Chapitre 2 : LIMITE ET INSUFFISANCES DE LA
REGLEMENTATION DES
ACTIVITES MINIERES ET LEURS
PERSPECTIVES DE RENTABILITE
La réglementation ici doit être entendue au sens
large, englobant ainsi tout l'arsenal juridique relatif à la
fiscalité des opérations minières à savoir :
ordonnances, lois, décrets, arrêtés, conventions,
contrats,... Nous nous intéresserons tour à tour aux lacunes et
aux omissions de la réglementation fiscale des activités
minières (§1), leurs perceptives de rentabilité (§2) et
le rôle des administrations en charges des activités
minières.
Paragraphe1 : Les lacunes et les omissions
relevées de La réglementation
minière
Nonobstant les avancés significatifs
précédemment mis en exergue dans le nouveau code minier tentent
à améliorer le rapport entre les différents acteurs du
secteur minier, les lacunes et des omissions demeurent et sont susceptibles de
compromettre l'exigence d'un régime fiscale minier rentable.
L'impression est souvent donnée qu'en recourant à une politique
fiscale tendant à attirer et à retenir les capitaux
étrangers, certaines mesures d'incitation évoquées
précédemment accordées aux sociétés
minières, sont en effet regardées comme toutes abusives. Il y a
certes des mesures fiscales d'attractivité qui s'exercent aux moyens,
entre autres des dépenses fiscales par des normes, qui se
révèlent exorbitantes et par conséquent abusives en raison
de leurs caractère disproportionné aux attentes de l'Etat, mais
aussi, il y en a d'autres qui, conformes, aux textes juridiques,
méritent d'être accordées en raison du facteur
capitalistique du projet minier.
On dénombre des lacunes (A), ainsi que des omissions
(B) à la réglementation fiscale minière Centrafricaine.
A. Les lacunes de la réglementation
L'on pourrait relever, une multitude de lacune à la
réglementation fiscale minière Centrafricaine, mais nous nous
limitons à celles qui ont un effet certain sur les mécanismes
fiscaux et partant, sur les recettes de l'Etat à savoir notamment les
problématiques de la prééminence des conventions sur les
dispositions fiscales internes et de sont instabilité, de la
législation fiscale dispersée et mal adaptée à
l'évolution de l'industrie minière et l'absence d'une
administration fiscale efficace, capable de contribuer à la mise en
place d'un régime fiscal minier cohérent.
a) La prééminence des conventions sur
le droit interne et leur justification
Pendant plusieurs années, les générations
des conventions minières mises en place au cours des années 80,
étaient négociées dans des conditions et contextes
particulières, inaccessibles le plus souvent aux débats
représentatifs, ou du moins des débats parlementaires dans la
majeure partie des cas relativement orientés. Les conventions
minières de ces époques, relevaient de la compétence
exclusive et du domaine confidentiel du cabinet présidentiel et celui
du ministre des mines. Les aspects fiscaux échappaient
entièrement aux experts nationaux en la matière. A cet effet, les
cadres compétents en la matière sont souvent
écartés et ne sont pas associés aux négociations
des conventions minières.
La manière particulière dont sont conclus ces
accords entre l'Etats et les compagnies minières, pose en effet, un
très grave problème de transparence et d'équilibre en
terme de rapport d'intérêt. Ce qui laissait présager une
convention aux clauses léonines qui choquent l'équilibre du
régime juridique et fiscal ainsi que le bon sens.
L'absence d'une réelle participation des experts
nationaux en fiscalité à la détermination du régime
fiscal dans la négociation des conventions minières à
contribuer à créer un régime fiscal minier
dérogatoire avec des aménagements qui s'imposent et parfois de
manière contradictoire à la législation fiscale interne.
Ces allègement fiscaux allaient dans le sens de l'amélioration
des charges et produits des compagnies minières au détriment de
ceux de l'Etat. Cette primauté de la convention minière sur le
droit interne, ne serait se justifier en droit que sur la préoccupation
d'attirer des capitaux étranger.
Nous estimons à cet effet que, le recours aux
mécanismes des dépenses fiscales par les normes nationales
rationnelles, est un moyen idéal de pratiquer la
compétitivité et l'attractivité du secteur minier
centrafricain et par voie de conséquent, garantir les recettes
budgétaires.
Une importance particulière doit être
accordée par l'Etat Centrafricain au régime fiscal dans les
négociations, car elle est à l'image de la place qu'occupe le
secteur minier dans les prévisions macro-économiques et dans les
politiques de développement économique du pays. Du
côté de l'investisseur également, la fiscalité est
au coeur des calculs de rentabilité du projet minier. Dans la
réalité, plusieurs facteurs qui influencent les
négociations sont à l'origine des nombreux arguments
développés par l'Etat et les compagnies minières.
a.1)
Les facteurs influençant la négociation de la
fiscalité minière
Les négociations minières sont
influencées principalement par deux facteurs à savoir la place du
secteur minier dans les stratégies de développement et la notion
de rente minière et de son partage. Au regard de l'Etat, l'apport
considérable des recettes minières au budget national, la place
du secteur minier dans les politiques publiques, la volonté de
promouvoir le secteur et de rendre sa fiscalité plus attractive pour les
investisseurs par rapport à celle que leur proposent des pays
concurrents influencent les négociations.
