WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La concertation comme outil de construction d'un développement durable en Nouvelle-Calédonie

( Télécharger le fichier original )
par Yannick MONLOUIS
Arsenal - M1 Infocom 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

PARTIE 1 : Élaboration du projet de

recherche

Cette première partie nous permettra de comprendre la recherche qui a été effectuée et son cadre méthodologique. Nous allons décomposer les grandes parties du processus de recherche en huit grandes étapes : I. Le choix du sujet et de la bibliographie ; II. La formulation du problème ; III. L'énonciation des hypothèses ; IV. La construction du cadre opératoire : V. Le choix de la stratégie générale de vérification : VI. Le choix des techniques de collecte de l'information ; VII. Le choix de la technique d'analyse des données et finalement ; VIII. Les limites du projet.

I. Le choix du sujet et de la bibliographie

Le thème de ma recherche est la concertation et le développement durable. Ce sujet m'a intéressé car je me questionnai sur l'utilité des procédures participatives. En effet, mon idée première est que les méthodes de concertation n'ont pas un impact significatif sur les projets, sauf peut-être d'anesthésier l'espace public pour le rendre docile.

La concertation du public concerne directement mon pays d'origine. L'implantation d'une usine étrangère d'exploitation de nickel, a provoqué de vifs conflits qui ont donné naissance à un comité de concertation. A titre personnel, ce sujet m'intéresse à plusieurs niveaux :

Premièrement, il me permet de garder un lien avec la Nouvelle-Calédonie, où je souhaite exercer mon futur métier. Puis, la thématique du développement durable m'intéresse énormément. Je pense que c'est l'enjeu majeur de notre siècle et je souhaite poursuivre mes études pour approfondir mes connaissances et mon expérience dans le développement durable et la gouvernance partagée. Finalement, mes origines et ma curiosité me sensibilisent naturellement à cette thématique. Ce sujet me concerne personnellement, il concerne mon pays et globalement le monde entier. Toutes ces raisons font que je porte un intérêt particulier pour ce thème.

La bibliographie utilisée se compose de peu d'auteurs (principalement Habermas). Elle repose néanmoins sur une multitude d'article et une webographie importante. J'ai privilégié le recours à des articles récents car ce thème est en évolution constante. Il m'a semblé pertinent de m'appuyer sur des articles contemporains.

L'Afrique pour ses similitudes concernant les rapports qu'entretiennent les populations locales avec le développement économique, et la France pour ses démarches de concertation

7

m'ont semblé des bases de recueil d'information pertinentes pour l'étude de ce phénomène totalement nouveau en Nouvelle-Calédonie. L'objet de l'étude étant relativement éloigné, je ne dispose pas d'assez d'information pour le traiter entièrement à partir de la France métropolitaine. Il faudra que je me déplace sur place pour disposer d'informations complètes.

II. La formulation du problème

On a coutume de déplorer le manque de participation démocratique des citoyens dans la vie politique. Nos dirigeants prennent toutes sortes de décisions collectives qui nous affectent directement sans que nous soyons consultés ou que nous nous sentions consultés. Ceci peut avoir des conséquences néfastes tant sur le plan individuel que pour l'ensemble de la société. Certaines décisions collectives peuvent, par manque de participation démocratique, se révéler mauvaises ou injustes pour certaines personnes. Le manque de participation démocratique risque aussi d'entraîner une perte de légitimité des institutions politiques et un affaiblissement de la confiance entre la population et les dirigeants.

Dans ce contexte, le concept de démocratie participative connaît aujourd'hui un vif succès. Cependant, il subsiste beaucoup de méfiance vis-à-vis de ce concept qui ne serait peut être qu'un échelon bureaucratique supplémentaire. Une autre idée très « tendance » est le développement durable qui dans ses principes fondateurs inclut le principe de gouvernance partagée. La gouvernance partagée peut être assimilée au concept de démocratie participative, car comme elle, c'est un modèle politique alternatif. Il recouvre des concepts permettant d'accroître l'implication et la participation des citoyens dans le débat public et la prise de décisions politiques qui s'en suit.

Suite à la création d'un comité de concertation concernant l'usine du sud en NouvelleCalédonie, on a pu constater l'aggravation du conflit entre les différents acteurs du projet. On peut alors se questionner sur l'utilité des discussions en amont de la prise de décision ?

