IV-1-4 Conclusion
Caractérisées par l'importance de la superficie
disponible (244,8 ha de SAU) et l'ampleur des effectifs exploités (53,1
vaches présentes en moyenne), les six UP laitières de la SODEA
étudiées affichent des résultats de production (ME de
6 016,2 kg/vache/an sur cinq campagnes) et de reproduction (IVV de 391,0
j) honorables, très supérieurs à ceux des élevages
laitiers communs marocains. Ceci traduit un ensemble de pratiques proches des
recommandations actuelles en élevage laitier intensif (durée de
lactation de 304,8 j, application du rationnement alimentaire). Cependant, les
modalités de cette production sont remarquables, étant
donné l'ampleur de la consommation des concentrés (73,1 %
dans l'apport énergétique total), et l'aspect quasiment
« hors-sol » de ces élevages laitiers, en
dépit de l'importance de leur assise foncière. Cette pratique
constitue d'ailleurs un facteur fondamental pour expliquer les
différences de productivité par vache. Ainsi, il s'est
avéré que la quantité d'UFL des concentrés
consommée par vache était positivement corrélée
à la moyenne économique réalisée. Ceci rend compte
logiquement de la conduite alimentaire basée principalement sur les
concentrés et le « zéro-pâturage ». En
revanche, la quantité d'UFL issues des concentrés par litre de
lait affecte négativement la ME. Ces deux résultats convergent
vers l'impératif de revoir l'organisation de l'alimentation du cheptel
bovin, si un jour venaient à disparaître les multiples avantages
dont dispose la SODEA pour l'acquisition des concentrés (achats aux
moindres coûts de sous-produits agricoles telles les pulpes de betterave,
ou les pulpes d'agrumes, car la Société est actionnaire principal
dans diverses unités agro-industrielles). L'analyse des performances de
reproduction a monté que l'IVV était lié à l'effet
de l'année, en raison des conséquences du climat sur les vaches
et la production de fourrages. Une mauvaise conduite des génisses a
aussi été identifiée, illustrée par leur âge
moyen tardif à la première mise - bas (30,2 mois), et surtout du
fait que les génisses de race précoce (Holstein d'origine
canadienne) sont celles qui présentent les moins bon résultats.
Enfin, il faut mentionner que dans la méthode du calcul des
bénéfices par vache, ne sont pas comptabilisées les
charges liées à la gestion centrale des étables (salaires
des cadres techniques et comptables, frais de déplacement...) , à
partir du siège de la SODEA, à Rabat. Si ces dernières,
ainsi que les frais financiers inhérents au fonctionnement de ces
étables devaient être comptabilisés, il est clair que le
bénéfice calculé serait amoindri sérieusement.
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