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Stigmatisation et adhérence aux traitements anti rétroviraux (ARV) dans deux populations de patients séropositifs à  Bamako et à  Ouagadougou

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par André Ngamini Ngui
Université de Montréal - Msc. En Santé Communautaire 2006
  

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II-2-2 Les déterminants de l'adhérence

Bien que les traitements ARV ne datent que depuis deux décades environ, plusieurs études ont déjà été réalisées sur l'observance à ces traitements. Sans prétendre à l'exhaustivité, quelques-unes méritent d'être mentionnées. Mais bien avant il conviendrait de présenter quelques études faites sur cette thématique en Afrique pour pouvoir mieux faire la comparaison avec les études américaines et européennes. On mentionnera de ce fait, deux études.

Benjaber et al. (2005) ont mené une étude sur l'adhérence du traitement antirétroviral à Casablanca (Maroc). Dans leur étude, le seuil de la bonne adhérence a été fixé a 90%. L'objectif de leur étude était de mettre en évidence les obstacles à une bonne adhérence et de recenser les solutions possibles. Pour y parvenir, ils ont conduit une enquête transversale à partir d'un questionnaire semi-directif, auprès de 92 personnes âgées de 21 à 65 ans. Ils ont aussi recueilli l'avis du médecin et de l'éducateur sur l'adhérence des patients. Le taux de participation chez les patients était de 96,73%. Selon les résultats de l'étude, l'adhérence était bonne chez 85% des patients. Les déterminants de la mauvaise adhérence retrouvés sont l'empêchement (maladie, ramadan), la difficulté liée au changement d'horaire de travail ou de repas et l'omission involontaire. La distance entre le lieu de résidence et le centre de traitement est un handicap pour les patients vivant loin des centres de santé.

Une autre étude a été menée sur l'adhérence aux traitements ARV en Ouganda par Byakika-Tusiime et al.(2005) avec un devis transversal suivi d'une enquête qualitative et un seuil de la bonne adhérence situé à 95% de prise totale des médicaments. Selon cette étude, la bonne adhérence touchait 68% de patients. Les auteurs trouvent après ajustement, une association entre le statut matrimonial et l'observance(OR=2,93 ; 95% IC=1,39-6,50) ; le revenu et l'observance avant et après ajustement : (avant OR=2,42 ; 95%IC=1,42-4,00 ; après, OR= 2,77 ; 95% IC= 1,64-4,67) et ne trouvent aucune association entre le support social et l'adhérence (avant ajustement, ils obtiennent un OR=0,93 ; 95% IC= 0,57-1,53 ; après, les résultats deviennent OR=1,01 ; 95% IC=0,99-1,02).

Cette étude paraît pertinente pour notre travail. Sa démarche est féconde mais, elle comporte quelques lacunes fondamentales. Elle ne définit pas ce qu'elle entend par « support social ». L'enquêté peut détourner une question ou l'enquêteur peut soit oublier une question, soit ne pas pouvoir l'expliquer de la même façon à tous les enquêtés. Néanmoins, il s'agit d'une étude qualitative qui nous permet de comprendre certains aspects de la question de l'adhérence mais, nous ne pouvons cependant pas comparer quantitativement les bons adhérents et les non adhérents.

Ces études et bien d'autres montrent la complexité des études sur l'adhérence. Au fait, pour comprendre les déterminants de l'adhérence il faut rechercher plusieurs facteurs : facteurs liés aux services de santé (distance par rapport au centre de soins, relation médecin/ patient, disponibilité des médicaments, manque de formation du personnel soignant, manque de suivi du patient par le personnel soignant) ; les facteurs liés au patient et au traitement (âge, niveau d'éducation, sexe, absence de logement fixe ; l'absence de régularité des repas, santé perçue, coût du traitement, revenu du patient, effets secondaires des médicaments, volonté du patient de cacher sa séropositivité à ses collègues de travail, à ses amis où à sa famille) ; les facteurs culturels et environnementaux (croyances et perceptions des causes de la maladie, absence de soutien social, stigmate) . Mais de quelle manière alors ?

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