IV-3-5 Evaluation des résultats
économiques des fermes laitières suburbaines
Les achats d'aliments représentent 66,8 % des
charges totales. Un extremum de 87,5 % a même été
calculé pour la ferme n°2, montrant sa dépendance totale
vis-à-vis des ressources externes. Le prix moyen de revient d'un kg de
lait sans la prise en considération des ventes de bovins était de
3,1 #177; 0,7 DH, alors que le prix moyen de vente du lait était de 3,0
DH/kg. Ceci correspond à une perte de 0,1 DH par litre de lait, que
compensent les ventes de bovins (veaux et vaches de réforme). En fait le
bénéfice d'exploitation par vache était de 6 212
#177; 2 420 DH, variant de 2 561 DH dans l'exploitation n°4
à 11 185 DH dans la ferme n°6. Ces variations étaient
expliquées par le poids des ventes d'animaux et par les fluctuations des
coûts de production par ferme. Ceci transparaît visiblement
à partir des données consignées dans le tableau 39.
Même si la vaste majorité des fermes utilise des concentrés
pour compenser le manque de fourrages, c'est bien plus l'efficience de
valorisation en lait de ces concentrés qui marque la différence
en termes de rentabilité. Ainsi, si certaines fermes ont clairement
affiché l'ambition d'une spécialisation laitière, comme
c'est le cas pour les fermes 3, 4 et 7, d'autres étables, telles que la
1, la 2 et la 6 pratiquent plutôt un élevage bovin mixte (lait et
viande simultanément), tandis que l'étable n° 5 est
plutôt portée sur l'élevage allaitant exclusif, même
si elle a des vaches Holstein. En fait, comme le rapporte EDDEBBARH [1986], au
Maroc, la production de viande bovine demeure largement dépendante des
étables classées comme laitières, dans un contexte
d'absence d'importations de races à viande
spécialisées.
Tableau 39. Performances
économiques des vaches laitières dans les fermes suburbaines
Paramètre
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Minimum
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Moyenne #177; écart type
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Maximum
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Coût de production du lait (DH/kg)
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2,2
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3,1 #177; 0,7
|
3,9
|
Ventes de bovins/Ventes totales (%)
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18,8
|
29,9 #177; 12,6
|
56,3
|
Aliments/Charges totales (%)
|
39,6
|
66,8 #177; 17,0
|
87,5
|
Bénéfice par vache (DH)
|
2 561
|
6212 #177; 2420
|
11185
|
IV-3-6 Modélisation du rendement laitier moyen
par vache
Cette étape a été conçue afin de
prédire les variables les plus significatives en relation avec
l'activité des fermes laitières suburbaines, et dont le rendement
laitier et le bénéfice par vache ne sont pas des moindres.
Les résultats montrent qu'une fonction linéaire
relie le rendement laitier moyen par vache à la consommation annuelle
d'énergie issue des concentrés (figure 26). L'équation de
prédiction ainsi obtenue était significative (P = 0,05)
expliquant 86,2 % de la variation totale du rendement laitier par
vache.
Cette équation montre qu'en zone suburbaine au Maroc,
le rendement laitier annuel par vache est expliqué par la consommation
en concentrés. Ceci rejoint les affirmations de SUSMEL et al.
[1989] selon lesquelles dans de nombreuses régions de la rive Sud de la
Méditerranée, la production bovine laitière est le plus
souvent assurée à « coups de
concentrés ».
Les conséquences de cet état de fait font que
les mesures d'appui technique ont tout intérêt à assimiler
ces excès de concentrés dans leur manière d'agir
plutôt que de s'échiner à vulgariser uniquement les
fourrages pour augmenter la production laitière par vache. C'est
plutôt vers un équilibre de ces rations riches en
concentrés et par la diminution de leurs coûts en jouant sur des
matières alternatives qu'il faudrait se diriger.
Exp 3
Exp 2
Exp 1
Exp 4
Exp 7
Exp 6
Exp 5
Figure 26. Corrélation entre le
rendement laitier et la consommation de concentrés par vache en
étables suburbaines.
En essayant de déterminer les facteurs
influençant la rentabilité par vache, il s'est
avéré qu'il était impossible d'aboutir à une
équation de corrélation significative pour modéliser ce
paramètre. En fait, les valeurs de rentabilité par vache
étaient très variables entre les exploitations et par
année, affectées par une diversité de paramètres,
tels les volumes de ventes de bovins, le savoir-faire en terme de
commercialisation (termes de la vente), le rendement laitier et les modes
d'alimentation par vache. Ces considérations appellent donc à
davantage de recherche pour une meilleure maîtrise de l'économie
des fermes laitières.
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