C- Le questionnaire
1- Quoi?
Le questionnaire est un outil qui permet de poser à un
ensemble de répondants représentatifs d'une population une
série de questions, ici en l'occurrence relatives à leurs
attentes et leur vécu par rapport à une pratique ou un fait
social.76 La pratique en question est ici l'accord écrit de
médiation que tous ont élaboré à l'issue du
processus qu'ils ont suivi avec un médiateur familial. Ce questionnaire
est direct, dans la mesure où les répondants l'ont
eux-mêmes rempli.
Seuls ceux qui ont suivi une médiation, qui ont
échangé, travaillé sur leurs conflits,
élaboré des ententes peuvent dire ce qu'il en est, quelques mois
après la médiation, de leur nouvelle communication.
2- Sur qui ?
Pour rendre utile ma recherche, j'ai tenté de
réaliser un échantillonnage pertinent : Pour pouvoir parler de
leurs accords écrits, les parents doivent déjà, c'est une
évidence, être parvenus jusque là. Il serait toutefois
très intéressant d'examiner pourquoi au contraire certains ont
interrompu la médiation, mais cela élargirait trop le champ de la
recherche et poserait des problèmes de faisabilité.
A partir de l'observation en stage, j'ai choisi d'interroger
des personnes envoyées en médiation par le juge, les accords
écrits réalisés étant plus nombreux dans ce cadre.
J'ai voulu également profiter de la présence de plusieurs
professionnels dans le centre de médiation d'où est parti le
questionnaire afin de profiter de la diversité de leurs pratiques.
76 Raymond QUIVY et Luc VAN CAMPENHOUDT, Manuel de
recherches en sciences sociales- Dunod 2006
J'ai donc demandé à accéder à des
personnes :
i Dont les médiations ont été
ordonnées par un JAF, i Qui sont des parents,
i Qui ont abouti à des accords écrits,
i Avec différents médiateurs,
i Si possible depuis plus de deux ans.
3- Comment ?
Pour des raisons déontologiques de respect du
caractère confidentiel de la médiation, il m'a été
impossible de rencontrer en entretien ces personnes. Le questionnaire,
envoyé avec une enveloppe timbrée jointe et renvoyé de
façon anonyme, s'est donc imposé pour accéder à
elles.
Pour des raisons pratiques, le questionnaire, fermé,
est volontairement limité à un nombre « raisonnable »
de questions afin de favoriser un meilleur retour possible (ne pas indisposer
les personnes par un interrogatoire interminable) et permettre un traitement
précis et clair des réponses77.
Quinze questions fermées rassemblées sur une
page sont proposées aux personnes, avec des réponses à
entourer. Une question complémentaire facultative permet aux personnes
de s'exprimer librement ; presque toutes les personnes interrogées ont
inscrit un commentaire, toujours éclairant.
Cette enquête par questionnaire anonyme auprès
des médiés permet de mesurer essentiellement si les accords
rédigés reflétaient bien leurs décisions
élaborées au long de la médiation et combien de temps pour
eux cet accord a été valable dans la nouvelle organisation
familiale.
20 questionnaires ont été envoyés à
des personnes qui ont suivi une médiation ordonnée au Centre de
Médiation d'où est partie l'enquête.
77 Le questionnaire est joint en annexe n°1(p.64) .Avec
le recul, un regret sur une échelle de réponses plus
nuancée (un peu, beaucoup, pas du tout etc. Mais peut être la
concision du questionnaire a-t-elle permis un taux élevé de
retours : 12/20)
Trois médiateurs y travaillent ; Les
médiés interrogés sont venus en médiation
indifféremment avec les trois, ce qui, en élargissant les
expériences de pratiques des différents médiateurs,
accroît l'intérêt des résultats.
Sur les 20 questionnaires, 12 ont été
complétés et renvoyés78.
4- Limites :
· Pour des questions d'organisation, le champ de
prospection a été limité à une vingtaine de
personnes. Ces 20 personnes ont constitué 10 couples venus ensemble. Une
partie des réponses est donc à évaluer en
complément d'autres pour une même médiation, ce qui
réduit le champ de prospection.
· Sur les 20 personnes, seul un couple de parents n'a
pas finalisé les accords, Monsieur n'ayant pas signé le protocole
(La réponse à ce questionnaire par Madame étant par
ailleurs significative et intéressante).
· Les archives conservées sur place étant
relativement récentes, les médiations réalisées par
les personnes interrogées datent de un à deux ans maximum.
Idéalement, les médiations auraient dû toutes avoisiner
deux ans pour tester une plus longue durée d'entente après
médiation.
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