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Impact de la gestion participative sur les densités et effectifs des populations animales dans l'unité technique opérationnelle de la Benoue au Nord-Cameroun: Cas des ZIC N?°1 et 4 et du Parc National.

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par Maurice MENDJEMO
Université de Liège - Master Complémentaire en Gestion des Ressources Animales et Végétales en Milieux Tropicaux 2009
  

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CHAPITRE III : REVUE DE LA LITTERATURE

3.1. Gestion participative des ressources naturelles : évolution dans le temps

Depuis la nuit des temps, les forêts étaient exploitées par les communautés locales pour leur subsistance. Depuis l'avènement de la colonisation, l'exploitation des ressources n'est plus le seul apanage des populations riveraines mais aussi des personnes vivant hors du milieu de production. Metcalfe (1990) rapporte que la vieille politique attribuait la gestion de la faune aux administrations coloniales et post-coloniales. La faune était donc la propriété inviolable de l'Etat ; ce qui aliénait la population locale et créait l'hostilité à l'égard des ressources et des autorités.

Fisher (1995) corrobore l'idée selon laquelle beaucoup d'aires protégées (AP) dans le monde ont par le passé été établies avec l'intention d'interdire toute activité économique des populations locales en leur sein. Cette approche a fréquemment eu des effets catastrophiques sur les conditions de vie des populations ainsi exclues et n'a pas toujours été efficace au plan de la conservation. Dans de nombreux pays, les efforts se sont concentrés et orientés vers la recherche d'une approche différente moins impulsive et plus conservatoire. C'est alors que différentes approches de gestion participative ont vu le jour. Elles sont expérimentées dans différents pays de nos jours pour la conservation et la gestion durable des espèces de flore et de faune en voie d'extinction, accordant bien plus de respect que par le passé aux droits et usages traditionnels.

Bigombe (1997), face à la montée vertigineuse des conflits entre les populations et l'Etat pour la gestion des ressources forestières, trouve qu'il faut nécessairement réduire le monopole de l'Etat sur la gestion de ces dernières et procéder à la décentralisation de la gestion forestière au Cameroun. Il affirme que les populations demeurées pendant longtemps exclues du processus de gestion des ressources forestières sous la colonisation et dans l'Etat post-colonial, profitent des espaces actuels de liberté pour exprimer leur mécontentement et revendiquer la prise en compte de leurs intérêts dans la gestion des ressources forestières.

Ryan (1997) estime qu'un mouvement de protection de la forêt qui part de la population locale, a plus de chances de maintenir la souplesse nécessaire. Toute intervention extérieure qui chercherait à restreindre l'utilisation des forêts contre la volonté de ceux qui y vivent serait vouée à l'échec comme le montre la dégradation des parcs nationaux sous les tropiques. Pour que la forêt reste écologiquement stable, il est indispensable de respecter les volontés de ses habitants. Par le passé, de nombreuses communautés ont su gérer avec succès leurs propres ressources forestières (Mahat et al., 1987 in Ryan, 1997). Dans de nombreuses communautés, la forêt était entretenue, le système fonctionnait efficacement, et la forêt n'était pas détruite (Shepherd, 1994).

Desloges (1996) affirme que l'amélioration des conditions de vie du paysan et la conservation de l'environnement forestier sont des problématiques interdépendantes et on ne saurait résoudre l'une au détriment de l'autre, d'où la nécessité d'établir, dans les faits, un véritable partenariat entre l'Etat et les populations locales et d'associer celle-ci à toutes les décisions les concernant.

