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Les zones d'activités economiques au coeur de l'aménagement et du développement local des territoires: etudes des ZAE de la chambre de commerce et d'industrie de Montpellier

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par Jean-François BIHAN-POUDEC
Université Paul Valéry Montpellier 3 - Master Territoire, Société, Aménagement et Développement 2009
  

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3. Les ZAE et le développement durable

Selon la définition proposée en 1987 par la Commission mondiale sur l'environnement et le développement dans le Rapport Brundtland23, le développement durable est « un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». Le concept de « développement durable » peut alors être remis en question pour les ZAE.

Les ZAE sont tout d'abord particulièrement concernées par les problèmes environnementaux. La pollution générée par le flux automobile combinée aux émissions des entreprises même impactent sur l'environnement.

Les transports routiers, qui sont les premiers responsables des émissions de CO2 (24 % des émissions de CO2 en France en 2004 contre 2 % pour les autres modes de transport24) sont, rappelons le, au coeur du système de développement de la majorité des ZAE.

23 Du nom de Gro Harlem Brundtland, ministre norvégienne de l'environnement présidant la Commission mondiale sur l'environnement et le développement, ce rapport intitulé Notre avenir à tous est soumis à l'Assemblée nationale des Nations unies en 1986.

24 Sources des données du paragraphe : Citepa, fichier Coralie, format Secten, février 2003 et Insee.

On peut aussi citer les pollutions générées par les entreprises elles-mêmes (rejets liés aux polluants, aux transports...). Elles concernent surtout les petites entreprises qui connaissent mal les risques ou s'en désintéressent lorsqu'il y a un problème de coût. Les grandes zones industrielles sont évidemment les zones dans lesquelles les activités sont particulièrement consommatrices de ressources naturelles et génèrent un certain nombre de pertes comme les déchets ou les rejets liquides. Mais ce sont celles qui sont en général le plus contrôlées et qui mesurent et assument les risques par des investissements adaptés.

Autre problématique environnementale notable dans les ZAE, elles ne favorisent que rarement la réutilisation ou le recyclage interne des énergies consommées. Cela entraîne un gaspillage conséquent des ressources utilisées. Il existe d'autres pertes qui sont plus rarement étudiées comme la chaleur, l'eau ou la vapeur.

Enfin, sur certaines zones industrielles en difficulté à cause de problèmes de compétitivité, si les collectivités locales ou l'Etat ne prennent pas en charge les moyens importants nécessaires à une reconversion du site, ces ZI sont parfois abandonnées en l'état et deviennent des « cimetières industriels ». Là encore, ces friches peuvent être la cause de pollutions. De plus, la gestion du risque industriel est un facteur important de sécurité. La dangerosité de l'activité et la proximité des populations sont des éléments qui entre dans l'évaluation de ce risque. En mémoire de la catastrophe industrielle de Seveso25, en Europe, les sites industriels les plus dangereux sont maintenant classés « Seveso ». Malgré cela, le risque est toujours présent, comme l'a prouvée l'usine AZF26 de Toulouse pourtant certifiée ISO 1400127 et 900228.

25 La catastrophe de Seveso intervient le 10 juillet 1976. Un nuage contenant de la dioxine s'échappe d'un réacteur de l'usine chimique Icmesa, située dans la commune de Meda, et se répand sur la plaine lombarde en Italie. Quatre communes, dont Seveso, sont touchées.

26 L'usine AZF de Toulouse était une usine chimique (AZote Fertilisants) certifiée ISO 14001 et 9002, et classée Seveso. L'usine est connue principalement en raison de la catastrophe du 21 septembre 2001, lorsqu'un important stock d'ammonitrates a explosé vers 10 heures 17, ravageant l'usine et les alentours, et causant d'importants dégâts humains (30 morts, plusieurs milliers de blessés) et matériels à Toulouse.

27 La norme ISO 14001 prescrit les exigences relatives à un système de management environnemental (S.M.E.) permettant à un organisme de formuler une politique et des objectifs prenant en compte les exigences législatives et les informations relatives aux impacts environnementaux significatifs.

La durabilité de l'activité est également problématique. Certaines sont basées sur une exploitation d'un gisement particulier. Une fois la ressource épuisée, l'activité s'estompe et les emplois disparaissent. Cela peut avoir des répercussions sur l'ensemble du dynamisme local s'il s'est construit autour de cette ressource. Le lodévois par exemple subit aujourd'hui encore les répercussions de l'arrêt de l'exploitation d'uranium par Aréva sur le site du Technoparc dans la commune du Bosc. Environ 800 personnes ont été licenciées. La commune tente actuellement de réagir en cherchant à développer de nouvelles activités industrielles sur le site mais ne parvient cependant pas à combler la demande ouvrière locale qui ne trouve aucune activité adaptée à proximité29.

B) Comment développer durablement les ZAE ?

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