L'enseignement/apprentissage de la lecture au college( Télécharger le fichier original )par Martin GUIMFAC Chaire UNESCO, Université MARIEN NGOUABI, Brazzaville - Doctorat thèse unique 2007 |
Remarques1- L'équation de décomposition s'applique aussi aux DL, n - 1 = (k-1) (n-k). 2- Il peut être éventuellement nécessaire de contrôler d'abord l'hypothèse d'égalité des variances (homoscédasticité de la variance) par un test spécifique (par exemple le test de Bartlett). 3- L'analyse de la variance peut être généralisée à plusieurs critères de partition : il est alors nécessaire de tester l'effet de chaque critère et de leur interaction. Parfois, il peut être nécessaire de recourir aux autres tests pour contrôler l'égalité de variance. Le test d'homogénéité des variances de BartlettLe test de Bartlett permet de contrôler l'égalité de variance qui s'établit ainsi qu'il suit. Le khiy de Bartlett = 1,943 Le degré de liberté = 3 Le seuil de signification : 0,584342 Les variances sont homogènes ... 95% de confiance. Les résultats de l'analyse de la variance peuvent être utilisés si les échantillons sont normalement distribués. L'analyse de variance non paramétrique de Kruskall- WallisLe H de Kruskall- Wallis (équivaut au khiy) = 21,846 Le degré de liberté = 3 Le seuil de signification = 0,000070 Une fois les modalités de traitement des données indiquées, nous abordons la présentation des résultats qui en découlent. 2. PRÉSENTATION DES RESULTATS Ce volet a pour but de présenter les résultats obtenus à la suite du traitement des données. Ils sont exposés sous la forme de tableaux, établissement par établissement d'une part, et illustrés par des graphiques, variable par variable d'autre part. A - Tableaux synoptiques des résultats L'étude concerne trois établissements. Ainsi, les résultats de chacun d'eux sont répertoriés dans les tableaux ainsi qu'il suit. a)- Etablissement 1
Légende G.E = Groupe expérimental G.T = Groupe témoin Indice 1 = variable au test de préapprentissage Indice 2 = variable au test de post apprentissage Dans les résultats ci-dessus présentés, nous constatons que : premièrement, les résultats de la variable « oeil et esprit exercés » sont passés de 4,03 #177; 1,55 à 4,11 #177; 1,52 dans le groupe expérimental, et de 4,39 #177; 1,55 à 4,32 #177; 1,89 dans le groupe témoin. Le coefficient de variation a régressé de 0,3846 à 0,3698 dans le groupe expérimental et s'est plutôt accru de 0,3530 à 0,4375 dans le groupe témoin. Deuxièmement, les résultats de la variable « capacité à anticiper, à reconstituer » ont progressé de 2,45 #177; 2,06 à 3,76 #177; 3 dans le groupe expérimental, et de 2,31 #177; 1,90 à 2,70 #177; 1,91 dans le groupe témoin. Le coefficient de variation a régressé de 0,8408 à 0,7978 dans le groupe expérimental, et de 0,8225 à 0,6586 dans le groupe témoin. Troisièmement, les résultats de la variable « entraînement total » sont passés de 4,86 #177; 1,05 à 4,96 #177; 0,38 dans le groupe expérimental, et de 4,68 #177; 2,09 à 4,04 #177; 2,79 dans le groupe témoin. Le coefficient de variation a régressé de 0,2160 à 0,0766 dans le groupe expérimental, et s'est accru de 0,0105 à 0,6905 dans le groupe témoin. En somme, les résultats de l'établissement 1 se sont globalement améliorés du test d'évaluation initiale à celui d'évaluation terminale. Nous allons examiner si ceux de l'établissement 2 ont aussi connu une certaine amélioration. b)- Etablissement 2
Du test de pré apprentissage à celui de post apprentissage, les résultats ont globalement connu une nette amélioration. Premièrement, les résultats de la variable « oeil et esprit exercés » sont passés de 4,19 #177; 1,36 à 4,59 #177; 2,36 dans le groupe expérimental, et de 4,39 #177; 1,11 à 4,12 #177; 2,02 dans le groupe témoin. Le coefficient de variation s'est accru de 0,3245 à 0,5141 dans le groupe expérimental, et de 0,2528 à 0,4902 dans le groupe témoin. Deuxièmement, nous observons que les résultats de la variable « capacité à anticiper, à reconstituer » sont passés de 2,43 #177;2,45 à 3,12 #177; 2,59 dans le groupe expérimental, et de 2,15 #177; 1,69 à 2,52 #177; 2,38 dans le groupe témoin. Quant au coefficient de variation, il a régressé de 1,0082 à 0,8301 dans le groupe expérimental, et s'est accru de 0,7860 à 0,9444 dans le groupe témoin. Troisièmement, l'amélioration des résultats de la variable « entraînement total » est particulièrement significative dans le groupe expérimental. Les résultats sont passés de 4,68 #177; 2,14 à 4,92 #177; 0,73. Ils ont baissé de 4,82 #177; 1,41 à 4,74 #177; 1,78 dans le groupe témoin. Le coefficient de variation a régressé de 0,4572 à 0,1483 dans le groupe expérimental, et a plutôt progressé de 0,2925 à 0,3755 dans le groupe témoin. Ainsi, les résultats de l'établissement 2 se sont révélés améliorés du test d'évaluation initiale à celui d'évaluation terminale. Nous allons vérifier si ceux de l'établissement 3 reflètent une amélioration semblable à celle de l'établissement 2. c)- Etablissement 3
Du test de pré apprentissage à celui de post apprentissage, nous constatons que : premièrement, les résultats de la variable « oeil et esprit exercés » sont passés de 4,15 #177; 2,15 à 4,66 #177; 2,12 dans le groupe expérimental, et de 3,93 #177; 1,53 à 3,86 #177; 1,95 dans le groupe témoin. Le coefficient de variation a régressé de 0,5180 à 0,4549 dans le groupe expérimental, et s'est accru de 0,3893 à 0,5051 dans le groupe témoin. Deuxièmement, les résultats de la variable « capacité à anticiper, à reconstituer » sont passés de 2,12 #177; 1,92 à 3,02 #177; 2,12 dans le groupe expérimental, et de 2,14 #177; 1,54 à 2,42 #177; 2,32 dans le groupe témoin. Le coefficient de variation a régressé de 0,9056 à 0,7019 dans le groupe expérimental, et s'est accru de 0,7196 à 0,9586 dans le groupe témoin. Troisièmement, les résultats de la variable « entraînement total » ont progressé de 4,64 #177; 2,19 à 4,76 #177; 1,72 dans le groupe expérimental. Dans le groupe témoin, ils ont baissé de 4,52 #177; 2,92 à 4,16 #177; 2,77. Le coefficient de variation a régressé de 0,4719 à 0,3613 dans le groupe expérimental, et s'est légèrement accru de 0,6592 à 0,6658 dans le groupe témoin. Ainsi, nous remarquons que les résultats des groupes expérimentaux de tous les établissements se sont globalement améliorés. A l'exception de la variable « capacité à anticiper, à reconstituer », les résultats de tous les groupes témoins ont régressé. Tous les coefficients de variation des groupes expérimentaux ont régressé, sauf celui de la variable « oeil et esprit exercés » dans l'établissement 2. En dehors de la variable « capacité à anticiper, à reconstituer » dans l'établissement 1, les coefficients de variation des groupes témoins se sont accrus dans tous les établissements à propos de toutes les variables. Bien que la vitesse de lecture ne constitue pas une compétence de lecteur en soi, elle est néanmoins importante. Les résultats en vitesse de lecture à eux seuls sont révélateurs de la façon dont un individu appréhende l'écrit : déchiffrement avec oralisation ou lecture à proprement parler. Selon Jean Foucambert (1980), les lecteurs peuvent être répartis en plusieurs catégories en fonction de leur vitesse : - les liseurs ; - les déchiffreurs ; - et les véritables lecteurs68(*). A ce titre, les résultats de la vitesse de lecture nous intéressent et se présentent ainsi qu'il suit sous la forme d'un tableau. Nous signalons que dans notre étude, nous préférons évaluer la vitesse de lecture en signes et non en mots ou en syllabes parce que leurs longueurs sont variables. Le signe désigne la lettre, le signe de ponctuation ou l'espace entre deux mots. Sa longueur étant invariable, le signe nous paraît plus approprié pour l'estimation de la vitesse de lecture. Nous convenons avec Michèle Bedouet et Frédérique Cuisiniez (1997) que : 69(*). Ainsi, les résultats de la vitesse de lecture sont répertoriés dans le tableau ci-après : d) - Résultats des vitesses de lecture
