3.1. Gestion participative des ressources naturelles :
évolution dans le temps
Depuis la nuit des temps, les forêts étaient
exploitées par les communautés locales pour leur subsistance.
Depuis l'avènement de la colonisation, l'exploitation des ressources
n'est plus le seul apanage des populations riveraines mais aussi des personnes
vivant hors du milieu de production. Metcalfe (1990) rapporte que la vieille
politique attribuait la gestion de la faune aux administrations coloniales et
post-coloniales. La faune était donc la propriété
inviolable de l'Etat ; ce qui aliénait la population locale et
créait l'hostilité à l'égard des ressources et des
autorités.
Fisher (1995) corrobore l'idée selon laquelle beaucoup
d'aires protégées (AP) dans le monde ont par le passé
été établies avec l'intention d'interdire toute
activité économique des populations locales en leur sein. Cette
approche a fréquemment eu des effets catastrophiques sur les conditions
de vie des populations ainsi exclues et n'a pas toujours été
efficace au plan de la conservation. Dans de nombreux pays, les efforts se sont
concentrés et orientés vers la recherche d'une approche
différente moins impulsive et plus conservatoire. C'est alors que
différentes approches de gestion participative ont vu le jour. Elles
sont expérimentées dans différents pays de nos jours pour
la conservation et la gestion durable des espèces de flore et de faune
en voie d'extinction, accordant bien plus de respect que par le passé
aux droits et usages traditionnels.
Bigombe (1997), face à la montée vertigineuse
des conflits entre les populations et l'Etat pour la gestion des ressources
forestières, trouve qu'il faut nécessairement réduire le
monopole de l'Etat sur la gestion de ces dernières et procéder
à la décentralisation de la gestion forestière au
Cameroun. Il affirme que les populations demeurées pendant longtemps
exclues du processus de gestion des ressources forestières sous la
colonisation et dans l'Etat post-colonial, profitent des espaces actuels de
liberté pour exprimer leur mécontentement et revendiquer la prise
en compte de leurs intérêts dans la gestion des ressources
forestières.
Ryan (1997) estime qu'un mouvement de protection de la
forêt qui part de la population locale, a plus de chances de maintenir la
souplesse nécessaire. Toute intervention extérieure qui
chercherait à restreindre l'utilisation des forêts contre la
volonté de ceux qui y vivent serait vouée à l'échec
comme le montre la dégradation des parcs nationaux sous les tropiques.
Pour que la forêt reste écologiquement stable, il est
indispensable de respecter les volontés de ses habitants. Par le
passé, de nombreuses communautés ont su gérer avec
succès leurs propres ressources forestières (Mahat et al.,
1987 in Ryan, 1997). Dans de nombreuses communautés, la forêt
était entretenue, le système fonctionnait efficacement, et la
forêt n'était pas détruite (Shepherd, 1994).
Desloges (1996) affirme que l'amélioration des
conditions de vie du paysan et la conservation de l'environnement forestier
sont des problématiques interdépendantes et on ne saurait
résoudre l'une au détriment de l'autre, d'où la
nécessité d'établir, dans les faits, un véritable
partenariat entre l'Etat et les populations locales et d'associer celle-ci
à toutes les décisions les concernant.
3.2. Quelques exemples de gestion participative
Face aux échecs cumulés de la politique de
conservation fermée, les pays africains au Sud du Sahara sont toujours
à la recherche d'approches appropriées pour gérer
rationnellement leurs ressources en faune sauvage. Plusieurs Etats ont
opté pour la poursuite de la conservation fermée et d'autres ont
entamé une approche novatrice basée sur la gestion participative
ou l'utilisation rationnelle des ressources biologiques. Cette nouvelle
approche, jadis rare en Afrique Francophone, fait déjà ses
preuves en Afrique anglophone : C'est le cas de l'ADMADE en Zambie (1985), du
programme CAMPFIRE au Zimbabwe (1990), du « the Conservancy programme
» en Namibie (1998), et de l'Afrique de l'Ouest Francophone avec le projet
NAZINGA au Burkina Faso (1995). La cogestion des forêts a
déjà contribué de manière significative aux efforts
de conservation dans de nombreux pays dont l'Inde, le Népal et les
Philippines (Fisher, 1995). En Inde par exemple, on estimait qu'en 1992,
près de 50.000 ha de zones dégradées étaient
placées sous une quelconque forme de protection communautaire. La
cogestion des forêts a montré qu'elle pouvait apporter des
avantages aux populations locales d'une manière qui avait parfois
échappé aux projets en place dans les aires
protégées (Fisher, 1995).
