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Stigmatisation et adhérence aux traitements anti rétroviraux (ARV) dans deux populations de patients séropositifs à  Bamako et à  Ouagadougou

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par André Ngamini Ngui
Université de Montréal - Msc. En Santé Communautaire 2006
  

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I -2 Pertinence de l'étude

15 l'histoire de la santé publique. L'Afrique subsaharienne compte un peu plus de 10% de la population mondiale, mais elle abrite plus de 60% de toutes les PvVIH soit en moyenne 25,8 millions de personnes. Selon l'OMS, 3,2 millions de personnes auraient contracté une infection dans cette partie du monde en 2005 et 2,4 millions d'adultes et d'enfants seraient décédés du SIDA.

Face à cette situation, la communauté internationale s'est mobilisée pour barrer la voie à cette pandémie grâce aux traitements ARV. En 2001 par exemple, l'ONU estimait que les besoins mondiaux en ressources pour lutter contre le VIH / SIDA étaient de 9,2 milliards US $ par an. Cette estimation prévoyait la nécessité d'élargir l'accès aux traitements ARV pour passer d'environ 800 000 personnes à la fin de 2002 à quelques 3 millions fin 2005 (initiative 3 by 5). L'ONUSIDA estimait de son côté que les dépenses mondiales annuelles pour le VIH / SIDA atteignaient pratiquement 3 milliards US $ en 2002, contre 300 millions US $ à peine trois ans auparavant (Grubb et al. 2004). Depuis lors, il y a eu des mobilisations de fonds par les gouvernements et des donateurs publics ou privés pour chercher à atteindre l'objectif du « 3 by 5 ».

Même si le traitement par les ARV donne des résultats remarquables dans les pays riches et certains pays à revenu intermédiaire comme le Brésil, beaucoup d'obstacles restent à surmonter dans les pays en voie de développement notamment en Afrique subsaharienne.

Etudiant une cohorte de 80 PvVIH au Burkina Faso, Christopher, J. et al. (2005) trouve que la mauvaise adhérence touche 70% des participants. Il y'a donc un grand risque que la réponse à la catastrophe humanitaire que constitue le SIDA se transforme en gouffre financier si les investissements pour faciliter l'accessibilité aux traitements n'améliore pas la situation à cause d'un manque d'adhérence aux traitements par les PvVIH. Déjà lors de la campagne mondiale contre le SIDA 2002-2003 qui était axée sur la stigmatisation, la discrimination et les droits de la personne humaine, l'ONUSIDA faisait remarquer qu'il est essentiel de mieux comprendre toutes ces questions ainsi que les normes sociales qu'elles renforcent si l'on veut réagir d'une manière appropriée à la lutte contre le VIH/SIDA.

La présente étude se veut opérationnelle, c'est-à-dire qu'elle devra permettre d'agir sur la réalité existante en matière de l'adhérence aux traitements ARV. Il faudrait dès lors, identifier les déterminants de la stigmatisation des PvVIH d'une part, d'autre part l'influence de la stigmatisation sur l'adhérence aux traitements ARV. Cette décomposition des déterminants de l'adhérence aux traitements ARV cherche à déboucher sur une politique à

16 mettre en oeuvre grâce à une mise en évidence des stratégies et actions qu'il faudrait entreprendre pour encourager ou inverser les tendances actuelles de l'adhérence aux traitements ARV chez les PvVIH. C'est lorsqu'on aura compris ces mécanismes que l'on pourra agir sur tel ou tel facteur des objectifs visés en matière d'accès et d'adhérence aux traitements ARV dans les pays touchés par le SIDA.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway