1.1.2.
Présentation du secteur de la microfinance au Rwanda
1.1.2.1. Historique et développement récent de
la microfinance au Rwanda
La microfinance au Rwanda est un secteur relativement jeune
car la majorité des IMF ont moins de 10 ans d'expérience. La
plupart des IMF sont toujours en quête de professionnalisme et leur
capacité à s'adapter à un environnement de plus en plus
compétitif et dynamique reste encore faible.
Sous sa forme traditionnelle, la pratique en matière de
microfinance date de plusieurs années. Elle est connue sous la
dénomination tontine. Quant à la forme moderne et/ou formelle
elle est apparue en 1975, avec la création de la première Banque
Populaire à Nkamba.
Après le génocide de 1994 au Rwanda, le secteur
de la microfinance connut des progrès spectaculaires grâce
à l'appui des organisations internationales à vocation
humanitaire. Celles-ci ont accordé à la population un appui
matériel, mais avaient dans leurs programmes un volet micro
crédit. Au cours de la période d'urgence, les prêts ne se
distinguaient plus, dans certains cas, des subventions ou des dons et semaient
la confusion au sein de la population. Il s'est alors développé
une culture de non remboursement des prêts. Quand le Gouvernement s'est
engagé dans une phase de développement, un nombre important des
ONG et projets se sont transformés en institutions de microfinance
opérant, pour la plupart, sans trop de professionnalisme. Cette
prolifération s'est déroulée en absence de politiques et
de stratégies nationales de développement du secteur de la
microfinance.
En 1999, la BNR s'est vue assignée la mission de
réglementer et de superviser les IMF Les années 2002 et 2003 ont
été caractérisées par la mise en place de deux
instructions, l'une régissant les activités de microfinance en
général et portant N°6/2002, l'autre spécifique aux
sociétés coopératives d'épargne et de crédit
portant N°5/2003.
1.1.2.2. Crise du secteur de 2005 -2006
Depuis 2002, on a assisté à une création
anarchique des IMF, c'est-à-dire, souvent sans référence
aux instructions de la Banque Centrale. Pour réguler et bien
contrôler ces structures, la banque centrale a accordé
l'agrément définitif aux IMF remplissant les conditions.
Certaines IMF ayant obtenu l'agrément provisoire n'ont pas pu remplir
les conditions d'agrément définitif. En conséquence, 9 IMF
ont connu des situations de cessation de paiement et ont été
conduites à la liquidation.
Les raisons majeures de ces liquidations sont décrites
comme suit:
- le faible niveau de capitalisation de départ des IMF
au regard des frais d'établissement et des dépôts
mobilisés par ces dernières,
- le dépassement du niveau de transformation des
dépôts en crédits dans beaucoup IMF en violation des
règles en matière de ratios prudentiels en place,
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