DEDICACE
Dédicace à Dieu le père, le Fils et le
Saint-Esprit
«L'homme formule des projets mais Dieu a le dernier
mot» Proverbe 16,1-2
Seigneur, Tu es ma force et mon appui, près de Toi
j'ai la paix
Je dédie aussi ce travail:
À mes deux grand frères DAGO
Jérémie et l'abbé BABI Lazard qui m'ont donné une
seconde chance de reprendre le chemin de l'école grâce
respectivement à leur apport financier et moral, aussi à mon
père BALLO Wakéli Albert.
Chers grands frères vous trouverez dans ce document
l'expression de toute ma gratitude.
À la mémoire de ma mère feue SERIKPA
Marcelline. Toi qui as semé sans pouvoir bénéficier du
fruit de cette semence. Cette leuvre, Maman, te donnera d'être fier de
ton fils que je suis là-bas près du Père.
À mes parents adoptifs SERIKPA DAGO Albert et ZOGBOLE DALE
Berthe qui m'ont soutenus durant mon parcourt secondaire.
Mes frères et sceurs qui m'aiment tant :
- DAKOURI GNADO Suzanne
-WAKELI Marie - WAKELI Irène - WAKELI Jacqueline
- Abbé Antoine WAKELI
- WAKELI Louise
À mes chers cousins et cousines SERIKPA Harmel, SERIKPA
Laurence.
À mes chers neveux DAGAUD Junior, GODE Serge Pacôme,
GODE Armel.
AVANT-PROPOS
Toute ceuvre intellectuelle, nécessitant une recherche
approfondie n'est réalisable que par les efforts conjugués d'une
collectivité. L'honneur me choit donc de remercier :
L'ensemble des enseignants de l'IGT pour la formation
reçue depuis notre entrée au département en 2004.
Le Professeur ALOKO-N'GUESSAN qui a accepté de
présider ce jury et de faire la promotion des jeunes chercheurs. Docteur
KABLAN, notre encadreur, pour l'attention, la promptitude et les conseils qu'il
a prodigués pour la réussite de ce document.
Docteur LOBA qui a instruit ce travail. Nous lui sommes
reconnaissant pour ses remarques pertinentes qui ont contribué à
améliorer significativement l'étude. Puisse Dieu vous couvrir de
son ombre, vous faire demeurer constamment dans sa grâce. Nos
remerciements vont également à l'endroit de l'autorité
portuaire de San Pedro avec à sa tête le Directeur
Général Désiré DALLO, MM. ZAH BI, BAMBA Boakary,
ADO Jacques, TCHINOIA Paul, N'GUESSAN Aubin et ZAGO Rufin. Puisse Dieu vous
gratifier de sa puissance. Tous les doctorants de l'IGT ainsi que tous nos amis
de la promotion Maîtrise 2007-2008. Le personnel des centres de
documentation pour leur bonne humeur.
Mes amis et frères de tous les jours KABRAN Estelle,
ALADJI Soualiho, YRO Hervé, KOKO Natacha, YAO Louis, BOHOUSSOU Olivier,
IPOU Alban, N'GUESSAN Emmanuel et SEKONGO Guénolé. Mes amis
personnels Marius LIDA, Charly BEUGRE, Romaric KOFFI, Judicaël ACHI,
Ferdinand DIGBEU, Parfait KPELE. Sans vous ce document n'aurait vu le jour. Que
Dieu vous ouvre les portes du succès. Tous ceux qui ont participé
de près ou de loin à la réalisation de cette euvre et qui
n'ont pas pu être cités. Dieu vous le rendra au centuple.
SOMMAIRE INTRODUCTION GENERALE 6
PREMIERE PARTIE :
EVOLUTION DES INSTALLATIONS ET ORGANISATION DU
PORT
AUTONOME DE SAN PEDRO 22
CHAPITRE I : STRUCTURATION DU PORT DE SAN PEDRO 23
CHAPITRE II : ORGANISATION GENERALE DU PORT AUTONOME DE
SAN PEDRO 41
CHAPITRE III : EXPLOITATION DU PORT DE SAN PEDRO 49
DEUXIEME PARTIE :
DYNAMIQUE SPATIO-ECONOMIQUE DE LA ZONE D'INFLUENCE DU
PORT 57 CHAPITRE IV : DYNAMIQUE SPATIALE DE LA ZONE DU PORT DE
SAN PEDRO 58 CHAPITRE V : IMPORTANCE SOCIO-ECONOMIQUE DU PORT
DE
SAN PEDRO 70
CHAPITRE VI : UN TRAFIC DESEQUILIBRE 80
TROISIEME PARTIE : PROBLEMES DE DYNAMIQUE ET
PERSPECTIVES DE
DEVELOPPEMENT DU PORT DE SAN PEDRO 95
CHAPITRE VII : LES PROBLEMES DE LA DYNAMIQUE DU PORT 94
CHAPITRE VIII : LES PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT 103
CHAPITRE IX : UN PORT PLUS PROCHE DE LA CLIENTELE 112
CONCLUSION GENERALE 124
SIGLES ET ABREVIATIONS
AGOA: Africa Growth Opportunity Acts
AGPAOC : Association de Gestion des Ports de
l'Afrique de l'Ouest et du Centre
AI : Agro-industrie
AIVP : Association Internationale Ville Port
BAD : Banque Africaine de
Développement
BAE : Bon À Embarquement ou
Enlèvement
BIVAC : Bureau Veritas
BMOD : Bureau de la Main d'teuvre Dockers
BNETD : Bureau National d'Etude Technique et de
Développement
BOAD : Banque Ouest Africaine de
Développement
BSC : Bordereau de Suivi de Cargaison
CEMA : Chef d'Etat Major des Armées
CI : Côte d'Ivoire
CMEAOC : Conférence Ministérielle
des Etats de l'Afrique de l'Ouest et du Centre
CNPS : Caisse Nationale de Prévoyance
Sociale
COA : Côte Ouest Africaine
CSSPA : Caisse de Stabilisation et de Soutien
des Prix Agricoles
DAI : Déclaration Anticipée
d'Importation
ENSEA: Ecole Nationale Supérieure de
Statistique et d'Economie
Appliquée
FDS : Forces de Défense et de
Sécurité
FED : Fonds Européen de
Développement
FPPI : Fonds de Préparation des Projets
des Infrastructures
FRI : Fiche de Renseignement à
l'Importation
IAPH : Association Internationale des Ports et
Rades
IGT : Institut de Géographie Tropicale
IRD : Institut de Recherche pour le
Développement
Mlds : Milliards
NEPAD: Nouveau Partenariat pour le
Développement en Afrique
OIC : Office Ivoirien des Chargeurs
OMI : Organisation Maritime Internationale
PAA : Port Autonome d'Abidjan
PASP : Port Autonome de San Pedro
PIL : Produit Intérieur Local
PLB : Produit Local Brut
PSP : Port de San Pedro
PVD : Pays en Voie de Développement
RGPH : Recensement Général de la
Population et de l'Habitat
RTG : Rubber Tired Gantry, (portique de quai su
pneumatique)
SEMPA : Syndicat des Entreprises de Manutention
du Port d'Abidjan
TIE : Transit Inter Etat
ZIP : Zone Industrielle et Portuaire
INTRODUCTION GENERALE
INTERET DU SUJET
Depuis la colonisation, les besoins en matières
premières des industries européennes a maintenu l'économie
nationale des pays en voie de développement en général et
en particulier celle de la Côte d'Ivoire sur le continent. Aujourd'hui,
avec la mondialisation et le besoin d'échange de plus en plus
récursif entre les nations, ont dirigé l'économie sur
l'aire côtière à travers le transport maritime qui assure
l'essentiel des échanges internationaux. L'essor est remarquable au
niveau du volume des marchandises transportées par voie maritime
accompagné de la spécialisation des navires, le gigantisme naval
et la modernisation des ports. En 1914, ce volume était de 250 millions,
600 millions en 1938, 1 milliard en 1960, 3 milliards en 1975 et 6,5 milliards
de tonnes en 2004 MARCADON, 1990). Par conséquent, on ne peut se passer
des ports pour recevoir les pondéreux et les vracs. Ceci pour avouer que
les ports sont les infrastructures les mieux indiquées pour supporter
les grands trafics. De plus, les trafics des marchandises des ports ont des
incidences non négligeables sur l'économie des nations et en
particulier sur les villes portuaires.
