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Les zones d'activités economiques au coeur de l'aménagement et du développement local des territoires: etudes des ZAE de la chambre de commerce et d'industrie de Montpellier

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par Jean-François BIHAN-POUDEC
Université Paul Valéry Montpellier 3 - Master Territoire, Société, Aménagement et Développement 2009
  

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1. L'impact des ZAE sur la mobilité.

De la mise en réseau à la mise en service, la zone d'activités économiques bouleverse le réseau de transport et les mobilités de personnes. La ZAE s'intègre d'abord dans une infrastructure routière préexistante, en particulier sur un noeud de communication. Elles nécessitent de l'espace pour stocker les moyens de transports routiers pour les clients

comme pour les employés de la ZAE. Les zones d'activités génèrent un trafic important de camions et voitures et les politiques de flux tendus20 imposent la mise en place de solutions logistiques complexes. Les contraintes d'aménagement sont également liées au trafic de camions. Il faut par exemple concevoir des voiries capables de supporter ce trafic là, réviser les rayons de braquage dans les rond points ou aux entrées/sorties pour les rendre capables de répondre aux contraintes de ces véhicules...

Une fois créée, la ZAE draine une partie de la population pour ses emplois mais peut, dans le cas des zones d'activités commerciales, drainer un flux très important de population. Elle génère donc une attraction de population (particulièrement dans la journée en règle générale) et peut influencer sur la répartition des mobilités à l'échelle d'une aire urbaine21. A Montpellier, le développement de la ZAE d'Odysséum liée à la connexion à la ligne 1 du tram va bouleverser les mobilités de personnes et probablement redistribuer certaines parts de marchés entre notamment les commerces du centre ville et ceux d'Odysséum.

Le transport est un sujet sensible pour les entreprises. En effet, le développement des ZAE est basé sur le mode de transport actuel. De nombreuses ZAE sont localisées proches des grands axes routiers, afin de drainer une clientèle issue des principaux flux de population actuels. Les politiques de transports aujourd'hui sont en contradiction entre la dispersion de l'habitat et de la mobilité d'une part, et la volonté de limiter la pollution, la congestion, les émissions de gaz à effet de serre d'autre part. Limiter l'utilisation de la voiture irait donc à l'encontre des logiques de développement actuelles des ZAE. D'un autre coté, beaucoup de ZAE n'ont pas un aménagement suffisamment pensé « véhicule ». Certaines ZAE se situant sur des carrefours de communication sont embouteillées, d'autres ne sont pas suffisamment équipées pour le stationnement et voient les trottoirs se transformer en parkings anarchiques et la circulation peut devenir dangereuse. La signalétique souvent inexistante dans ces ZAE accentue ces problèmes.

20 Flux tendus : Acheminement régulier, en temps utile, de produits destinés à être vendus immédiatement, sans stockage

21 Une aire urbaine est définie par l'INSEE comme «un ensemble de communes, d'un seul tenant et sans enclave, constitué par un pôle urbain, et par des communes rurales ou unités urbaines (couronne périurbaine) dont au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaille dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci ».

2. Les ZAE au coeur des problématiques liées à la mixité des espaces.

Alors que le fait que les zones d'habitat, zones industrielles, centre ville, centres commerciaux, zones de loisirs, (etc..), sont critiquées parce qu'elles se juxtaposent sans jamais se pénétrer, nous pouvons constater une certaine forme de mixité sur les ZAE. Certes, il ne s'agit pas de la même mixité que celle recherchée par la loi Solidarité Renouvellement Urbain de 200022. La mixité de la loi SRU était pensée comme l'anti-zoning des années 60 qui avait favorisé la multiplication des déplacements automobiles. La mixité des ZAE, elle, est relative aux caractères hétéroclites des activités que l'on peut y trouver alors que la mixité prônée par la loi SRU cherche à regrouper activités, lieu de vie et lieu de loisirs dans un même espace, dans un même zonage.

En outre, on peut remarquer que certains espaces ne sont pas propices à la mixité entre le lieu de vie et le lieu de production. Avec les nuisances par exemple liées aux bruits ou aux odeurs dans certaines zones d'activités industrielles il y a clairement incompatibilité avec l'espace de vie.

Certaines zones d'activités (particulièrement les zones d'activités à vocation artisanales) ont la particularité d'intégrer un espace consacré au résidentiel par parcelle. En effet, l'artisan a le droit de développer sa résidence sur son lieu de travail, dans les normes imposées par le droit de l'urbanisme et le Plan Local d'Urbanisme de la commune concernée. Malheureusement, ce droit amène à des dérives très peu contrôlées par les petites communes. Ainsi on voit apparaître souvent de belles résidences (car le coût du foncier en zone artisanale est plus faible qu'en zone résidentielle) au coeur des zones d'activités. Cela crée certes une mixité dans l'espace mais crée surtout des conflits d'usages

22 La Loi du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbains couramment appelée loi SRU, est un texte qui a modifié en profondeur le droit de l'urbanisme et du logement. Adoptée sous le gouvernement de Lionel Jospin, elle a été publiée au Journal officiel du 14 décembre 2000.

entre les entreprises et le voisinage. Le bruit, la fumée, le trafic ou les odeurs industrielles peuvent engendrer de fortes tensions...

Il faut donc relativiser cette mixité en fonction des différentes vocations des ZAE. Cela dit, certaines zones pourraient effectivement développer une certaine mixité des activités, afin de rendre plus « vivable » la ZAE. Des personnes y travaillent, y passent leur temps et parfois y habitent (en fonction de la vocation de la zone). Cette mixité permettrait par exemple le développement de restaurants ou de salles de sport au coeur de tout type de zone. En effet, le cadre de travail dans les ZAE est concentré sur l'activité, et peu sur l'intégration paysagère, l'aspect extérieur des bâtiments et les services à la personne...

Ce qui rend l'environnement de travail particulièrement sinistre.

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