En effet, l'Etat doit tenir compte du fait que les recettes
minières ont une part importante dans le budget national et du fait que
toutes les prévisions confirment que l'économie Centrafricaine
sera dans l'avenir tributaire du secteur minier. Malheureusement, malgré
ses immenses potentialités minières et de l'exploitation
extensive voire abusive qui en a été faite pendant des
décennies entières, celles-ci assurent que 5% du PIB, d'où
la nécessité d'amélioration des mesures fiscales pouvant
produire des recettes d'exportation et des recettes propres.
Selon le rapport ITIE de Mars 2009, les recettes
minières de l'exercice 2006, s'élèvent à environ 5
738 041 529 francs CFA. En d'autres termes, les recettes
minières sont loin d'atteindre les légitimes aspirations du
peuple Centrafricain. Conscient qu'à court et moyen termes,
l'exploitation minière restera l'une des principales sources de revenus
en devises et demeurera longtemps encore une activité importante pour le
développement économique de la Centrafrique. Pour cela, l'un
des outils privilégiés à la disposition du Gouvernement
pour lui permettre d'atteindre ses objectifs macroéconomiques dans le
secteur minier reste la fiscalité. Ce qui l'amène à
accorder de nombreux avantages fiscaux aux investisseurs du secteur
minier , mais tout en essayant de faire une large concession en cherchant
à maintenir la fiscalité minière à la place qu'elle
occupe dans la mobilisation des recettes budgétaires.
En second lieu, intervient la notion de rente minière
et de son partage qui influence également les négociations
minières. En effet, l'existence de rente minière pose à
l'industrie minière un problème spécifique dans la mesure
où les rentes sont variables d'une mine à l'autre. En
matière d'industrie minière, il peut arriver que pour un
même produit, les marges dégagées par les opérations
minières soient différentes d'une mine à l'autre en raison
du fait que les coûts de production sont beaucoup influencés par
les facteurs naturels. Aussi, les prix de vente sont des prix de
marché, a priori uniformes quelles que soient la provenance
géographique et les conditions d'exploitation du minerai.
Ainsi, la marge nette s'analysera comme la somme d'un profit
issu du marché et d'une rente due aux conditions naturelles, car il y a
rente lorsqu'une entreprise vend sa production à un prix
supérieur à celui nécessaire pour l'inciter à
produire. Etant donné que c'est le profit qui incite à produire,
lorsque les coûts de productions s'amenuisent grâce à des
conditions naturelles favorables déterminant une méthode
d'exploitation facile, la marge de l'entreprise connaîtra une
augmentation. Il peut également arriver que les prix du minerai
concentré sur la base desquels le projet a été
planifié soient largement dépassés par ceux offerts par le
marché. Ce qui va augmenter la marge de l'entreprise.
On comprend ainsi que la marge dépend de plusieurs
facteurs dont deux sont particulièrement instables à savoir les
coûts de production (qui ne peuvent être prévus avec une
précision au moment de la décision de mise en exploitation) et
les cours des matières premières.
L'enjeu des négociations est donc pour l'investisseur
de réduire l'impôt et pour l'Etat, de l'augmenter. Pour
l'investisseur, la demande de réduction de l'impôt se justifie par
la nécessité de prévenir le risque lié à
toutes les incertitudes et de pouvoir récupérer en peu de temps,
les montants investis dans le projet en s'appuyant sur quatre
éléments à savoir la valeur actuelle nette, le taux de
rentabilité interne, le flux net actualisé et le délai de
retour.
Tous les arguments avancés pour obtenir des
avantages fiscaux tentent de prouver que ces différents
éléments sont fragiles à l'impôt. Ainsi, au cours
des négociations, l'investisseur a toujours tendance à
surévaluer l'impact de l'impôt et à en obtenir la
réduction. C'est pourquoi, l'Etat pour améliorer sa
qualité de négociation de la convention minière doit faire
appel à des cadres compétents intègres et capables de
mener les négociations.
De son côté, les arguments de l'Etat
Centrafricain, se trouvent influencés par l'idée selon laquelle,
les projets miniers Centrafricains, présentent des situations de rente
minière et que les différents ratios ainsi
énumérés, à une imposition raisonnable, seront
à des niveaux tels que le projet restera toujours rentable. Pour
mieux aborder les séances de négociation, chaque partie à
intérêt à recueillir des données suffisantes qui
conditionnent les ratios d'analyse du projet. C'est effectivement à ce
niveau que l'Etat Centrafricain doit pouvoir disposer des données
clés au préalable sur la potentialité géologique et
aussi, la maîtrise des données clés par les experts
nationaux liées à la méthode d'exploration et
d'exploitation, elle-même liée aux paramètres
géologiques qui affectent considérablement la rentabilité
du projet en vue,de disposer des arguments pertinents capables
d'infléchir la surévaluation des charges d'investissement
présentées par l'industrie minière. Car Plus le chiffre
d'affaires est élevé et plus le ratio est faible. Une bonne
rentabilité suppose une teneur géologique d'un certain
niveau et l'appréciation de la teneur géologique
dépend également de la connaissance des paramètres
géologiques du gisement.