3.2. Quelques exemples de gestion participative

Face aux échecs cumulés de la politique de conservation fermée, les pays africains au Sud du Sahara sont toujours à la recherche d'approches appropriées pour gérer rationnellement leurs ressources en faune sauvage. Plusieurs Etats ont opté pour la poursuite de la conservation fermée et d'autres ont entamé une approche novatrice basée sur la gestion participative ou l'utilisation rationnelle des ressources biologiques. Cette nouvelle approche, jadis rare en Afrique Francophone, fait déjà ses preuves en Afrique anglophone : C'est le cas de l'ADMADE en Zambie (1985), du programme CAMPFIRE au Zimbabwe (1990), du « the Conservancy programme » en Namibie (1998), et de l'Afrique de l'Ouest Francophone avec le projet NAZINGA au Burkina Faso (1995). La cogestion des forêts a déjà contribué de manière significative aux efforts de conservation dans de nombreux pays dont l'Inde, le Népal et les Philippines (Fisher, 1995). En Inde par exemple, on estimait qu'en 1992, près de 50.000 ha de zones dégradées étaient placées sous une quelconque forme de protection communautaire. La cogestion des forêts a montré qu'elle pouvait apporter des avantages aux populations locales d'une manière qui avait parfois échappé aux projets en place dans les aires protégées (Fisher, 1995).

3.2.1. Cas de l'ADMADE en Zambie : Administrative Management Design

Depuis plus de deux décennies, la Zambie s'est attachée à l'aménagement de la faune et plus précisément à la lutte contre le braconnage ; lequel avait atteint des proportions alarmantes (Lewis et Kaweche, 1985). De grandes campagnes de répression ont été lancées dans certaines zones du pays avec des financements considérables. Malgré les efforts de répression contre le braconnage déployés dans le cadre du Projet, la destruction de la faune se poursuivait voire s'aggravait dans certains cas (LEWIS, 1986). Les pertes ont été considérables notamment la quasi-extinction du rhinocéros noir, la réduction de plus de 50% de la population d'éléphants. Des tendances analogues ont été observées en Tanzanie, en Ouganda, en Namibie et au Kenya.

L'ADMADE repose sur la participation populaire et s'est révélée extrêmement efficace en Zambie (LEWIS et al, 1989). Dans une zone où la participation populaire a été active, le braconnage des éléphants a été réduit de 90% en 3 ans (Lewis, Kaweche, et Mwenya, 1989) et aucun Rhinocéros noir n'a été abattu. Ces résultats ont été obtenus pour un coût au kilomètre carré inférieur à ce que beaucoup d'experts estiment nécessaire pour assurer une bonne protection de la faune en Afrique (Parker et al., 1984).

L'ADMADE a réussi à constituer une véritable association entre les chefs traditionnels (ou coutumiers) et le Gouvernement en créant des comités de la faune dans chaque zone d'aménagement constitués des chefs coutumiers locaux et de fonctionnaires spécialistes de la faune. Ils se réunissent périodiquement pour faire des échanges de vue et adopter des politiques d'aménagement pour la zone concernée (Lewis et al., 1998). Dans la zone de Chikwa-Luelo, dans la vallée du Luangwa, l'influence

des deux chefs en collaboration avec l'ADMADE a permis de diminuer considérablement le braconnage. Dans la plupart des zones visées par l'ADMADE, les comités de la faune ont ouvert des comptes de développement communautaire où est versée la part de recettes qui revient à la communauté. En 1988, cette part a été de 230 000 dollars US pour un total de 10 unités de l'ADMADE (LEWIS et al., 1988). Entre 1987 et 1988, 260 000 dollars US, représentant 40% des recettes totales provenant de la faune dans 10 unités de l'ADMADE (en plus de l'allocation de base de 230.000 dollars précédents) ont été réservés pour financer les budgets de fonctionnement et d'équipement prouvés par les comités de la faune de ces 10 unités : exploitation et entretien de 7 véhicules de l'ADMADE, traitements et indemnités des gardes villageois et des ouvriers, forces publiques, jetons de présence des membres des comités, construction de 10 nouveaux campements et de 150 cases pour les gardes villageois, rénovation de 3 maisons pour des cadres, construction d'un bureau d'unité et mise en chantier de 3 autres (Lewis et al., 1991).

