WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Impact du déficit budgétaire sur l'inflation en RDC

( Télécharger le fichier original )
par Théodore Nielsen WITANENE MUSOMBWA
Université Libre des Pays des Grands Lacs "ULPGL" - Licencié en économie/ Gestion des entreprises 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

I.3.2. Les causes monétaires de l'inflation

Toute transaction sur le marché des biens et services se traduit par un flux financier correspondant au prix fixé pour la transaction. En conséquence, la masse monétaire disponible dans une économie détermine le niveau possible des transactions compte tenu de la valeur des biens échangés.

B1 La théorie quantitative de la monnaie

Cette relation entre la masse monétaire et le niveau général des prix est expliquée par la théorie quantitative de la monnaie. Cette théorie démontre que l'on peut déterminer le niveau des prix grâce à l'égalité suivant : MV = PQ

Avec :

- M= masse monétaire en circulation dans une économie à un moment donné,

- V= vitesse de circulation de la monnaie,

- Q= quantité des biens et services disponibles dans une économie,

- P= niveau général des prix aux quels les biens et services sont vendus.

La théorie suppose d'une part que la vitesse de circulation de la monnaie dans une économie est stable sur une longue période, et d'autre part que Q est une variable relativement fixe dans le sens où les variables de production ne peuvent se réaliser qu'à partir d'un certain laps de temps (nécessite de procéder à des investissements de capacités...).

Conséquence économique : si V et Q sont stables à court terme, alors toute variation des prix de vente des biens et services s'explique par une variation de la masse monétaire disponible dans une économie. L'inflation est donc de ce point de vue un phénomène d'origine monétaire.

§ Les origines de la croissance de la masse monétaire

Il y a plusieurs facteurs qui peuvent expliquer une hausse de la masse monétaire disponible à un moment donné dans une économie.

Une politique monétaire expansive : l'un des taux d'intérêt de la part de la Banque Centrale se traduit par une diminution du coût de crédit que se soit pour les particuliers (emprunts à la consommation, pour l'achat d'un logement,...) ou pour les entreprises (financement moins coûteux des investissements économiques augmentent ce qui accroît la masse monétaire dans l'économie).

Une politique budgétaire expansive : lorsque l'Etat procède à une relance économique de type Keynésienne, il accroît ses dépenses et le solde des ressources nouvelles ce qui se traduit par un accroissement de la masse monétaire en circulation dans la sphère économique.

Une balance des échanges commerciaux : (mais plus généralement des transactions courantes) excédentaires : si les comptes de la nation se traduisent par un excédent des échanges commerciaux, cela signifie que l'économie nationale a exporté plus de biens et service qu'elle n'en a importé. En conséquence, elle a dégagé des excédents de services qui vont accroître la masse monétaire en circulation dans l'économie nationale.

Les raisons qui expliquent une variation du niveau général des prix sont donc multiples et renvoient à la fois à la sphère économique et à la sphère financière des facteurs psychologiques peuvent de plus engendrer une spirale inflationniste : si les agents économiques anticipent une hausse des prix, ils risquent de développer un comportement de fuite face à la monnaie, ce qui se traduit par un excès de consommation immédiate qui est source d'inflation.

Ulrich Kalhi parle de Friedman dans un de ses articles en disant : qu'il rappelle la bouche du président américain Abraham Lincoln, selon qui « on peut tromper tous les gents quelques temps, et quelques gents tout le temps, mais on ne peut pas tromper tous gens tout le temps ». A lui d'ajouter que selon Friedman, il est inconcevable que le public se trompe systématiquement en ce qui concerne le taux d'inflation.24(*)

Les anticipations rationnelles supposent que les agents économiques anticipent toutes sortes des comportements et agissent en conséquence. Par exemple si la banque centrale du Congo revoit toujours l'offre de monnaie à la baisse lorsque l'inflation augmente de plus de 10%, les agents économiques congolais peuvent intégrer cela dans leur comportement et agir en conséquence.

