I.3-L'évolution de l'aire agricole des produits
d'exportation
Les zones agricoles des produits d'exportations peuvent
être subdivisées en deux secteurs de production. Il s'agit de la
moitié Nord qui est la réserve de la production cotonnière
et le Sud consacré aux produits forestiers.
I.3.1-La zone de la production cotonnière
Selon Boulon, 2005, cette aire concernait
principalement les départements de Korhogo, Mankono,
Ferkessédougou, Odienné et Katiola avec des aires secondaires
telles que : Bouaflé, Daloa, Béoumi, Bouaké M'bahiakro
etc. Aujourd'hui, cette zone connait une régression à cause de la
dégradation des voies de communication et la crise sociopolitique. Elle
se limite aux départements d'Odienné, Korhogo,
Séguéla et Boundiali. La régression s'est également
étendue sur la production qui passe par le port de San Pedro. Cette
production a disparu au fil des années du trafic du port. En effet, en
1984 le port de San Pedro a enregistré le trafic de 10 167 tonnes de
coton qui est passé à 2 014 tonnes en 1994 sur la production
nationale de 253 676 tonnes, soit 0,79% ce qui est très insignifiant et
d'ailleurs le dernier tonnage de coton enregistrer au port de San Pedro. Pour
palier ce déficit, l'autorité portuaire a négocié
et obtenu un contra de 50 000 tonnes pour la seule période
d'activité 2001-2002.
I.3.2-Zone des produits forestiers
Cette zone concerne les régions du Bas Sassandra, Haut
Sassandra, Montagne, Moyen Cavally et Bafing. L'évolution
constatée est au niveau des volumes des divers produits d'exportation
(le bois, le café, le cacao, le palmier à huile,
l'hévéa et la noix de coco) de ladite zone.
-Le bois
À cause de la potentialité forestière
ivoirienne, 15 millions d'hectare au début du siècle et 9
millions en 1965 (Boulon, 2005), le bois a constitué
l'essentiel produit d'exportation au début des activités du port.
De 838 086 tonnes dont 826 392 tonnes de grume en 1972 le trafic du bois est
passé à 1 360 502 tonnes en 1980. Devant l'appauvrissement du
patrimoine forestier et la dégradation de la forêt, Le
gouvernement ivoirien a dû prendre des mesures de sauvegarde dudit
patrimoine en rationalisant l'exploitation forestière et en
procédant à la transformation des produits d'exportation du bois.
Ainsi, en 1995, le trafic du bois
représentait 862 500 m3, dont 73% de sciage, 18,9% de
placage déroulé et tranché, 4,5% de contre plaqués,
2% de moulure et le reste se repartissent entre parquets, lamelles
collés et palettes (Boulon, 2005). Aujourd'hui, le
trafic du bois est de 183 186 tonnes dont 87,30% de bois usinés et 12,7%
de grume et cela est dû à l'épuisement des essences.
-Le binôme café cacao
Débuté avec 3 999 tonnes en 1972 le trafic du
binôme café cacao a connu un essor progressif et atteint 654 493
tonnes en 2000. Cette situation est due au vieillissement des plantations de
l'ancienne boucle du cacao qui est la région du N'Zi Comoé, qui
s'est accompagné du déplacement progressif de la boucle de cacao
dans l'arrière-pays du port de San Pedro. Ainsi, le binôme
café cacao représente 46% des exportations dont plus de 500 000
tonnes de cacao qui passent par le port de San Pedro. Aujourd'hui, cette
production demeure l'essentiel du trafic global du port avec 472 452 tonnes en
2007 soit 49,86 %. Ensuite, vient le bois 19,33%, l'hévéa 9,22%
et le palmier à huile 1,15%.
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