Pour un projet rentable, le ratio chiffre
d'affaires sur le coût opératoire doit être
appréciable. L'ensemble de ces considérations fondent les
principes de partage des rentes minières fixés lors des
négociations et le régime fiscal qui en découle est un
compromis entre les parties fondées sur les données fondamentales
du projet minier dont la connaissance s'avère indispensable pour
entreprendre une négociation au résultat
équilibré.
a.2) Les
Arguments de l'Etat et des compagnies minières et leurs
appréciations
Il résulte de ce qui précède que les
négociations de conventions minières sont des séances au
cours desquelles, les parties en présence doivent avancer des arguments
pour avoir la part la plus importante de la marge nette.
Pour cela, du côté de l'investisseur, il
s'atèle à démontrer que les coûts sont très
élevés et que les délais de retour sur investissement sont
longs. Il tentera par des arguments d'obtenir la réduction de la partie
des coûts qui dépend de son partenaire Etatique c'est à
dire l'impôt.
Les investisseurs estiment que même si les mines
Centrafricains sont en général riches, aux conditions
d'exploitation sont extrêmement difficiles. L'absence dans certaines
zones minières de certaines conditions favorables à
l'investissement entraîne des coûts supplémentaires
très élevés. Il s'agit notamment, de l'absence de courant
d'eau, de téléphone, de services sanitaires,
d'électricité, de mains d'oeuvre qualifiée, etc. Les
investisseurs évaluent souvent à des montants
élevés les coûts générés par l'absence
de ces facteurs. Il en est de même des difficultés d'accès
aux gisements liées aux problèmes d'infrastructures
routières et surtout ferroviaires.
A ces arguments spécifiques, s'ajoutent des arguments
plus généraux. Ainsi, les opérateurs, se déclarant
inventeurs du gisement, estiment que sans leurs capitaux pour le
découvrir, celui-ci ne resterait qu'à l'état de
potentialité. Pour les opérateurs miniers, au risque
élevé des investissements miniers, doit correspondre,
l'appropriation d'une part élevée des rentes sur les
découvertes heureuses. Ils reconnaissent à l'Etat le droit
à une compensation de l'appauvrissement de son sous-sol en richesses
naturelles non renouvelables, en vue de la mobilisation des recettes
budgétaires nécessaires pour son développement. Dans la
logique de leurs raisonnements, ils considèrent qu'une telle
compensation qui n'est qu'une forme de rente absolue, devrait être
fixée à un niveau raisonnable et ne porter que sur la taxe ad
valorem.
Pour les représentants de Etat, l'opération doit
être vue de façon globale. Ainsi, les activités de
recherches et les découvertes heureuses ne sauraient être
analysées de façon séparée car elles
s'insèrent dans la chaîne des activités qui aboutissent
à la production ainsi qu'aux bénéfices
générés par celle-ci.
Les représentants de Etat devraient toujours
tenter de démontrer que le projet en présence dispose d'atouts et
qu'il a des caractéristiques particulières favorables qui le
différencieraient des projets similaires. Ce qui nécessite
la fourniture au préalable par l'Etat des données suffisantes
sur la géologie du projet.
Or, il se trouve qu'en Centrafrique, des services du
ministère en charge des Mines ne disposent pas de capacité
nécessaire pour fournir des données techniques sur les gisements.
C'est à la vue des résultats fournis par cette direction que
dépendra la qualité des négociations des conventions
minières. Il va de l'intérêt de la RCA, de disposer dans
des applications informatiques une base de données fiabilité
comportant des informations sur le cadastre minier. La mise en place d'une
carte minière Centrafricaine comportant des éléments
d'information avec exactitude sur les minerais, permettra de convaincre les
partenaires et de par là, un argument susceptible d'enclencher des
négociations des conventions avec les entreprises minière en
rapprochant les coûts d'exploration et d'exploitation aux
éléments statistiques sur la valeur des gisements objet de
négociation. Cette approche, permet à l'Etat de rationaliser la
gestion de ces ressources minières et garantir une exploitation
rentables. Aussi, à propos des avantages fiscaux, il conviendra,
avant de les accorder, de se fonder sur les ratios d'analyse du projet et
notamment le délai de retour sur investissement.
