III.6. LES FACTEURS EXPLICATIFS DE LA DYNAMIQUE
ENTREPRENEURIALE EN TERRITOIRE DE LUBERO
A la question de savoir les causes ou les motifs ayant
poussé l'entrepreneur à entreprendre une activité, nous
avons pu dresser le tableau ci-dessous :
Tableau n°24 : Facteurs explicatifs de la
dynamique entrepreneuriale.
FACTEURS
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EFFECTIF
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%
|
Initiative privée et désir
|
51
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12
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Héritage, souhait des mes parents
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21
|
5
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A cause du chômage, emploi
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234
|
55
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Compléter mon revenu agricole
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111
|
26
|
Autres
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8
|
2
|
TOTAL
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425
|
100
|
Source : Nos enquêtes
Nous constatons que les motivations de création
d'entreprises sont multiples : 55 % des entrepreneurs sont motivés
le manque d'emploi. Ainsi, ils créent de petites initiatives
entrepreneuriales pour se créer de l'auto emploi. Aussi, 26 % des
effectifs ont créé des entreprises par la simple raison de
compléter leurs revenus agricoles. Ils sont des agriculteurs mais
étant donné que tous les biens ne peuvent pas être produits
aux champs. Ils doivent créer des initiatives qui leur procurent de
revenu pour acheter certains biens manufacturés et bien d'autres comme
les outils pour leur agriculture. De même 12 % des entrepreneurs sont
poussés par le besoin d'indépendance. C'est donc le besoin
d'entreprendre qui a poussé les personnes à se lancer dans les
affaires et 5 % d'entre-eux ont hérité leur entreprise. On
constate donc que, l'esprit d'entreprise est répandu en territoire de
Lubero car seulement 5 % ont hérité et donc le reste 95 % ont
créé leurs activités. Les autres soit 2 % sont
surtout les facteurs tels que le goût du risque, le souci
d'entreprendre...
Ces motifs ne sont pas a prendre isolement car tous les motifs
ci-dessus peuvent être observés chez un seul entrepreneur. Ces
facteurs sont liés et ne peuvent être considérés
séparément.
Donc le manque d'emploi ou du travail , le besoin
d'indépendance, la recherche de l'argent, du revenu sont des facteurs
qui expliquent actuellement la dynamique entrepreneuriale en territoire de
Lubero.
D'un point de vue analytique, nous considérons que ces
facteurs sont d'ordre économique, politique, socio-culturel et
historique.
- Les facteurs économiques : le manque d'emploi ou
la non existence de grandes entreprises ou industries poussent les gens
à entreprendre de petites activités indépendantes, ou
personnelles. Le salariat a disparu mais aussi le déclin de la Minoterie
du Kivu a plongé plus de gens dans le chômage. Ainsi, les gens
font du travail autonome pour avoir de revenu.
- Les facteurs politiques : l'Etat n'interdit pas ces
initiatives personnelles. Ce qui pousse les gens à considérer que
créer sa propre activité n'est pas un problème. Aussi, on
observe une absence de prise en charge par l'Etat. L'Etat est plus visible
dans l'administration que dans les secteurs économiques.
- Les facteurs historiques : dans la section traitant du
salariat à l'entrepreneuriabilité, nous avons estimé que
le départ des colons, la guerre peuvent être des causes ayant
poussé les gens à s'auto prendre en charge en créant de
petites activités. De même, pendant la période coloniale,
on a remarqué qu'on n'a pas tellement implanté des industries
« lourdes » ou des entreprises en forte intensité de
main-d'oeuvre à Lubero. Cela a entraîné un manque
d'employabilité et donc laissé une place à
l'entrepreneuriabilité.
- Les facteurs socio-culturels : la dynamique
entrepreneuriale est aussi due aux facteurs socio-culturels. Nous avons
souligné que la famille et l'entourage aident plus un créateur
d'entreprise. Ces aides peuvent être matérielles,
financières ou morales. Les amis ou les membres de famille peuvent
prêter à l'entrepreneur sans exiger aucune garantie. Ce qui est
une opportunité pour un créateur d'entreprises car il ne paie pas
en contrepartie d'intérêt ni ne donne une garantie. Aussi, la
solidarité qui y règne encourage parfois l'entrepreneuriat.
Analysons à présent le rôle de la famille
dans l'entrepreneuriat.
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