Les résultats précédemment présentés peuvent être visualisés dans les graphiques suivants, variables par variable et test par test. B - Graphiques Graphique 1 : Variable «oeil et esprit exercés» au test de préapprentissage Graphique 2 : Variable «oeil et esprit exercés» au test de post- apprentissage
Graphique 3 : Variable «capacité à anticiper» au test de préapprentissage Graphique 4 : Variable «capacité à anticiper» au test de post apprentissage Graphique 5 : Variable «entraînement total» au test de préapprentissage Graphique 6 : Variable «entraînement total» au test de post apprentissage Ainsi, nous constatons une nette amélioration des performances des apprenants, du test de préapprentissage à celui de post apprentissage. Ces résultats confirment globalement la justesse de notre troisième hypothèse secondaire de recherche, à savoir l'introduction des innovations dans les pratiques pédagogiques contribue à l'amélioration de la qualité de l'enseignement/apprentissage de la lecture. Nous nous demandons s'il en est de même de toutes nos hypothèses de recherche. 3. Vérification des hypothèses de recherche La vérification des hypothèses de recherche peut mener à une confirmation ou à une infirmation de celles-ci. Vérifier une hypothèse, c'est pouvoir la confirmer ou l'infirmer. Infirmer une hypothèse de recherche, c'est ne pas être en mesure de constater, après l'analyse des données, la véracité de la relation postulée en hypothèse. Confirmer une hypothèse de recherche, c'est retrouver dans la réalité le lien postulé en hypothèse. Pour vérifier nos hypothèses de recherche, nous nous sommes inspiré en partie des travaux de Michel Loriaux (1988-1989) et de ceux de Pierre Dagnelie (1975). Le premier distingue trois types de facteurs : les facteurs non significatifs, les facteurs secondairement significatifs et les facteurs principalement significatifs70(*). Le second définit les différents types de facteurs71(*). Selon lui : - Lorsque le F d'une variable est non significatif, la variable considérée n'a pas un grand effet dans les résultats en discussion. - Lorsque le F d'une variable est significatif et le seuil de significativité élevé, la variable considérée a un effet dans les résultats obtenus. - Lorsque le F d'une variable est très significatif et le seuil de significativité sévère, c'est-à-dire tendant vers nul, c'est principalement à cause de cette variable-là que les résultats en discussion se sont révélés améliorés. Notre première hypothèse secondaire relative au milieu s'intitule : certains éléments du milieu de résidence favorisent l'enseignement/apprentissage de la lecture en classe de troisième. Dans le milieu des apprenants sur lesquels nous avons enquêté, nous avons sélectionné les indicateurs suivants : l'arrondissement de résidence, l'âge et la profession du père. Nous avons effectivement constaté que pour le facteur âge, nous avons F=0,32; .0, 57 à propos de la variable « capacité à anticiper, à reconstituer », et F=0,15 ; 0,69 en ce qui concerne la variable « entraînement total ». Pour le facteur profession du père, nous avons F=0,30 ; .0, 87 en ce qui concerne la variable « oeil et esprit exercés » et F=0,64 ; .0, 63 pour la variable « entraînement total ». Ces facteurs ont un effet partiel dans les résultats globaux de notre étude. Nous avons par ailleurs l'impression que lorsque certains facteurs du milieu de résidence ne favorisent pas l'enseignement/ apprentissage de la lecture, ils ne se révèlent pas non favorables. La croyance collective prétend que quel que soit le milieu, il a un effet sur les apprentissages scolaires des enfants. Dans le cas de cette étude, nous avons montré que le milieu assure aux apprenants les bonnes conditions matérielles de vie confortable (table et cadre d'études, télévision et radio) mais il ne leur offre pas toujours des conditions intellectuelles d'apprentissage. Cependant les bonnes conditions matérielles peuvent garantir un minimum de condition d'apprentissage intellectuel. C'est pourquoi, l'arrêté du 15 septembre 1998 portant institutionnalisation des programmes des classes de troisième des collèges en France, cite le manque de conditions correctes de travail à la maison comme l'une des causes du constat d'échec de l'enseignement et de l'apprentissage de la lecture72(*). Des études antérieures comme celle de Michèle Bedouet et Frédéric Cuisiniez (1997)73(*) ont montré l'impact de la qualité de l'alimentation, des conditions et la qualité du sommeil ainsi que le temps d'apprentissage sur les études des enfants. En considérant les facteurs âge, profession du père et arrondissement de résidence au test de post apprentissage, nous observons que le score de ces indicateurs est supérieur au score moyen général (moyenne des scores aux tests de pré et de post apprentissage). En effet, les résultats de l'indicateur profession du père par exemple montre que : 1. pour la variable « oeil et esprit exercés », le score moyen général est de 4,21 alors que celui du test de post apprentissage est de 4,26. 2. Pour la variable « capacité à anticiper, à reconstituer », le score moyen général est de 2,60 alors que celui du test de post apprentissage est de 2,95. 3. Pour la variable « entraînement total », alors que le score moyen général est de 4,66, celui du test de post apprentissage est de 4,59 et celui du test de préapprentissage est de 4,68. Les résultats des indicateurs âge, arrondissement de résidence, et niveau d'étude du père présentent une tendance semblable. Il faut préciser que nous avons considéré l'indicateur profession du père parce qu'il est le chef de famille. Les indicateurs susmentionnés montrent à des degrés divers qu'un milieu non lecteur peut produire des lecteurs, à condition que les pratiques pédagogiques et les équipements scolaires soient adaptés. Nous sommes conforté dans ce point de vue par l'impact de l'arrondissement de résidence qui se révèle secondairement significatif en ce qui concerne la variable « entraînement total » (F=1,28 ; .0,27), principalement significatif quand il s'agit de la variable «capacité à anticiper, à reconstituer » (F=8,22 ; 0,00) et non significatif lorsqu'il est question de la variable « oeil et esprit exercés » (F=0.57 ; .0.67). Aucune des données ci-dessus présentées n'ayant invalidé notre première hypothèse secondaire de recherche, nous convenons donc avec tous ceux qui pensent que certains éléments du milieu favorisent l'enseignement et l'apprentissage des disciplines scolaires et affirmons que notre hypothèse secondaire est ainsi vérifiée. Nous soumettons notre seconde hypothèse secondaire de recherche à l'examen afin de pouvoir la valider ou l'invalider. Nous rappelons que notre deuxième hypothèse a consisté à affirmer qu'un minimum de support pluriel d'apprentissage contribue à l'amélioration de la qualité de l'enseignement et de l'apprentissage de la lecture en classe de troisième.
En effet, nous avons montré lors du traitement des données qu'aucun des apprenants de notre échantillon ne disposait de manuels de lecture au départ. Au test de pré apprentissage, ils avaient tous des compétences sensiblement identiques aussi bien dans les groupes expérimentaux que dans les groupes témoins dans tous les 3 établissements constituant notre échantillon. Ce qui est normal, car ils sont tous élèves précédemment admis en classe de troisième au titre de l'année 2001- 2002. Pour soutenir notre étude, nous avons mis à la disposition des apprenants des deux premiers établissements quelques manuels de lecture. Force est de constater qu'au test de post apprentissage, les sujets de ces deux établissements se sont fait attribuer les plus fortes moyennes. Leurs résultats se sont révélés plus améliorés que ceux de leurs camarades de l'établissement 3. Les manuels de lecture semblent être en partie à l'origine de ces résultats. Nous confirmons avec IPAM (1996) l'importance74(*) du manuel, à savoir qu'il est considéré comme : - source de documentation pour le professeur ; - appui de l'apprentissage et de la mémorisation des connaissances ; - recours pour les élèves hors de la classe. Nous constatons que la possession ou tout au moins la consultation fréquente d'un manuel de lecture par un élève de la classe de troisième induit des effets bénéfiques pour les facteurs scolaires que nous avons étudiés. Nous avons montré que les résultats en discussion se sont révélés améliorés principalement grâce aux facteurs scolaires, à savoir l'établissement, la classe et le type de classe. Nous faisons la même lecture des facteurs du milieu que des facteurs scolaires. L'indicateur établissement montre qu'alors que le score moyen général de la variable « oeil et esprit exercés » est de 4,21, celui du test de post apprentissage est de 4,27. En ce qui concerne la variable « capacité à anticiper, à reconstituer », alors que le score moyen général est de 2,60, celui du post apprentissage est de 2,95. Quant à la variable « entraînement total », alors que le score moyen général est de 4,60, celui du test de post apprentissage est de 4,59 et celui de pré apprentissage de 4,68. Le degré de variation étant le même pour toutes ces variables, nous affirmons qu'il traduit l'effet des innovations que nous avons introduites dans les pratiques pédagogiques actuelles. Cette tendance est identique pour les facteurs classe et type de classe. Les résultats des facteurs scolaires sont dus pour l'essentiel à la pratique de la lecture qui se fait à l'école. De ce point de vue, nous confirmons qu'un milieu non lecteur peut préparer des lecteurs, à condition qu'ils aient un minimum de support d'apprentissage et que l'école joue véritablement son rôle, à savoir instruire, informer et éduquer. Ainsi, notre deuxième hypothèse secondaire se vérifie. Nous affirmons par ailleurs que s'il y avait un peu plus de livres de lecture, ces résultats se seraient peut-être davantage améliorés. Ayant établi la véracité des relations postulées pour nos deux hypothèses secondaires de recherche, nous examinons la troisième. Notre troisième hypothèse est : l'introduction des innovations dans les pratiques pédagogiques favorise l'enseignement/apprentissage de la lecture. Nous avons montré que : - les résultats des groupes expérimentaux des établissements 1 et 2 se sont avérés globalement améliorés, du test de pré apprentissage à celui de post apprentissage ; - ceux du groupe expérimental de l'établissement 3 se sont aussi améliorés mais pas autant que ceux des deux premiers. Cette supériorité des résultats des deux premiers établissements est en partie due aux livres de lecture que nous avons mis à la disposition des sujets de ces deux établissements pour les besoins d'enquête ; - la régression des coefficients de variation dans les groupes expérimentaux et leur croissance dans les groupes témoins du test de post apprentissage montre l'amélioration des résultats dans les groupes expérimentaux ; - Au test de pré apprentissage, les apprenants de tous les groupes (expérimentaux et témoins) ont présenté une vitesse sensiblement identique en lecture (521 signes à la minute) dans les groupes expérimentaux et 545 signes à la minute dans les groupes témoins. Au test de post apprentissage, alors que les sujets des groupes témoins n'ont pu améliorer leur vitesse (513 signes à la minute) ceux des groupes expérimentaux ont perfectionné la leur (844 signes à la minute). Notre troisième hypothèse secondaire se trouve ainsi vérifiée. La première et la deuxième l'ayant également été, notre hypothèse générale se trouve entièrement vérifiée. Et nous concluons qu'il convient de changer le comportement des professeurs et des apprenants vis-à-vis de l'objet livre pour contribuer à améliorer la qualité de l'enseignement/apprentissage de la lecture en classe de troisième. Après avoir procédé à la vérification méthodique de nos hypothèses, nous dégageons l'effet des facteurs qualitatifs sur nos résultats d'étude, dans le chapitre suivant. CHAPITRE V EFFETS DES FACTEURS INDEPENDANTS SUR LES RESULTATS
Nous allons nuancer les résultats que nous venons d'exposer au chapitre IV en étudiant l'effet de chaque variable indépendante (caractéristiques individuelles et contextuelles) que nous avons retenue sur les mêmes résultats. A titre d'exemples les facteurs âge, arrondissement de résidence, profession du père, établissement, classe et type de classe ont bénéficié de notre part du traitement suivant. Nous rappelons que l'application du test F de Fischer Snédecor que nous avons choisi pour le traitement des données75(*), permet de montrer que la différence des moyennes est non significative (NS), significative (S*) ou très significative (S**). Il s'agit de comparer la valeur de F calculée (Fc) à celle de F de référence (Fr). Si Fc < Fr = 1,96, la différence entre les moyennes n'est pas significative. Si Fc = Fr = 1,96, la différence entre les moyennes est significative. Si Fc = Fr =2,58, la différence entre les moyennes est très significative. 1. L'effet de l'âge L'effet de l'âge sur les variables «oeil et esprit exercés», « capacité à anticiper, à reconstituer» et « entraînement total» montre respectivement que : premièrement, au test de pré apprentissage, les apprenants âgés de 17 à 20 ans ont une moyenne de 4,17, supérieure à celle de leurs camarades âgés de 12 à 16 ans (4,14). La différence de ces deux moyennes n'est pas significative. Au test de post apprentissage, les apprenants âgés de 12 à 16 ans ont une moyenne de 4,31 significativement plus forte que celle de leurs camarades âgés de 17 à 20 ans (4,21). Il est tout à fait possible que l'effet de routine et l'esprit hypothéticodéductif présent chez les apprenants plus âgés aient joué au départ pour qu'ils réalisent les meilleures moyennes par rapport à leurs camarades moins âgés. Toutefois, au cours de l'année scolaire, la fraîcheur d'esprit, les bonnes prédispositions mentales des apprenants plus jeunes ont dû favoriser l'augmentation du nombre de signes graphiques qu'ils perçoivent à chaque fixation. Il en est de même de l'aptitude à distinguer de plus en plus sûrement les signes graphiques et de la capacité à retenir les groupes de mots qu'ils parcourent en vue de la construction du sens lors de la lecture. La sollicitation permanente des apprenants plus âgés pour des activités extrascolaires parmi lesquelles les tâches ménagères pour les filles âgées, un environnement enclin à la facilité et les pesanteurs psychologiques pourraient constituer les facteurs de régression du travail scolaire des apprenants plus âgés, comme le montre le tableau n° 24. Tableau n° 24 : Distribution des moyennes de la variable «oeil et esprit exercés » selon l'âge
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la variable « oeil et esprit exercés » indique une différence non significative du test de pré apprentissage (F= 0,20) et une différence significative (F = 2,03) de celui de post apprentissage. Ces différences trouveront leur explication au chapitre intitulé interprétation des résultats. a)- Test de pré apprentissage
b)- Test de post apprentissage
Deuxièmement, une configuration semblable à celle de la variable «oeil et esprit exercés». Au test de pré apprentissage, les apprenants âgés de 12 à 16 ans ont réalisé une moyenne de 2,21, inférieure à celle de leurs camarades âgés de 17 à 20 ans (2,34). Mais la différence de ces deux moyennes n'est pas significative. Il est probable qu'au test de pré apprentissage, seule la maturité mentale des apprenants âgés de 17 à 20 ans ait favorisé leur réussite aussi bien pour le texte à trous que pour le texte puzzle. Au cours de l'année scolaire, la prédisposition des apprenants plus jeunes à se consacrer au travail scolaire peut avoir favorisé leur aptitude à compléter dans le texte les mots qui ont été enlevés et remplacés par des numéros. Il en est de même de leur prise de conscience du fonctionnement d'un texte comme le montrent les résultats du test de post apprentissage, où ils ont réalisé une moyenne de 2,97 contre 2,92, celle de leurs aînés. Tableau n° 25 : Distribution des moyennes de la variable «capacité à anticiper, à reconstituer» selon l'âge
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la variable «capacité à anticiper, à reconstituer» selon l'âge révèle une différence non significative aussi bien du test de pré apprentissage (F = 1,64) que de celui de post apprentissage F (0,32). a)- Test de pré apprentissage
b)- Test de post apprentissage
Troisièmement, une configuration semblable à celle de la variable « capacité à anticiper, à reconstituer». En effet, au test de pré apprentissage, les apprenants âgés de 12 à 16 ans obtiennent une moyenne de 4,62, inférieure à celle de leurs camarades âgés de 17 à 20 ans (4,76). La supériorité de la moyenne des apprenants de la seconde modalité sur celle de la première tient pour l'essentiel du renforcement du raisonnement hypothéticodéductif qui s'acquiert ordinairement au-delà de 15 ans. Au test de post apprentissage, les apprenants âgés de 12 à 16 ans réalisent une moyenne de 4,60, supérieure à celle de leurs camarades âgés de 17 à 20 ans (4,57). Les deux moyennes ne sont pas significativement différentes. Tableau n° 26 : Distribution des moyennes de la variable « entraînement total» selon l'âge
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la variable «entraînement total» selon l'âge met en évidence une différence très significative (F = 2,86) du test de pré apprentissage et une différence non significative de celui de post apprentissage (F= 0,1). Le passage de la différence très significative (S**) des moyennes du test de pré apprentissage à celle non significative (NS) des mêmes moyennes du test de post apprentissage fait remarquer que les moyennes très dispersées au départ ont dû être harmonisées. Cette harmonisation est due à l'amélioration progressive des pratiques pédagogiques car par osmose tout ce qui se fait dans une classe expérimentale est souvent reproduit dans la classe témoin, même si les deux classes appartiennent à des vagues opposées. a)- Test de pré apprentissage
b)- Test de post apprentissage
Le changement de tendance selon l'âge du test de pré apprentissage à celui de post apprentissage fait observer que ce facteur est important dans l'apprentissage de la lecture, ne serait-ce que pour des raisons de motivation. La fonction culturelle de la lecture est à la base du désir de lire de tous. Ce désir est d'autant plus grand pour les adolescents âgés de 12 à 16 ans que le contenu du texte est en harmonie avec leur imaginaire, leur centre d'intérêt et leur attente. Désirant s'identifier aux héros et aux personnages d'aventures et de contes, les adolescents âgés de 12 à 16 ans sont fortement motivés pour la lecture de ces types de textes. 2. L'effet de l'arrondissement de résidence L'effet de l'arrondissement de résidence sur les variables « oeil et esprit exercés », « capacité à anticiper, à reconstituer » et « entraînement total » indique respectivement que : premièrement, au test de pré apprentissage, les apprenants vivant dans l'arrondissement 2 réussissent à se faire accorder la plus forte moyenne (4,39). Ils sont suivis par leurs camarades de l'arrondissent 3 (4,21), puis de ceux de l'arrondissement 1 (4,17), enfin de ceux des arrondissements 4 et 5 dont la moyenne est identique (4,02). Mais ces moyennes ne sont pas significativement différentes. Au test de post apprentissage, les apprenants des arrondissements 3 et 4 améliorent leur moyenne (4,33). Ceux de l'arrondissement 2 régressent. Leur moyenne baisse de 4,39 à 4,32. Les apprenants habitant l'arrondissement 5 améliorent leur moyenne qui progresse de 4,02 à 4,25. Ceux de l'arrondissement 1 en font autant : la leur passe de 4,17 à 4,20. Mais ces moyennes ne sont pas significativement différentes. Tableau n° 27 : Distribution des moyennes de la variable «oeil et esprit exercés» selon l'arrondissement
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la variable «oeil et esprit exercés» selon l'arrondissement indique une différence non significative aussi bien du test de pré apprentissage (F=1,85) que de celui de post apprentissage (F =0,57). Nous signalons que cette différence sera interprétée au chapitre VII. a)- Test de préapprentissage
b)- Test de post apprentissage
Deuxièmement, au test de pré apprentissage, les apprenants résidant dans l'arrondissement 1 réalisent la plus forte moyenne (2,39). Ils sont suivis de leurs camarades de l'arrondissement 2 (2,28), puis de ceux de l'arrondissement 3 (2,24), ensuite de ceux de l'arrondissement 5 (2,21), enfin de ceux de l'arrondissement 4 (2,02). Ces moyennes ne sont pas significativement différentes. Au test de post apprentissage, les apprenants des arrondissements 1 et 2 améliorent significativement leur moyenne. Elles augmentent respectivement de 2,39 et 3,14 à 3,35 et 3,38. Les apprenants habitant l'arrondissement 4 améliorent aussi la leur (2,88 contre 2,02), tout comme ceux des arrondissements 5 (2,77 contre 2,21) et 3 (2,76 contre 2,24). La différence de ces moyennes est très significative. Tableau n° 28 : Distribution des moyennes de la variable « capacité à anticiper, à reconstituer » selon l'arrondissement
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la variable «capacité à anticiper, à reconstituer » selon l'arrondissement indique une différence non significative du test de pré apprentissage (F= 0,93) et une différence très significative de celui de post apprentissage (F= 8,22). Nous avons indiqué que ces différences trouveront leur explication au chapitre VII. a)- Test de pré apprentissage
b)- Test de post apprentissage
Troisièmement, au test de pré apprentissage, les apprenants habitant l'arrondissement 4 réussissent à se faire attribuer la plus forte moyenne (4,88). Ils sont suivis de leurs camarades de l'arrondissement 1 (4,73), puis de ceux de l'arrondissement 2 (4,71), ensuite de ceux de l'arrondissement 3 (4,69), enfin de ceux de l'arrondissement 5 (4,53). Toutefois, ces moyennes ne sont pas significativement différentes. Au test de post apprentissage, les apprenants vivant dans l'arrondissement 4 améliorent leur moyenne (4,94 contre 4,88 au test de pré apprentissage). Ils sont suivis de leurs camarades de l'arrondissement 3 (4,68), puis de ceux de l'arrondissement 2 (4,57), ensuite de ceux de l'arrondissement 1 (4,47), enfin de ceux de l'arrondissement 5 (4,52). Ces moyennes sont significativement très différentes. Tableau n° 29 : Distribution des moyennes de la variable « entraînement total » selon l'arrondissement
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la variable « entraînement total » met en évidence une différence non significative du test de pré apprentissage (F= 1,28) et une différence très significative de celui de post apprentissage (F= 2,63). Ces différences seront expliquées au chapitre VII. a)- Test de pré apprentissage
b)- Test de post apprentissage
Il se pourrait que l'amélioration des moyennes des apprenants soit plutôt tributaire de leur prise de conscience et de leur engagement personnels. 3. L'effet de la profession du père L'effet de la profession du père sur les variables « oeil et esprit exercés », « capacité à anticiper, à reconstituer » et « entraînement total » révèle respectivement que : premièrement, au test de pré apprentissage, les apprenants dont les pères appartiennent à la catégorie de personnel commercial et vendeur réalisent la plus forte moyenne (4,22). Ceux dont les pères sont issus de celle des travailleurs spécialisés dans les services obtiennent une moyenne de 4,18. Ceux dont les pères sont des ouvriers et manoeuvres non agricoles et des conducteurs d'engins de transport ainsi que ceux dont les pères appartiennent à la catégorie des travailleurs spécialisés dans les services parviennent à une moyenne de 4,18. Ceux dont les pères sont des ouvriers et des manoeuvres non agricoles et des conducteurs d'engins de transport ainsi que ceux dont les pères sont les personnes des professions scientifiques, techniques, libérales et assimilées obtiennent 4,17 de moyenne. Ceux dont les pères sont issus de la catégorie des personnels administratifs et travailleurs assimilés se font attribuer 3,95 de moyenne. Ces moyennes ne sont pas significativement différentes. Au test de post apprentissage, les apprenants dont les pères sont issus des professions scientifiques, techniques, libérales et assimilées perfectionnent considérablement leur score et réussissent à se faire accorder la plus forte moyenne (4,30). Ils sont suivis de ceux dont les pères sont des travailleurs spécialisés dans les services (4,28), puis de ceux dont les pères appartiennent à la catégorie de personnel commercial et vendeur (4,26), ensuite de ceux dont les pères sont directeurs et cadres supérieurs (4,23) enfin de ceux dont les pères sont issus de la catégorie socioprofessionnelle des ouvriers, des manoeuvres non agricoles et des conducteurs d'engins de transport (4,15). Ces moyennes ne sont pas significativement différentes. Tableau n° 30 : Distribution des moyennes de la variable « oeil et esprit exercés » selon la profession du père
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la variable «oeil et esprit exercés» selon la profession du père fait remarquer une différence non significative aussi bien du test de pré apprentissage (F =1,09) que de celui de post apprentissage (F=0,30). Elle sera justifiée au chapitre VII. a)- Test de pré apprentissage
b)- Test de post apprentissage