D'ailleurs, rien, à notre avis, ne justifie
l'exonération de l'impôt sur les bénéfices
industriels et commerciaux sur l'exploitation minière. Et si
malgré tout, l'on veut coûte que coûte l'accorder, faut il
en définir de façon sérieuse les critères. On
peut supposer que si l'Etat accorde dans le code minier, un régime
fiscal plus favorable en acceptant ainsi de perdre une partie de ses recettes
minières, il espère que les investissements que les incitations
fiscales encouragent auront des retombées qui, toutes choses
égales par ailleurs, produisent des incidences plus importantes. Ce
qui, dans la pratique du jeu n'est pas la cas. Cela pose le problème du
rôle exact joué en matière de développement
économique, les incitations fiscales qui font de plus en plus l'objet de
critiques aujourd'hui. Nous reviendrons sur cette question des incitations
fiscale dans l'appréciation des avantages fiscaux vus comme des
dépenses fiscales et douanières.
Tel que nous avons examiné plus loin, il existe une
multitude d'impôts miniers. A cette diversité d'impôts, il
existe plusieurs exonérations. Ces exonérations sont
octroyées, soit en amont de la production minière
(exonération des droits d'entrée et de sortie, des droits de
mutation...), pendant la production : amortissements, provisions,
exonérations accordées en aval de la production :
exonération sur le résultat, exonération sur les
dividendes, le recours aux mécanismes de crédit d'impôts,
d'imputation, d'abattement, etc.
Ces incitations fiscales par l'ajustement de la pression
fiscale, par les dépenses fiscales y compris la défiscalisation
des entreprises minières ainsi accordées, amenuisent de
manière drastique l'assiette fiscale et par conséquent, les
ressources disponibles pour le budget de l'Etats. Il en résulte, une
réduction de gain contre les avantages consentis et l'Etats ne
bénéficient pas assez des activités des multinationales
engagées dans ce secteur et ce, en raison des différentes
dispositions fiscales peux transparentes pendant des décennies,
taillées sur mesure qui contribuent à favoriser l'évasion
et l'érosion fiscale.
Depuis les années 1980, les industries
extractives en Centrafrique, ont été privatisées, l'Etat
à conservé en général des participations
minoritaires. A l'instar des négociations et des accords conclus, les
clauses concernant la distribution des profits sont souvent dérogatoires
aux législations nationales, ces contrats désavantagent
systématiquement le pays. Car on assiste à une
surévaluation systématique des charges des compagnies et la
sous-évaluation de celle des Etats.
Vu la place que joue le secteur minier dans le budget de
l'Etat Centrafricain, et de manière générale dans
l'économie nationale, ces avantages fiscaux se révèlent
aujourd'hui de plus en plus inadéquates. En effet, ils entraînent
des pertes considérables en termes de recettes dans la mesure où
l'octroi d'exonération est difficilement mesurable. A ses pertes
directes de recettes se superposent des pertes de recettes
entraînées par le détournement des dispositifs qui
appellent une certaine rationalisation et une nécessité
d'efficacité de techniques de contrôle destiné à
asseoir un équilibre au niveau des intérêts
réciproques des parties.
Ces pertes de recettes fiscales, qui résultent de ces
stratégies, constituent un obstacle fondamental à la mise en
oeuvre de stratégies de lutte contre la pauvreté.
Surtout dans les pays pauvres comme la RCA où la
fiscalité est de plus en plus considérée comme un
instrument fondamental de mobilisation de ressources publiques.
Outre une analyse économique, mettant en cause la
prééminence des conventions minières à travers la
fiscalité en fonction de l'inadéquation relevée entre les
privilèges fiscaux destinés à attirer les investissements
et une bonne politique de lutte contre la pauvreté, la lisibilité
et la prévisibilité des dispositions fiscales appliquées
au secteur minier sont aussi en cause.
La question de la remise en cause tardive, mais utile par le
gouvernement, de la prééminence des conventions minières
par la mise en place en 2009, d'un modèle de convention type conforme
aux dispositifs internes, résulte des conséquences tirées
de la mise en oeuvre des recommandations de la Banque Mondiale En adoptant un
modèle de convention type conforme aux textes en vigueur, même si,
elle comporte des insuffisances et omissions, est de toute évidence une
initiative salutaire dans la mesure où, pendant des années, les
intérêts de l'Etat n'ont pas été pris en compte dans
les précédentes conventions à l'époque de la
libéralisation de ce secteur. L'application des recommandations de la
Banque Mondiale relatives à la libéralisation du secteur minier y
compris des avantages octroyés ont entraîné des
conséquences médiocres sur les recettes publiques.
a.3) La position de la Banque Mondiale sur la
suprématie des
conventions minières et
leurs effets
Les recommandations de la Banque Mondiale au cours des
années 80 et qui demeurent encore d'actualisées ont montré
leurs limites.