L'ADMADE a permis d'une part de renforcer la collaboration entre les chefs traditionnels, renforçant ainsi l'implication effective des populations riveraines dans la gestion des ressources fauniques des zones d'intervention du Programme tout en assurant le développement, et d'autre part de réduire considérablement le braconnage notamment des espèces protégées (éléphant, rhinocéros, etc.). Toutefois, l'ADMADE comme la plupart des programme de conservation visant l'intégration des communautés locales, fait face à beaucoup de contraintes ; la plupart des suivis écologiques se caractérisent par des techniques d'inventaires sophistiquées et onéreuses, un personnel de collecte qualifié, et des conditions de traitement informatiques des données (Vermeulen, 2004) ; Or toutes ces conditions en font de prime abord un monde inaccessible aux villageois et conduisent au désintérêt des acteurs locaux tout en limitant leur participation à leurs qualifications de pisteurs.

3.2.2. Cas du programme CAMPFIRE au Mozambique : Communal Area Management Programme for Indigenous Resource

Le programme CAMPFIRE porte sur la gestion des ressources naturelles présentes sur les terres communales, et associe la conservation au développement. Les concepts de participation, de propriété et d'équité en ce qui concerne la base des ressources fauniques sont cruciaux pour le CAMPFIRE. La délégation de l'autorité de l'échelon central à l'échelon local est la clé de CAMPFIRE et de la gestion des biens communaux. CAMPFIRE s'occupe des relations de propriété de la faune et de la flore sauvage mais aussi du problème de l'équité (Metcalfe, 1990). Depuis son lancement, force est de constater que la gestion de la faune peut rivaliser en tant que mode d'utilisation des terres (Metcalfe, 1990). CAMPFIRE, en tant que concept basé sur une utilisation durable, estime qu'en dehors des aires protégées dont la gestion coûte chère, c'est la valeur de la faune sauvage équitablement partagée qui permettra de la conserver. Durant la première année de gestion communautaire de la forêt de Nyaminyami (dans le district de Kariba), un bénéfice de 200.000 dollars US a été enregistré grâce à la chasse sportive uniquement. Ces recettes ont permis au district de financer sa propre gestion,

d'indemniser les dommages causés aux cultures par les éléphants, de garantir le remplacement du capital et de payer de bénéfices directement à la communauté. CAMPFIRE estime à environ 4 millions de dollars US le revenu total des safaris de chasse dans les 13 districts couverts par le programme dont environ la moitié va directement aux districts. Le système de fonctionnement de CAMPFIRE se rapproche du système de distribution des taxes relatives à l'affermage des zones cynégétiques au Cameroun. En effet, dans ce dernier système, 50% de la taxe est reversée à l'Etat dont 27,5% au trésor public et 22,5% au fonds spécial, puis 50% aux communes qui bénéficient 40% et communautés villageoises qui en reçoivent 10% (MINEF, 1999).

3.2.3. Cas de NAZINGA au Burkina Faso

Le Burkina Faso reste le seul pays d'Afrique occidentale à posséder une législation dans laquelle la gestion cynégétique de la faune sauvage par les populations locales est devenue une réalité (Vermeulen, 2004). Les idées de base du projet NAZINGA se sont fondées d'une part, sur la grande capacité d'adaptation de la faune sauvage à la sécheresse et d'autre part, sur le constat de l'échec de la politique de la conservation fermée partout où elle prévalait en Afrique de l'Ouest. En effet, les conséquences de cette politique non supportée par un financement public adéquat sont, entre autres, l'exacerbation des tensions entre populations riveraines et gestionnaires des aires protégées et la diminution dangereuse des ressources (Belemsobgo, 1995).

Le projet s'était fixé comme ambition d'expérimenter une nouvelle approche de conservation des ressources vivantes dont le pilier fondamental est d'une part leur accès direct par les populations, et d'autre part le développement local. Le projet a officiellement démarré ses activités en 1979, ses objectifs étant de reconstituer et conserver la diversité biologique de la zone, de promouvoir une utilisation rationnelle et durable des ressources faunique au bénéfice des populations riveraines et du développement local. Les premières tentatives d'implication des populations riveraines ont été la légalisation de certaines de leurs pratiques coutumières à l'intérieur des limites du ranch. Ce sont notamment le ramassage du bois mort, le fauchage de l'herbe pour les toitures et les balais, la cueillette de certains fruits, fleurs, feuilles et tubercules pour l'alimentation humaine, la recherche des plantes médicales, la récolte du miel.

La seconde approche de l'implication des populations riveraines à la gestion du ranch a été l'application du principe de l'emploi massif de la main d'oeuvre local dans le cadre de tous les programmes d'activité du ranch.

L'un des résultats les plus significatifs de l'expérience du ranch de gibier de Nazinga est l'importante remontée biologique de la zone, acquise en moins de 15 ans de gestion (Sera, 1993), grâce à un important travail de surveillance (500 heures/an/garde) et à l'amélioration de l'habitat de la faune sauvage (10 retenues d'eau permanentes furent créées). Entre 1988 et 1989, une importante campagne d'abattage sélectif a été opérée sur l'ensemble des espèces sur la base d'un quota annuel en vue de produire de la viande pour la commercialisation. La tendance à la remontée des effectifs au

cours des années 1991 et 1992 serait une réponse des espèces aux opérations d'aménagement. La biomasse actuelle du ranch en grande faune est d'environ 2000 kg/km2. La biomasse potentielle peut atteindre 2500 kg/km2 (Frame et al., 1990). Le projet Nazinga a pu organiser le tourisme de vision par la mise en place de circuits touristiques à l'intérieur du ranch selon les différents pôles d'intérêts. Le ranch dispose d'infrastructures hôtelières d'une capacité de 40 lits. Le site est ouvert au tourisme de vision de décembre à juin. Depuis 1989, le ranch accueille entre 2500 et 3000 visiteurs par saison (Belemsobgo, 1995).

En dépit de tous ces succès, le modèle Nazinga présente quelques limites :

- les collectivités locales ne sont pas reconnues comme personnes morales légalement habilitées à gérer ou à cogérer les ressources naturelles de leur terroir ; la main mise de l'Etat sur le projet est toujours très forte ;

- la zone du projet constitue une destination d'importants mouvements migratoires non maîtrisés des agro-pasteurs venant des régions arides du pays ;

- le concept d'un terroir villageois « infini » (espace en terme de superficie mais dont les ressources sont jugées d'origine divine et donc infiniment renouvelables) est un frein à la réalisation d'actions d'intensification à long terme.

3.2.4. Cas du «CONSERVANCY PROGRAMME» en Namibie

« The conservancy programme », lancé en 1998 en Namibie, a démontré que la faune pouvait contribuer de façon significative au bien être des populations locales si elle est durablement exploitée notamment si les prélèvements annuels n'affectent pas l'effectif de la population dans le long terme (Vermeulen, 2009). Ce programme englobe environs 60 communautés, impliquant près de 200000 personnes, soit près de 10% de la population namibienne ou 20% de la population rurale (Jaap et al., 2007). Le programme couvre une superficie d'environ 7 millions d'hectares. En raison de leur effort de gestion, la population locale reçoit les avantages de toutes natures générés par la faune. Les avantages financiers et non financiers issus de la conservation de la faune et du tourisme cynégétique ont presque annuellement doublé depuis 1998 (Jaap et al., 2007). En 2003, le tourisme et la conservation de la biodiversité ont rapporté environ 2.430.000 Dollars US au « Conservancy programme ». Succès admirable mais peut-on répandre l'exemple namibien ? Est-ce un exemple à imiter ? L'atout de la Namibie, quoiqu'aride, est sa faible densité de population. Une population totale de 1.826.854 habitants1 se partage un vaste territoire de 823.988 km2.

1 CENSUS OFFICE OF THE NATIONAL PLANNING COMMISSION, 2002

3.2.5. Cas des Projets Waza Logone et Korup au Cameroun

Au Cameroun, les avancées significatives sont faites dans l'élaboration des textes juridiques en matière de gestion et de conservation des ressources naturelles en général et des ressources fauniques en particulier, et dans l'implication des communautés riveraines à la gestion durable du patrimoine forestier et faunique.

