5 - Les emplois induits
De nombreux petits métiers (tôlerie, peinture,
bris de glace, pneumatique...) sont nés de la réparation des
dommages créés aux véhicules lors des opérations de
déchargement du navire. Par ailleurs, une bonne partie des acteurs de
ce commerce étant des étrangers (importateurs Libanais, Syriens
ou Jordaniens ; clients Nigérians, Nigériens,
Burkinabè ou Maliens), des activités parallèles telles que
l'hôtellerie, la restauration et le transport se développent
également.
Selon une étude de la commission parlementaire
d'information, d'enquête et de contrôle sur la filière des
véhicules d'occasion, le commerce des véhicules d'occasion
génèrerait en moyenne 12 000 emplois directs et plusieurs
emplois induits, représentant ainsi le tiers des fonctionnaires
béninois.
En prenant l'hypothèse que 10% des véhicules
débarqués subissent des dommages physiques et mécaniques,
et que les chauffeurs occasionnels prennent 5 000 F CFA pour conduire un
véhicule du navire au parc de vente, le nombre de véhicules en
réparation chaque année au Bénin et le revenu des
chauffeurs occasionnels se présentent comme suit :
Tableau 13 : Véhicules d'occasion
en réparation au Bénin et le revenu des chauffeurs.
Année
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2000
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2001
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2002
|
2003
|
2004
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TOTAL
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Nbre VO déb.
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203 027
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251 405
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245 051
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207 147
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89 846
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996 476
|
Nbre VO en
|
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Réparation
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20 303
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25 141
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24 505
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20 715
|
8 985
|
99 648
|
Revenu des
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Chauffeurs
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1 015 135
|
1 257 025
|
1 225 255
|
1 035 735
|
449 230
|
4 982 380
|
en milliers fcfa
|
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Source : Nos estimations
De 2000 à 2004, environ 100 000 véhicules
d'occasion ont été réparés au Bénin et
4 982 380 000 F CFA sont perçus par les chauffeurs au
port de Cotonou. Ces chiffres montrent bien l'importance de petits
métiers générés par ce commerce.
En dehors de ces avantages, le commerce des véhicules
d'occasion offre l'opportunité au béninois moyen de s'acheter un
véhicule. La possession de véhicules permet de s'affranchir de
certaines situations et par conséquent, de se valoriser ; car
posséder un véhicule au Bénin, correspondrait à une
ascendance sociale, donc à une réussite.
Avec son poids très important dans l'économie
nationale, le commerce des véhicules d'occasion, peut être
considéré comme un régulateur du chômage au
Bénin. Il ne fait aucun doute que c'est précisément le
monde du travail qui détient la clé d'une limitation
véritable, progressive, et durable de la pauvreté. C'est par le
travail que chacun peut élargir sa gamme de choix et accéder
à une vie meilleure.
Conclusion partielle :
L'étude précédente de l'incidence sur
l'emploi montre que le commerce des véhicules d'occasion contribue
à créer des dizaines de milliers d'emplois directs et induits.
L'hypothèse selon laquelle le commerce des véhicules d'occasion
créé des emplois au Bénin est donc
vérifiée.
Par ailleurs, l'étude précédente nous a
aussi permis d'évaluer les revenus de tous ces acteurs de la
filière. Nous pouvons constater que toutes les personnes
employées par cette filière perçoivent un revenu plus ou
moins important selon leurs catégories. L'hypothèse selon
laquelle le commerce des véhicules d'occasion favorise une meilleure
distribution des revenus est donc vérifiée.
SECTION III : ANALYSE DES RESULTATS
D'ENQUETE ET RECOMMANDATIONS
PARAGRAPHE 1 : PRESENTATION ET ANALYSE
DES RESULTATS D'ENQUETES
A - QUESTIONNAIRES ADRESSES AUX ACTEURS
PRIVES
Des 58 questionnaires distribués aux acteurs
privés, nous en avons récupéré 52 qui constituent
la base de nos résultats.
Les questions posées aux acteurs privés
concernent la marge bénéficiaire réalisée par
véhicules, le nombre moyens de véhicules traités par mois,
le nombre et la qualification de personnes employées pour
réaliser les prestations, la rémunération moyenne par
employé, les inconvénients liés au commerce des
véhicules d'occasion, les imperfections sur le plan organisationnel et
les suggestions pour y remédier.
Le tableau 14 ci-après fait la synthèse des
réponses données aux premières questions.
