II. La coopération Sud/Sud et les actions des
collectivités du Nord
La coopération Sud/Sud concerne celle menée
entre des collectivités territoriales burkinabé et celles des
pays voisins. Quand aux actions des collectivités du Nord, il s'agit de
tout ce qui fait par ces dernières au sein de leur territoire.
II-1 La coopération Sud/Sud
Dans les communes où cette étude a
été menée, seule celle de Ouahigouya entretient une
coopération Sud/Sud avec les communes de Banfora et de Pouytenga au
Burkina Faso et celle de Mopti en République du Mali. Ces partenariats
se résument en des échanges d'expériences comme c'est cas
avec la commune de Mopti qui a décidé de la mise en place des
Comités de Développement de Secteur après s'être
inspirée de l'exemple «ouahigouyalais». Il n'existe aucun
programme de coopération Sud/Sud. Cela s'explique par le fait de la
faiblesse des ressources des collectivités. Cependant, depuis la tenue
des assises nationales sur la coopération décentralisée
franco-burkinabé, il est de plus en plus question
avec la communalisation intégrale de ce type de
partenariat entre communes burkinabé. Il s'agit pour les anciennes
collectivités de partager leurs expériences de
développement local avec les nouvelles. Ici, il n'est pas
forcément question de moyens financiers mais de rechercher ensemble des
solutions à des problèmes communs de développement. Par
exemple, la commune de Gorom-Gorom dans la région du Sahel pourrait
offrir des produits d'élevage à la commune de Mangodara
(région des Cascades) et recevoir des céréales en retour.
Cela peut devenir un partenariat empreint de réciprocité et
porteur de développement endogène.
II-2. Les actions menées au Nord par
Chambéry, Limousin et Belfort
Les apports de ces collectivités à leurs
jumelles burkinabé sont importants. Etant donné qu'il s'agit de
partenariat de coopération décentralisée avec recherche de
partage de responsabilité, il importe de connaître les
réalisations des collectivités françaises
impliquées.
Dans le cadre de son jumelage avec la commune de Ouahigouya,
la mairie de Chambéry assure la maîtrise d'ouvrage de la
coopération tandis l'association ChambéryOuahigouya s'investit
dans la maîtrise d'oeuvre. Cette dernière est liée
contractuellement à la commune de Chambéry qui lui a
délégué la gestion financière des moyens du
partenariat. Il existe aussi un comité de pilotage composé de
huit membres dont quatre de la mairie et quatre de l'association
Chambéry-Ouahigouya chargé de piloter l'ensemble du
partenariat.
Ces mêmes comités de pilotage existent
également en Limousin et à Belfort. Les actions menées
visent à attirer l'attention des populations concernant les
problèmes que vivent les populations du Sud. Il s'agit
véritablement d'une éducation au développement.
Les personnes impliquées dans les actions de
coopération décentralisée sont très souvent des
bénévoles. A cet effet quelques difficultés existent quand
à la tenue régulière des rencontres.
Ces collectivités demeurent les principales
mobilisatrices des moyens matériels, techniques et financiers. Cette
mobilisation s'effectue grâce aux dons, aux cotisations, aux fonds
obtenus auprès de l'Union Européenne et au financement du
Ministère Français des Affaires étrangères.
Ces efforts des collectivités françaises au
profit de leurs partenaires burkinabé sont louables. Cependant la
question de la fiabilité et de la durabilité se pose. Les
communes burkinabé sont quasiment toutes soucieuses de trouver des
partenaires au Nord ; en témoignent les propos des maires aux
dernières assises sur la coopération décentralisée.
Il
est important cependant de noter que le véritable
développement est avant tout basé sur des efforts
endogènes et notamment sur la coopération Sud/Sud, à
défaut d'une coopération équilibrée Nord-Sud.
A travers nos investigations, il est apparu que les
coopérations décentralisées ChambéryOuahigouya,
Limousin-Oubritenga et Belfort-Tanghin Dassouri ont à leur actif de
très nombreuses réalisations. Au-delà de la
solidarité internationale dont se prévalent ces
collectivités du Nord, on se peut se demander ce qui se cache
derrière ces appuis qui se chiffrent en milliards de francs CFA.
Au terme de nos travaux, il ressort que les collectivités
françaises sont guidés par : - le souci d'un rayonnement
international de la France ;
- les ambitions de maîtriser la culture et les traditions
locales ;
- la recherche de marché commercial, culturel et
diplomatique.
C'est peut-être cela qui explique l'implication du
Ministère Français des Affaires Etrangères dans le
financement et le suivi de la coopération décentralisée
entretenue par les collectivités françaises.
III. Les démarches d'intervention et les
réalisations
Cette section fait une analyse croisée des
démarches d'intervention des différentes expériences de
coopération décentralisée et évoque les impacts des
réalisations qui en ont découlées sur la vie des
citoyens.
|