IV-1-3-f Classement des unités de production
Sur la base de la productivité laitière des
vaches (ME), il a été possible de distinguer cinq
différents groupes d'UP. Le premier se compose de l'UP 4 avec une valeur
moyenne de la ME de 6 943 kg/v/an, tandis que le dernier groupe comprend l'UP
3 avec une ME de 4 650 kg/v/an. Ainsi, la valeur la plus élevée
de la ME a été observée au niveau de la seule UP
exploitant des vaches Holstein. En parallèle, les plus faibles valeurs
ont été affichées dans l'UP où les vaches sont de
type Fleckvieh. Nous pouvons conclure que ces différences peuvent
être liées à l'effet de la race bovine exploitée
[TOUCHBERRY, 1992]. Toutefois, nous avons pu observer que pour une même
race (PN), il existe des différences entre UP. Celles-ci peuvent
s'expliquer, comme nous l'avons relevé dans la partie
précédente, par des différences au niveau des
paramètres qui ont un effet direct sur la ME telles que l'UFL cc/kg
lait et les UFL cc/v/an.
Pour ce qui est des résultats de reproduction, lorsque
la comparaison se fait sur la base de l'IVV, ce sont les UP 1, 5 et 3, avec
respectivement des valeurs de 370,5, 377,5 et 378,5 j qui se placent en
tête. L'UP 4 aux meilleurs résultats de ME arrive en
dernière position, avec une valeur moyenne de l'IVV de 418,5 jours
(Tableau 30). Il se pourrait que la meilleure productivité
laitière des vaches y ait induit une dépréciation du
statut reproductif, comme cela a été noté par
différents auteurs [VAN ARENDONK et al., 1989, MARTI et FUNK,
1994].
Le tableau 32 indique aussi les différentes classes
d'UP élaborées sur la base de l'APV. Le premier groupe englobe
les UP 1 et 5 avec des valeurs respectives de l'APV de 28,4 et 28,2 mois. Le
second groupe se compose des UP 2 (31,0 mois), 3 (30,5 mois) et 6 (29,7 mois),
et le dernier groupe comprend l'UP 4 avec une valeur moyenne de 33 mois. Il
ressort que les génisses Holstein de l'UP 4 sont les plus tardives au
premier vêlage. Or, les génisses Holstein sont pubères
à un âge plus jeune que les autres races laitières (9-10
mois), comme l'ont indiqué D'HOUR et al. [1995]. Par
conséquent, il apparaît que l'APV dans ces unités de la
SODEA n'est pas lié à l'effet génétique, mais
principalement aux facteurs du milieu, plus particulièrement à la
restriction alimentaire durant la phase d'élevage [HEINRICHS, 1993].
Tableau 32. Comparaison des étables étatiques
par rapport à leur productivité laitière et aux
résultats de reproduction des vaches.
Unité
|
Moyenne économique (kg lait/vache/an)
|
Intervalle vêlage - vêlage, IVV (j)
|
Age au premier vêlage, APV (j)
|
|
|
|
|
1
|
6 209 352c
|
378 22c
|
859 23b
|
2
|
6 374 251b
|
408 18ab
|
946 45ab
|
3
|
4 650 242e
|
379 22c
|
929 23ab
|
4
|
6 943 431a
|
418 24a
|
1011 38a
|
5
|
5 704 431d
|
371 11c
|
863 14b
|
6
|
6 217 831c
|
393 34bc
|
906 25ab
|
a, b, c, d, e : pour une même colonne,
les valeurs affectées de lettres identiques ne différent pas
significativement (P<0.05)
Finalement, le classement n'a pas permis de distinguer
d'unités différentes par rapport à la marge brute par
vache, confirmant la relative homogénéité
générale des pratiques adoptées au sein des
étables, puisqu'elles ne sont que la traduction des recommandations
techniques édictées à partir du siège de la
société SODEA. Ainsi, les variations annuelles prononcées
de bénéfice par vache, pour les cinq étables sur les six
années de l'étude, reflètent surtout les décisions
de vente de bétail. A à un degré moindre les choix de
production de viande dans ces élevages bovins, pourtant
spécialisé en lait, interviennent aussi, mais en fin de compte en
des résultats économiques par vache assez stables.
|