1.7.2
Automédication
On désigne par le terme "automédication" le fait
de prendre des médicaments sans avis médical direct. Par exemple,
prendre un cachet d'aspirine lorsque l'on a mal à la tête.
L'automédication est très fréquente car elle permet
d'éviter la consultation pour toutes les douleurs que l'on
éprouve au cours de sa vie. Mais elle peut aussi avoir des
inconvénients qu'il faut connaître. L'envie de faire
l'économie d'une consultation n'est pas un motif aussi important qu'on
l'imagine. Les plus enclins à l'automédication sont les plus
hauts diplômés et les plus hauts revenus (Sichere, 2005). Mais,
que la prise de médicament se fasse sur prescription médicale ou
par automédication, il faut toujours que ce soit pour une indication
précise, pour soigner une maladie particulière ou pour soulager
un symptôme défini (Médocs, 2000). Parmi les
médicaments les plus couramment utilisés sans ordonnance, nous
notons l'aspirine et le paracétamol (Sichere, 2005).
Une étude récente a montré que 83% des
patients pratiquent l'automédication et que les principaux facteurs qui
influencent le recours à l'automédication sont la qualité
non satisfaisante des services rendus aux patients par les agents de la
santé et la qualité satisfaisante des services rendus aux malades
par les pharmaciens (Uwase, 2003). Les produits autorisés en vente libre
ont du faire la preuve de leur caractère inoffensif. Des allergies sont
toujours possibles d'où il faut utiliser les médicaments que vous
connaissez, pas ceux que vous a conseillé les autres. Pour éviter
les interactions avec les autres produits, il est préférable
d'éviter de mélanger les médicaments lors de
l'automédication. L'automédication est souvent la source des
erreurs dans le choix des médicaments convenables. En soi,
l'automédication n'est pas négative : devant un problème
bénin, il est important de pouvoir se prendre en charge soi-même,
" d'écouter son propre corps " et de tenter d'abord de se soigner
soi-même, en respectant quelques règles de base tout en respectant
le principe de balance bénéfice/ risque (Diane, 2004 ;
Sichere, 2005).
1.7.3 Risques de l'usage
abusif d'un médicament en automédication
L'automédication est une pratique courante dans la
migraine. Pourtant, elle risque d'augmenter la fréquence des crises,
d'induire des effets secondaires indésirables, de rendre la maladie
chronique ou encore de retarder le diagnostic d'une autre pathologie à
l'origine des maux de tête (Sichere, 2005).
Plus d'un migraineux sur deux n'aurait jamais consulté
de médecin. Et parmi les autres, nombreux sont ceux qui errent de
consultation en consultation, avec le sentiment qu'on ne les comprend pas.
Puisque les crises de migraine ne cessent pas. Cela explique certainement en
partie la fréquence importante de l'automédication dans cette
pathologie. Selon les études, entre cinq et huit personnes sur dix
tenteraient de traiter seules leurs migraines (Sichere, 2005).
Des médicaments comme aspirine et paracétamol,
consommés à mauvais escient ou abusivement, peuvent transformer
les migraines «épisodiques» en migraines chroniques. En
France, 3 % de la population souffrent de cette forme très handicapante
(Sichere, 2005).
Quand une maladie en cache une autre, l'automédication,
qui vise à faire disparaître la douleur, peut, en masquant le
symptôme, retarder le diagnostic d'une maladie autre que la migraine
vraie. Par exemple, on rencontre fréquemment de faux équivalents
de migraine ophtalmique. Ce sont, en fait, souvent des troubles de la
convergence visuelle ou bien une très forte myopie. Une visite chez un
ophtalmologiste, qui prescrira un traitement adapté voire le port de
lunettes, régleront sûrement le problème. Plus grave, les
«maux de tête» peuvent avoir pour origine un accident
ischémique transitoire, une maladie de Horton ou encore une tumeur
cérébrale (Sichere, 2005). Chacun a chez soi des
médicaments de première urgence ou destinés à
soigner les petits maux de tous les jours. Cependant, le fait de pouvoir s'en
remettre à soi même pour se soigner, banalise l'emploi des
médicaments de la pharmacie familiale et peut faire oublier qu'il y a
des précautions à prendre avec tout médicament sans
exception. L'utilisation d'un médicament, aussi courant soit-il, n'est
jamais anodine, et comporte toujours des risques potentiels
(http://www.uwc.ac.za/ics/default.asp?webPageID...)
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