L'histoire la plus récente fournit plusieurs exemples
de l'importance des ports. Le plus remarquable est le ravage de Kobé, le
plus grand port du Japon par un tremblement de terre en janvier 1995 qui a
affecté toute l'économie du pays. Il n'en demeure pas moins pour
les ports ivoiriens qui font l'essentiel de l'économie nationale (90%).
Celui de San Pedro contribue pour 17% (PASP, 2008) dans l'économie
ivoirienne. Il est donc judicieux de jeter un regard sur ces espaces
côtiers de la Côte d'Ivoire aménagés pour la
circonstance que sont les ports pour les échanges mondiaux et
singulièrement le port de San Pedro. La présente recherche sert
de réflexion préliminaire à la capacité des ports
à s'adapter aux nouvelles exigences dans un domaine maritime
économique toujours en mutation. D'où
notre sujet intitulé <<°Fonctionnement et
dynamisme du port de San Pedro ». L'intérêt est de mieux
appréhender la capacité de fonctionnement du port qui est
l'ensemble des techniques et mécanismes permettant d'insuffler un
dynamisme (énergie et créativité qui mènent
à un progrès ; facteur de structuration, de l'espace) aux
activités portuaires.
Etat de connaissance sur le sujet
L'étude de l'économie portuaire a
été pour beaucoup d'auteurs une préoccupation majeure. De
ce fait, nous avons eu recours aux ieuvres en rapport avec notre travail. Les
ouvrages consultés, développent partiellement des aspects assez
pointus de notre sujet.
L'économie portuaire et le transport maritime en
général
Dans ces ouvrages, certains auteurs se sont
spécialisés dans le domaine du transport et les échanges
internationaux qui se font en grande partie par le biais des ports en
Côte d'Ivoire.
Tapé, (2004) montre que 90% des échanges
commerciaux ivoiriens se font par les ports à savoir 80% pour le PAA et
10% pour le PASP.
Par contre Kablan, (2000) stipule plutôt que les voies
maritimes sont une chance pour les pays côtiers comme la Côte
d'Ivoire, du fait que les ivoiriens consomment ce qu'ils ne produisent pas et
produisent ce qu'ils ne consomment pas. D'où, la nécessité
de vendre ailleurs et acheter ailleurs, donc d'échanger parfois sur de
longues de distances.
Certains auteurs comme Hauhouot, (1973) se sont
intéressés aux différents déplacements quotidiens
de types centripètes avant le travail et centrifuges après le
travail des populations qui constituent la main d'teuvre portuaire qu'il a
nommé << Migration pendulaire ».
Etudes sur le port de San Pedro
Nombreux sont les auteurs qui ont développé des
aspects sur le dynamisme du port de San Pedro. Ceux-ci ont axé leur
étude sur les différentes défaillances du dynamisme
à plusieurs niveaux avec des points de vue divergents d'une part et
convergents d'autre part.
Nembelissini, (1989) soutient que ces défaillances
émanent des voies de desserte en majorité non bitumées.
Aloko, (1996) impute cette situation aux décalages
entre les prévisions démographiques et le processus de
l'industrialisation.
Hauhouot, (2002), parle plutôt d'un délai de
réponse trop court accordé à l'ARSO dans la structuration
de l'arrière-pays.
Kablan, (2000), s'est intéressé à
l'organisation de l'hinterland qui est établi en fonction des ports
ivoiriens et leur capacité à accueillir les marchandises de leur
zone d'influence. Il a produit une cartographie sur l'arrière-pays du
port qu'il sépare avec celui d'Abidjan en signalant les nombreuses
possibilités du développement de la région du Sud Ouest
par le biais de l'outil portuaire.
Pour ce qui est du trafic en général, les
auteurs ont mis en évidence le double déséquilibre qui se
situe non seulement entre l'import et l'export (de 1972 à 2007 le trafic
global est de 40 080 140 tonnes avec 34 759 301 tonnes d'exportations et 5 320
839 tonnes d'importations), mais aussi au niveau du type de marchandises. Nous
avons entre autres ; N'Guetta, (1996), la Direction du port de San Pedro,
(2002), Tapé, (2004). Ces auteurs se sont aussi appesantis sur le fait
que le trafic du port de San Pedro, depuis sa création connaît une
très faible évolution, (843 353 tonnes en 1972, 1 227 474 tonnes
en 1982, 922 929 tonnes en 1992, 1 291 103 tonnes 2001 et 947 499 tonnes). Par
ailleurs, les écrits sur le fonctionnement se sont limités aux
installations et équipements.