Pour Habermas, la communication est un processus de discussion libre, égalitaire et solidaire. La discussion est orientée vers la formation d'un consensus, c'est-à-dire d'un accord généralisé, accepté, qui est détaché d'intérêts particuliers. Si la communication ne suit pas ces règles (ouverts, égaux...), la société va se charger de pathologies sociales qui pourront la faire revenir à l'état de nature. L'exemple calédonien semble montrer que la discussion n'a pas suivie les principes Habermassien puisque, alors qu'une démarche fut entreprise pour créer une situation favorable à la discussion, le conflit s'est aggravé. On peut alors se demander si

discussion il y a, en quoi favorise-t-elle l'entente entre toutes les parties sur les modalités du développement durable en Nouvelle Calédonie ?

III. L'énonciation des hypothèses

A la suite de mes lectures préparatoires, une tendance se dégage et affirme l'importance de la participation de tous les acteurs pour traiter les enjeux environnementaux d'un projet. Ma première hypothèse est donc que la concertation favorise la prise en compte des problèmes liés à l'environnement.

Ge travail de recherche doit également me permettre de répondre à ma première impression. Je pense en effet que ces procédures participatives relèvent plus souvent de la manipulation du public que de leur réelle intégration au sein de la conduite du projet. Ainsi, ma seconde hypothèse est que la concertation permet d'atténuer les conflits.

IV. La construction du cadre opératoire

Pour répondre à la problématique, je vais premièrement étudier les réunions du GIGS à l'aide d'une grille d'analyse. Ce tableau me permettra de comparer un échantillon de réunion pour évaluer le degré d'ouverture du comité, le respect des conditions nécessaires pour la mise en place d'une situation de discussion, etc...

Concernant l'apport des discussions sur les modalités du développement durable, il sera nécessaire dans un premier temps d'étudier l'ensemble du processus qui a mené à la création du comité de concertation. Cette démarche nous permettra d'évaluer l'importance des enjeux du comité et globalement des discussions. Ensuite, nous nous appuierons sur l'étude de l'impact des réunions sur la conduite du projet, et plus particulièrement sur les efforts entrepris en matière de protection environnementale.

Enfin, l'atténuation des conflits sera évaluée en fonction des entretiens réalisés et des articles de presse relatant d'éventuelles confrontations entre les parties, à la suite de la tenue des réunions constituant notre échantillon.

V. Le choix de la stratégie générale de vérification

La nature du sujet étudié se prête particulièrement à une étude de cas. Gette méthode de recherche permet l'analyse approfondie d'un phénomène donnée. Dans ce mémoire, je combinerai des variables quantitatives et des variables qualitatives afin de gommer les limites

9

de notre échantillon qui est assez réducteur6. Le choix du traitement de ces réunions s'est fait naturellement en réponse à la problématique.

VI. Le choix des techniques de collecte de l'information

J'ai choisi d'utiliser deux techniques de collecte d'information :

D'une part, je ferai une analyse documentaire. Je consulterai des documents de différentes natures tels que des rapports de réunions, des articles scientifiques, des articles de presse, des graphiques, etc.... Je ne me fixe aucune limite de temps pour consulter ces documents, je poursuivrai leurs analyses tant que cela sera utile pour mon étude. Je compte principalement consulter les documents diffusés sur le site de la Province sud et les différents articles de presse disponible sur le site des « Nouvelles Calédoniennes ».

L'analyse de ces documents est avantageuse car la réactivité de la mesure7est faible et souvent totalement absente (parce que l'information est recueillie auprès de sources qui n'anticipent pas qu'un chercheur viendra les consulter). Son coüt est faible et son accès facile ; elle ne pose pas de problème éthique. Par contre, il faut toujours garder en tête que ces documents reflètent l'état d'esprit, l'opinion d'une autre personne.

D'autre part, je mènerai des entretiens semi-directifs. L'avantage des entretiens en général est le lien direct avec le sujet d'étude et leurs validités élevées. Par contre, la réactivité de la mesure par entrevue est maximale parce que la collaboration du sujet est nécessaire. Le coût de l'entrevue est en général plus élevé que celui des autres instruments de collecte de l'information. Enfin, l'entrevue peut poser des problèmes éthiques.