3.2.1. Cas de l'ADMADE en Zambie : Administrative Management
Design
Depuis plus de deux décennies, la Zambie s'est
attachée à l'aménagement de la faune et plus
précisément à la lutte contre le braconnage ; lequel avait
atteint des proportions alarmantes (Lewis et Kaweche, 1985). De grandes
campagnes de répression ont été lancées dans
certaines zones du pays avec des financements considérables.
Malgré les efforts de répression contre le braconnage
déployés dans le cadre du Projet, la destruction de la faune se
poursuivait voire s'aggravait dans certains cas (LEWIS, 1986). Les pertes ont
été considérables notamment la quasi-extinction du
rhinocéros noir, la réduction de plus de 50% de la population
d'éléphants. Des tendances analogues ont été
observées en Tanzanie, en Ouganda, en Namibie et au Kenya.
L'ADMADE repose sur la participation populaire et s'est
révélée extrêmement efficace en Zambie (LEWIS et al,
1989). Dans une zone où la participation populaire a été
active, le braconnage des éléphants a été
réduit de 90% en 3 ans (Lewis, Kaweche, et Mwenya, 1989) et aucun
Rhinocéros noir n'a été abattu. Ces résultats ont
été obtenus pour un coût au kilomètre carré
inférieur à ce que beaucoup d'experts estiment nécessaire
pour assurer une bonne protection de la faune en Afrique (Parker et al.,
1984).
L'ADMADE a réussi à constituer une
véritable association entre les chefs traditionnels (ou coutumiers) et
le Gouvernement en créant des comités de la faune dans chaque
zone d'aménagement constitués des chefs coutumiers locaux et de
fonctionnaires spécialistes de la faune. Ils se réunissent
périodiquement pour faire des échanges de vue et adopter des
politiques d'aménagement pour la zone concernée (Lewis et
al., 1998). Dans la zone de Chikwa-Luelo, dans la vallée du
Luangwa, l'influence
des deux chefs en collaboration avec l'ADMADE a permis de
diminuer considérablement le braconnage. Dans la plupart des zones
visées par l'ADMADE, les comités de la faune ont ouvert des
comptes de développement communautaire où est versée la
part de recettes qui revient à la communauté. En 1988, cette part
a été de 230 000 dollars US pour un total de 10 unités de
l'ADMADE (LEWIS et al., 1988). Entre 1987 et 1988, 260 000 dollars US,
représentant 40% des recettes totales provenant de la faune dans 10
unités de l'ADMADE (en plus de l'allocation de base de 230.000 dollars
précédents) ont été réservés pour
financer les budgets de fonctionnement et d'équipement prouvés
par les comités de la faune de ces 10 unités : exploitation et
entretien de 7 véhicules de l'ADMADE, traitements et indemnités
des gardes villageois et des ouvriers, forces publiques, jetons de
présence des membres des comités, construction de 10 nouveaux
campements et de 150 cases pour les gardes villageois, rénovation de 3
maisons pour des cadres, construction d'un bureau d'unité et mise en
chantier de 3 autres (Lewis et al., 1991).
L'ADMADE a permis d'une part de renforcer la collaboration
entre les chefs traditionnels, renforçant ainsi l'implication effective
des populations riveraines dans la gestion des ressources fauniques des zones
d'intervention du Programme tout en assurant le développement, et
d'autre part de réduire considérablement le braconnage notamment
des espèces protégées (éléphant,
rhinocéros, etc.). Toutefois, l'ADMADE comme la plupart des programme de
conservation visant l'intégration des communautés locales, fait
face à beaucoup de contraintes ; la plupart des suivis
écologiques se caractérisent par des techniques d'inventaires
sophistiquées et onéreuses, un personnel de collecte
qualifié, et des conditions de traitement informatiques des
données (Vermeulen, 2004) ; Or toutes ces conditions en font de prime
abord un monde inaccessible aux villageois et conduisent au
désintérêt des acteurs locaux tout en limitant leur
participation à leurs qualifications de pisteurs.
3.2.2. Cas du programme CAMPFIRE au Mozambique : Communal
Area Management Programme for Indigenous Resource
Le programme CAMPFIRE porte sur la gestion des ressources
naturelles présentes sur les terres communales, et associe la
conservation au développement. Les concepts de participation, de
propriété et d'équité en ce qui concerne la base
des ressources fauniques sont cruciaux pour le CAMPFIRE. La
délégation de l'autorité de l'échelon central
à l'échelon local est la clé de CAMPFIRE et de la gestion
des biens communaux. CAMPFIRE s'occupe des relations de propriété
de la faune et de la flore sauvage mais aussi du problème de
l'équité (Metcalfe, 1990). Depuis son lancement, force est de
constater que la gestion de la faune peut rivaliser en tant que mode
d'utilisation des terres (Metcalfe, 1990). CAMPFIRE, en tant que concept
basé sur une utilisation durable, estime qu'en dehors des aires
protégées dont la gestion coûte chère, c'est la
valeur de la faune sauvage équitablement partagée qui permettra
de la conserver. Durant la première année de gestion
communautaire de la forêt de Nyaminyami (dans le district de Kariba), un
bénéfice de 200.000 dollars US a été
enregistré grâce à la chasse sportive uniquement. Ces
recettes ont permis au district de financer sa propre gestion,
d'indemniser les dommages causés aux cultures par les
éléphants, de garantir le remplacement du capital et de payer de
bénéfices directement à la communauté. CAMPFIRE
estime à environ 4 millions de dollars US le revenu total des safaris de
chasse dans les 13 districts couverts par le programme dont environ la
moitié va directement aux districts. Le système de fonctionnement
de CAMPFIRE se rapproche du système de distribution des taxes relatives
à l'affermage des zones cynégétiques au Cameroun. En
effet, dans ce dernier système, 50% de la taxe est reversée
à l'Etat dont 27,5% au trésor public et 22,5% au fonds
spécial, puis 50% aux communes qui bénéficient 40% et
communautés villageoises qui en reçoivent 10% (MINEF, 1999).
3.2.3. Cas de NAZINGA au Burkina Faso
Le Burkina Faso reste le seul pays d'Afrique occidentale
à posséder une législation dans laquelle la gestion
cynégétique de la faune sauvage par les populations locales est
devenue une réalité (Vermeulen, 2004). Les idées de base
du projet NAZINGA se sont fondées d'une part, sur la grande
capacité d'adaptation de la faune sauvage à la sécheresse
et d'autre part, sur le constat de l'échec de la politique de la
conservation fermée partout où elle prévalait en Afrique
de l'Ouest. En effet, les conséquences de cette politique non
supportée par un financement public adéquat sont, entre autres,
l'exacerbation des tensions entre populations riveraines et gestionnaires des
aires protégées et la diminution dangereuse des ressources
(Belemsobgo, 1995).
Le projet s'était fixé comme ambition
d'expérimenter une nouvelle approche de conservation des ressources
vivantes dont le pilier fondamental est d'une part leur accès direct par
les populations, et d'autre part le développement local. Le projet a
officiellement démarré ses activités en 1979, ses
objectifs étant de reconstituer et conserver la diversité
biologique de la zone, de promouvoir une utilisation rationnelle et durable des
ressources faunique au bénéfice des populations riveraines et du
développement local. Les premières tentatives d'implication des
populations riveraines ont été la légalisation de
certaines de leurs pratiques coutumières à l'intérieur des
limites du ranch. Ce sont notamment le ramassage du bois mort, le fauchage de
l'herbe pour les toitures et les balais, la cueillette de certains fruits,
fleurs, feuilles et tubercules pour l'alimentation humaine, la recherche des
plantes médicales, la récolte du miel.
