I.1.3.b L'analyse spatio-temporelle de l'urbanisation
Sénialaise :
Pour mesurer l'ampleur de l'évolution de
l'urbanisation de la daïra (cf. figure N°5), j'ai pratiqué une
méthode très simple. En fait, j'ai utilisé deux supports
cartographiques : la carte Topographique d'Oran 1/25000 qui englobe mon terrain
d'étude, établie en 1988, et une Ortho photo plan
(provenant de Google Eath) de la même zone géographique à
la même échelle, mais de l'année 2007. À l'aide
d'une couleur bleue, j'ai contourné tous les espaces urbanisés
sur les deux documents au niveau de mon terrain d'étude.
Figure N° 5 : Evolution de l'urbanisation de la
Sénia entre 1987 et 2007
Réalisé par HADRI K. juin 2009
Le résulta est spectaculaire. La mutation du
site et la transformation du paysage sont flagrantes. Durant une période
relativement courte, l'urbanisation massive (planifiée et/ ou
spontanée) au détriment des terres agricoles, est sans
précédent. On assiste à un étalement et
l'éclosion de véritables villes satellites autour du pôle
urbain Oranais.
La politique du lotissement, menée depuis 1974,
c'est-à-dire notamment à la faveur des réserves
foncières communales, a également contribué à
façonner le paysage urbain et généré des extensions
démesurées. Les coopératives immobilières et les
lotissements de maison individuels ont favorisés la densification des
ces zones au détriment de l'agriculture. La péri urbanisation de
la ville d'Oran s'est faite sur le domaine des exploitations individuelles et
collectives des terres agricoles. Le nombre d'exploitation agricole a connu une
baisse de - 7% de l'année 1998 à l'année 1999 selon
REBOUHA Fafa» Évolution des pratiques et projets du monde rural
à proximité de métropoles en Algérie. Cas de la
région d'Oran», cette baisse évolue dans le sens où
les terrains agricoles sont cédées à l'urbanisation. Cette
urbanisation et cette concentration de la population continuent à
augmenter compte tenu des projets d'extension qui passent en priorité
par rapport au secteur agricole. Les lotissements et les coopératives
d'auto construction à travers le périmètre de la
daïra ont remplacés les terrains de vignes autour de la
Sénia et les champs d'amandiers d'Ain Beida.
D'après B. MÉRENNE-SCHOUMAKER. (6) «
une énergie abondante et bon marché a
aussifavorisé la périurbanisation de nombreux
territoires proches des villes ». La multiplication
des
programmes de logements dans les communes rurales dans
la région d'Oran, notamment en grande partie sur les terres de la
Sénia, le prouve (tableau N°2). Les communes de Sénia, de
Sidi Chahmi et de Bir El Djir bénéficient de plan d'occupation
des sols qui autorisent l'effacement des terres agricoles au profit d'une masse
d'habitat de plus en plus importantes. L'espace rural, limitrophe à la
métropole d'Oran est sous l'influence de celles ci. L'étalement
urbain des communes de Sénia a était fait sous forme de
lotissements réglementés selon la loi sur la promotion
immobilière de 1986. Et c'est à partir de 1990 que 414 POS (Plan
d'Occupation de Sol) étaient prévus dans la wilaya d'Oran pour
aménager quelques 3324 ha, une surface à _
(6) Rencontre de la géographie et de
l'énergie, Bernadette MERENNE SCHOUMAKER, festival international de la
géographie, la planète en mal d'énergie, 2007
Tableau N°2
|
Répartition des lotissements dans la wilaya
d'Oran selon
les Dairates entre 1974 et 1990
|
|
Daïra
|
Nbre lotissements
|
Nbre lots
|
Superficie (Ha)
|
%
|
Bir el Djir
|
51
|
9106
|
200,33
|
36,77
|
Sénia
|
34
|
4569
|
100,51
|
18,45
|
GDYEL
|
25
|
2565
|
56,34
|
10.34
|
Ain El Turck
|
35
|
2474
|
47,43
|
8,78
|
Boutlélis
|
18
|
1798
|
39,56
|
7,26
|
Oued Tlélat
|
18
|
1356
|
11,43
|
2,1
|
Béthioua
|
12
|
911
|
20,04
|
3,68
|
Arzew
|
6
|
612
|
13,47
|
2,47
|
Oran
|
5
|
1672
|
36,78
|
6,75
|
Source : TAHRAOUI F., L'espace
urbain en Algérie, mobilité résidentielle et amorce d'une
reconfiguration sociale des quartiers, le cas d'Oran.
_ urbaniser. Ainsi, selon Fatima TAHRAOUI, 60%
des nouveaux résidants de la commune de Sidi Chami et près de 46%
de ceux de la commune de Sénia, proviennent d'Oran.
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