II-1. La conception française
La France définit la coopération
décentralisée dans le cadre de sa loi d'orientation N°92-125
du 06 février 1992, relative à l'administration territoriale de
la République. Au sens français, il y a coopération
décentralisée lorsqu'une ou plusieurs collectivités
locales françaises développent des relations avec une ou
plusieurs collectivités locales étrangères (CONACOD,
2003).
Ces actions de coopération peuvent être:
- l'établissement de lien d'amitié ou de
jumelage;
- des actions de promotion de la France à
l'étranger;
- l'aide au développement de collectivités dans
certains pays.
Cette capacité reconnue officiellement aux
collectivités locales françaises inscrit désormais leurs
actions en matière de coopération dans un cadre juridique,
administratif et budgétaire précis. Cette définition
française réduit le champ d'action des acteurs. Néanmoins
en privilégiant le partenariat de territoire à territoire, la
chance est donnée aux autorités municipales d'avoir la
maîtrise d'ouvrage du développement de leur localité.
Aujourd'hui plus de 180 collectivités territoriales françaises
sont en jumelage avec des collectivités burkinabé.
II-2. La conception européenne
L'approche de l'Union Européenne (UE) en matière
de coopération décentralisée est sensiblement
différente de la française. Par coopération
décentralisée, l'Union Européenne entend tout programme
conçu et mis en oeuvre dans les pays du Sud ou de l'Est par un acteur de
la société civile : les ONG, les coopératives agricoles,
les groupements féminins, les syndicats, ou toutes les autres formes
organisées de la société civile (CONACOD, 2003).
A la différence de la conception française, l'UE
n'implique pas forcement la participation d'un partenaire européen dans
un programme de coopération décentralisée. C'est une
nouvelle approche de la politique de coopération qui est
prônée avec dorénavant un appel à une participation
active de la société civile dans la définition et la mise
en oeuvre des programmes de coopération.
Les objectifs visés par l'UE à travers cette
approche sont les suivants:
associer la société civile à la
définition et au choix des priorités de développement de
leur pays;
permettre l'appropriation par les populations locales des
programmes de développement en favorisant leur participation à
leur définition et à leur mise en oeuvre;
être à l'écoute des acteurs locaux et
encourager des initiatives d'acteurs décentralisés;
favoriser le processus de décentralisation et de
démocratisation engagé dans certains pays; en Europe,
sensibiliser les citoyens aux questions de développement.
A cet effet, l'UE a mis en place, en plus de ses instruments
d'aide, une ligne de cofinancement des projets et d'ONG concernant les projets
de développement dans les pays du Sud et de l'Est. Il existe
également une ligne budgétaire spécifique
«coopération décentralisée» créée
en vue de financer des actions d'information et de mobilisation. Cette ligne
budgétaire appuie aussi des partenariats ou des réseaux d'acteurs
de coopération décentralisée du Nord et du Sud. Cette
vision européenne du concept élargit le champ d'action des
acteurs européens. Malheureusement ces types de coopération du
genre ONG/collectivités territoriales burkinabé sont peu
nombreux. Ils auraient permis de mieux organiser les interventions en se basant
sur les Plans Communaux de Développement. Un effort d'information doit
être fait dans ce sens pour montrer les possibilités de soutiens
directs qu'offre l'UE aux actions de développement des
collectivités territoriales.
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