III-1 Les enjeux
Ils concernent l'appui à la décentralisation, les
mesures d'orientation, le développement local et la lutte contre la
pauvreté.
III-1.1 L'appui à la décentralisation
La recherche d'une meilleure gestion de l'administration
locale et le souci de mieux répondre aux besoins des populations sont
des axes fondamentaux qui ont conduit le Burkina Faso à engager un
processus de décentralisation. Les jumelages qui, pour la plupart, sont
antérieurs à ce processus doivent s'y adapter et
l'intégrer dans leurs actions. En effet, plusieurs préoccupations
subsistent avec l'apparition des communes.
Quels seront les rôles des acteurs (communes, CLJ) dans
un contexte où les communes ont en charge la maîtrise d'ouvrage du
développement de leur territoire?
Avec la création des communes rurales en 2006, comment
articuler les actions de jumelage à l'échelle
départementale et l'action des communes rurales lorsque le
découpage divise certains départements en deux communes ? C'est
le cas de Tanghin Dassouri où Komki Ipala est devenu une commune
à part entière.
Quelles mutations faut-il opérer pour aider les communes
dans le cadre de la division de la province en collectivités
territoriales?
Une autre préoccupation est le problème de
gestion des infrastructures: qui des communes ou des CLJ assureront la gestion
des infrastructures?
Ce sont autant de défis qui attendent les acteurs de la
coopération décentralisée dans le contexte institutionnel
actuel. De nos investigations sur le terrain, l'appui des différents
partenariats aux instruments de la décentralisation est réel.
Partout des efforts sont faits pour aider les conseils municipaux à
assurer leur rôle de maîtrise d'ouvrage du développement de
leur territoire. Cela s'effectue par l'aide au renforcement des
capacités des élus locaux et des agents travaillant dans les
mairies, le soutien à l'élaboration des Plans Communaux de
Développement. A certains niveaux, il s'établit des relations
entre les techniciens des collectivités pour la gestion de
l'assainissement et du cadastre.
III-1.2. Les mesures d'orientation
Les pratiques de jumelage coopération doivent
obéir aux stratégies adoptées par la CONACOD, visant
à améliorer l'organisation et le fonctionnement des CLJ et mieux
associer les conseils municipaux. Ainsi, il faut non seulement assurer
l'efficacité des actions sur le terrain, mais également asseoir
les relations de jumelage sur des bases plus formalisées et les inscrire
dans une optique de développement local. Il s'agit aussi d'oeuvrer
à établir un équilibre régional en matière
de coopération décentralisée.
Afin de mieux appuyer les actions de jumelage, un
secrétariat permanent a été mis en place par les
autorités. De même des structures faîtières telles la
Maison de la Coopération Décentralisée (MCD) et
l'Association des Municipalités du Burkina Faso (AMBF) accompagnent les
jumelages. Il apparaît aujourd'hui que ces mesures sont insuffisantes et
sont toutes antérieures au processus de communalisation
intégrale. La CONACOD peine à jouer son véritable
rôle de régulateur de coopération
décentralisée vu la faiblesse de ses moyens. Cette structure se
doit également de proposer des textes clairs concernant le rôle
des conseils municipaux et des CLJ dans la conduite des partenariats de
jumelage. C'est sûrement à l'issue de cela que chaque acteur saura
sa place dans le processus de développement harmonieux de sa commune.
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