En effet, la Banque mondiale suggère que le
régime fiscal minier soit basé sur le principe qui consiste pour
l'État à recevoir qu'une juste part des revenus tirés de
l'exploitation des ressources minières du pays, dans une proportion
raisonnable compte tenu du risque pris par l'entreprise et que le régime
fiscal minier doit être défini dans une perspective à long
terme permettant l'optimisation de l'investissement et évitant donc
d'accroître le risque d'investissement, en particulier pendant les phases
initiales d'un projet où les coûts sont les plus
élevés. Elle recommande ainsi l'introduction d'un impôt
fondé sur les bénéfices tenant compte de la nature
cyclique des marchés, plutôt que la perception de redevances
élevées, de taxes à l'importation et à
l'exportation et de taxes sur les combustibles qui augmentent les charges
d'exploitation. Selon l'étude de la Banque mondiale, l'impôt sur
les bénéfices et le prélèvement fiscal sur les
dividendes attribués (le cas échéant) doivent être
comparable à ce qui a cours dans les autres pays, c'est-à-dire se
situer dans une fourchette de 35 % à 45 % environ, les redevances ne
doivent pas dépasser 1 % à 2 % et les taxes à
l'importation et à l'exportation, être réduites ou
supprimées. Toujours selon la même étude, dans la
majorité des pays d'Afrique, il ne saurait être question de
percevoir un impôt supplémentaire sur les bénéfices
en raison de l'effet dissuasif de cet impôt sur les investisseurs
potentiels, ces pays étant perçus comme des pays à
risques.
La participation de l'État est jugée par la
Banque Mondiale inutile puisqu'elle ne représente pas un moyen efficace
pour obtenir une rente économique ; en outre, elle pourrait conduire
à une sous-capitalisation du projet. Un certain nombre de mesures sont
nécessaires pour réduire les risques d'investissement, telles
qu'un allégement fiscal au début du projet, des dispositions
prévoyant un amortissement accéléré ou
l'amortissement des dépenses engagées pour la prospection (100 %
la première année). En outre, les immobilisations et les frais de
mise en valeur irrécupérables devraient être amortis sur
une période très courte ou sur la durée de vie
estimée de la mine selon lequel est le moindre.
De l'application de la quasi-totalité de ces
recommandations, les Etats détenteurs de ressources minières se
sont rendus compte de ces effets pervers sur les finances publiques et ont vue
l'urgente nécessité d'intervenir par des nouvelles
régulations qui comportent toujours des insuffisantes et des omissions.
La question est donc de savoir pourquoi malgré la
prééminence des conventions fiscales minières cette
richesse ne profite pas à l'Afrique de manière
générale et à la Centrafrique en particulier.
La réponse est à chercher dans l'histoire et,
entre autres, du côté des Programmes d'ajustement structurel (PAS)
imposés aux pays africains, depuis les années 1980, par les
institutions financières internationales comme le FMI et la Banque
mondiale, en réponse aux difficultés de ces pays de s'acquitter
du service de leur dette. Celles-ci voyaient dans les PAS et voient
malheureusement toujours dans les réformes qui leur succèdent, la
clé de voûte du développement de l'Afrique, malgré
l'échec flagrant de 20 ans de mise en application. Les PAS ont
signifié privatisation, réduction des dépenses dans les
services publics et sociaux, déréglementation dans le but de
créer des situations dites propices à l'investissement
étranger qui amènerait la croissance et le développement
économique en Afrique. Non seulement cela ne s'est il pas produit, mais
ils ont permis aux investisseurs étrangers du fait de l'introduction de
cadres réglementaires tels que mentionnés ci-dessus, d'accaparer
légalement, entre autres choses, les ressources minières,
exportées le plus souvent sous forme brute, sans que cette industrie en
effervescence ait en contrepartie des retombées économiques
importantes dans les pays hôtes. Ainsi, le partage des
bénéfices d'un secteur minier dynamisé par la hausse des
cours des matières premières soulève de
sérieuses inquiétudes.
b) Une législation fiscale dispersée et
mal adaptée à l'évolution de l'industrie
minière
Pendant de très longues années, les aspects
fiscaux de la législation et réglementation minière sur
lesquels peuvent s'appuyer les activités d'exploration et d'exploitation
minière de nature à favoriser une politique fiscale
minière lisible ne n'ont pas été bien articulés.
Les aspects incohérents de la réglementation fiscale
minière à savoir notamment, l'absence d'un cadre légal et
institutionnel approprier qui « engloberait les lois et les
institutions », nécessaire pour régir avec transparence
et efficacité la fiscalité des activités du secteur minier
national.