Ce type d'entretien me semble le plus approprié car il a l'avantage d'offrir une souplesse dans la tenue de l'entretien, autant pour le sujet d'étude que pour moi. Également, la trame permet tout de méme de ne pas trop s'éloigner du sujet. Je compte réaliser ces entretiens auprès des parties suivants :

+ Un représentant de Rhéébù nùù (au mieux Mr Raphael Mapou, leader du comitéautochtone Rhéébù nùù) + Un représentant d'une association de protection de l'environnement

+ Un représentant de la commission de l'environnement de la Province sud (Au mieux Mme Isabelle Ohlen, présidente de la commission de l'environnement)

6 Vous trouverez les explications approfondies du cadre de notre analyse dans le chapitre 4

7 La réactivité de la mesure est la possibilité que cette mesure soit faussée par la présence de l'observateur. G Mace et F. Pétry, Guide d'élaboration d'un projet en sciences sociales, De Boeck Université, 2000

10

+ Un représentant du service communication de Goro Nickel (Au mieux Mme Catherine Guillaume, responsable du service communication de Goro Nickel)

+ Un ouvrier, ou calédonien quelconque

Les grands thèmes abordés seront adaptés à chaque interlocuteur, on peut tout de même dégager une trame générale :

+ Présentation et fonction de l'organisation/personne

+ Enjeux de l'usine du sud

+ Comité d'Information, de Concertation et de Surveillance sur les impacts environnementaux du projet Vale Inco

+ Perspective d'avenir

VII. Le choix de la technique d'analyse des données

Ce choix doit s'emboiter naturellement avec le choix de collecte de l'information et le sujet de recherche. Ainsi, j'ai opté pour une analyse de contenu. Cette technique nous permettra de mesurer le degré d'ouverture des discussions pour montrer si effectivement elles suivent les principes de concertation, et plus largement les principes Habermassien. Ce choix est le plus approprié pour notre recherche et il améliorera sans aucun doute notre analyse, réduisant ainsi les risques de biais.

VIII. Les limites du projet

Au début de ce projet, j'éprouve des difficultés à saisir les limites de cette étude. La conclusion sera sans aucun doute bien plus précise et complète, cependant je peux tout de même signaler quelques points.

Premièrement, je pense au temps. Cet élément est à coupler avec l'éloignement géographique de mon sujet d'étude. En effet, le phénomène que j'étudie se situe en NouvelleCalédonie, c'est-à-dire à 22 000 km de la France métropolitaine et à 12h de décalage. Cette situation engendre des difficultés à divers niveaux. D'abord, l'accès à l'information est beaucoup plus complexe car les documents doivent être principalement trouvés sur internet, s'ils ne le sont pas, il faut envoyer un mail pour demander l'accès à certaines informations et le décalage horaire contribue à augmenter encore plus le temps de réponses... Puis, le fait de demander des documents augmente la réactivité de la mesure et donc a un impact significatif sur la neutralité de mes supports d'analyses.

Ensuite, la nature de mon sujet d'étude. Le développement durable et la concertation sont des concepts nouveaux à l'aune des thèmes classiques abordés en sciences humaines et sociales. Vient s'ajouter à cela, l'aspect systémique du concept de développement durable qui rend son analyse beaucoup plus complexe. Même si notre intérêt se porte exclusivement sur le processus de communication, il y a tout un travail de contextualisation qu'il faut effectuer pour saisir toute l'importance des enjeux de la discussion. Également, les documents qui traitent de la gouvernance, le point qui nous intéresse le plus, sont tous récents et en construction. Il faut donc avoir beaucoup de recul, lire énormément d'articles, comparer les informations au niveau mondial car cette thématique est abordée très différemment suivant les pays. En effet, ce sujet nécessite un esprit ouvert, polyvalent et de synthèse pour saisir la globalité de la situation.

Finalement, je soulignerai un point un peu plus technique. Ma bibliographie est assez pauvre. Je m'appui presque exclusivement sur la théorie d'Habermas, délaissant les autres écrits qui ont pu être effectué à ce sujet. C'est un choix comme un autre, mais il pourra entamer la qualité de ce mémoire.

12

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery