Section III :
déterminants de l'attractivité des IDE au Cameroun
Le Cameroun comme la majorité des pays de l'Afrique
sub-saharienne est potentiellement doté en ressources naturelles qui
constituent ainsi souvent un appât, permettant à ces pays
d'attirer les IDE à la recherche des ressources naturelles.
Une étude menée en 1998 par la CNUCED aurait
estimé qu'il y a de façon générale une forte
probabilité qu'un dollar investi en Afrique aille dans les ressources
naturelles et particulièrement dans le secteur pétrolier. Parmi
les déterminants pouvant attirés les IDE au Cameroun on distingue
par exemple :
a. Les ressources naturelles
Les principales sont :
Le pétrole : le pays
possède plusieurs puits en exploitation et de nombreuses réserves
non encore exploitées faute de moyens. Toutefois sa production annuelle
s'élève à 4,5 de tonnes par an. De même les
gisements découvert et non encore exploité de Bakassi constituent
pour le pays d'importantes réserves.
Le gaz naturel : Le Cameroun dispose
aussi d'un gisement considérable de gaz et de bauxite à Mini
Martap et à Kribi dans l'Océan atlantique, lesquels seront
exploitables bientôt. Le Cameroun possède la deuxième
réserve en gaz d'Afrique sub-saharienne et le retard constaté
dans son exploitation est dû au coût exorbitant qu'il
nécessite. Il est sans nul doute vrai que ces gisements sont les
prochaines cibles des IDE dans la CEMAC. Son exploitation nécessite
4 milliards de $ US d'investissement et une firme
Américaine vient de remporter ce marché que d'aucuns qualifient
déjà de marché du siècle au Cameroun. La firme
financera conjointement l'exploitation du gisement avec le gouvernement
Camerounais.
La forêt : le Cameroun dispose
d'un grand couvert forestier qui couvre tous les pays d'Afrique centrale. Cette
forêt tropicale est la deuxième grande forêt tropicale du
monde après la forêt amazonien. Malheureusement cette forêt
connaît une réduction sérieuse de 6% par an due à la
pression humaine croissante. Le bois tropical est un produit à valeur
élevée qui s'exploite et se commercialise facilement, d'où
la forte attractivité que ce secteur exerce sur les investisseurs.
L'exploitation forestière peut donc générer d'importants
bénéfices avec relativement peu d'investissements, et c'est
à juste titre que les investissements étrangers dans le secteur
forestier existent ici. Mais force est à ne pas oublier que
l'exploitation de la forêt au Cameroun doit se faire aujourd'hui en
tenant compte de l'objectif global de protection de l'environnement.
L'agriculture : le Cameroun dispose
d'un potentiel agricole considérable, couvrant deux
écosystèmes différents, avec une zone forestière et
une zone sahélienne, le territoire se prête à une grande
variété de productions. On peut les classer dans deux grands
groupes: les cultures vivrières destinées à l'alimentation
et les cultures de rentes destinées à l'exportation. Pour ce
qu'il est des cultures de rentes, le pays pratique les principales cultures
suivantes : café, cacao, coton, thé huile de palme, banane,
tabac.
b. Autre déterminants
Main d'oeuvre abondante et bon marché : En ce qui
concerne les coûts de la main d'oeuvre, ces derniers sont de loin
très bas que dans les pays industrialisés. Le tableau 3
présente les salaires mensuels moyens du secteur privé au
Cameroun.
Répartition des salaires au Cameroun par Secteur
(FCFA)
|
Salaire moyen de base
|
Salaire moyen ajusté*
|
Secteurs
|
Cadre
|
Agent de maîtrise
|
Cadre
|
Agent de maîtrise
|
Agriculture et agroalimentaire
|
497 590
|
179 176
|
693 250
|
215 150
|
Industrie manufacturière
|
564 458
|
230 651
|
789 798
|
286 861
|
Transport et auxiliaire
|
369 231
|
233 750
|
593 500
|
319 808
|
Finances (banque, assurance)
|
300 000
|
215 000
|
512 500
|
291 916
|
Commerce et distribution
|
658 333
|
283 750
|
867 193
|
336 241
|
Autres services
|
495 000
|
241 271
|
728 771
|
312 662
|
Source : GICAM (2005)
*le salaire moyen ajusté comprend tous les avantages
financiers.
Ø L'infrastructure :
Le Cameroun par sa position géographique
représente un point stratégique pour les pays de la sous
région d'Afrique centrale et également un atout pour le pays en
vue d'attirer les IDE. Car disposant d'une ouverture sur la mer, de 3
aéroports aux trafics internationaux, et d'un assez important
réseau routier, qui peuvent constitués des déterminants
d'attractivité de l'IDE.
Comme le démontre certains auteurs tel que Assiedu
(2002), qui avance que les infrastructures sont indirectement liées aux
IDE en Afrique Sub-saharienne : les IDE dans cette région sont
axés sur les ressources naturelles et nécessitent des
infrastructures adaptées.
En matière de télécommunications, des
investissements importants sont en cours pour étendre les réseaux
sur toute l'étendue du territoire national.
Conclusion
Ce chapitre avait pour objectif de faire ressortir les
différents aspects de l'attractivité que représente le
Cameroun face aux IDE. Il ressort de cette revue que certains problèmes
liés au développement des infrastructures, à la
corruption, le risque pays, freinent le développement des IDE dans le
pays. Mais certains efforts notables ont été accomplis par les
autorités dans le but de rendre le pays économiquement et
politiquement attirant. La Cameroun faisant partie de la sous région
d'Afrique centrale et membre de l'Organisation pour l'Harmonisation en Afrique
du Droit des Affaire (OHADA) bénéficie ainsi des politiques mises
sur pied par cette organisation pour attirer les investissements en Afrique et
dans la CEMAC (Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique
Centrale) qui se résume en trois points essentiels :
1) la réglementation et le renforcement de la bonne
gouvernance (Etat de droit, charte des investissements) ;
2) le renforcement et la consolidation de la stabilité
économique et budgétaire par la politique de convergence
macroéconomique au sein de la CEMAC (taux d'inflation, masse salariale
etc.),
3) de favoriser l'exploitation des ressources naturelles
existantes et améliorer les infrastructures.
CHAPITRE III
``Etude Théorique et Evaluation Empirique''
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