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Impact du déficit budgétaire sur l'inflation en RDC

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par Théodore Nielsen WITANENE MUSOMBWA
Université Libre des Pays des Grands Lacs "ULPGL" - Licencié en économie/ Gestion des entreprises 2007
  

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I. 2. Notion sur le déficit budgétaire

Le déficit budgétaire est un facteur déterminant dans l'explication de l'inflation. Il ne s'agit pas du déficit budgétaire en tant que tel mais de son mode de financement. En effet, la plupart des hyper-inflations persistent quand l'Etat n'a plus assez de recettes pour payer ses dépenses. Dans un tel cas, le premier réflexe est d'emprunter. Parfois, cependant, la situation budgétaire de l'Etat s'est tellement dégradée que les prêteurs potentiels ne lui font plus confiance. Il ne lui reste plus alors qu'à émettre de la monnaie, suscitant de ce fait une croissance rapide de la masse monétaire et, en conséquence, une hyperinflation.

Celle-ci ne fait qu'aggraver les problèmes budgétaires de l'Etat. En raison des délais de paiement de l'impôt, les recettes fiscales réelles diminuent en fonction de l'inflation, obligeant l'Etat, pour payer ses dépenses, à émettre encore davantage de monnaie. On voit donc que l'hyperinflation aggrave le déficit budgétaire et, du même coup, l'inflation.

C'est donc de la réforme de la politique budgétaire que dépend, en dernier ressort, la possibilité de mettre un terme à l'hyperinflation, quand le problème est devenu tellement apparent, l'Etat devrait réduire ses dépenses et d'accroître ses recettes. Il peut, de ce fait, émettre moins de monnaie, et donc ralentir la croissance monétaire. On voit donc que, même si l'inflation est partout et toujours un phénomène monétaire, la fin de l'hyperinflation est généralement d'ordre budgétaire.17(*)

Et d'ajouter, la cause profonde de la plupart, voire de toutes les périodes d'inflation élevée et d'hyper-inflation, est l'usage abusif du pouvoir de création monétaire par les gouvernements, cette création leurs procurant des revenus. Les guerres, la basse de prix d'exportation, l'évasion fiscale, les situations de blocage politique, entraînent fréquemment d'importants déficits publics. Et, le plus souvent, les investisseurs n'ayant plus confiance dans la capacité du Gouvernement à honorer ses dettes, n'achète plus d'obligations publiques. Le Gouvernement n'a donc plus d'autre choix que de recourir à la création monétaire18(*).

I.2.1. Les déficits publics19(*)

Les déficits publics sont l'expression, pour les centres de décisions publics d'un excès de dépenses par rapport aux recettes définitives.

L'existence de ces déficits implique une caractérisation qui permet l'analyse de l'évolution de ces derniers, et conduit ainsi à une mise en évidence des stratégies de financement permettant le bouclage de la réalisation des activités financières publiques.

I.2.1.1. La caractérisation des déficits publics

Peut être précisée en une approche analytique ainsi qu'en une approche opératoire.

1. L'approche analytique

L'approche en terme des déficits effectifs (ou totaux) fait apparaître sur la base d'une comptabilisation en termes de comptes publics ou nationaux, l'existence d'une résultante négative des soldes d'opération ressources/emplois ou recettes / dépenses de toutes les unités publiques.

L'approche en terme de déficits primaires, par opposition aux déficits effectifs que l'on vient d'évoquer, s'efforce de mettre en évidence un élément jugé essentiel au regard de la dynamique intrinsèque des déficits. On définit en ce sens les déficits primaires comme les déficits effectifs diminués des charges d'être de la dette, ces charges pouvant avoir une responsabilité particulière dans perspective de ces déficits notamment dans la période contemporaine.

L'approche en terme des déficits structurels contre conjoncturels a une ambition analytique plus marquée. Elle s'efforce en effet de distinguer deux composantes au sein des déficits. La composante conjoncturelle traduit l'impact sur ces déficits des fluctuations économiques et des mécanismes de flexibilité interne ou de stabilisation automatique : elle est donc l'expression d'une divergence entre production effective et production potentielle qui conduit à un déficit « passif » qui se creuse inéluctablement en période de récession ou de croissance « alanguie ». la composante structurelle traduit l'impact sur les déficits effectifs de l'action volontariste de la puissance publique afin de rapprocher production effective et production potentielle : elle est donc l'expression d'un déficit « actif » ou discrétionnaires sur lequel existent des possibilités effectives de modulation, quelle que soit la situation conjoncturelle.

2. L'approche opératoire

L'approche opératoire, expression de quantifications voire de normes ou critères de références comptables, est nécessairement liée à un cadre, des nomenclatures...et des conventions de référence.

L'approche en terme de comptabilité publique, qui est notamment essentielle pour l'élaboration, l'exécution et le contrôle du budget de l'Etat (et des collectivités locales), conduit à un solde général de la loi de finance usuellement qualifié (lorsqu'il est négatif) d'impasse ou de déficit budgétaire, c'est à l'évidence une variable, clé de la politique budgétaire de l'Etat.

L'approche en terme de comptabilité nationale conduit au concept opératoire de besoin de financement des administrations publiques (APU). Ce besoin exprime l'excès d'emplois par rapport aux ressources de l'ensemble des sous-secteurs institutionnels constitutifs du secteur APU.

I.2.2.2. Les stratégies de financements des déficits publics

L'impact différencié des stratégies de financement des déficits publics a été bien mis en évidence depuis les travaux initiaux de Carl Christ, en 1968, dans le cadre de la contrainte budgétaire publique, standard de type G-T= dB+dM. Avec G et T variation des flux des dépenses publiques et d'impôt, et dB et dM variation des stocksdes dettes publiques et de création monétaire au bénéfice de trésor, élargie aujourd'hui a une contrainte budgétaire inter temporelle public.

Ces analyses conduisent ainsi à trois débats essentiels :

Le débat emprunt - création monétaire

Le débat emprunt - impôt

Le débat création monétaire -impôt.

Le débat emprunt contre création monétaire porte fondamentalement sur l'existence d'effets d'éviction financière liés à la hausse des taux d'intérêt afférente à un financement par l'emprunt (sans accompagnement monétaire correspondant).

Le débat emprunt contre impôt initié par Robert J. Barro en 1974 en reprenant un thème évoqué par David Ricardo dès 1817 porte essentielle sur l'existence (ou non) de transferts intergénérationnelles afférents à la dette publique.

Pour Barro, si les agents économiques ont des anticipations rationnelles sont dépourvues de toute illusion fiscale, font preuve d'altruisme intergénérationnel...

Lorsque l'Etat émet un emprunt, les souscripteurs de dette publique connaissent les charges à venir induites par cette dernière. Ils vont donc capitaliser les impôts attendus liés aux versements d'intérêt et aux versements de la dette.

Le débat monétaire contre impôt porte avant tout sur les vertus comparatives de l'impôt et de la création monétaire sur l'activité économique réelle, via la neutralité et la super neutralité de la monnaie (cas où la croissance de la masse monétaire entraîne une hausse équiproportionnelle des prix sans affectation des variables réelles) peut être mis en évidence dans plusieurs cas de financement d'un déficit public par la création monétaire dite « externe ».

* 17 G. N. MANKIW, Macroéconomie, De Boeck Université, 3ème éd, Paris., P. 125

* 18 D.ROMER, Macro économie approfondie, Mac Graw-Hill, Paris 1997, p.464.

* 19 G. ABRAHAM, Dictionnaire d'économie, 2ème éd, Sirey, Paris, 2002, p. 103 .

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway