I.3. Les causes de l'inflation
Les causes possibles de l'inflation sont nombreuses et leur
importance respective est parfois difficile à apprécier. Deux
catégories de causes se dégagent, il s'agit des causes
réelles d'une part, et des causes monétaires d'autre part. Dans
les premiers, il est possible de distinguer l'inflation « par la
demande » de celle dite « par les
coûts ».
Cette catégorie des causes de l'inflation n'exclut pas
la possibilité qu'elles soient présentes toutes
simultanément mais à de degrés différents au cours
d'une même période.
Dans le domaine des biens et services qui constitue le niveau
réel, l'inflation est suscitée par l'excès de demande des
biens et services en ce sens que la demande s'accroît dans des
proportions telles que la production et les canaux de la distribution ne
« parviennent plus à suivre » c'est-à-dire
à satisfaire la demande dans des délais raisonnables. Les prix
tendent alors à s'ajuster vers le haut, lorsqu'ils sont flexibles. Les
sources diverses des accroissements de demande sont :
· Accroissement substantiel de la consommation des
ménages dû à une augmentation soudaine de la population
(immigration importante),
· Une hausse des dépenses des pouvoirs publics,
· Un changement dans la structure de la demande globale,
en particulier lorsque les conditions de concurrence et des formes varient
beaucoup d'un secteur à un autre. Ce fût le cas au Zaïre en
1986 où une fraction de la demande de wax importés était
obligée de se déplacer par décision d'Etat du
comité central vers les wax locaux ; l'offre de wax locaux
n'étant pas parfaitement élastique une hausse des prix s'est
enclenchée provoquant une élévation du niveau
général des prix. Et pourtant l'objectif déclaré de
cette décision d'Etat du comité central visait la baisse de prix
des wax locaux en particulier et des cotonnades zaïrois en
général.
Dans le domaine des coûts, des économies ont cru
trouver une cause de l'inflation du côté de l'offre des outputs et
des inputs c'est-à-dire dans les conditions de production.
Ils font valoir que les producteurs et les salariés, en
vue d'accroître leurs revenus, tendent à développer leur
pouvoir de quasi monopole et, lorsqu'ils y parviennent, haussent les prix ou
les salaires afin d'accroître leurs marges bénéficiaires ou
leurs salaires. Le processus se diffuse dans l'ensemble de l'économie,
et affecte partout les coûts de production.
L'inflation par les coûts apparaît ainsi comme
essentiellement un phénomène de structure de marché. C'est
l'absence de la concurrence ou de réduction de son degré, qui est
susceptible de créer ou de renforcer des pressions inflationnistes, dans
une économie de marchés.
Dans le cas de l'inflation provoquée par l'offre de
monnaie, la cause la plus classique est suggérée par
l'équation des transactions de Ficher : MV=PQ.
C'est de M la quantité totale de la monnaie dans
l'économie dont il s'agit. Un accroissement inconsidéré de
celle-ci par le système bancaire, alors que les productions en termes
réels restaient constantes et que la vitesse de circulation V ne
changerait pas, se répercute nécessairement, et
entièrement, dans une hausse des prix.
En plus, il arrive très souvent que les individus
s'efforcent de substituer à la détention monétaire celle
de biens réels. Il en serait ainsi lorsqu'ils s'attendent à une
hausse des prix des biens, et donc à une perte de leur pouvoir d'achat.
Chacun désire se débarrasser de ses encaisses
monétaires, soit au profit d'autres formes de placement, soit en vue de
l'acquisition immédiate des biens de consommations et des biens
durables. Ces substitutions induisent évidemment des hausses des prix de
ces divers biens et des actifs alternatifs. Ce mouvement est susceptible de se
généraliser à l'ensemble de l'économie. Dans ce
cas, ce sont des anticipations qui sont à l'origine de l'inflation.
Puisque l'inflation est une
variation des prix, comprendre l'inflation implique nécessairement de
recourir à la théorie de prix or, elle se résumer au moyen
de la proposition générale selon laquelle l'évolution de
leur prix relatif de deux biens reflète l'évolution de leur
rareté relative (qui reflète elle-même l'évolution
relative de l'offre et de la demande des deux biens).
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