Les autorités monétaires cherchent donc à prévenir les risques inflationnistes en mettant en place diverses mesures contribuant à contrôler l'évolution de la masse monétaire en circulation dans l'économie.

A côté de ces feux grands catégories, il existe une inflation structurelle. Ce serait une inflation qui tiendrait à une certaine structure des marchés. Par exemple, la structure oligopolistique est jugée comme susceptible de déclencher un mouvement inflationniste surtout `'lorsque les chefs de firme dominent le marché et arrivent de ce fait à faire admettre des prix forts''. Il est évident que dans un marché, si les vendeurs sont les plus forts, ils tiennent à imposer des prix fort et inversement si les acheteurs sont les plus forts, ils arrivent à imposer les prix faibles.

§ Les effets de l'inflation

L'inflation n'influence substantiellement l'économie que lorsque tous les prix ne changent dans la même proportion. Pourquoi la différence dans les variations de prix est-elle génératrice d'effets sur l'économie. Essentiellement parce qu'elle n'entraîne des changements dans les prix relatifs des biens, services et faveurs de production. La position très différente des détenteurs de revenus fixes et de revenus variables en situation inflationniste se présente comme suit : les premiers sont ceux qui déterminent des obligations dont les rendement sont fixes au moment de l'émission ; en cas d'inflation de pouvoir d'achat qu'ils représentent diminue. Les détenteurs d'actions voient le montant monétaire de leurs dividendes varient avec les profits, qui varient eux-mêmes avec les prix de vente, le pouvoir d'achat de cette source de revenus est ainsi préservé.

Les travailleurs indépendants, dont la rémunération est directement liée aux prix des outputs qu'ils fournissent, voient cette rémunération s'accroître en période d'inflation, au rythme même de l'évolution de ces prix, si pas davantage.

Les travailleurs dépendants au contraire, et plus généralement ceux qui sont liés par des contrats spécifiant à l'avance une rémunération exprimée en un montant en numéraire voient forcément leur pouvoir d'achat diminuer si les prix se mettent à augmenter systématiquement.

Ces arguments concernant la flexibilité ou la rigidité des prix et rémunération des facteurs de production peuvent être appliqués aux prix des produits : ceux qui résultent des transactions qui se nouent quotidiennement peuvent s'ajuster rapidement en période inflationniste, ceux qui figurent dans des contrats comportant livraison de produits à prix fixe pendant une certaine période ne peuvent évidemment être modifiés, sauf négociation éventuelle de ces contrats, ce qui de toute façon prend du temps.

L'impact de l'inflation sur les transactions qui se font à crédit se présente comme suit : l'inflation favorise les débiteurs et défavorise les créanciers puisque le pouvoir d'achat de la monnaie baisse entre le moment où la transaction est conclue et celui où le règlement de la dette a eu lieu.

Il y a une asymétrie du rythme qui caractérise les ajustements de prix à la hausse d'une part et à la baisse d'autre part. Les premiers sont plus rapides que les seconds (ajustements). Analysons le phénomène de la spirale inflationniste des prix et des revenus. Lorsqu'une hausse des prix s'accompagne de hausses de revenus concomitantes, le processus risque de perdre une tournure cumulative, qui s'auto entretient. Les demandes sur les marchés, qui logiquement devraient être freinées par les hausses de prix, ne le sont pas puisque la hausse subséquente des revenus prend le relais, comme ce relais est lui aussi susceptible d'entraîner de nouvelles hausses de prix, celles - ci entraîneront à leur tour des hausses de revenus, et ainsi de suite.

Ce phénomène est parfois organisé lorsque les revenus de divers types sont liés à l'évolution des prix par les clauses dites « d'indexation », incluses dans les contrats et les statuts de travail ou encore les contrats de location pour les loyers. La pratique contractuelle consistant à exprimer le loyers en devises ou en équivalant matériaux de construction en est une autre illustration de ce phénomène. Notons que l'indexation n'est pas la cause de l'inflation, mais elle accélère le processus inflationniste. Il faut faire attention pour ne pas confondre un facteur d'accélération d'un phénomène avec la cause.

