I-3 Le contexte de l'étude
Il s'agit de deux pays de l'Afrique de l'Ouest sans
accès à la mer avec une population estimée à
environ 11 millions d'habitants dont la majorité réside dans la
capitale et sa banlieue (Ouagadougou pour le Burkina Faso et Bamako pour le
Mali). La densité globale de la population est plus forte au Burkina
Faso - dont la superficie atteint 274 200 km2- qu'au Mali dont la
superficie atteint 274 200 km2 (dont les deux tiers sont
occupés par le désert du Sahara). Le Burkina Faso et le Mali
appartiennent à une zone climatique de type sahélien
caractérisé par un important déficit pluviométrique
et une rigueur de la nature qui expliquent les phénomènes de
sécheresse.
Malgré des performances économiques plutôt
satisfaisantes durant la décennie 1990 au Burkina Faso comme au Mali, en
comparaison à la période 1980-1990, les Produits nationaux bruts
(PNB) par habitants demeurent parmi les plus faibles du monde (230 US $ pour le
Burkina en 1999 et entre 260 US $ et 300 US $ pour le Mali depuis 1995) et ces
deux pays restent confrontés à un défi majeur qui est
l'éradication de la pauvreté. Au Burkina Faso, environ 45 % de la
population vit en dessous du seuil de la pauvreté tandis qu'au Mali, 69
% de la population est considérée comme pauvre et vit en dessous
du seuil de pauvreté absolu. En termes de développement humain,
le Mali et le Burkina Faso se situent pour l'année 2001 respectivement
au 153ème et 159ème rang sur 162 pays selon l'Indicateur de
développement humain (IDH) élaboré par le Programme des
Nations Unies pour le Développement (PNUD).
Sur un tout autre plan, on sait que les deux tiers des
personnes infectées par le VIH/SIDA (plus de 25 millions de personnes)
vivent en Afrique au sud du Sahara. Le Mali et le Burkina ne sont pas
épargnés par l'épidémie qui y progresse rapidement
depuis le milieu des années 1980. Aux regards des différentes
études et enquêtes effectuées par des organismes nationaux
ou internationaux, la prévalence du SIDA semble plus forte au Burkina
Faso qu'au Mali. Cependant, la situation est préoccupante dans les deux
pays dans la mesure
17 où les facteurs favorisant la transmission sont
nombreux, les moyens pour prendre en charge les personnes vivant avec le SIDA
très faibles et les conséquences socioéconomiques de
l'épidémie aggravées par le faible développement.
Si des réponses nationales et gouvernementales existent dans les deux
pays depuis la reconnaissance de l'existence des premiers cas de SIDA, les
associations, ONG et organisations à base communautaire (OBC) jouent
depuis longtemps un rôle primordial dans la lutte contre le SIDA et sont
de plus en plus intégrées comme partenaires dans la mise en
oeuvre des programmes nationaux.
I-3-1 Le Burkina-Faso, un pays de l'Afrique de l'ouest
sous l'emprise de la pauvreté et des menaces du SIDA
Le Burkina-Faso est un pays sahélien enclavé
situé en Afrique de l'ouest. Il a une superficie de 274 200
km2 et est bordé par la Côte-d'Ivoire au sud-ouest, le
Ghana et le Togo au sud, le Bénin au sud-est, le Mali au nord-ouest et
le Niger à l'est et au Nord-est. Sur le plan socio-démographique,
la population était estimée a 10 312 609 habitants en 2000
(CNLSIDA/IST, 2001). Mais, il s'agit d'une population essentiellement jeune
dont les 15 ans et moins représentent à eux seuls 55% de
l'ensemble de la population. C'est aussi une population majoritairement
paysanne et sous scolarisée (en 2001, le taux de scolarisation
approchait à peine 39,7%).
Avec un Indice de développement humain d'à peine
0, 348 selon le rapport sur le développement humain de 1998, le Burkina
-Faso est l'un des pays les plus pauvres de la planète. Près de
45% de la population vit en dessous du seuil d'extrême pauvreté
fixé localement à 72 690 FCFA soit environ $170 CAD par
année.
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