La seconde approche de l'implication des populations
riveraines à la gestion du ranch a été l'application du
principe de l'emploi massif de la main d'oeuvre local dans le cadre de tous les
programmes d'activité du ranch.
L'un des résultats les plus significatifs de
l'expérience du ranch de gibier de Nazinga est l'importante
remontée biologique de la zone, acquise en moins de 15 ans de gestion
(Sera, 1993), grâce à un important travail de surveillance (500
heures/an/garde) et à l'amélioration de l'habitat de la faune
sauvage (10 retenues d'eau permanentes furent créées). Entre 1988
et 1989, une importante campagne d'abattage sélectif a été
opérée sur l'ensemble des espèces sur la base d'un quota
annuel en vue de produire de la viande pour la commercialisation. La tendance
à la remontée des effectifs au
cours des années 1991 et 1992 serait une
réponse des espèces aux opérations d'aménagement.
La biomasse actuelle du ranch en grande faune est d'environ 2000
kg/km2. La biomasse potentielle peut atteindre 2500
kg/km2 (Frame et al., 1990). Le projet Nazinga a pu
organiser le tourisme de vision par la mise en place de circuits touristiques
à l'intérieur du ranch selon les différents pôles
d'intérêts. Le ranch dispose d'infrastructures
hôtelières d'une capacité de 40 lits. Le site est ouvert au
tourisme de vision de décembre à juin. Depuis 1989, le ranch
accueille entre 2500 et 3000 visiteurs par saison (Belemsobgo, 1995).
En dépit de tous ces succès, le modèle
Nazinga présente quelques limites :
- les collectivités locales ne sont pas reconnues
comme personnes morales légalement habilitées à
gérer ou à cogérer les ressources naturelles de leur
terroir ; la main mise de l'Etat sur le projet est toujours très forte
;
- la zone du projet constitue une destination d'importants
mouvements migratoires non maîtrisés des agro-pasteurs venant des
régions arides du pays ;
- le concept d'un terroir villageois « infini »
(espace en terme de superficie mais dont les ressources sont jugées
d'origine divine et donc infiniment renouvelables) est un frein à la
réalisation d'actions d'intensification à long terme.
3.2.4. Cas du «CONSERVANCY PROGRAMME» en
Namibie
« The conservancy programme », lancé en 1998
en Namibie, a démontré que la faune pouvait contribuer de
façon significative au bien être des populations locales si elle
est durablement exploitée notamment si les prélèvements
annuels n'affectent pas l'effectif de la population dans le long terme
(Vermeulen, 2009). Ce programme englobe environs 60 communautés,
impliquant près de 200000 personnes, soit près de 10% de la
population namibienne ou 20% de la population rurale (Jaap et al.,
2007). Le programme couvre une superficie d'environ 7 millions d'hectares.
En raison de leur effort de gestion, la population locale reçoit les
avantages de toutes natures générés par la faune. Les
avantages financiers et non financiers issus de la conservation de la faune et
du tourisme cynégétique ont presque annuellement doublé
depuis 1998 (Jaap et al., 2007). En 2003, le tourisme et la
conservation de la biodiversité ont rapporté environ 2.430.000
Dollars US au « Conservancy programme ». Succès admirable mais
peut-on répandre l'exemple namibien ? Est-ce un exemple à imiter
? L'atout de la Namibie, quoiqu'aride, est sa faible densité de
population. Une population totale de 1.826.854 habitants1 se partage
un vaste territoire de 823.988 km2.
1 CENSUS OFFICE OF THE NATIONAL PLANNING COMMISSION, 2002
3.2.5. Cas des Projets Waza Logone et Korup au
Cameroun
Au Cameroun, les avancées significatives sont faites
dans l'élaboration des textes juridiques en matière de gestion et
de conservation des ressources naturelles en général et des
ressources fauniques en particulier, et dans l'implication des
communautés riveraines à la gestion durable du patrimoine
forestier et faunique.