Tapé, (2004) a fait l'inventaire puis la description
physique des éléments qui composent cette infrastructure
économique qui son inadéquates aux nouvelles exigences du secteur
maritime portuaire.
L'ARSO, (1970) a jeté les bases de la construction de
ces infrastructures. Schwartz A., (1993) nous fait comprendre que
l'opération San Pedro a incontestablement péché par
excès d'ambition, d'où les installations n'ont pu être
réalisées en toute intégralité faute de moyen.
En outre, l'importance socio économique du port a
été l'objet d'étude des auteurs.
Kanga, (2005) a mis l'accent sur les différents emplois
générés par le port de San Pedro en analysant les
activités portuaires tandis que L'ENSEA, (1998) développe
l'importance du port et la ville dans l'économie nationale partant de
l'analyse de la valeur ajoutée qui s'élève à 200
Mlds.
Contrairement, Kablan, (2008) montre l'espoir non
confirmé du port en relevant les projets sources de nombreux emplois qui
n'ont pu être réalisés.
Au terme de cette exploration, nous pouvons dire que toutes
les études menées sur les différents aspects de notre
sujet, nous ont été d'un apport important dans l'avancé de
notre travail. Cependant, des aspects ont été
négligés. En effet, le dynamisme lié à
l'organisation et la structuration du port n'ont pas été l'objet
d'étude des auteurs. Ils se sont seulement appesantis sur le dynamisme
de l'hinterland. Aussi, les termes clés qui constituent notre sujet
à savoir le fonctionnement et le dynamisme ont été
étudiés séparément de façon partielle dans
le cas du port de San Pedro. Notre souci est donc d'aborder les termes ensemble
dans notre cas d'étude en les mettant en relation. Ceci permettra de
percevoir les effets induits de l'un sur l'autre dans l'évolution du
port. Nous allons donc procéder à une collecte des données
récentes en vue d'actualiser et approfondir les informations existantes,
car le domaine maritime est l'un des secteurs économiques toujours en
mouvement.
PROBLEMATIQUE
Les mers et océans sont des espaces de communication
pour les hommes et les marchandises. Ils ne séparent donc pas les
continents mais les unissent par le biais
des routes maritimes (Kablan, 2007). Du fait de la discordance
de localisation entre les producteurs de matières premières, de
produits énergétiques, des moyens de production primaire et les
consommateurs ; le système de transport en général et en
particulier le transport maritime revêt une importance capitale. Le
transport maritime est donc l'un des facteurs fondamentaux pour la vie
économique d'une ville, d'une région voire un pays. De gros
investissements, notamment les ports sont consacrés dans ce
système de transport, par les volontés politiques pour contribuer
au développement et l'aménagement des territoires. Le
gouvernement ivoirien, dans le cadre de l'aménagement du territoire
national, s'est basé sur l'expérience réussie du port
d'Abidjan pour procéder à l'ouverture du port de San Pedro en
1971 afin de réduire les disparités importantes entre l'Est et
l'Ouest. En effet, depuis l'ouverture du canal de Vridi le trafic du PAA s'est
caractérisé par une croissance à la hausse (Figure 1). Il
est passé de 700 000 tonnes en 1950 à 21 380 000 tonnes en 2007,
soit un taux d'accroissement moyen annuel de 6,18%
Figure 1: Evolution du trafic global du PAA de 1950
à 2007
Source : PAA, 2008
Cette croissance a permis à Abidjan et son port de
constituer la boussole de la structuration de l'espace national. Cela se voit
à travers le tracé des routes, la localisation des industries
(60% des industries sont situées dans la zone portuaire d'Abidjan), le
peuplement actuel concentré dans la région du Sud et le
développement fulgurant de la ville d'Abidjan. Pour désenclaver
la région du Sud Ouest et contrebalancer le poids excessif d'Abidjan,
San Pedro a été programmé
dans le cadre du programme de l'aménagement de la
région du sud ouest comme une ville portuaire nouvelle et un second
pôle majeur de développement du pays (Koby, 2008). À
l'instar du port d'Abidjan, ce port devrait aussi servir de pôle pour le
transit du trafic des pays limitrophes (Liberia, Guinée, Mali), des
ressources minières et les matières premières dont dispose
la région et assurer au total un trafic de 12 000 000 de tonnes (Plan
d'entreprise, 2002). Mais, force est de constater que, malgré la
diversification du trafic et les différentes stratégies mises en
place par le port autonome de San Pedro, depuis son ouverture, ce trafic a du
mal à atteindre les 2 000 000 de tonnes. En effet, le trafic du PASP a
débuté avec un volume de 854 353 tonnes; aujourd'hui il
s'élève à 947 499 tonnes soit un taux d'accroissement
moyen annuel de 0,29%. Il est donc caractérisé par une
évolution irrégulière en dents de scie (Figure 2).
Figure 2: Evolution du trafic global du PASP de 1972
à 2007
Source : PASP, 2008
Le problème principal qui se dégage de cette
analyse est le suivant :
Pourquoi le trafic stagne-t-il, malgré les plans
stratégiques mis en place et la diversification des produits
d'exportations ?
Cette préoccupation générale conduit aux
interrogations ci-dessous :
Quel est l'impact du port de San Pedro dans son
hinterland et son forland ? Comment peut-on accroître la
compétitivité du port à l'instar des autres ports de la
côte Ouest Africaine ?
OBJECTIFS
Objectif général
L'objectif principal rattaché à notre étude
est de contribuer à une meilleure connaissance de la
compétitivité des ports
Objectifs spécifiques
De façon spécifique notre étude vise
à :
-Montrer l'impact des infrastructures, équipements et les
services offerts aux navires sur la célérité du port.
-Analyser les rapports qui existent entre le PASP avec son
hinterland et son avant-pays.
-Mettre en évidence les problèmes de la dynamique
du port.
HYPOTHESES
- Les faibles résultats du port autonome de San Pedro,
peuvent s'expliquer par ses équipements inadéquats.
- Si le port n'évolue pas c'est parce que San Pedro
n'est pas doter de services compétents dans le processus de
dédouanement et les caractéristiques physiques du site ne
favorisent pas son extension.
- Si le port n'arrive pas à capter le trafic des pays
limitrophes et sa zone d'influence nationale, cela est dû à la
mauvaise desserte et la défaillance des voies de communication de son
hinterland.
METHODOLOGIE
La problématique du fonctionnement et dynamisme du port
de San Pedro est étudiée dans la perspective des mutations qui
affectent les ports face aux enjeux et exigences de l'économie
portuaire, qu'il faudra cerner pour une émergence certaine au plan
régional et mondial (Kablan, 2000). Pour ce faire, dans notre
démarche globale nous avons eu le souci constant d'intégrer les
données de l'analyse
sectorielle du port en nous inspirant des approches
théoriques et méthodologiques telles que le triptyque portuaire
de (Charlier, 1981). Dans notre cas
d'étude trois sphères retiendront particulièrement notre
attention. Il s'agit de la plate forme portuaire, le forland et la
troisième sphère qui est la région d'origine
(l'hinterland). Ceci pour mieux cerner les effets induits par le port dans son
fonctionnement à travers son organisation, ses infrastructures et ses
équipements sur son hinterland et vice versa.
Cette méthode consiste à une analyse des trois
sphères et la mise en relation des différentes
caractéristiques, afin de percevoir les effets induits dans
l'évolution de chaque système pour déceler l'importance de
chaque espace dans l'essor du port.
1. Le cadre spatio-temporel
Il s'agit de la zone portuaire de San Pedro et son aire
d'influence. Entendons par zone d'influence l'hinterland (Sud Ouest et l'Ouest
ivoirien, le Libéria, le Mali, et la Guinée), où, le port
propose ses services (Figure 3). La période d'étude est de 1972
à 2007 dans le souci d'analyser l'évolution du port dans son
fonctionnement sur une longue période. Période sur laquelle nous
avons les chiffres. Cette période nous permettra donc de faire une
analyse comparative de l'évolution du trafic. Quelles sont les
unités spatiales qui permettront de vérifier nos
hypothèses et atteindre nos objectifs ?
Figure 3 : Situation géographique de la zone
d'étude
2. Les unités d'observations
Les cibles de l'enquête qui permettront d'obtenir des
informations dans le cadre de notre travail sont répertoriées
à différentes échelles. En effet, les mêmes faits
n'ont pas la même signification et les problèmes n'ont pas la
même importance quand les échelles varient (Kablan, 2000). Dans
notre cadre d'étude nous pouvons distinguer trois échelles.
- Le port de San Pedro et sont environnement
immédiat
À cette échelle, nous avons l'espace portuaire
de San Pedro et la ville où l'observation implique l'organisation, le
niveau d'équipement puis les différentes infrastructures du port.
Nous aurons à faire également une observation particulière
sur la ville de San Pedro pour mieux appréhender la zone d'influence
immédiate du port. C'est dans cet espace que s'exécutent les
activités, les transactions et c'est également le siège de
multiples interactions.
- L'arrière pays du port de San Pedro
C'est l'hinterland national et sous régional qui
constitue le marché où le port vend ses services. C'est l'espace
de prédilection qui implique la notion considérée comme
captif des ports nationaux. Le lieu par excellence où l'enquête
s'intéresse aux marges de concurrence avec les autres ports. La zone la
mieux indiquée pour des recherches portant sur le triptyque portuaire.
Elle correspond ici à l'hinterland constitué dans notre cas de
figure de l'Ouest de la Côte d'Ivoire du Libéria, du Mali et de la
Guinée.
- L'avant pays du port de San Pedro
C'est le forland qui est constitué des
différents pays avec lesquels échange le port de San Pedro. Cette
zone est majoritairement dominée par les pays européens. A
l'instar de l'hinterland, c'est l'espace où s'apprécie la marge
de concurrence des partenaires commerciaux du port de San Pedro. Cette zone est
l'origine des importations et la destination des exportations du port.
Contrairement à l'arrièrepays qui est la destination des
importations et l'origine des exportations.
3. Les variables d'étude
La réalisation des objectifs ci-dessus
énumérés rend nécessaire l'utilisation,
d'indicateurs qualitatifs et quantitatifs. Nous pouvons regrouper les variables
en quatre grands ensembles dont l'analyse permettra de cerner la notion de
fonctionnement et le dynamisme du port de San Pedro, sujet de
notre étude.
*Variable d'appréciation du personnel du port
autonome de San Pedro.
Ces variables permettent de déceler leur niveau de
formation, leurs rendements selon l'expérience professionnelle et leur
âge. Elles révèlent les impacts socio professionnels sur le
fonctionnement du port.
- âge
- effectif des agents
- l'évolution du personnel
*Variables d'appréciation du niveau du trafic du
port
Elles permettent de connaître l'évolution du trafic,
l'attraction du port et mettent en évidence sa vitalité.
- nature des marchandises
- tonnages annuels manipulés dans l'import et l'export
- flux des marchandises
- taux de conteneurisation des marchandises
- zone de provenance et destination des marchandises
- évolution du tonnage
*Variables d'appréciation du niveau de
développement et la fonctionnalité du port
Elles permettent de hiérarchiser les ports selon leurs
caractéristiques et leurs capacités.
- délai moyen d'attente des navires
- capacité d'accueil
- longueur du tirant d'eau
- nombre de postes à quai
- compagnies de transport régulières
- coût de passage portuaire
- taux de conteneurisation et vrac des marchandises
- types d'engins de manutention
*Variables d'appréciation de la qualité, la
fluidité du réseau des voies de communication et le niveau de
développement régional
La compétitivité des ports et le
développement des régions restent tributaires de la
densité des voies de dessertes terrestres et l'efficacité des
corridors. Dans ce cas les variables concernées sont :
- longueur du réseau routier
- longueur de routes bitumées
- nombre de transporteurs routiers
- nombre de barrages par corridors
- nombre de ville par région géographique
4. La recherche documentaire
Pour acquérir les informations plusieurs
méthodes et techniques ont été utilisées. Nous
avons, entre autres la recherche documentaire à travers la
bibliothèque de l'Institut de géographie tropicale (IGT) de
l'université d'Abidjan Cocody, IRD, BNETD, FRAT MAT, les brochures, les
magazines (Jeune Afrique), le nouveau navire, les rapports d'activité
des institutions spécialisées (PASP, PAA, OIC...), l'Internet. Il
a été permis dans ces structures de consulter et de faire
l'état des lieux d'une documentation qui a été d'un apport
appréciable dans l'élaboration et la rédaction de notre
mémoire. Les documents consultés sont des rapports
d'activités, de 1989 à 2007, des plans d'entreprises 2003-2005 et
2007-2009. Il y a aussi des travaux de recherches de maîtrise, de DEA et
de thèse de doctorat puis des revues de presses et de communications. On
a également les cartes de base, les photographies des équipements
portuaires et les différentes infrastructures de transport. En effet,
les cartes de base ont été fournies par le PASP et le BNETD. Ces
cartes ont été réalisées à l'échelle
1/14000 et sont de 2008. Ce sont des cartes
de situation et de localisation des infrastructures du port et
son hinterland. Nous avons procédé à la mise à jour
de ces cartes et nous les avons adaptés à la taille de notre
document. Les photographies des équipements et superstructures
utilisées sont de nos enquêtes personnelles menées de
Février à Mars 2009.