L'inflation correspond d'abord à une diminution du pouvoir d'achat de la monnaie (on peut parler, dans une certaine mesure, de dépréciation de la monnaie au niveau interne). Comme le pouvoir d'achat désigne la quantité de biens et services qu'un certain revenu permet d'obtenir, la hausse de prix peut à une diminution de la quantité de biens que permet d'acheter une certaine somme. Pour trouver l'augmentation du pouvoir d'achat, il ne faut pas faire la différence des pourcentages, mais le rapport des indices de prix de l'année considérée.

L'inflation pénalise donc les détenteurs de revenus fixes (épargnants par exemple) puisque leur pouvoir d'achat diminue. Elle bénéficie alors aux agents endettés puisque la valeur réelle de leur dette diminue. L'inflation provoque ainsi des transferts de pouvoir d'achat entre les agents.25(*)

Les effets de l'inflation jouent aussi sur le commerce extérieur puisqu'une inflation plus importante en République Démocratique du Congo qu'ailleurs pénalisent les exportations congolaises de même que les prix des importations sont aussi élevés par rapport aux prix des produits intérieurs. Il convient, dans ce cas, d'observer le différentiel d'inflation. C'est-à-dire l'écart entre le taux d'inflation congolaise et le taux d'inflation de chacun de ses partenaires.

A. Les effets positifs de l'inflation

Le renforcement des exportations, la libération des débiteurs et la reprise de l'économie sont trois facteurs explicatifs des effets positifs de l'inflation.

1. Renforcement des exportations

Sous certaines conditions d'inflation stimule les exportations. En effet, la monnaie nationale étant devenu faible par rapport aux devises, les exportateurs renforcent leur capacité d'exporter, soit pour sauvegarder le niveau de devises, soit pour disposer d'une quantité plus importante de monnaie nationale aux fins de transactions et de spéculation et à la production et à la probabilité que le mouvement inflationniste sera maîtrisé à moyen terme.

2. Libération des débiteurs

L'inflation libère les débiteurs dans le cas où les dettes ont été contractées et libellées en monnaie nationale. Le premier bénéficiaire et financiers seront remboursés dans une monnaie dont la valeur a diminué. Si, par contre, les emprunts sont en devises, leur poids pèse lourd sur les budgets des débiteurs.

3. Reprise de l'économie

L'inflation peut provoquer la reprise d'une économie stagnante. Cela est possible lorsque les agents économiques, notamment l'Etat, s'attèlent à lutter contre elle par des mesures appropriées :

- Mesures visant à augmenter la quantité des biens réels pour contrebalancer l'expansion monétaire ou l'accélération de la vitesse de circulation ;

- Renforcement de l'offre des facteurs de production à meilleur marché ou substitution des nouveaux facteurs traditionnels ou procédés de fabrications ;

- Accroissement des exportations et rapatriement des devises.

B. Les effets négatifs de l'inflation

Les effets négatifs de l'inflation comprennent à leur tour : l'instabilité des changes, le recul de l'esprit d'épargne, l'expropriation des créanciers, le cycle infernal des prix et des salaires et enfin les troubles sociaux.

I. Instabilité des changes

Les oscillations de la valeur interne de la monnaie s'accompagnent des variations de sa valeur externe. Souvent, les détenteurs des devises retardant les opérations de change en attendant une meilleure cours de change à courte échéance. Même pour financer les transactions commerciales habituelles avec les pays étrangers, il devient impératif de réunir des gros montants en monnaie nationale.

II. Recul de l'esprit d'épargne

Les épargnants désespèrent et se réservent d'épargner une monnaie qui se déprécie. Ils se mettent aussi à spéculer en achetant des biens à revendre avec profit ou à conserver pour revendre après la tempête de l'inflation.

* 24 U. Kalhi, Analyse macroéconomique, de Boeck et larcier s.a., Belgique, 1999, p,336

* 25 G. Oliver et J. Yves, Dictionnaire d'économie et de sciences sociales, Hatier, Paris, 2002, pp.219-220

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe