Impact du déficit budgétaire sur l'inflation en RDC( Télécharger le fichier original )par Théodore Nielsen WITANENE MUSOMBWA Université Libre des Pays des Grands Lacs "ULPGL" - Licencié en économie/ Gestion des entreprises 2007 |
II.1.3. Evolution de la Masse monétaire en RDCLa masse monétaire est un agrégat monétaire qu'il est habituel d'assimiler à M2, c'est -à - direz à l'ensemble » des créances constituées par les disponibilités monétaires (M1) et quasi monétaires (M2- M1). Toutefois, la notion reste très contraignante pour les spécialistes qui considèrent alors la masse monétaire comme l'ensemble des créances susceptible d'être contrôlée par la banque centrale30(*). La définition de la masse monétaire est une définition comptable qui relève des conventions de nomenclature. La masse monétaire telle qu'elle est actuellement définie par la BCE (Banque Centrale Européenne) comprend les actifs liquides qui sont susceptibles d'être convertis immédiatement en monnaie sans risque sensible en capital et qui donc représentent des moyens de paiement potentiels réalisables, sans effet de moins-value ou de plus-value. La décomposition de la masse monétaire en agrégats M1, M2, M3, est fondée sur la plus ou moins grande facilité de conversion en monnaie de leurs composantes. Celle-ci induit un comportement de détention plus ou moins stable de ces actifs par les agents non financiers. La classification actuelle des éléments de la masse monétaire ne renvoie donc plus comme les classifications antérieures à 1986 au statut constitutionnel bancaire ou non bancaire des intermédiaires financiers émetteurs mais au comportement monétaire et financier des agents non financiers31(*). L'évolution de la masse monétaire en RDC est représentée par le graphique suivant qui sera reparti en deux graphiques dus à l'espace: De 1970-1985 Figure 3.5 : Evolution de la masse monétaire de la RDC de 1970 à 1985 De 1986 - 2005 Figure 3.6 : Evolution de la masse monétaire de la RDC de 1986-2005 La situation monétaire congolaise reste marquée au cours de la dernière décennie comme auparavant par une évolution croissante de la masse monétaire nominale. Cette instabilité de la situation monétaire a été renforcée, dans une bonne mesure par l'affaiblissement de l'autorité publique au lendemain de l'indépendance. Les mutations du processus démocratique amorcé en 1990 se sont fait accompagner par une gestion budgétaire laxiste consacrant la monétisation du déficit budgétaire. La masse monétaire a alors connu une évolution à des taux de croissance nominaux dépassant tout niveau compatible avec les impératifs de stabilité monétaire auxquels est tenue l'autorité en charge de la politique monétaire dans toute économie moderne. Cette augmentation fulgurante n'est certes pas étrangère au mode de financement auquel l'Etat s'est pratiquement accoutumé durant plus de 15 ans. Les répercutions d'une telle évolution se sont montrées désastreuses sur le niveau général des prix intérieurs des biens et services dont l'augmentation a sensiblement réduit le pouvoir d'achat des consommateurs sinon la consommation elle-même.32(*) L'évolution de M1 réelle a connu une légère baisse de 1994 à 1997, puis une stabilité de 1998 à 2000 et une hausse 2001 à 2004. L'évolution de M2 réelle était à peu près semblable, mais depuis 1996, elle a connu une hausse jusqu'en 2005. On a assisté pendant cette période au programme de désinflation rapide, avec au premier plan, le non recours à la création monétaire pour financer le déficit public. Aussi peut-on remarquer que les thèses de la théorie quantitative de la monnaie qui lient l'inflation à la croissance de la quantité de monnaie ne seraient pas loin d'être corroborées pour le cas de la RDC. * 30 A. SILEM et al., Op. Cit., p. 457 * 31 G. ABRAHAM-FROIS , Op. Cit. , p. 289 * 32 A. M. BAHEKWA, Evolution des principaux indicateurs économiques en RDC de 1990 à 2002, Mémoire inédit, UPC, 2002-2003, pp. 31-32 |
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