Deuxièmement, au test de pré apprentissage, les apprenants dont les pères sont des ouvriers, des manoeuvres non agricoles et des conducteurs d'engins de transport obtiennent la meilleure moyenne (2,60). Ils sont suivis de leurs camarades dont les pères appartiennent à la catégorie de personnel commercial et vendeur (2,50), puis de ceux dont les pères sont des travailleurs spécialisés dans les services (2,23) enfin de ceux dont les pères sont issus de la catégorie des personnes des professions scientifiques, techniques, libérales et assimilées (2,17). Ces moyennes sont significativement différentes. Au test de post apprentissage, les apprenants dont les pères sont des ouvriers, des manoeuvres non agricoles et des conducteurs d'engins de transport améliorent considérablement leur moyenne (3,45). Ils sont suivis de leurs camarades dont les pères appartiennent à la catégorie de personnel commercial et vendeur (3,17), puis de ceux dont les pères sont des personnels administratifs et travailleurs assimilés (3,02), ensuite de ceux dont les pères sont des travailleurs spécialisés dans les services (2,92), enfin de ceux dont les pères sont issus de la catégorie socioprofessionnelle des personnes des professions scientifiques, techniques, libérales et assimilées (2,83). Ces moyennes sont significativement très différentes. Tableau n° 31 : Distribution des moyennes de la variable « capacité à anticiper, à reconstituer» selon la profession du père
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la variable «capacité à anticiper, à reconstituer» selon la profession du père fait constater une différence significative du test de pré apprentissage (F=2,03) et une différence très significative de celui de post apprentissage F= (3,31). Ces différences, comme nous l'avons indiqué plus haut, trouveront leur signification au chapitre sur l'interprétation des résultats. a)- Test de pré apprentissage
b)- Test de post apprentissage
Troisièmement, au test de pré apprentissage, les apprenants dont les pères sont des ouvriers, des manoeuvres non agricoles et des conducteurs d'engins de transport réalisent la meilleure moyenne (4,95). Ils sont suivis de leurs camarades dont les pères appartiennent à la catégorie de personnel commercial et vendeur (4,94), ensuite de ceux dont les pères sont des personnels administratifs et travailleurs assimilés (4,64), puis de ceux dont les pères sont issus de la catégorie des travailleurs spécialisés dans les services (4,63), enfin de ceux dont les pères sont des personnes des professions scientifiques, techniques, libérales et assimilées (4,61). Ces moyennes sont significativement différentes. Au test de post apprentissage, les apprenants dont les pères sont des ouvriers, des manoeuvres non agricoles et des conducteurs d'engins de transport se maintiennent au premier rang avec une moyenne de 4,75. Ils sont suivis de ceux dont les pères appartiennent à la catégorie de personnel commercial et vendeur (4,67) ensuite de leurs camarades dont les pères sont des personnes des professions scientifiques, techniques, libérales et assimilées (4,62) puis de ceux dont les pères sont des travailleurs spécialisés dans les services (4,54), enfin de ceux dont les pères appartiennent à la catégorie des personnels administratifs et travailleurs assimilés (4,50). Ces moyennes ne sont pas significativement différentes. Tableau n° 32 : Distribution des moyennes de la variable « entraînement total » selon la profession du père
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la variable «entraînement total» selon la profession du père indique une différence significative du test de pré apprentissage (F=2,33) et une différence non significative de celui de post apprentissage (F=0,64). Ces différences seront expliquées à l'occasion de l'interprétation et de la discussion des résultats au chapitre VII. a)- Test de pré apprentissage
b)- Test de post apprentissage
Nous constatons qu'à certains moments les apprenants dont les pères sont des ouvriers, des manoeuvres non agricoles et des conducteurs d'engins de transport parviennent à des meilleures moyennes de leurs classes (cf. Tableaux 31 et 32). Tantôt ce sont leurs camarades dont les pères sont les personnes des professions scientifiques, techniques, libérales et assimilées ou les personnes relevant du corps de personnel commercial et vendeur qui ont les plus fortes moyennes de la classe. A d'autres moments les apprenants dont les pères sont issus de la catégorie socioprofessionnelle des personnes des professions scientifiques, techniques, libérales et assimilées obtiennent les plus faibles moyennes de la classe. Leurs camarades dont les pères sont des travailleurs spécialisés dans les services semblent plus constants dans le travail scolaire. Ceux dont les pères sont directeurs et cadres supérieurs ont des moyennes plus ou moins acceptables. Ainsi, les résultats scolaires d'un apprenant ne sont pas uniquement tributaires de la catégorie socioprofessionnelle de son père. D'autres paramètres notamment les facteurs scolaires semblent influencer positivement ou négativement le travail scolaire des enfants. 4. L'effet de l'établissement L'effet de l'établissement sur les variables « oeil et esprit exercés », « capacité à anticiper, à reconstituer » et « entraînement total » fait constater respectivement que : premièrement, au test de pré apprentissage, les moyennes des apprenants des établissements 2 (4,22) et 1 (4,21) sont assez proches. Celle de l'établissement 3 (4,04) paraît plus faible. Ces moyennes sont significativement très différentes. Au test de post apprentissage, les moyennes des apprenants de l'établissement 2 (4,35) et celles de l'établissement 1 (4,21) restent identiques alors que celles de l'établissement 3 (4,26) s'améliorent. Cependant ces moyennes ne sont pas significativement différentes. Tableau n° 33 : Distribution des moyennes de la variable «oeil et esprit exercés» selon l'établissement
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la variable «oeil et esprit exercés» selon l'établissement établit une différence très significative du test de pré apprentissage (F=2,82) et une différence non significative de celui de post apprentissage (F=1,28). Ces différences seront expliquées à l'occasion de l'interprétation des résultats. a) - Test de pré apprentissage
b)- Test de post apprentissage
Deuxièmement, au test de pré apprentissage, la moyenne des apprenants de l'établissement 1 (2,36) est la plus forte. Elle est suivie de celle des apprenants de l'établissement 2 (2,29) et de celle des apprenants de l'établissement 3 (2,13). Ces moyennes sont significativement différentes. Au test de post apprentissage, la moyenne des apprenants de l'établissement 1 s'améliore considérablement. Elle passe de 2,36 à 3,33. Celle des apprenants de l'établissement 2 s'améliore également mais pas autant que celle des apprenants de l'établissement 1. Elle passe de 2,29 à 2,82. Celle de l'établissement 3 progresse de 2,13 à 2,72. Ces moyennes sont significativement très différentes.
Les moyennes de tous les établissements s'améliorent de façon considérable du test de pré apprentissage à celui de post apprentissage. Par ailleurs, les établissements gardent le même classement aussi bien au test de post apprentissage qu'à celui de préapprentissage. Cette stabilité du classement signifie que les apprenants qui avaient eu de bons scores au test de préapprentissage ont de fortes chances de réaliser de bons scores à celui de post apprentissage ainsi que le montre le tableau suivant. Tableau n° 34 : Distribution des moyennes de la variable « capacité à anticiper, à reconstituer» selon l'établissement
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la variable «capacité à anticiper, à reconstituer » selon l'établissement indique une différence significative du test de pré apprentissage (F= 2,29) et une différence très significative de celui de post apprentissage (F=17,18). Ces différences seront justifiées au chapitre VII, à l'occasion de l'interprétation des résultats de la présente étude. a)- Test de pré apprentissage
b)- Test de post apprentissage
Troisièmement, au test de pré apprentissage, les moyennes des apprenants des établissements 1 et 2 sont identiques (4,74) alors que celle des apprenants de l'établissement 3 est différente (4,56). Ces moyennes sont significativement différentes. Au test de post apprentissage, la moyenne des apprenants de l'établissement 1 s'améliore et passe de 4,74 à 4,83. Celles des apprenants des établissements 1 et 3 régressent et passent respectivement de 4,74 à 4,50 et de 4,56 à 4,46. Ces moyennes sont significativement très différentes. Tableau n° 35 : Distribution des moyennes de la variable «entraînement total» selon l'établissement
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la variable «entraînement total » selon l'établissement montre une différence significative du test de pré apprentissage (F=2,15) et une différence très significative de celui de post apprentissage (F=9,72). Ces différences seront expliquées au chapitre VII. a)- Test de pré apprentissage
b)- Test de post apprentissage
Les moyennes des variables «oeil et esprit exercés », «capacité à anticiper, à reconstituer » et «entraînement total » varient certes d'un établissement à un autre mais le rapprochement des moyennes des établissement 1 et 2, aussi bien du test de pré apprentissage que celui de post apprentissage reste constant. Nous remarquons que l'amélioration permanente des moyennes du test de post apprentissage de ces deux établissements est certainement tributaire de l'impact des livres de lecture que nous avons mis à la disposition des apprenants de ces deux établissements. Ce qui montre le caractère indispensable d'un minimum de support d'apprentissage en lecture, comme dans toutes les disciplines scolaires.
