitaux.
L'effet de l'IDE sur la croissance économique est
positivement associée au niveau du capital humain et donc à la
capacité du pays hôte d'assimiler les nouvelles technologies. En
effet, un niveau plus élevé du capital humain dans le pays
hôte entraine un effet élevé de l'IDE sur le taux de
croissance de l'économie.
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