WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Stigmatisation et adhérence aux traitements anti rétroviraux (ARV) dans deux populations de patients séropositifs à  Bamako et à  Ouagadougou

( Télécharger le fichier original )
par André Ngamini Ngui
Université de Montréal - Msc. En Santé Communautaire 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

I-4 Objectifs de l'étude

Notre étude comporte deux objectifs :

1. décrire la stigmatisation chez les PvVIH à Bamako et à Ouagadougou et trouver des facteurs associés pour avoir un profil des personnes stigmatisées ;

2. examiner si la stigmatisation des PvVIH est associée à l'adhérence aux traitements ARV et si cette association persiste en contrôlant pour les facteurs confondants.

CHAPITRE II
RECENSION DES ÉCRITS

II-1 La stigmatisation

L'objectif de cette sous section est double : donner une définition opérationnelle de la stigmatisation et sa mesure puis, examiner la littérature sur les facteurs déterminent la stigmatisation chez les personnes souffrant d'une affection.

II-1-1 Définitions et mesures

Selon le dictionnaire Larousse (1991), stigmatiser c'est le fait de flétrir, blâmer avec dureté et publiquement. Littéralement, c'est une trace, une marque qui révèle une dégradation.

Pour qu'il y ait stigmatisation, il faut d'après Link et al. (2006), une série de cinq composantes se suivant dans un réseau en cascade et inter reliées. Ces composantes sont :

1. une composante liée à une étiquette sociale de différenciation facilement identifiable par une population ou un groupe d'individus (orientation sexuelle, race, état de santé...).

2. un processus de stéréotypé qui permet l'étiquetage de l'individu ayant les caractéristiques indésirées.

3. la troisième composante est marquée par la distinction qui apparaît quand les personnes qui stigmatisent font la différence entre « eux » et « nous ».

4. dans la quatrième composante, les personnes stigmatisées se rendent à l'évidence de la discrimination dont elles sont victimes et par conséquent, commencent à perdre leur propre estime de soi.

5. lorsque toutes les quatre composantes sont réunies, les personnes étiquetées se sentent indésirables et mises au banc de la société.

La stigmatisation n'affecte pas seulement le malade mais aussi son entourage. La littérature distingue de ce fait trois types de stigmatisation :

La stigmatisation de courtoisie ou stigmatisation par association avec les personnes stigmatisées. Elle est vécue par les membres de la famille, les amis proches et toute autre personne (comme le professionnel de la santé) qui a maintenu des liens sociaux ou dispensé des services aux victimes de stigmatisation en dépit de leur dévalorisation et de leur marginalisation (Baskind et al. 2005 ; Stuart, 2003),

La stigmatisation vécue qui se manifeste comme la discrimination à l'endroit des personnes stigmatisées par les autres et,

La stigmatisation perçue qui est la peur qu'éprouvent les personnes infectées ou affectées, d'être stigmatisées (Baskind et al. 2005).

Plusieurs types de logiques sont à l'origine de la stigmatisation des personnes atteintes par le VIII (Desclaux, 2002 ; Kuzban et Leary, 2001 ; Gilmore et Margaret, 1994 ; Goldin, 1994 ; McCare et al. 2006 ; Perrot et al. 2000). Sans prétendre à l'exhaustivité, nous donnerons quelques-unes de ces logiques ici :

L'interprétation de la maladie comme une sanction consiste à tenir les personnes pour « responsables et coupables de leur atteinte ». Prenant ancrage dans d'anciennes théories explicatives qui considéraient que la maladie est provoquée par la transgression de «tabous» sanctionnée par des puissances surnaturelles, cette logique considère le SIDA comme la conséquence du non-respect des normes sociales, et les malades comme des coupables « punis » qui doivent supporter les conséquences de leur inconduite. Du fait de son lien avec des comportements relatifs à la sexualité et au sang, porteurs d'une forte charge symbolique, l'infection par le VIII est particulièrement soumise à cette interprétation qui fonde des discours de rejet et de condamnation.

Une autre logique ayant la maladie pour substrat est celle de la crainte de la contagion. De nombreuses personnes considèrent encore le SIDA comme une maladie contagieuse, et se tiennent à l'écart des personnes atteintes pour éviter la transmission par contact direct ou indirect. Bien qu'elles ne fassent pas l'objet d'un jugement moral, les personnes atteintes souffrent alors d'une mise à l'écart quotidienne là où elles vivent.

Dans le domaine du VIII / SIDA, la stigmatisation est l'un des principaux thèmes soulevés dans la littérature qui font obstacles au traitement de cette maladie. L'ONUSIDA déclarait en 2002 que la stigmatisation et la discrimination associées au VIII et au SIDA constituent les plus importants obstacles à la prévention des nouvelles infections, à la fourniture d'une prise en charge, d'un soutien et d'un traitement adéquats et à l'atténuation de l'impact. Que la stigmatisation et la discrimination sont provoquées par toutes sortes de facteurs, notamment une mauvaise compréhension de la maladie, les mythes concernant la transmission du VIII, les préjugés, l'insuffisance des traitements, la manière irresponsable dont les médias parlent de l'épidémie, l'idée répandue selon laquelle le SIDA est une maladie incurable, les craintes sociales concernant la sexualité et les peurs liées à la maladie et à la mort.

Mais au-delà de la crainte de la contagion, certaines attitudes d'évitement, perceptibles notamment chez les professionnels de la santé qui connaissent les mesures de prévention et manifestent une certaine compassion envers les malades, semblent trouver leur origine dans le sentiment d'impuissance que donne la prise en charge d'un malade du SIDA lorsque les traitements ne sont pas disponibles. Il ne s'agit dans ce cas ni de crainte de la contagion, ni de condamnation morale, mais d'un évitement de l'impuissance et de la perspective de la mort. Là, seule la mise en place de l'accès aux traitements ARV peut permettre de restaurer l'espoir indispensable à une véritable relation thérapeutique.

Malgré le regain d'intérêt des chercheurs sur la question de la stigmatisation, il n'existe malheureusement pas d'outil standard pour la mesurer. Peut être l'une des raisons serait que les études sur cette question ont presque toutes utilisé une approche qualitative. L'étude de McCare et al. (2006) propose un outil de mesure de la stigmatisation des PvVIH que nous reproduisons ici :

Tableau I : Items de mesure de la stigmatisation proposées par McCare et al. (2006)

HIV Stigmatization item

1. If a relative of yours became sick with the AIDS virus, would you be willing to care for him or her in your household?

2. If a teacher has AIDS virus but is not sick, should she or her be allowed to continue teaching in school?

3. If you knew that a shopkeeper or food seller had the AIDS virus, would you buy food from there?

4. If a member of your family got infected with the AIDS virus, would you want it to remain a secret?

5. Should people with AIDS receive less, the same or more health care than other serious ill people?

Comme on peut le constater, il s'agit d'un outil innovateur sur la mesure de la stigmatisation dans le domaine de la santé publique. Mais, nous ne le préconisons pas pour deux raisons :

1. la stratégie de validation de leur instrument n'est pas explicitée et il est donc impossible d'apprécier sa validité et sa fidélité ;

2. leur étude est réalisée dans des contextes socio-économiques très différents du

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"