5. L'effet de la classe L'effet de la classe sur les variables « oeil et esprit exercés », « capacité à anticiper, reconstituer » et « entraînement total » fait observer respectivement que : premièrement, au test de pré apprentissage : - 1er - classe témoin de l'établissement 1(4,39), - 2ème - classe témoin de l'établissement 2 (4,25), - 3ème - classe expérimentale de l'établissement 2 (4,19), - 4ème - classe expérimentale de l'établissement 3 (4,16), - 5ème - classe expérimentale de l'établissement 1 (4,03), - 6ème - classe témoin de l'établissement 3 (3,92). Ces moyennes sont significativement très différentes. Au test de post apprentissage : - 1er - classe expérimentale de l'établissement 3 (4,66), - 2ème - classe expérimentale de l'établissement 2 (4,59), - 3ème - classe expérimentale de l'établissement 1 (4,32), - 4ème - classe témoin de l'établissement 2 (4,12), - 5ème - classe témoin de l'établissement 1(4,11), - 6ème - classe témoin de l'établissement 3 (3,86). Ces moyennes sont significativement très différentes. Tableau n° 36 : Distribution des moyennes de la variable «oeil et esprit exercés » selon la classe
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la variable «oeil et esprit exercés » selon la classe fait constater une différence très significative du test de pré apprentissage (F=3,98) tout comme de celui de post apprentissage (F=14,50). Cette différence sera expliquée à l'occasion de l'interprétation des résultats. a)- Test de pré apprentissage
b)- Test de post apprentissage
Deuxièmement, au test de pré apprentissage : - 1er - classe expérimentale de l'établissement 1 (2,45), - 2ème - classe expérimentale de l'établissement 2 (2,43), - 3ème - classe témoin de l'établissement 1 (2,31), - 4ème - classe témoin de l'établissement 2 (2,15), - 5ème - classe témoin de l'établissement 3 (2,14), - 6ème - classe expérimentale de l'établissement 3 (2,12). Ces moyennes ne sont pas significativement différentes. Au test de post apprentissage : - 1er - classe expérimentale de l'établissement 1 (3,76), - 2ème - classe expérimentale de l'établissement 2 (3,12), - 3ème - classe expérimentale de l'établissement 3 (3,02), - 4ème - classe témoin de l'établissement 1 (2,90), - 5ème - classe témoin de l'établissement 2 (2,52), - 6ème - classe témoin de l'établissement 3 (2,42). Ces moyennes sont significativement très différentes. Tableau n° 37 : Distribution des moyennes de la variable «capacité à anticiper, à reconstituer » selon la classe
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la variable «capacité à anticiper, à reconstituer» selon la classe indique une différence non significative du test de pré apprentissage (F=1,62) et une différence très significative de celui de post apprentissage (F=22,91). Ces différences seront justifiées à l'occasion de l'interprétation des résultats. a)- Test de pré apprentissage
b)- Test de post apprentissage
Troisièmement, au test de pré apprentissage : - 1er - classe expérimentale de l'établissement 1 (4,86), - 2ème - classe témoin de l'établissement 2 (4,80), - 3ème - classe expérimentale de l'établissement 2 (4,68), - 4ème - classe expérimentale de l'établissement 3 (4,64), - 5ème - classe témoin de l'établissement 1 (4,62), - 6ème - classe témoin de l'établissement 3 (4,48). Ces moyennes ne sont pas significativement différentes. Au test de post apprentissage : - 1er - classe expérimentale de l'établissement 1 (4,96), - 2ème - classe expérimentale de l'établissement 2 (4,92), - 3ème - classe expérimentale de l'établissement 3 (4,76), - 4ème - classe témoin de l'établissement 2 (4,74), - 5ème - classe témoin de l'établissement 3 (4,16), - 6ème - classe témoin de l'établissement 1 (4,04). Ces moyennes sont significativement très différentes. Tableau n° 38 : Distribution des moyennes de la variable «entraînement total » selon la classe
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la variable «entraînement total » révèle une différence non significative du test de pré apprentissage (F=1,84) et une différence très significative de celui de post apprentissage (F=24,27). Nous rappelons que ces différences seront expliquées au chapitre VII. a)- Test de préapprentissage
b)- Test de post apprentissage
Le caractère très significatif de la différence des moyennes des variables réparties selon la classe du test de post apprentissage pourrait être tributaire de l'aptitude des professeurs à transmettre des connaissances. Les professeurs impliqués dans la présente étude ont certes le même statut (fonctionnaire), le même grade (professeur de CEG) et le même profil (diplômé de l'école normale supérieure), mais la personnalité, le dévouement et la compétence de chacun d'entre eux interviennent pour une grande part dans la réussite ou l'échec de leur acte pédagogique. L'hétérogénéité des moyennes observées est en partie le reflet de l'hétérogénéité de la nature et de la compétence du corps professoral. 6. L'effet du type de classe L'effet du type de classe sur les variables « oeil et esprit exercés », « capacité à anticiper, à reconstituer » et « entraînement total » fait remarquer respectivement que : premièrement, au test de pré apprentissage, la moyenne des classes expérimentales (4,12) n'est pas significativement différente de celle des classes témoins (4,10). Au test de post apprentissage, la moyenne des classes expérimentales (4,45) est significativement très différente de celle des classes témoins (4,10). Tableau n° 39 : Distribution des moyennes de la variable «oeil et esprit exercés » selon le type de classe
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la variable «oeil et esprit exercés» selon le type de classe rend compte d'une différence non significative du test de pré apprentissage (F=0,73) et d'une différence très significative de celui de post apprentissage (F=25,32). Ces différences seront expliquées au chapitre VII. a)- Test de pré apprentissage
b)- Test de post apprentissage
Deuxièmement, au test de pré apprentissage, la moyenne des classes expérimentales (2,33) n'est pas significativement différente de celle des classes témoins (2,20). Au test de post apprentissage, la moyenne des classes expérimentales (3,30) est significativement très différente de celle des classes témoins (2,61). Tableau n° 40 : Distribution des moyennes de la variable «capacité à anticiper, à reconstituer » selon le type de classe
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la variable «capacité à anticiper, à reconstituer» selon le type de classe fait remarquer une différence non significative du test de pré apprentissage (F=1,89) et une différence très significative de celui de post apprentissage (F=61,60). a)- Test de pré apprentissage
b)- Test de post apprentissage
Troisièmement, au test de pré apprentissage, la moyenne des classes expérimentales (4,72) n'est pas significativement différente de celle des classes témoins (4,63). Au test de post apprentissage, la moyenne des classes expérimentales (4,88) est très différente de celle des classes témoins (4,31). Tableau n° 41 : Distribution des moyennes de la variable «entraînement total» selon le type de classe
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la variable «entraînement total » selon le type de classe met en évidence une différence non significative du test de pré apprentissage (F=1,29) et une différence très significative de celui de post apprentissage (F=65,17). Ces différences seront justifiées, comme nous l'avons mentionné plus haut, à l'occasion de l'interprétation des résultats. a)- Test de pré apprentissage
b)- Test de post apprentissage
La distribution des moyennes des variables «oeil et esprit exercés», «capacité à anticiper, à reconstituer» et «entraînement total » selon le type de classe établit une amélioration constante des moyennes des classes expérimentales par rapport à celles des classes témoins du test de post apprentissage. Cette amélioration constante des moyennes d'un type de classe par rapport à un autre, pourrait être en partie le fait de la nature de ces classes dans lesquelles une intervention pédagogique particulière a eu lieu, malgré le phénomène d'osmose, fréquent dans les classes de même niveau dans les établissements scolaires. Nous avons ainsi montré l'effet des caractéristiques individuelles et contextuelles des enquêtés sur nos résultats d'étude. Dans le chapitre suivant, nous analysons l'effet conjugué des facteurs qualitatifs sur nos résultats d'étude. CHAPITRE VI EFFETS CONJUGUÉS DES FACTEURS QUALITATIFS SUR LES VARIABLES QUANTITATIVES Afin d'affiner l'analyse des résultats de notre étude, nous essayons de dégager l'effet conjugué des facteurs qualitatifs les plus pertinents sur les variables quantitatives qui les constituent. Il s'agit des facteurs type de classe, arrondissement de résidence et établissement. 1. Le croisement du facteur type de classe avec d'autres facteurs qualitatifs et la variable « oeil et esprit exercés » Le croisement du facteur type de classe avec les facteurs arrondissement de résidence, moyen d'information utilisé, moyen d'éclairage utilisé, profession du père, son niveau d'étude, son statut matrimonial, profession de la mère, son niveau d'étude et la variable « oeil et esprit exercés » au test de post apprentissage révèlent respectivement que : premièrement, les sujets expérimentaux résidant dans l'arrondissement 3 réalisent les plus fortes moyennes, quel que soit le type de classe. Ces résultats peuvent tenir de la facilité d'accès des apprenants à leur établissement car celui-ci est situé à proximité d'un des grands carrefours de la ville. Son accès facile pour tous pourrait favoriser une bonne fréquentation scolaire. En ce qui concerne les apprenants vivant à Poto-Poto, ceux du groupe expérimental obtiennent de bonnes moyennes par rapport à leurs camarades du groupe témoin. Nous avons indiqué que la facilité d'accès pour tous à un établissement scolaire est importante dans l'assiduité des apprenants. Ainsi, le caractère facilement accessible d'un établissement combiné avec l'innovation des pratiques pédagogiques favorise l'amélioration des performances des apprenants du groupe expérimental en lecture, confirmant ainsi notre hypothèse de recherche. Tableau n°42 : Effets conjugués des facteurs type de classe, arrondissement de résidence et la variable «oeil et esprit exercés» du test de post apprentissage
Deuxièmement, les apprenants qui ont la télévision comme moyen d'information parviennent à de meilleurs scores par rapport à leurs camarades qui utilisent soit la radio soit la lecture comme moyen d'information. La comparaison des résultats des sujets des classes expérimentales et des classes témoins fait constater que ceux de la première catégorie sont supérieurs à ceux de la deuxième. Cette supériorité des résultats d'un type de classe par rapport à un autre tient, semble-t-il, en partie de l'intervention pédagogique particulière que nous avons réalisée dans ce type de classes d'une part et de l'importance que jouent les médias chez les apprenants d'autre part. Tableau n°43 : Effets conjugués des facteurs type de classe, moyen d'information utilisé et la variable «oeil et esprit exercés» du test de post apprentissage
Troisièmement, les apprenants dont les maisons sont électrifiées obtiennent de bons scores, quel que soit leur type de classe. Nous pouvons affirmer que l'utilisation de l'électricité facilite les conditions d'apprentissage et le travail à la maison. Nous constatons par ailleurs que les scores des apprenants des classes expérimentales sont supérieurs à ceux de leurs camarades des classes témoins. Cette supériorité des scores des sujets d'un type de classe par rapport à ceux d'un autre type est probablement due à l'importance des innovations pédagogiques que nous avons mises en oeuvre dans les classes de la première modalité. Elle confirme de ce fait notre troisième hypothèse secondaire de recherche, à savoir l'introduction des innovations dans les pratiques pédagogiques actuelles contribue à l'amélioration de la qualité de l'enseignement/apprentissage de la lecture en classe de troisième. Ainsi, la vie dans une maison électrifiée et l'innovation des pratiques pédagogiques combinées peuvent contribuer à l'amélioration des résultats scolaires en ce qui concerne la variable « oeil et esprit exercés ». Tableau n°44 : Effets conjugués des facteurs type de classe, moyen d'éclairage et la variable «oeil et esprit exercés» du test de post apprentissage
Quatrièmement, les apprenants dont les pères sont issus des professions scientifiques, techniques, libérales et assimilées présentent de bons scores par rapport à leurs camarades dont les pères appartiennent à d'autres catégories socioprofessionnelles. Nous affirmons que ces enfants ont dû bénéficier du privilège culturel lié aux catégories socioprofessionnelles de leur père. Nous observons en outre que les apprenants des classes expérimentales parviennent à des scores supérieurs à ceux de leurs camarades des classes de la seconde modalité. Cette supériorité des résultats des sujets d'un type de classe par rapport à ceux d'un autre type justifie l'utilité de l'innovation des pratiques pédagogiques que nous avons fait mettre en oeuvre par les professeurs expérimentateurs dans les classes de la première modalité. Tableau n°45 : Effets conjugués des facteurs type de classe, profession du père et la variable «oeil et esprit exercés» du test de post apprentissage
Cinquièmement, les sujets expérimentaux dont les pères ont le niveau d'étude de l'enseignement supérieur réalisent les meilleurs scores par rapport à leurs autres camarades. Nous affirmons à cet effet qu'ils ont dû bénéficier du privilège culturel de leur père. Quand un enfant prend conscience de l'utilité de la lecture, il a déjà appris une chose importante : la lecture peut servir à signaler une intention. Il apprend ainsi l'usage de la lecture comme outil de communication et s'implique davantage dans l'apprentissage de cette discipline fondamentale. Par ailleurs, les résultats des sujets des classes expérimentales sont supérieurs à ceux de leurs camarades de la deuxième modalité. Cette supériorité des résultats des classes expérimentales par rapport aux classes témoins justifie la nature des pratiques pédagogiques que les professeurs expérimentateurs ont utilisées dans ces classes. Tableau n°46 : Effets conjugués des facteurs type de classe, niveau d'étude du père et la variable «oeil et esprit exercés» du test de post apprentissage
Sixièmement, les apprenants dont les pères sont monogames ont de bonnes moyennes par rapport à leurs camarades dont les pères sont polygames, quel que soit le type de classe. Cette différence des résultats tient, semble-t-il, de ce que tous les deux parents participent au financement, à l'accompagnement et au suivi du travail scolaire de leur enfant, chacun contribuant à la hauteur de ses moyens et de ses possibilités. La comparaison des moyennes des classes expérimentales à celles des classes témoins fait observer que celles de la première modalité sont supérieures à celles de la deuxième, grâce au protocole que nous avons expérimenté dans le premier type de classe. Tableau n°47 : Effets conjugués des facteurs type de classe, statut matrimonial du père et la variable «oeil et esprit exercés» du test de post apprentissage
Septièmement, les apprenants dont les mères ne peuvent être classées selon leur profession obtiennent de bons résultats, quel que soit leur type de classe. Cette catégorie socioprofessionnelle est hétérogène. Les mères issues de cette catégorie sont bien impliquées dans le petit commerce et les circuits informels. Elles disposent suffisamment de ressources financières pour engager des répétiteurs afin d'apporter un appui au travail scolaire de leurs enfants à la maison. Ces enfants qui disposent régulièrement du minimum vital sont à l'abri des besoins les plus élémentaires qui freinent souvent le travail scolaire de certains enfants. C'est ce qui semble garantir le succès scolaire des apprenants. La comparaison des résultats des deux types de classes montre que les résultats de la première modalité sont supérieurs à ceux de la seconde, à cause des pratiques pédagogiques ayant cours dans les classes témoins et grâce aux innovations que nous avons introduites dans les classes expérimentales. Tableau n°48 : Effets conjugués des facteurs type de classe, profession de la mère et la variable «oeil et esprit exercés» du test de post apprentissage
Huitièmement, les apprenants dont les mères ont un niveau d'étude secondaire obtiennent de bonnes moyennes par rapport à leurs autres camarades. Cela tient, semble-t-il, de ce que les mères qui ont un niveau d'étude secondaire sont conscientes que leurs enfants ont besoin du soutien scolaire. Elles placent en eux un grand espoir et oeuvrent à leur réussite scolaire, même si elles ne disposent pas du temps nécessaire pour les encadrer personnellement à cause de leur propre travail professionnel. La comparaison des moyennes des deux types de classes révèle que les résultats de la première modalité sont supérieurs à ceux de la deuxième grâce certainement à l'intervention pédagogique que nous avons réalisée dans les classes de la première modalité. Tableau n°49 : Effets conjugués des facteurs type de classe, niveau d'étude de la mère et la variable «oeil et esprit exercés» du test de post apprentissage
2. La combinaison du facteur arrondissement de résidence avec d'autres facteurs qualitatifs et la variable « capacité à anticiper » La combinaison du facteur arrondissement de résidence avec les facteurs type de classe, profession du père, son niveau d'étude, son statut matrimonial, profession de la mère, son niveau d'étude, moyen d'éclairage utilisé, abonnement à une bibliothèque et la variable « capacité à anticiper, à reconstituer » au test de post apprentissage, indiquent respectivement que : premièrement, les plus fortes moyennes sont obtenues par les apprenants des classes expérimentales, quel que soit leur arrondissement de résidence. Ainsi, nous constatons une nette amélioration des résultats des classes expérimentales par rapport aux classes témoins. L'intervention pédagogique particulière que nous avons réalisée dans ces classes expérimentales pourrait en partie expliquer un tel constat. Tableau n°50 : Effets conjugués des facteurs arrondissement de résidence, type de classe et la variable « capacité à anticiper, à reconstituer » du test de post apprentissage
Deuxièmement, les apprenants dont les pères sont des personnes ne pouvant être classées selon leur profession obtiennent de fortes moyennes, quel que soit leur lieu de résidence. Nous considérons que cette catégorie de pères constitue un groupe de personnes opérant dans les circuits informels. Elles gagnent souvent bien leur vie, c'est l'instabilité qui est leur handicap. Cependant, bien organisées, elles disposent d'un bon niveau de vie leur permettant de faire accompagner efficacement les études de leurs enfants. Ces derniers bénéficient ainsi du prestige économique de leurs pères. Tableau n°51 : Effets conjugués des facteurs arrondissement de résidence, profession du père et la variable « capacité à anticiper, à reconstituer » du test de post apprentissage
Troisièmement, les bonnes moyennes sont réalisées par les apprenants dont les pères ont le niveau d'étude secondaire à Makélékélé et à Ouenzé. A Bacongo, Poto-Poto et Moungali, leurs camarades dont les pères sont de niveau d'enseignement supérieur obtiennent les fortes moyennes. Les apprenants dont les pères ont le niveau d'enseignement supérieur semblent bénéficier du privilège culturel de leurs pères. Les enfants qui voient leurs pères en situation de lecteur pour résoudre un problème, ont envie de lire pour résoudre à leur tour leur problème. Dans ces conditions, ils sont très motivés quand il s'agit d'apprendre à lire. Une telle motivation peut expliquer en partie leur succès et renforcer leur désir de s'intégrer dans le monde de l'écrit. Leur intégration dans l'univers de l'écrit contribuerait à vaincre la désaffection que de nombreux apprenants de la classe de troisième éprouvent pour l'écrit. Leurs camarades dont les pères ont le niveau d'étude secondaire bénéficient quant à eux de l'espoir que leurs pères placent en leur réussite scolaire. Ayant pris conscience de l'importance de l'école dans l'ascension sociale d'un citoyen, les parents oeuvrent à la réussite scolaire de leurs enfants. Toutefois, les occupations professionnelles et la nécessité de gagner plus d'argent pour subvenir aux besoins de la famille les contraignent souvent à se décharger de leur tâche d'éducation sur leurs épouses. Celles-ci ne sont pas toujours disposées à jouer pleinement ce rôle à cause des tâches ménagères et parfois professionnelles. Ces pères ne s'investissent pas personnellement dans le suivi et l'encadrement des études de leurs enfants. Ils cherchent à les placer dans les établissements d'enseignement privé. Même avec des revenus modestes, ils engagent des répétiteurs pour accompagner le travail scolaire de leurs enfants qui en ont le plus besoin. Tableau n°52 : Effets conjugués des facteurs arrondissement de résidence, niveau d'étude du père et la variable « capacité à anticiper, à reconstituer » du test de post apprentissage
Quatrièmement, les meilleures performances sont réalisées par les apprenants dont les pères sont monogames, quel que soit leur arrondissement de résidence. Ainsi, nous pouvons affirmer que dans le régime monogamique, le père et la mère contribuent, chacun à la hauteur de ses moyens et de ses disponibilités, à l'accompagnement, au suivi et à l'encadrement scolaires de leurs enfants. Tableau n°53 : Effets conjugués des facteurs arrondissement de résidence, statut matrimonial du père et la variable « capacité à anticiper, à reconstituer » du test de post apprentissage
Cinquièmement, les apprenants dont les mères sont issues de la catégorie socioprofessionnelle du personnel commercial et vendeur résidant dans la zone sociolinguistique A (Makélékéle, Bacongo) parviennent à des plus fortes moyennes. Leurs camarades dont les mères sont des personnes ne pouvant être classées selon leur profession et résidant dans les zones sociolinguistiques B (Poto-Poto et Moungali) et C (Ouenzé), obtiennent les plus fortes moyennes. Ce phénomène semble s'expliquer par le fait que les mères commerçantes et vendeuses placent beaucoup d'espoir en leurs enfants. Elles disposent fréquemment des moyens pour subvenir à leurs besoins élémentaires et favoriser leurs études scolaires avec l'aide des répétiteurs. Tableau n°54 : Effets conjugués des facteurs arrondissement de résidence, profession de la mère, et la variable « capacité à anticiper, à reconstituer » du test de post apprentissage
Sixièmement, les plus fortes moyennes sont obtenues par les apprenants dont les mères ont le niveau d'étude secondaire, quel que soit leur arrondissement de résidence. Nous avons déjà montré que les mères dont le niveau d'étude est celui de l'enseignement secondaire sont conscientes que leurs enfants doivent bénéficier d'un soutien scolaire. Elles font encadrer leurs études par des répétiteurs. Tableau n°55 : Effets conjugués des facteurs arrondissement de résidence, niveau d'étude de la mère et la variable « capacité à anticiper, à reconstituer » du test de post apprentissage
Septièmement, les apprenants qui vivent dans les maisons éclairées à la lampe à pétrole à Makélékélé parviennent à se faire attribuer les plus fortes moyennes par rapport à leurs camarades du même arrondissement qui vivent dans les maisons électrifiées ; leurs camarades des arrondissements de Bacongo, Poto-Poto, Moungali et Ouenzé qui vivent dans les maisons électrifiées réalisent aussi des fortes moyennes. Nous constatons que les apprenants de Makélékélé adaptent leur rythme d'apprentissage extrascolaire aux horaires d'éclairage diurne. Cela les place plus ou moins dans les mêmes conditions d'éclairage que leurs camarades vivant dans les maisons électrifiées, pour les apprentissages extrascolaires. Et le moyen d'éclairage a le même effet sur la variable « capacité à anticiper, à reconstituer » aussi bien chez les uns que chez les autres. Tableau n°56 : Effets conjugués des facteurs arrondissement de résidence, moyen d'éclairage utilisé et la variable « capacité à anticiper, à reconstituer » du test de post apprentissage
Huitièmement, les apprenants qui n'ont pas accès à une bibliothèque obtiennent de fortes notes par rapport à leurs camarades qui en bénéficient. Cela semble trahir les effets pervers du questionnaire. Nous avons le sentiment que certains apprenants qui ont affirmé fréquenter une bibliothèque, n'ont pas été sincères. S'ils l'ont été, leur comportement en bibliothèque s'avère inopérant car certains y vont par imitation et non pour se cultiver. Tableau n°57 : Effets conjugués des facteurs arrondissement de résidence, abonnement à une bibliothèque, et la variable « capacité à anticiper, à reconstituer » du test de post apprentissage
3. Le croisement du facteur établissement avec d'autres facteurs qualitatifs et la variable « entraînement total » Le croisement du facteur établissement avec les facteurs type de classe, profession de la mère, son niveau d'étude, arrondissement de résidence, moyen d'information utilisé et la variable « entraînement total » montrent respectivement que : premièrement, les apprenants des classes expérimentales parviennent à de meilleures performances en lecture par rapport à leurs camarades des classes témoins, quel que soit leur établissement. Un tel phénomène paraît partiellement tributaire de l'intervention pédagogique particulière que les professeurs expérimentateurs ont réalisée dans ce type de classe. Tableau n°58 : Effets conjugués des facteurs établissement, type de classe et la variable «entraînement total » du test de post apprentissage
Deuxièmement, les plus fortes moyennes sont réalisées par les sujets expérimentaux dont les mères font partie de la catégorie socioprofessionnelle des personnels commerciaux et vendeurs, quel que soit leur établissement. Cela semble s'expliquer par le fait que la catégorie à laquelle appartiennent ces mères leur confère un niveau de vie modeste. Elles espèrent par conséquent que la réussite scolaire de leurs enfants, qui favoriserait leur ascension sociale, pourrait contribuer à leur assurer un niveau de vie décent surtout lorsqu'elles seront plus âgées. Ainsi, elles mettent tout en oeuvre pour solliciter un encadrement et un accompagnement efficaces du travail scolaire de leurs enfants. Tableau n°59 : Effets conjugués des facteurs établissement, profession de la mère et la variable «entraînement total » du test de post- apprentissage
Troisièmement, les plus fortes moyennes sont obtenues par les sujets expérimentaux dont les mères ont le niveau d'enseignement secondaire, quel que soit l'établissement. Ces mères paraissent aptes à faire accompagner le travail scolaire de leurs enfants par les répétiteurs. Elles espèrent que la réussite scolaire de ces derniers pourrait leur assurer une grande ascension sociale qui compenserait leur bas niveau de vie actuel. Tableau n°60 : Effets conjugués des facteurs établissement, niveau d'étude de la mère et la variable «entraînement total » du test de post apprentissage
Quatrièmement, les apprenants du collège d'enseignement général du 8 février 1964 réalisent les plus fortes moyennes, quel que soit leur lieu de résidence. La proximité des apprenants par rapport à leur établissement placé aux environs d'un des plus grands carrefours de la ville et les facilités d'accès pour tous qu'il offre, peuvent être à l'origine d'un tel constat car les sujets expérimentaux vivent soit à Moungali, soit à Ouenzé ou à Poto-Poto. Tableau n°61 : Effets conjugués des facteurs établissement, arrondissement de résidence et la variable «entraînement total » du test de post apprentissage
Cinquièmement, les apprenants qui ont comme moyen d'information la télévision réalisent les plus fortes moyennes, quel que soit leur établissement. La télévision projette de nombreuses informations parmi lesquelles celles qui ont trait à la science et à la culture. La forte culture qu'acquièrent les apprenants les prédispose à une bonne capacité de lecture car lire implique aussi des références culturelles. Nous avons montré au chapitre IV que les médias en général et la télévision en particulier concurrencent la lecture au XXIè siècle. Tableau n°62 : Effets conjugués des facteurs établissement, moyen d'information utilisé et la variable «entraînement total » du test de post apprentissage
En somme, l'amélioration de la qualité de l'enseignement/apprentissage de la lecture dépend certes de l'innovation des pratiques pédagogiques, mais aussi d'un milieu de résidence propice à la lecture et d'un minimum de support pluriel d'apprentissage, même si le manque de manuel de lecture n'est plus un handicap incontournable à l'enseignement, et à l'apprentissage de la lecture de nos jours. Ayant examiné l'effet conjugué des caractéristiques individuelles et contextuelles des enquêtés sur nos résultats d'étude, nous procédons à leur interprétation et à leur analyse. * 68. Jean, FOUCAMBERT (1980), La Manière d'être lecteur, Paris, Editions Sermap. OCDL. * 69. Michèle, BEDOUET ; Frédérique, CUISINIEZ (1997), Lire : soyez rapide et efficace, 2ème édition, Paris, Editions ESF, p. 39. * 70. Michel, LORIAUX ; Grégoire, BALLARD ; Dominique, REMI (1988-1989), Méthodes d'analyse statistique multi variée à l'étude des interrelation entre population et développement. Louvain-La-Neuve, Centre International de formation et recherche en population et développement en association avec les Nations Unies. * 71. Pierre, DAGNELIE (1975), Théorie et méthodes statistiques, Applications agronomiques, Grembloux, Les presses Agronomiques. * 72. Programmes des classes de troisième des collèges, (1998), Arrêté du 15 septembre, p. 181. * 73. Michèle, BEDOUET ; Frédérique, CUISINIEZ (1997), op.cit. p.12.
* 74. IPAM (1996), Enseignement du français au collège et au lycée, op.cit, p. 26. * 75. Cf. Supra Chapitre IV intitulé Traitement des données, p.99.
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