Des projets en cours comme celui de Waza-Logone tentent
d'intégrer la population locale à la gestion des ressources
naturelles. Ce projet a oeuvré pour la mise sur pied des structures de
gestion aux niveaux local, régional et national. A l'échelle des
populations locales, elles ont contribué à la collecte des
données lors des études de base, notamment les études ou
diagnostic socio-économique ; l'utilisation de la méthode
accélérée de recherche participative (MARP) a permis de
tirer le maximum du savoir-faire local en matière d'exploitation et de
gestion des ressources naturelles ; l'écologie a utilisé les
connaissances traditionnelles pour comprendre le rythme saisonnier de
déplacement des éleveurs dans la zone, leur appréciation
des différentes espèces végétales, les
caractéristiques écologiques de ces espèces, l'importance
des feux de brousse comme outils de gestion des pâturages (Kouokam,
1995). Le même auteur signale cependant qu'aucun effort n'est
ménagé pour obtenir la participation effective de toutes les
parties impliquées dans les activités du Projet Waza-Logone.
Le projet Korup au Sud-ouest tente d'associer les populations
environnantes à la gestion des ressources naturelles. Les campagnes
d'éducation environnementale sont organisées
régulièrement dans les 14 villages exerçant une influence
sur le parc. Les efforts du projet tendent à créer une bonne
atmosphère de travail entre les communautés rurales par la
sensibilisation (Sanga, 1995).
3.3. Importance faunique dans l'UTO de la
Bénoué
Le Cameroun, parce que regorgeant de ressources de tout un
continent dans un seul pays, est reconnus par le slogan « Afrique en
miniature ». Grâce à une situation géographique
exceptionnelle, le Cameroun possède l'une des faunes les plus riches et
les plus variées d'Afrique. Avec ses onze parcs nationaux, le Cameroun
se présente comme une véritable terre providentielle pour les
animaux. Pour le touriste, c'est une aubaine que de pouvoir les visiter,
observer et photographier la faune en toute liberté et dans son milieu
naturel. Le Nord Cameroun en particulier, est une zone clé pour la
conservation de la grande faune sauvage car, il abrite encore des populations
de grands mammifères suffisamment importantes pour être
considérées au niveau international (Stuart et Adams, 1990,
Brugière, 1995).
La zone de la Bénoué est la plus grande zone de
gestion de la faune d'Afrique Centrale et de l'Ouest (Hugues & Hugues,
1992). Le Parc national de la Bénoué, au centre de la
région Nord, est le lieu de prédilection des plus grandes
antilopes connues, les élands de Derby, les bubales, les cobes, mais
également des hippopotames, hyènes, panthères, buffles,
etc. La Bénoué peut être considérée comme une
zone paradisiaque pour l'écotourisme. La grande faune est encore
présente et attire
toujours de nombreux visiteurs. A l'exception faite du
Rhinocéros qui a totalement disparu, la plupart des grands
mammifères de la région sahélo-soudanienne sont
représentés dans l'UTO de la Bénoué. Cette richesse
spécifique de l'UTO en grands mammifères lui confère une
importance capitale pour la conservation au Cameroun. Une telle
biodiversité constitue un potentiel pour le développement du
tourisme de vision, qu'il faut entretenir et promouvoir.
La faune est d'autant plus importante dans la
Bénoué qu'elle constitue l'essentiel des sources de
protéine des populations locales qui s'y trouvent. Elle permet
également de valoriser la plupart des terres marginales de la zone. La
contribution de la faune pour l'économie camerounaise est non
négligeable. Pour l'année 2007, d'après le
Ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF), la faune a
généré sur l'ensemble du territoire national
648.330.109 Fcfa (soit environs 988.373
€). De cette somme, la province du nord seule en a
généré 481.504.092 Fcfa
soit 734.048 € (Confère annexe 2). Il va sans dire
que la faune au Cameroun repose sur les parcs du Nord et les zones
d'intérêts cynégétiques qui leurs sont
contiguës. La chasse dans le nord Cameroun est une source de revenu
certaine pour l'Etat et les populations. Elle ne demande qu'à être
mieux aménagée pour une production plus accrue et durable. Ces
zones de chasse constituent les zones tampons de transition pour la protection
des parcs nationaux, la mise en valeurs des terres marginales (reculées
et peu habitées), le développement d'un mode d'utilisation de la
faune très conservateur (car le nombre d'animaux prélevés
légalement par la chasse sportive est faible).