I.1.3.a Le processus d'urbanisation à travers le
territoire de la daïra de Sénia
« Ce qui caractérise la croissance urbaine
(3) en Algérie est certes le gonflement spectaculaire des
grandes villes du nord (plus de 50 000 habitants), mais, depuis les
années quatre-vingt, elle est surtout le fait de l'expansion des petites
agglomérations urbaines se trouvant dans la périphérie des
grandes villes ou ailleurs ». La Sénia est une
agglomération parmi les agglomérations qui bordent la
métropole Oranaise, où figure : Sidi Chahmi, Nedjma, El Kerma...
ainsi que l'agglomération d'Ain Beida. La vocation de ces
agglomérations périphériques est de type suburbaines,
alors que le point entre elles et leur situation géographique
vis-à-vis de la grande métropole Oranaise,
(3) Mohamed Chadli et Ali Hadjiedj, L'apport des
petites agglomérations dans la croissance urbaine en Algérie
Ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement,
Communication Nationale Initiale de l'Algérie à la
Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques,
mars 2001.
car se sont généralement des
agglomérations limitrophes à cette métropole. Ce qui
laisse réfléchir qu'il ya une étroite relation entre cette
métropole et ses agglomérations limitrophe.
Sur le plan spatial et fonctionnel, ces
agglomérations semble tenir des rapports étroits ave Oran, au
regard de leur forte urbaine démographique. Au recensement de 1987, ces
mêmes agglomérations avaient des tailles relativement modestes. Ce
n'est qu'au début des années quatre vingt dix que ces
dernières commençaient à s'étendre à un
rythme accéléré.
A quoi est due cette croissance spatiale rapide
?
Les autorités algériennes se sont
penchées sur une politique orientée sur la
décentralisation des grands centres urbains, des lourdes charges qu'ils
ne pouvaient supporter, et une urbanisation de plus en plus couteuse, en
projetant une partie de cette urbanisation aux marges de ces centres urbains,
ou la localisation industrielle est un des indicateurs les plus manifestes.
Parmi les nombreuses agglomérations dans tout le territoire
d'étude, Nedjma, Ain Beida et Sénia sont témoins, d'une
telle politique de développement.
Dans le même ordre d'idées, Mohamed
BOUZID (4) précise que « la
1ère périphérie oranaise s'est
constituée dans les années oil les lotissements et les
coopératives d'habitat individuel ont été
encouragés, en revanche, la seconde périphérie est plus
liée à une urbanisation à partir du POS (Plan d'Occupation
du Sol) et se traduit par la multiplication des programmes publics et
privés d'habitat collectif qui permettent le relogement massif de la
population mal logée ».selon TAHRAOUI
Fatima(5)« aujourd'hui, la saturation des espaces
intra-muros a entraîné un renversement du sens des flux
migratoires par débordement et redéploiement du surplus des
populations des grandes villes sur leurs abords immédiats, puis sur les
terrains d'autres communes avoisinantes ». L'exemple de la
ville d'Oran est en est un. L'urbanisation intramuros arrivée à
sa limite vers le troisième boulevard périphérique, et par
manque d'assiettes foncières pour bâtir de nouveaux projets, elle
débordera sur les terrains des communes limitrophes. Le cas de la
daïra de Sénia est un bon exemple, ou le béton a souvent
progressé sur de bonnes terres agricoles.
(4) Territoires et territorialités dans les
grandes villes du Maghreb, article, CNRS, 2006
(5) Les politiques d'aménagement en milieu
méditerranéen, article, 128e congrès, Bastia,
2003
D'après le rapport Communication Nationale
Initiale de l'Algérie à la Convention Cadre des Nations Unies sur
les Changements Climatiques en Mars 2001, cette urbanisation a entrainée
une perte de 5 470 ha des terres agricoles souvent fertiles pour
l'agglomération d'Oran.
Ce qu'il faut souligner, sont les conséquences
économiques, sociales et culturelles de cette urbanisation, comme la
qualité de services dans le transport entre la ville et ses satellites,
la qualité des soins dans le secteur de la santé et le
raccordement de la population aux réseaux d'électricité,
de gaz et d'AEP. Comme conséquences sociales de cette urbanisation, nous
assistons aujourd'hui à la naissance spontanée de bidonvilles et
d'ilots d'habitat précaire à travers tout le territoire de la
daïra de Sénia, ce qui entraîne des problèmes de
gestion, notamment aux pouvoirs publics.
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