Des projets en cours comme celui de Waza-Logone tentent d'intégrer la population locale à la gestion des ressources naturelles. Ce projet a oeuvré pour la mise sur pied des structures de gestion aux niveaux local, régional et national. A l'échelle des populations locales, elles ont contribué à la collecte des données lors des études de base, notamment les études ou diagnostic socio-économique ; l'utilisation de la méthode accélérée de recherche participative (MARP) a permis de tirer le maximum du savoir-faire local en matière d'exploitation et de gestion des ressources naturelles ; l'écologie a utilisé les connaissances traditionnelles pour comprendre le rythme saisonnier de déplacement des éleveurs dans la zone, leur appréciation des différentes espèces végétales, les caractéristiques écologiques de ces espèces, l'importance des feux de brousse comme outils de gestion des pâturages (Kouokam, 1995). Le même auteur signale cependant qu'aucun effort n'est ménagé pour obtenir la participation effective de toutes les parties impliquées dans les activités du Projet Waza-Logone.

Le projet Korup au Sud-ouest tente d'associer les populations environnantes à la gestion des ressources naturelles. Les campagnes d'éducation environnementale sont organisées régulièrement dans les 14 villages exerçant une influence sur le parc. Les efforts du projet tendent à créer une bonne atmosphère de travail entre les communautés rurales par la sensibilisation (Sanga, 1995).

3.3. Importance faunique dans l'UTO de la Bénoué

Le Cameroun, parce que regorgeant de ressources de tout un continent dans un seul pays, est reconnus par le slogan « Afrique en miniature ». Grâce à une situation géographique exceptionnelle, le Cameroun possède l'une des faunes les plus riches et les plus variées d'Afrique. Avec ses onze parcs nationaux, le Cameroun se présente comme une véritable terre providentielle pour les animaux. Pour le touriste, c'est une aubaine que de pouvoir les visiter, observer et photographier la faune en toute liberté et dans son milieu naturel. Le Nord Cameroun en particulier, est une zone clé pour la conservation de la grande faune sauvage car, il abrite encore des populations de grands mammifères suffisamment importantes pour être considérées au niveau international (Stuart et Adams, 1990, Brugière, 1995).

La zone de la Bénoué est la plus grande zone de gestion de la faune d'Afrique Centrale et de l'Ouest (Hugues & Hugues, 1992). Le Parc national de la Bénoué, au centre de la région Nord, est le lieu de prédilection des plus grandes antilopes connues, les élands de Derby, les bubales, les cobes, mais également des hippopotames, hyènes, panthères, buffles, etc. La Bénoué peut être considérée comme une zone paradisiaque pour l'écotourisme. La grande faune est encore présente et attire

toujours de nombreux visiteurs. A l'exception faite du Rhinocéros qui a totalement disparu, la plupart des grands mammifères de la région sahélo-soudanienne sont représentés dans l'UTO de la Bénoué. Cette richesse spécifique de l'UTO en grands mammifères lui confère une importance capitale pour la conservation au Cameroun. Une telle biodiversité constitue un potentiel pour le développement du tourisme de vision, qu'il faut entretenir et promouvoir.

La faune est d'autant plus importante dans la Bénoué qu'elle constitue l'essentiel des sources de protéine des populations locales qui s'y trouvent. Elle permet également de valoriser la plupart des terres marginales de la zone. La contribution de la faune pour l'économie camerounaise est non négligeable. Pour l'année 2007, d'après le Ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF), la faune a généré sur l'ensemble du territoire national 648.330.109 Fcfa (soit environs 988.373 €). De cette somme, la province du nord seule en a généré 481.504.092 Fcfa soit 734.048 € (Confère annexe 2). Il va sans dire que la faune au Cameroun repose sur les parcs du Nord et les zones d'intérêts cynégétiques qui leurs sont contiguës. La chasse dans le nord Cameroun est une source de revenu certaine pour l'Etat et les populations. Elle ne demande qu'à être mieux aménagée pour une production plus accrue et durable. Ces zones de chasse constituent les zones tampons de transition pour la protection des parcs nationaux, la mise en valeurs des terres marginales (reculées et peu habitées), le développement d'un mode d'utilisation de la faune très conservateur (car le nombre d'animaux prélevés légalement par la chasse sportive est faible).

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci