III-1-3. Le développement local
Les collectivités locales doivent exercer les
compétences qui leur sont dévolues par le biais de la
décentralisation. Elles sont appelées à jouer un
rôle central en termes d'organisation, de gestion et de
développement de leur territoire. D'après Sembène M.
(2002), leurs moyens humains et financiers sont insuffisants. C'est à ce
niveau qu'est fortement attendu l'apport des jumelages. En effet, les
collectivités territoriales du Nord qui sont créditées de
plusieurs décennies d'expertise dans le domaine du développement
local, peuvent par un partage d'expérience, de compétences et de
moyens matériels et financiers, aider aux efforts de
développement.
Spécifiquement, il s'agira pour les jumelages de
s'investir dans :
- l'accompagnement des collectivités à assumer
pleinement leur nouveau rôle de maîtrise d'ouvrage du
développement de leur territoire;
- l'aide à la réponse aux préoccupations
quotidiennes des citoyens et à l'élaboration des Plans Locaux de
Développement ou Plans Communaux de Développement.
Cette aide qui vise à donner aux populations les moyens
de subvenir à leurs besoins doit s'effectuer néanmoins dans les
règles de l'art. En effet, les aides tous azimuts qui viennent des
partenaires du Nord ne sont pas souvent conformes aux objectifs de
développement des collectivités burkinabé. Malheureusement
par défaut de moyens, ces dernières acceptent certains projets
qui finalement n'ont pas d'impacts sur les communautés
bénéficiaires. De nos entretiens, il ressort que ces genres
d'acte ont eu lieu lorsque les partenariats n'étaient pas
institutionnalisés mais depuis, des efforts sont consentis par
l'ensemble des acteurs pour associer les populations au choix et la mise en
oeuvre des actions afin de pérenniser les investissements.
III-1-4 La lutte contre la pauvreté
Les domaines d'intervention de la coopération
décentralisée s'inscrivent pour la plupart dans les
priorités du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté
(CSLP). Ces domaines concernent l'accès des populations aux services
sociaux de base, la promotion de l'emploi et des activités
économiques génératrices de revenus.
La prise en compte de la problématique de la
pauvreté suppose que les acteurs de la coopération
décentralisée comprennent que la pauvreté n'est pas une
réalité uniforme. De
même, les acteurs doivent savoir que la pauvreté
ne se manifeste pas de la même façon aux différentes
échelles du territoire et ne touche pas les catégories sociales
de la même manière. Selon Sembène M. (2002), leur
engagement dans l'appui à l'élaboration de politiques ou
programmes de lutte contre la pauvreté à l'échelle des
collectivités territoriales doit prendre en compte quatre facteurs
importants : les formes de pauvreté auxquelles le territoire est
confronté, les rapports entre les différents acteurs, les groupes
d'acteurs susceptibles de remplir les fonctions d'intérêt
collectif, le rôle des pouvoirs publics et leur articulation avec les
acteurs de la société civile.
Dans le contexte actuel, les acteurs de la coopération
doivent répondre à certaines interrogations majeures :
- quelle peut être la contribution de la
coopération décentralisée dans l'accompagnement des
stratégies et des initiatives de lutte contre la pauvreté
à l'échelle des collectivités locales?
- comment la coopération décentralisée
peut-elle s'engager de façon plus forte et volontariste dans les
stratégies de réduction de la pauvreté à
l'échelle des collectivités locales?
- quels démarches, méthodes et outils faut-il
pour accompagner les collectivités burkinabé dans
l'élaboration de programmes ou de plans d'action pour lutter
efficacement contre la pauvreté?
En général, l'évolution des partenariats
de coopération décentralisée est plus perceptible dans les
discours. Il s'avère donc important que se mette en place une dynamique
d'ensemble en lien avec les pouvoirs et partenaires au développement
pour appuyer efficacement les partenariats de coopération
décentralisée. C'est par ce biais que pourra se mener une lutte
efficace contre la pauvreté.
|