5. Les enquêtes sur terrain
Elle revêt une importance capitale afin de
compléter les données qui ne sont pas toujours disponibles dans
la revue de littérature. En outre, actualiser les informations contenues
dans la documentation qui a servi dans le cadre de notre revue de
littérature.
5.1 La période
d'enquête
La période d'enquête s'est étendue sur 7
mois, dont 3 mois pour la recherche documentaire (Septembre 2008 à
novembre 2008) et 4 mois de recherche sur le terrain (Décembre 2008
à Mars 2009). Concernant l'enquête sur le terrain, notre choix
s'est porté sur cette période car celle-ci est marquée par
une intense activité du port de San Pedro à cause de la campagne
café cacao. En fait, pour mieux apprécier notre site portuaire et
mener à bien notre étude, un voyage a été
nécessaire à San Pedro en Décembre pour une prise de
contact du terrain afin de retirer les redondances, rencontrer les
autorités du port et de la ville. Nos enquêtes ont
été effectives aux mois de Février et Mars. Elles ont eu
lieu au port de San Pedro et dans la ville de San Pedro. Plusieurs techniques
d'enquête ont été utilisées dans la collecte des
informations.
5.2 La description des techniques d'acquisition des
données
Nous avons entre autre, les guides d'entretien et les
questionnaires. 5.2.1 Les guides d'entretien
Cette technique a été utilisée à
l'intention des chefs de services de la mairie, du port et des entreprises
privées de la place portuaire auprès desquels nous avons fait une
enquête exhaustive. Le choix s'est porté sur ces services parce
qu'ils
interviennent dans les activités portuaires et celles
de la ville. La population d'enquête est constituée des chefs de
service parce que ceux-ci sont les personnes qui possèdent les
informations dont nous avons besoins pour faire notre travail. Des moyens sont
mis à leur disposition pour effectuer les missions et mener des
recherches dans notre domaine d'études. Au niveau du port, les
différentes directions (commerciale, planification et
développement, technique) nous ont fournis respectivement les
statistiques, les données cartographiques et les informations sur les
différents plans directeurs. Quant aux services municipaux (la direction
technique et le service financier), nous ont renseignés sur les
investissements de la ville, les actions et la vision du port à
l'endroit du développement de la ville puis l'impact économique
de la ville sur le port. Concernant les entreprises privées de la place
portuaire, nous avons eu les informations sur les activités de la
manutention et le mode de dédouanement des marchandises. Pour constituer
notre échantillon nous avons commencé par dénombrer les
chefs de services par direction par la méthode de choix raisonné
(Tableau 1)
Tableau 1 : Echantillon des chefs de service retenu
pour le guide d'entretien
|
Directions et services
|
Nombres de chefs de service
|
Port Autonome
|
Direction commerciale
|
2
|
Direction Technique
|
3
|
Direction de planification et développement
|
2
|
Direction du port de pêche
|
1
|
Mairie
|
Service technique
|
1
|
Service comptable
|
1
|
Entreprises privées
|
Service de la gestion des dockers
|
2
|
Service de manutention
|
5
|
Total
|
8
|
18
|
Source : enquête personnelle,
Février, 2009
5.2.2. Les questionnaires
Nous avons approché les commerçantes
installées sur le domaine portuaire, et les transporteurs de l'OIC avec
un questionnaire élaboré. Concernant les
commerçantes nous avons interrogés deux
catégories de personnes : celles qui ont plus de trente cinq ans et
celles qui ont moins de trente ans. Ceci nous a permis d'apprécier la
durée de leur installation et voir si l'acquisition de l'espace est
définitive ou temporaire. Pour ce qui est des transporteurs, nos
requêtes n'ont pas été satisfaites à l'OIC. Ainsi,
durant une semaine nous nous sommes engagé à recenser les camions
garés au niveau du parking FED et ceux qui stationnent hors du parking.
On dénombre en moyenne 50 camions. Nous avons voulu tous les interroger.
Mais, seulement 12 se sont prêtés à nos questionnaires.
Nous nous sommes également intéressés aux
taxis communaux qui relient le port de pêche à la ville afin de
savoir les tarifications et les droits payés au port.
6. Le traitement des données
Le traitement des informations recueillies dans le cadre de
notre recherche documentaire et de l'enquête de terrain se résume
principalement au traitement manuel, graphique, et cartographique. En effet, le
dépouillement des données nous a conduit à regrouper les
informations selon les centres d'intérêt recherché.
Ensuite, une classification a été faite afin de séparer
les données à cartographier de celles à présenter
sous forme de graphiques, de tableaux ou à rédiger tout
simplement. Ainsi les cartes d'illustration ont été
conçues à l'échelle 1/14000 et 1/40000 à partir des
fonds de cartes obtenu lors de nos recherches avec les logiciels Adobe et Arc
View. Pour la réalisation des graphiques et les tableaux nous avons
également eu recourt à l'outil informatique. Le logiciel Excel a
servi à faire les tableaux et les graphiques sous diverses formes. Le
texte a été produit par le biais du logiciel Word.
DIFFICULTES
Dans toutes enquêtes, spécialement en milieu
urbain, les difficultés de tout ordre sont à prévoir. En
ce qui nous concerne, elles se sont situées à plusieurs niveaux
:
Le manque d'informations et de données statistiques
à savoir le tonnage exact de chaque produit d'exportation et
d'importation sur toute la période, le nombre d'artisans
installés sur le domaine portuaire. En outre, le report des rendezvous
à cause de l'indisponibilité de certains acteurs nous a
emmené à effectuer plusieurs déplacements environs 10 fois
pour les rencontres avec les autorités portuaires durant notre
séjour à San Pedro ce qui nous valu le prolongement de notre
séjour. A cela s'ajoutent les courriers qui ne parviennent pas ou ne
sont pas répondus à temps et le refus catégorique de
certaines entreprises et transporteurs à nous recevoir.
Cependant, vu l'engouement et le désir de mener
à terme nos recherches nous sommes venu à bout de toutes ces
difficultés en passant par des amitiés intéressées
avec nos enquêtés en leur offrant des présents. Les
résultats présentés dans ce document s'articulent autour
de trois grandes parties :
PREMIERE PARTIE : EVOLUTION DES INSTALLATIONS ET
STRUCTURATION DU PORT AUTONOME DE SAN PEDRO.
DEUXIEME PARTIE : DYNAMIQUE SPATIO-ECONOMIQUE DU PORT DE
SAN PEDRO ET SA ZONE D'INFLUENCE.
TROISIEME PARTIE : PROBLEMES DE DYNAMIQUE ET PERSPECTIVES
DE DEVELOPPEMENT DU PORT DE SAN PEDRO.
Première Partie : EVOLUTION DES INSTALLATIONS
ET ORGANISATION DU PORT AUTONOME DE SAN PEDRO
Le port de San Pedro est situé dans la région du
Bas Sassandra au Sud Ouest de la Côte d'Ivoire dans la ville de San
Pedro. Ville conçue de toute pièce au cours de la décennie
1970 dans le cadre de l'aménagement du territoire, visant la
réduction des disparités régionales sous la direction de
l'ARSO (Autorité pour l'aménagement de la Région du Sud
Ouest). Situé à environ 350 Km d'Abidjan, le port avait pour
mission de stimuler le développement et permettre le
désenclavement de la région. Il a été mis en
service le 4 Mai 1971.
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