Les normes fiscales sont dispersées dans des textes
divers et variés. Le Code Général des impôts
Centrafricain comporte que partiellement les dispositions fiscales
régissant les opérations minières, il est presque
vidé de sont contenu et renvoie au Code minier et/ou aux conventions
d'établissement. Malheureusement, ces dernières ne sont pas
à mesure de résoudre entièrement l'ensemble des questions
liées au régime fiscal des opérations minières. Le
récent Code minier, tente de donner une appréhension sur la
fiscalité spécifique applicable aux droits et
redevances superficiaires liés à l'attribution des titres miniers
et autorisations diverses comportant en lui-même des insuffisances. En
revanche, le régime de droit commun de prélèvements
additionnelle des activités d'exploitation minière prévu
dans le Code des Impôts présente d'énormes insuffisances
relatives au traitement des charges et produits miniers qui de part la
particularité du secteur minier et des avantages exorbitants
accordés, ne serait être régi par le régime du droit
commun. L'application de régime du droit commun pour la
détermination du bénéfice des activités
d'exploitation minière ne serait être adapté à la
singularité du secteur minier. Ce régime est susceptible de
créer un manque à gagner considérable pour l'Etat. Par
exemple, et entre autres, l'absence dans le Code Général des
Impôts, des procédures et méthodes de détermination
du prix de transfert pratiqué au sein d'un groupe sur notamment, les
produits miniers ou des matériels d'équipements admis en charge,
l'absence de lisibilité dans la gestion des dépenses fiscales, le
risque de double emploi sur les amortissements de l'investisseur, le transfert
des propriétés des immobilisations qui restent à
préciser.
On constate aussi que, les contraintes majeures liées
à l'inefficacité des structures administratives de gestion et de
contrôle des engagements conventionnels pour l'exploitation et
l'exportation du diamant.
La logistique de transport et l'insécurité,
deux facteurs qui affectent à la baisse l'apport en capital qui fait
tourner le secteur : les bureaux d'achat et les sociétés
minières sont obligés, pour des raisons de sécurité
autant que d'efficacité, d'utiliser le transport aérien sur le
terrain et d'accompagner les envois de lots, ce qui se traduit par une
augmentation des coûts de transaction et une diminution des fonds de
roulement disponibles.
B/ Les omissions relevées dans certaines
réglementations
Suivant les objectifs de concilier l'efficace contribution
du secteur minier au budget de l'Etat avec la nécessité d'attirer
et de maintenir les capitaux générateurs de revenus, on pourrait
dénombrer une multitude d'omissions dans la législation fiscale
minière. Seulement, nous nous efforcerons de traiter ici celles qui
pourraient être susceptibles d'avoir un effet certain sur les finances
publiques. Les principales omissions relevées concernes le traitement
des dépenses fiscales à l'investissement, le traitement fiscal
des collecteurs agréés de diamant et Or, des artisans miniers
a) Le traitement des dépenses fiscales de
l'Etat
Les dépenses fiscales évoquées tout au
long de notre étude sont très importantes dans l'activité
minière dont leurs mauvaises appréhensions à des
répercutions immédiates sur le rendement du secteur minier. Leur
traitement constitue la principale omission dans la réglementation
fiscale Centrafricaine. Ainsi, nous allons successivement à travers
quelques généralités asseoir le concept de dépenses
fiscales, montrer ses avantages et inconvénients, sa mise en oeuvre et
enfin son imputation dans l'activité minière.
Le concept de dépenses fiscales (traduit de l'anglais
tax expenditures) a été utilisé pour la première
fois en 1967 par le professeur Stanley Surrey. Surrey était alors
secrétaire adjoint au Trésor du gouvernement
fédéral des Etats-Unis, chargé de la politique fiscale.
Celui-ci était parti de la constatation que, les mesures instituant des
avantages fiscaux étaient à l'origine de charges mal connues et
peu contrôlées. Il a donc instruit son personnel de compiler une
liste d'allègements et de concessions en impôt sur le revenu, qui
a eu la nature de programmes de dépenses. Son but était clair :
attirer l'attention des pouvoirs publics sur ces rubriques, en vue d'inciter
à la réforme de l'impôt, lequel réorienterait le
système fiscal vers sa fonction de levier des revenus.
L'idée de départ sur laquelle se fonde ce
concept est d'une certaine simplicité. Elle consiste à observer
que toutes les dispositions fiscales à caractère
dérogatoire équivalent à une aide apportée par la
puissance publique aux bénéficiaires des dispositions dont il
s'agit, et qu'elles ont le même effet que l'octroi à ces
bénéficiaires d'une assistance financière directe sous la
forme de dépenses budgétaires ordinaires. Il suffit donc de
chiffrer en terme de perte de recettes fiscales le coût de ces
allègements pour rétablir une vérité
budgétaire que la technique utilisée contribue à masquer.
En fait, ce concept pose des problèmes théoriques dont le
principal est celui de la norme de référence. Le seul fait de
qualifier de dépense fiscale une disposition de la législation
fiscale suppose une appréciation qui ne peut résulter que de la
référence explicite ou implicite à un modèle sous
jacent. L'idée n'a de sens que si l'on admet parallèlement
l'existence d'une règle de base par rapport à laquelle doivent
être appréciés les écarts qui se manifestent par des
normes dérogatoires aux normes référentielles et peuvent
prendre plusieurs formes notamment, des mesures d'exonération totale ou
partielle ; diminution du taux d'imposition ; réduction ;
déduction et /ou imputation d'impôt ; etc.