Nous constatons que pour 15.000 véhicules vendus en
moyenne par mois, la marge obtenue par chacune des acteurs de la filiale varie
entre 4.525 FCFA et 300.000 FCFA.
Les revenus mensuels moyens qui en résultent sont
de :
- 2 625 000 000 FCFA pour les importateurs
- 1 545 000 000 FCFA pour les gestionnaires de
parc
- 750 000 000 FCFA pour les commissionnaires en
douane
- 150 000 000 FCFA pour les compagnies
d'assurance
- 159 000 000 FCFA pour les sociétés
de plaques et accessoires
- 450 000 000 FCFA pour les sociétés
d'escorte
- 488 000 000 FCFA pour les transitaires et
enleveurs
- 443 000 000 FCFA pour les consignataires et agents
maritimes soit au total environ 6 610 000 000 FCFA de revenus
mensuels largement distribués.
Par ailleurs, notre enquête confirme l'importance du
nombre d'emplois créés par ce commerce. Ainsi, en prenant en
compte le nombre d'acteurs par catégorie et le nombre de personnes
employées par catégorie, le nombre total d'emplois
créés est d'environ 32. 375 répartis comme suit :
- 19 250 pour les importateurs
- 925 pour les gestionnaires de parc
- 1 050 pour les commissionnaires en douane
- 30 pour les compagnies d'assurance
- 290 pour les sociétés d'escorte
- 10 000 pour les transitaires
- 810 pour les consignataires et agents maritimes
Question : Inconvénients liés au
commerce des véhicules d'occasion
Les réponses données par les acteurs
privés se résument dans le tableau ci-après :
Réponses Fréquences
Aspects environnementaux :
Pollution sonore 12 23,08%
Accumulation des épaves 26 50,00%
Maladies causées par le gaz d'échappement 46
88,46%
Sécurité routière :
Embouteillage 30 57,69%
Dégradation des infrastructures routières 42
80,77%
Accidents de routes 16 30,77%
Plan social
Développement délinquance juvénile
28 53,85%
Nous constatons que les problèmes les plus
indexés par les acteurs privés sont les maladies causées
par le gaz d'échappement (88,46%), la dégradation des
infrastructures routières (80,77%), les embouteillages (57,69%) et le
développement de la délinquance juvénile. Moins de 50% des
acteurs privés interrogés ont reconnu la pollution sonore et les
accidents de route comme des inconvénients de ce commerce.
La plupart des acteurs privés interrogés ont
aussi reconnu que ces problèmes ont régressé du fait des
mesures prises par l'Etat à partir de 2003.
Question : Imperfections sur le plan
organisationnel de la filière des véhicules d'occasion
Les réponses données par les acteurs
privés peuvent se résumer dans le tableau ci-après :
Réponses Fréquences
Lourdeur des procédures 46 88,46%
Prestations portuaires encore insuffisantes 38
73,08%
Cadre réglementaire et légal encore
déficitaire 47 90,38%
Montants élevés des taxes et redevances
39 75,00%
Moyens techniques portuaires peu performants
12 23,08%
Nous constatons que les acteurs privés ont tous
reconnu en majorité que toutes ces imperfections sont effectives, en
indexant surtout le cadre réglementaire et légal encore
déficitaire, la lourdeur des procédures, les montants
élevés des taxes et redevances et les prestations portuaires
encore insuffisantes.
B- QUESTIONNAIRES ADRESSÉS AUX ACTEURS
PUBLICS
Nous avons pu récupéré les huit
questionnaires adressés aux acteurs publics. Les réponses
données aux questions relatives au revenu par véhicule et au
nombre d'emplois créés sont approximatives et sont
résumées dans le tableau 15. Au total, le commerce des
véhicules d'occasion permet un revenu mensuel de 3 076 millions de
FCFA répartis entre ces huit acteurs comme suit :
- 226 500 000 FCFA pour le Port Autonome de Cotonou
- 546 000 000 FCFA pour la SOBEMAP
- 274 500 000 FCFA pour le CNCB
- 427 500 000 FCFA pour la DGDDI
- 750 000 000 FCFA pour la DGID
- 402 000 000 FCFA pour la DGTT
- 30 000 000 FCFA pour le CNSR
- 420 000 000 FCFA pour le CNUT
Le commerce des véhicules d'occasion permet aussi la
création d'environ 3 000 emplois an niveau des acteurs publics.
Les réponses aux questions relatives aux imperfections
sur le plan organisationnel et aux inconvénients de ce commerce, sont
semblables à celles données par les acteurs privés.
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