C. Representations :
Un dernier aspect, non moins primordial, est celui des
représentations. On constate généralement une
méconnaissance sur la forêt. Il est souvent d'avis que les arbres
sont perpétuels, que les forêts sont figées, qu'elles
empêcheraient toute action agricole. L'image communément
portée est celle d'une forêt dense, épaisse afin que les
arbres poussent et sous laquelle rien ne pousse. Et inversement l'agriculture
se passe dans des champs vides d'arbres, en plein soleil.
Figure 8 : Deux potentiels côtes à
côtes, sans interaction. C. Dupraz, Une agroforesterie à la
française.
Christian Dupraz rapporte les réactions de gens voyant
l'image de couverture de leur ouvrage35, il leur parait difficile de
l'accepter : Ç on nous a dit que c'est un montage È, on associe
plus l'agroforesterie aux latitudes tropicales (quand la notion a un sens chez
l'interlocuteur)
Ces représentations tiennent à la division entre
agriculture et forêt dans les faits : séparation
institutionnelle.
Il s'agit aussi de combattre des croyances populaires : Un
dicton concernant les noyers, selon lequel rien ne pousse sous un noyer, est
déjoué par la densité. Les noyers en faible densité
ne peuvent pas empêcher la pousse comme on le pense, la substance que
leurs racines sécrètent et qui est un frein au
développement des autres plantes n'est pas en quantité
suffisante. Et leur %oge non plus ne permet pas d'en accumuler
suffisamment36.
35 C. Dupraz et F. Liagre, Agroforesterie : Des arbres et des
cultures.
36 C. Dupraz, Terre à terre, France Culture
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