Ces dispositions souvent appelées «
incitations fiscales », « aides fiscales »,
sont des écarts à la structure normale et sont conçues
pour favoriser une industrie, une activité.
Le choix de l'une de ces formes est rarement neutre. Les
dépenses fiscales emportent un certain nombre d'avantage. Elle est
rapide à mettre en oeuvre en ce qu'elles évitent non seulement,
un long mécanisme procédural, mais aussi, elles présentent
par ailleurs l'intérêt d'être plus efficace
psychologiquement en terme d'attractivité.
Ce pendant, la dépense fiscale comporte
également plusieurs inconvénients. Notamment, elle est plus
opaque que l'aide budgétaire, qui passe par la procédure
légale de dépenses publiques par le Trésor. La
dépense fiscale brouille donc les flux monétaires de la
comptabilité nationale. Par ailleurs elle n'a pas à être
examinée chaque année, car elle est reconduite automatiquement en
vertu de l'autorisation générale de percevoir les impôts.
En définitive quand on accorde des aides fiscales, on ne sait jamais
exactement à qui on accorde et combien on accorde. Les dépenses
fiscales sont une des causes de la complication de la fiscalité. Elles
sont par nature peu sélectives. En effet, elles représentent les
exceptions aux règles générales de l'impôt qui sont
d'ordre législatif.
La mise en oeuvre de la notion de dépense fiscale reste
dans les réglementations fiscales minières Centrafricaine une des
omissions législatives. En effet, au Etats-Unis par exemple, Le
professeur Stanley S. est parti de la constatation que des mesures instituant
des avantages fiscaux étaient à l'origine d'autant de charges
dont l'importance était mal mesurée ; ces mesures ne faisaient
pas l'objet d'un contrôle aussi systématique que les
dépenses budgétaires proprement dites. C'est ainsi que sept ans
après que le Trésor a édité pour la première
fois une liste de dépenses fiscales en 1967, la loi congressionnelle du
budget de l'année 1974 a exigé de l'administration qu'elle
édite une liste des dépenses fiscales soumises à l'examen
du budget annuel. Le rapport annuel sur le budget du gouvernement
fédéral va ainsi comporter lui-même une analyse et une
liste détaillée des dépenses fiscales. Il s'agit d'une
analyse détaillée mesure par mesure d'une part et d'autre part,
de l'établissement d'une liste les regroupant par secteurs
d'activités et par type d'impôt. Les rubriques de l'analyse
détaillée sont relatives au fondement juridique de chaque mesure
d'allègement, à l'exposé des motifs ayant conduit à
son institution ou à l'objectif poursuivi et enfin au coût de la
mesure qui est calculée pour plusieurs exercices budgétaires.
Le concept s'est rapidement répandu en dehors des
Etats-Unis. De nombreux pays de l'OCDE ont eu des budgets formels
adoptés avec des dépenses fiscales dont des études
préliminaires dans les dix ans qui ont suivi. En Allemagne, dans le
cadre de la stabilisation et de la croissance de l'économie, le
gouvernement fédéral est tenu de présenter tous les deux
ans au Bundestag et au Bundesrat un rapport sur le
développement des aides financières directes et des
allègements fiscaux. Aux termes de la loi, ce rapport juridique indique
les fondements juridiques des aides directes et avantages fiscaux existant et
la date à laquelle ces dispositions doivent, sur la base des textes en
vigueur, être normalement supprimées. En France, des documents
traitant des dépenses fiscales sont annexés aux lois de finances
depuis 1981. La Loi Organique relative aux Lois de Finances (LOLF) du
1er Août 2001, prévoit que les dépenses fiscales
seront évaluées au même titre que les dépenses
budgétaires dans chacun des programmes de politique publique.
Or, on note qu'en Centrafrique, les dépenses fiscales
relatives à la fiscalité interne et de porte des activités
minières, ne font jamais l'objet d'une évaluation quantitative et
qualitative dans un document permettant d'approuver le volume en terme de
coût exact de manque à gagner pour le budget de l'Etat. Cette
évaluation permettrait de constituer un élément
d'appréciation des arguments de la politique économique
structurelle.
Le silence de la législation fiscale minière en
matière de la gestion des dépenses fiscales constitue une
omission d'importants éléments d'appréciation de la
politique fiscale destinée à appréhender
l'efficacité des objectifs du rendement minier qu'il convient de
remédier.
Ainsi, l'évaluation des dépenses fiscales
implique que l'Etat porte une attention constante au contrôle des
éléments subjectifs introduits dans le système. Le
processus de recherche basé sur l'évaluation doit comporter
quelques éléments fondamentaux à savoir, l'identification
des objectifs du programme, la formulation de l'hypothèse, la collecte
des données et l'analyse de ses données.
