III.7. ROLE DE LA FAMILLE DANS L'ENTREPRENEURIAT
Donner à la famille un rôle dans
l'entrepreneuriat a de quoi surprendre. Mais, cette dernière joue un
rôle très important dans la dynamique entrepreneuriale à
Lubero milieu d'étude de ce présent travail. Nous avons pu
demander à nos enquêtés, quel était le rôle de
famille pour leurs initiatives. Ainsi, nous avons obtenu les résultats
suivants :
Tableau n°25 : Rôle de la famille dans
l'entrepreneuriat.
VOTRE FAMILLE
|
EFFECTIF
|
%
|
Vous a encouragé
|
174
|
41
|
Vous a été indifférente
|
115
|
27
|
Vous a aidé
|
106
|
25
|
Vous a déconseillé
|
21
|
5
|
Sans réponse
|
9
|
2
|
TOTAL
|
425
|
100
|
Source : Nos enquêtes
Les encouragements des membres de la famille
représentent 41 % des effectifs et donc 41 % des entrepreneurs ont
été encouragés par leur famille à créer leur
activités. La proportion de l'indifférence représente 27 %
alors que les aides financières ou morales représentent 25 %.
Minimes sont les familiers qui ont déconseillé leurs membres
à ne pas entreprendre une activité personnelle (5 % des
effectifs).
L'environnement affectif du créateur est donc important
et l'écoute de ses préoccupations aussi. Le créateur
est de moins en moins seul face à son projet.
Les entrepreneurs mettent l'accent sur leur famille ou
espère à la réussite dans les affaires car ils ont
à côté d'eux des gens qui peuvent les aider les stimuler.
Cependant les transactions entre les entreprises s'effectuent très
fréquemment sans contrat ou dans des conditions juridiques
défectueuses en territoire de Lubero. Les entrepreneurs sont souvent
réticents vis-à-vis de formalités nuisibles à la
confiance, car demander un contrat précis, c'est montrer que l'on n'a
pas confiance à son voisin. Les relations sociales, basées sur la
confiance réciproque, s'avèrent plus importantes que les
relations (impersonnelles) institutionnelles.
Les relations sociales sont une source valorisable par les
entrepreneurs. Pour améliorer leur bien-être économique,
les entrepreneurs valorisent leurs relations sociales qui sont à la fois
considérées comme un bien individuel et collectif.
Dire « bonjour » à son voisin tous
les jours est un bon moyen d'enrichir son capital social car, en cas de
difficulté, il pourra apporter de l'aide. Faire goûter tout
passant à l'arac qui est vendu sans argent est une obligation sociale.
Toute personne qui veut déguster l'arac se trouve satisfait sans pour
autant en dépenser de fonds.
Les propriétés du capital social ou des
relations interindividuelles sont les mêmes que celles du capital
physique. L'entrepreneur fait tout son mieux pour concilier ces deux types de
capitaux.
De liens très subtils sont aussi tissés entre le
capital social et le capital humain. Etre dans un réseau de relations
sociales est donc primordial (association, mutuelles).
La famille apporte main-d'oeuvre, capitaux, marché et
conseils à l'entrepreneur. Or l'entrepreneur en milieu rural est
propriétaire de son entreprise, laquelle, se confond d'une
manière générale avec son patrimoine privé,
familial.
La division entre propriété et gestion du
capital n'est pas respectée dans les micro et petites entreprises.
L'entrepreneur cumule plusieurs fonctions, d'ouvrier, de technicien, de
commercial, de gestionnaire, de comptable, etc. fonctions qu'il partage
cependant avec son conjoint ou ses membres de famille (frères, soeurs,
fils, ...). Les objectifs de l'entreprise sont liés à des
problèmes personnels ou familiaux.
Si les membres de la famille ne sont pas salariés de
l'entreprise, ils lui apportent souvent des marchés par le biais de
relations informelles (relations de connaissance et d'interconnaissance), les
capitaux nécessaires au démarrage (la famille est le premier
bailleur de fonds à part l'épargne personnelle), un soutien
psychologique, des conseils, une aide pratique, par exemple pour
aménager les locaux de la future entreprise,...
Nous constatons que la famille joue un grand rôle dans
l'entrepreneuriat en milieu rural. Analysons maintenant le rôle de l'Etat
dans cette dynamique entrepreneuriale.
|