Comme nous l'avons déjà vu, les compagnies
minières imputent l'ensemble de leurs dépenses aux coûts
techniques. Pour certaines charges initiées par les Etats telles que les
provisions pour remise en état des sites et les provisions pour
investissement diversifiées, on remarque que ces compagnies
procèdent directement à leur récupération et les
font supporter par les seuls Etats initiateurs. Ces dépenses doivent
formellement être valorisées pour permettre à l'Etat de
prendre les mesures politiques de développement qui s'imposent.
b) Le traitement fiscal des contributions pour remise
en état des sites
L'omission du traitement fiscal approfondie des contributions
pour remise en état des sites et de leur gestion pratique dans les lois
et règlements des Etats a été pendant longtemps et reste
remarquée malgré quelques récentes améliorations de
manière visible. La remise en état des sites constitue une
obligation en premier lieu parce que les conventions doivent s'adapter aux
nouvelles circonstances en intégrant les règles de l'art. Cette
obligation repose sur le principe de précaution, fondé sur
l'incertitude et l'imprécision scientifique, qui a tout son sens pour le
développement durable en cette époque où le progrès
et la croissance n'ont pas de limite. Le principe de précaution oblige
l'Etat à donc réglementer une action dont il n'est pas sûr
des implications environnementales. C'est un moyen incontournable de
prévenir les dommages irréversibles ayant des conséquences
regrettables sur l'environnement.
La RCA, bien que s'alignant sur cette obligation en
prévoyant dans le nouveau Code Minier une contribution pour la remise en
état des sites, cette mesure en la matière est
incomplète. La contribution pour la remise en état des sites doit
pouvoir être composée d'un ensemble de dépenses futures
à réaliser au moment où il existerait plus de production
devant les prendre en charge. Pour y pallier, ces dépenses doivent
être constatées d'avances durant les exercices productifs, sous la
forme de provisions pour grands travaux ou provisions pour remise en
état des sites, autrement appelées contributions pour remise en
état des sites.
c) Le régime fiscal des collecteurs
agréés de diamant et or
Les collecteurs, sont des opérateurs qui, lorsqu'ils
sont agréés, assurent la collecte de l'or et des diamants bruts
auprès des artisans et d'autres collecteurs pour les revendre aux BAIE,
aux Sociétés Minières, à des Bijouteries ou encore
à des Tailleries. Leurs documents de travail sont la carte
d'identité de collecteur et le bordereau d'achat. Leur régime
fiscal est incomplet et se manifeste au regard du Code Général
des Impôts au paiement unique d'une patente sans aucune autre obligation
fiscale. Les collecteurs agrées en effectuant des activités
d'achat et de revente des pierres précieuses telles qu'ils le font
présentement, sont considérés en fonction de leur forme
juridique comme des entreprises commerciales et devaient être en
principe passible d'un régime précis de droit commun au regard de
leur chiffre d'affaire. Ce qui conduirait l'administration fiscale à
assoire normalement leurs impositions sur la base d'une déclaration de
chiffre d'affaire en BIC/IR ou en IS au lieu d'un paiement par anticipation
d'une patente sur une base d'un document appelé l'avis d'encaissement
établi par l'administration des mines et communiqué à
l'administration fiscale pour encaissement. Ce document n'est pas
accompagné de la déclaration ni de la liasse fiscale du
contribuable. Il ressort de cette pratique que l'administration minière
assoit l'assiette et liquide l'impôt du par le collecteur
agréé dont le recouvrement est confié à
l'administration fiscale. Cet état de fait, contribue à favoriser
l'évasion fiscale et mérite une réflexion de
manière à répondre aux omissions qui constituent un manque
à gagner pour l'Etat. Même s'il s'agit d'un régime du
forfait, il serait intéressant que ces catégories de
contribuables souscrivent leurs déclarations afin de permette à
l'administration fiscale d'apprécier leur régime d'imposition en
fonction de leur chiffre d'affaire et qu'une procédure de gestion
fiscale soit clairement mise en place.
Une autre omission concerne l'absence de clarification des
mesures concernant l'instauration d'un mécanisme de partage de
production. Le nouveau Code Minière a introduit la notion de partage de
production sans pouvoir apporter des précisions sur non seulement les
modalités de partage, mais aussi, sur leurs implications.
Le régime fiscal des artisans miniers reste largement
insuffisant. Si l'attention du gouvernement est portée sur la
valorisation des activités des artisans miniers au point de les
accompagner dans leur structuration formelle, cette politique
entièrement louable, évolue de manière isolée en
omission totale de la nécessité d'impliquer un régime
fiscal précise génératrice de revenus. Ces
catégories d'opérateurs, alimentent l'informel et constituent une
passerelle aux énormes fraudes fiscales minière organisée.
En fin, nous suggérons la création d'une taxe
minière sur les opérations d'exportation et d'importation
fondée sur une très base élargie destinée à
couvrir les dépenses de la politique sociale nationale dont la
priorité sera accordée à une « couverture
sanitaire » et à l'éducation nationale.
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